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4,21

sur 2026 notes
Il faut lire 'Demande à la poussière' ! Quel titre, non ? On se précipite à sa médiathèque et on demande du Fante ! Toutes affaires cessantes ! Les tribulations de Bandini vous ferons tour à tour exploser de rire et venir les larmes aux yeux. Alter ego de l'auteur, ce fils d'immigrés italiens, animé par la certitude de son avenir d'écrivain génial, étale son orgueil et son goût de la mise en scène dans une prose spontanée, pleine de verve, tonique et puissante, truffée de métaphores originales.
Bandini/Fante, personnage border-line animé d'un frénétique amour de la vie, (de sa substantifique moëlle) impulsif, orgueilleux, complètement invivable, est un personnage i.nou.bli.able.
Fante fut le maître à penser de Charles Buckowski, qui disait de ses livres: « chaque phrase avait sa propre énergie et elle était suivie par une autre exactement pareille« .
Un antidote garanti contre la sinistrôse ambiante.
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"Dirt In The Ground" - Tom Waits

What does it matter, a dream of love
Or a dream of lies
We're all gonna be in the same place
When we die
Your spirit don't leave knowing
Your face or your name
And the wind through your bones
Is all that remains
And we're all gonna be
We're all gonna be
Just dirt in the ground

The quill from a buzzard
The blood writes the word
I want to know am I the sky
Or a bird
'Cause hell is boiling over
And heaven is full
We're chained to the world
And we all gotta pull
And we're all gonna be
Just dirt in the ground

Now the killer was smiling
With nerves made of stone
He climbed the stairs
And the gallows groaned
And the people's hearts were pounding
They were throbbing, they were red
As he swung out ofver the crowd
I heard the hangman said
We're all gonna be
Just dirt in the ground

Now Cain slew Abel
He killed him with a stone
The sky cracked open
And the thunder groaned
Along a river of flesh
Can these dry bones live?
Ask a king or a beggar
And the answer they'll give
Is we're all gonna be
Yea yeah
We're all gonna be just
Dirt in the ground

Ne lisez pas John Fante, laissez le moi, je m'en occupe.

Aujourd'hui, je me suis fait un ami. Ce n'est pas fréquent. Il s'appelle Arturo Bandini.

Et pour citer Lama:
"J'ai essayé à cent reprises
De vous parler de mon ami
Mais comment vous parler d'une église
Dont l'accès vous est interdit."

Contentez vous de ce merveilleux titre "Demande à la poussière" et laissez moi mon ami.

Une confirmation si nécessaire ; Charles Bukowski est un p... de grand écrivain.

Mais ne lisez pas John Fante, laissez le moi, je m'en occupe.

Je le tiens mon "five star" du mois de janvier.
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Présenté par Charles Bukowski, dans sa préface au livre, dont il fait un éloge appuyé que les relectures une trentaine d'années n'ont pas dénoncé ou affaiblie, en parlant d' « un homme qui avait changé l'écriture », voici un roman plutôt court qui explore les profondeurs de l'âme humaine, thème classique et récurrent s'il en est, dans un Los Angeles des années 30 :
"Demande à la poussière" de John Fante est le deuxième livre de la série mettant en vedette le personnage d'Arturo Bandini. C'est en grande partie un alter ego de John Fante lui-même qui partage une même origine modeste, le même rêve : devenir écrivain et les mêmes goûts.
Lâche et maladivement seul, Arturo Bandini – et comme plus généralement tous les anti-héros de J. Fante - se maintient en vie car il est habité par la faim, faim de la femme et faim de Dieu, faim de la femme c'est-à-dire faim de Dieu dans un cercle sans fin.
Dans un masochisme très chrétien, le personnage finit par prendre goût à ce manque, à la cruauté de l'isoler de la femme en tant qu'homme, et de l'inspiration en tant qu'écrivain, du Père en tant que fils.
Dans son délire, le personnage « jeune, affamé » confond la figure christique avec la figure féminine, puisque l'une et l'autre lui assurent le salut et lui offrent un moyen de nier sa propre négativité et de combler ce néant contrariant, creusé par la faim, dans le Los Angeles des wannabes et des laissés pour compte.
Il aime chacune de ces femmes détruites et humiliées par la prostitution autant qu'il aime sa propre mère, « même si (leur) bouche a l'air d'avoir été creusée à coups d'ongles, même si (leurs) yeux de vieille enfant nagent dans le sang comme des sonnets écrits par un maniaque. »
Dans « Demande à la poussière », s'opère une ultime incarnation de la Vierge – c'est-à-dire la femme qui a « épousé » Dieu – chez Camilla, une jolie mexicaine qui balaie la poussière dans un bar de Los Angeles, que le personnage désire, mais qu'il ne possédera jamais.
Sans doute il faut y voir simplement un souvenir de la propre jeunesse de l'auteur, passée auprès des religieuses, avec les enfants de choeur où il associe à la figure de la Vierge Marie, la figure féminine et le souvenir de sa propre mère (nommée Maria…), qui lui apparaît en rêve sous les traits de la Vierge.
Et plus globalement, la relation particulière de J. Fante avec Dieu, qui est celle de deux amants qui se quittent et se regrettent inlassablement. On comprend ainsi l'intensité particulière de sa foi, perceptible dans toute son écriture.
Le personnage entretient des comportements envers les femmes dégradants ou sexistes. Misogynie il y a sans nul doute, le contexte de l'époque et l'essence du personnage y contribuent.
Le récit est émaillé de descriptions viscérales et de monologues intérieurs, créant une ambiance particulière, intimiste ; passant d'un moment à l'autre de la vie du personnage sans transition fluide.
Une narration à la première personne qui permet de s'immerger dans son âme tourmentée, ses désirs, ses névroses, ses émotions contradictoires.
Une lecture qui marque. Mais serait-il publié en l'état aujourd'hui ?
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J'ai lu ce livre alors que j'avais à peu près le même âge que le personnage de Bandini dans le livre. J'avais un peu la même vie aussi, je tirais le diable par la queue et bouffais de la vache enragée.
Forcément, j'ai adoré !
La langue de Fante est tellement simple, tellement belle et claire dans sa simplicité que j'ai réussi à l'époque à lire le livre en anglais.
On y retrouve un Bandini essayant de vivre de sa plume, un peu vagabond, en prise avec ses première relations amoureuses. C'est frais, c'est beau, c'est savoureux, un peu comme la vie peut l'être pour certains quand on a 20 ans.
On retrouve le même regard face à la pauvreté, la misère, le dénuement, l'inconfort d'une vie frugale, l'incertitude de l'avenir que celui d'Arturo dans Bandini. L'insouciance de la jeunesse, de l'enfance, vous permet de passer à travers tout ça.
Sur le même thème, mais en version plus noire et tourmentée, Moon Palace de Paul Auster.
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Nous sommes dans les années 30 en Californie. Les États-Unis sombrent dans la Grande Dépression. Mais les rêveurs se retrouvent tous à Los Angeles, la ville où tout est permis et où à défaut de fortune ou de bonheur, le soleil brille toute l'année.
Le récit fait suite à "La route de Los Angeles". le lecteur retrouve avec plaisir Arturo Bandini, l'alter ego de John Fante. Il a 20 ans et rêve toujours de devenir un Grand écrivain. Il vient tout juste de s'installer dans un hôtel miteux où la taulière n'accepte pas les juifs et le tolère à peine et de loin, lui le latino-américain beaucoup trop brun, car fils d'immigrés italiens.

Il est plein d'espoir car sa nouvelle "Le Petit Chien Qui Riait" est enfin parue et lui a rapporté un peu d'argent...mais l'argent s'est envolé et a été trop vite dépensé ! du coup il n'arrive pas à payer son loyer, crève de faim tout en mangeant des oranges, et attend que son éditeur l'appelle pour lui annoncer qu'une de ses autres nouvelles va être enfin publiée, mais le problème est que d'autres nouvelles il n'y en a pas ! Malgré l'admiration qu'il a pour son bienfaiteur, Monsieur Hackmuth (le directeur de publication) Arturo n'arrive plus à écrire.
Il comprend très vite que pour avoir quelque chose à raconter sur sa vieille machine à écrire, il faut qu'il sorte et affronte la vie...et surtout les femmes. Alors il va errer sans but dans les rues recouvertes de la poussière du désert proche, entrer dans les bars, côtoyer ses semblables.
Un soir, il va croiser sur son chemin la belle Camilla, une serveuse mexicaine pauvre qui ne sait pas lire, et il va lui déclarer sa flamme... à sa façon. Il est puceau, elle ne le sait pas ; il fantasme sur les femmes latino et blondes, elle est brune ; il rêve de leurs étreintes, mais il tremble à leur approche quand il ne s'enfuit pas carrément. Camilla en aime un autre, elle voudrait elle-aussi sortir de la pauvreté, mais sa rencontre avec Arturo va déranger ses plans et ses rêves.
De plus, elle est tellement impulsive qu'elle terrorise Arturo qui en devient balourd mais reste toujours aussi facétieux...et tellement maladroit qu'il en est touchant. Leur relation est très compliquée, tumultueuse et violente car ils ont en eux tous deux trop de fougue, d'orgueil, de préjugés, de haine, de passion et de sensibilité...

J'ai retrouvé avec grand plaisir le style empli d'humour, teinté d'un cynisme certain de l'auteur. J'aime aussi sa rage de vivre !
Il n'a pas son pareil pour transformer le réel, décrire de manière poétique des moments dramatiques, raconter la vie quotidienne de ces personnes si pauvres mais éperdues du désir d'être enfin reconnues comme de véritables citoyens américains. La blessure du racisme n'est jamais bien loin dans les écrits de John Fante.
Le récit est intense, tantôt passionné, tantôt empli de sensibilité et Arturo personnage central toujours à vif, tant il est sensible, tantôt loufoque, toujours tourmenté mais capable d'auto-dérision, est toujours terriblement émouvant...et attachant.
Encore un livre "écrit avec les tripes et le coeur" comme le disait de l'auteur, Charles Bukowski qui en a rédigé la préface.

"Demande à la poussière", "Ask the Dust" sous son titre original a été publié pour la première fois en 1939 par l'éditeur américain Stackpole qui fut poursuivi en justice par Adolf Hitler pour avoir publié une traduction anglaise de Mein Kampf sans autorisation. A la suite de quoi l'éditeur perdit le procès et fit faillite ce qui entraîna, l'échec commercial du roman de Fante.

Ce titre sera publié à nouveau en 1980 puis traduit en français et découvert par le public francophone en 1986. Un film au titre éponyme, tiré du roman, est sorti en 2006.

"Demande à la poussière"est considéré aujourd'hui comme faisant partie des deux meilleurs romans écrits sur Los Angeles, tant la ville y est présente et un personnage à part entière, avec "L'incendie de Los Angeles" (que je n'ai jamais lu) titre original"The Day of the Locust" de Nathanael West qui a lui aussi donné lieu à une adaptation cinématographique sous le titre "Le jour du fléau". Peut-être les cinéphiles le connaissent-ils ?
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Alors que je n'ai pas terminé ce livre, je lui mets déjà un 5 étoiles! Comme ça parce que j'adore la première partie et que je ne le lâcherai pas avant de l'avoir terminé même si je ne dors que 2 heures cette nuit! Je lui met un 5 bien mérité tout comme je l'avais fait avec Bukowski et son magnifique "Souvenirs d'un pas grand chose"! J'y retrouve la même sensibilité, le même humour, la même tendresse, la même écriture honnête, belle, si belle qu'elle en devient pure ...Et je suis tout à fait d'avis avec celui du bibliothécaire de la ville ou je vis qui a dit ceci au sujet de "Fante et de Bukowski" ces auteurs choquent qui veut bien être choqué!" Je lui ai promis que je traduirai en français cette phrase que j'ai beaucoup aimée!
Dieu que c'est gai de découvrir ce "nouvel" auteur! Auteur que j'ai baptisé Charles B. au look de Jack Kerouac! Je ne parle que du look! Il y a peut-être aussi quelques similitudes avec Jack mais je retrouve plus Charles en lui...
Ce fut donc un très bon week-end pour moi, tout d'abord parce que j'étais de récup hier et aujourd'hui et qu'en me rendant à la bib hier chercher deux William Gay que j'avais réservé, j'ai fuiné dans le"B" de Bukowski et le "F" de Fante à la recherche d'une éventuelle découverte ( difficile à trouver pour Bukowski ) mais voilà que le bibliothécaire qui range les livres me dit " Tu aimes Fante aussi? Un génie comme Charles B.!", nous gardons dans la magasin un très beau livre intitulé "Ask the dusk" et un Bukowski qui vient d'être réédité, "Bukowski on cats" tu peux les emprunter si tu veux! " Si je veux l'emprunter? Bien sûr! J'ai vu sur ce site que Charles Bukowski avait écrit la préface de "Ask the dusk"! Et je lui explique que quelques lecteurs qui ont d'ailleurs un blog et une très bonne plume et qui ont visiblement un peu les mêmes goûts que moi ont adoré ce John Fante et me l'ont conseillé vivement!
Me voilà donc rentrée à la maison avec en plus que les 2 bouquins de William Gay ce merveilleux livre de Fante par lequel j'ai commencé, je n'ai pas pu m'en empêcher et un livre de Charles Bukowski sur sa relation avec les chats! Je suis bien au chaud dans mon fauteuil avec mon chat qui ronronne près de moi et qui pousse de temps à autre sa petite tête contre le livre pour me montrer qu'il veut aussi un peu d'attention, ce que je fais avant de me replonger dans la lecture de John Fante! La vie n'est-elle pas belle parfois?
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Un arrière goût de "sur la route" de Jack Kerouac
peut-être est-il est un précurseur de la beat génération? On y retrouve un peu ce style si particulier, un livre à lire avec un verre de whisky (par peur d'être modéré, j'ajoute : "à boire avec modération") malheureusement je ne me rappel plus trop de l'histoire mais les souvenirs sont ce que je décris plus haut.
Avec tout ces auteurs américains et leurs style si particuliers, nous pouvons découvrir des pépites par hasard, car même si certains sont des classiques, ils sont méconnus en France, mais quand nous les découvrons, ont peut se délecter de cette littérature qui est comme forte en goût, qui marque intellectuellement.
Enfin c'est mon ressenti, je divague peut-être?
Et vous qui me lisez, quel livre de ce style me conseillerez-vous? J'aimerai un livre qui marque.
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Récit de l'errance, de la stupidité humaine incapable de reconnaître le vrai talent, pas ce qui fait vendre, mais bien ce qui est beau. Ce qui nous prend les entrailles et nous les retourne avec un plaisir délectable. Nombreux sont sans doute ceux qui ont pleuré à la lecture de "Demande à la poussière" et des autres romans de John Fante. Voilà enfin du réel, des émotions vraies, pas de faux-semblant, pas de mensonges, pas de mièvres sentiments de plastique, pas de récits commerciaux, de machines à fric ! Tout est vrai, du début à la fin, de la première à la dernière ligne, tout se délecte comme un alcool brûlant, capable de réveiller un mort ! Nos larmes de lecteur aussi sont vraies, salées comme la mer de Californie. Toujours dans un coin de notre esprit et de notre âme, s'esquisseront alors ces images photographiées par Fante, dérobées au réel. Une patte littéraire de génie, celle d'un artiste maudit ; heureusement immortel et redoutablement efficace ! Un homme de talent que nous nous impatientons de découvrir dans d'autres ouvrages. Alors merci John Fante pour toutes ces merveilles, trop longtemps incomprises ! Merci et bravo !
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J'ai adoré l'écriture et l'ambiance particulière de ce roman qui m'a rappelé l'attrape-coeur de Salinger, cette errance du héros dans la ville, et aussi Martin Eden de Jack London dans cette idée qu'un jour il deviendra un écrivain célèbre et l'histoire d'amour qui va avec. Sauf que là, on ne s'ennuie pas. Chaque phrase appelle la suivante, c'est fluide et on est dans la tête du narrateur. Le mot poussière revient à chaque chapitre. Formidable.
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Après Bandini qui retrace de manière plus ou moins biographique la jeunesse de John Fante, on s'attaque avec « Ask the dawn » au début de la carrière d'auteur du narrateur.
Désargenté, flambeur, Arturo Bandini veut devenir un auteur. Alors il transpire sur sa machine, claque son argent dès qu'il en a et rencontre une femme fatale. Il l'aime, il la déteste, il la rejette quand il peut l'avoir et la cherche quand elle le rejette… Une histoire compliquée.
John Fante continue son histoire et, comme depuis le début, on est captivé par l'histoire de ce personnage qui vacille en permanence entre le pathétique et le génial.
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