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EAN : 9782369427292
224 pages
Nouveau Monde (25/10/2018)
2.75/5   28 notes
Résumé :
Dernier survivant des grands voyous qui ont tenu le haut du pavé dans les années 1970-1980, Gérard Fauré a décidé de parler. Le film de sa vie dépasse toutes les fictions. Né au Maroc d'un père officier français et d'une mère berbère, il s'initie au trafic sur le port de Tanger et devient contrebandier. En Espagne, il s'associe avec des anciens de l'OAS pour commettre hold-up et trafic de drogue. Il côtoie la French Connection et développe une organisation criminell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je vois beaucoup Gérard Fauré dans des documentaires en ce moment. Il fait partie de l'époque aujourd'hui révolue de la French Connection des années 70/80 (Francis Vanverberghe alias le belge, Antoine Cossu alias Tony L'anguille, Gaétan Zampa alias Tany, Jacques Imbert, alias Jacky le Mat...).
Cet homme est un vrai bandit, il a eu la vie qu'il a choisie extrêmement tôt. Il raconte son parcours de délinquant à grande échelle avec beaucoup de détails même si l'on se doute bien qu'il ne dit pas tout non plus. Oui, c'est rocambolesque, oui, c'est incroyable, oui, c'est une vie complètement folle. Il a connu des parrains, des politiciens, des gens connus (chanteurs, acteurs, couturiers...).
Il faut croire cet homme car ses histoires il ne peut les avoir inventées, le destin des voyous est incroyable pour nous mais voyez Jacques Mesrine, par exemple.
Certes, ce n'est pas l'écrivain de ce siècle mais cela permet aux novices de connaître de loin ce qu'est une vie de hors-la- et cela va peut-être faire sourire ou rire mais être un antisocial n'est pas de tout repos. Nous ne sommes pas dans les films ou c'est constamment la fête avec les jolies poupées, les magnums de champagne et les costards de chez Versace (tout du moins non-stop), c'est également la peur, l'angoisse, être sur le qui-vive en permanence, jouer sa vie...
C'était l'époque où le code d'honneur existait (toute proportion gardée) !

Lu en janvier 2019 / Nouveau monde - prix : 17,90 €.
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Grosse promotion médiatique pour ce livre qui ne m'apprend rien, et qui n'apprend rien à tous ceux qui ne sont pas des caves finis. Pasqua, le SAC, les GAL, le cannabis? François Audigier et Ali Bourequat ont fait un peu plus fort! Johnny, ses dépendances, ses aventures non hétéros, et les rackets dont il était victime? Sagagagan quqiqi paparlait cococomme çaça avec ses yeyeux vivitreux dandans son vivisage efffonffondré pour dire des inepties vandammesques, hein, quoi? cococaïnononomamane? noooon. Mourousi... Quant à Chirac... Bref, nous savons tout cela depuis des DECENNIES! Ce livre enfonce des portes ouvertes et plusieurs passages m'ont poussé à m'interroger sur l'authenticité du témoignage. Sans compter que la drogue c'est grave sur une page, la page d'après ça ne l'est plus... Qui a écrit ce livre? Et pourquoi? Si c'est pour se venger, d'accord, je comprends le mobile. Mais ce n'est peut-être pas aussi simpliste.
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Né au Maroc de mère maghrébine et de père français, Gérard se révéla très vite un garçon difficile et rebelle à toute autorité. Bien qu'issu d'une famille très aisée, son père médecin était un intime du roi, très jeune, il commença à fuguer, à trainer avec des voyous dans les rues de Casablanca et même à voler. Il se fait la main en pillant les troncs des églises et commence très jeune une vie de délinquance. Il se lance dans le trafic de cannabis, fait de la prison. Devenu tireur d'élite suite à son passage dans l'armée, il exécute quelques basses oeuvres comme l'élimination de terroristes de l'ETA pour le compte du SAC de Charles Pasqua avant de devenir un des proches de grands truands comme Gaétan Zampa et Francis le Belge. C'est le faussaire Fernand Legros qui l'introduira dans les milieux parisiens les plus huppés où il deviendra le dealer préféré de la jet-set, des artistes et des hommes politiques…
« Dealer du Tout-Paris » est un témoignage relatant toute une vie de truanderies diverses et variées. Fauré a sévi dans bien des domaines et dans pas mal d'endroits (Maroc, Espagne, Pays-Bas et France). Il a payé sa dette avec 18 années de prison et semble maintenant décidé à se ranger des voitures, du moins le déclare-t-il en fin d'ouvrage. le lecteur qui s'attend à des révélations croustillantes sur les grands de ce monde en sera un peu pour ses frais. En dehors de Chirac, Pasqua, Philippe Léotard, Hallyday, de Niro, Grace Jones, Fiona Gélin, Sagan, Mourousi ou Delarue, il n'implique en fait que très peu de « people », la plupart du temps décédés. Lesquels pourront donc difficilement contester s'être approvisionné chez lui. C'est d'ailleurs le point faible de ce récit qui se lit comme un roman malgré un style peu travaillé. Tout y semble rocambolesque, incroyable et parfois même invraisemblable. Ces aventures sont tellement extraordinaires qu'elles en deviennent difficilement crédibles. Même en se disant que la réalité dépasse souvent la fiction, on ne peut s'empêcher de se demander si l'auteur ne serait pas un tantinet mythomane sur les bords en plus d'être « un voyou infréquentable », comme il se qualifie lui-même.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Un roman prometteur et bien amené par son auteur lors de ses interviews.
Un parcours qui laissait probablement peu de choix quant à l"orientation professionnelle et un narrateur qui assume tout même le pire...
Plus intéressant pour la découverte du parcours de Monsieur Fauré que le commérage autour des noms divulgués bien que celui-ci a très probablement grandement servi la promo.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À Paris, j’étais tellement connu du monde de la nuit que des mannequins, des chanteuses, des écrivains et des actrices parmi lesquelles Fiona Gélin, Jeanne Moreau, Annie Girardot, Françoise Sagan et d’autres dont le nom « m’échappe », s’asseyaient à mes côtés avant que les danseuses de cabarets ne viennent les bousculer, dans l’espoir de glaner un petit paquet de coke que je ne manquais jamais de leur offrir, pour accompagner le champagne qui coulait à flots à ma table. Que pouvait m’importer de distribuer l’argent facilement gagné, du moment que cela me permettait d’être sous tous les projecteurs et convoité par les plus belles femmes de Paris, tout autant que par les patrons de boîtes huppées, tel Hubert Boukobza, des Bains-Douches, qui m’attendaient avec impatience pour me prendre entre cinq et dix grammes à prix d’ami : 400 francs le gramme au lieu de 800, ce qui était ce que je payais à l’achat. En retour, je ne payais pas, en général, les bouteilles que je commandais et que j’offrais à volonté, ni les copieux dîners. Les patrons des boîtes les plus en vogue étaient tous mes « amis », quand ils n’étaient pas mes complices. Tous en effet encourageaient la vente de coke, que je confiais aussi à mes lieutenants et à quelques revendeurs « agréés ». Ils étaient persuadés à l’époque que la cocaïne était synonyme d’ambiance folle et qu’elle ne pouvait que populariser leurs discothèques.

La vie était belle. Les meilleurs restaurants de Paris. Les magnifiques danseuses de cabaret. Le show-business qui me faisait la cour, de jour comme de nuit. Les vêtements de grandes marques que j’arborais volontiers histoire de frimer un peu plus encore. Les belles voitures. L’argent qui coulait à flots, et tous les faux amis, lèche-culs et autres pique-assiettes que je m’étais faits… Que demander de plus au bon Dieu ? Ou au diable ?

Rien ! J’étais un homme comblé, doté par ailleurs d’une santé de fer et d’un cerveau qui fonctionnait bien. Cela était-il suffisant pour faire de moi un homme heureux ? J’en doutais. Car j’avais conscience que ce monde qui m’entourait était artificiel, quand il n’était pas pourri et vil. Quand je prenais de la distance, ce que je faisais était à mes yeux stupide et pathétique. La femme de mes rêves ? Je ne l’avais pas trouvée dans ce petit monde glauque corrompu par la drogue, la luxure et l’argent. Des filles prêtes à tout pour une ligne de coke, oui. Des perles de cultures qui se faisaient passer pour d’authentiques perles sauvages. De la contrefaçon, de pures imitations qui se la jouaient femmes du monde. Des femmes avec lesquelles je n’avais vraiment pas envie de faire de la poésie. Des femmes à qui je n’avais pas la moindre envie d’offrir des fleurs. Loin de la perle avec laquelle j’aurais voulu construire ma vie…
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Après quelques années, j’étais devenu l’incontournable « Gérard le Français », connu et respecté de tous les criminels, fussent-ils serbes, croates, arabes, turcs, français, sud-américains ou hollandais, et par toutes les jeunes femmes de Rotterdam, de La Haye et d’Amsterdam pour lesquelles j’étais devenu une idole. Certaines utilisaient mon nom comme faire-valoir, surtout parmi les prostituées, dont beaucoup prétendaient être sous ma protection lorsqu’elles étaient ennuyées par des petits voyous. Le respect que j’inspirais à ces gens était né le jour où j’avais criblé de balles, sans le tuer, une petite fripouille de mac français qui malmenait les jeunes Françaises qu’il faisait trimer dans les vitrines plus de quinze heures par jour, en ne leur laissant pour vivre qu’un cinquième de ce qu’elles gagnaient. Les gens de la prostitution se connaissant d’une ville à l’autre, et même d’un pays à l’autre, cela me valut d’être adoré par toutes les prostituées de classe et d’être craint par leurs macs. D’autant que j’avais aussi balafré et presque égorgé un Serbe qui voulait faire travailler de force une Française de La Haye enfermée dans un bordel contre son gré.

Les policiers et les grands voyous, j’avais définitivement forcé leur admiration en tirant une balle dans l’abdomen d’un des hommes les plus dangereux de Hollande. Un Gitan borgne sans foi ni loi. Un jour, se voyant refuser l’entrée d’une boîte de nuit par la patronne, ce Gitan cassa une bouteille qu’il tenait à la main et la planta dans les yeux de la dame pour en faire une borgne comme lui. À la demande « tarifée » de son mari, j’intervins aussitôt et lui tirai dessus. Cette histoire aurait pu me valoir dix ans de prison : comme je lui avais tiré dans le dos, je ne pouvais pas invoquer la légitime défense. Pourtant, je n’ai pas fait un jour de prison pour cette affaire. Mieux ! Jamais les policiers ne se sont présentés chez moi alors que tout La Haye savait que j’étais celui qui avait mis le Gitan dans un sale état. Si la balle ne l’avait pas tué, elle avait endommagé son foie au point que pendant les six mois qui lui restaient à vivre, il a vécu avec un sac en plastique pour recueillir ses excréments et son urine. Ce n’est que le jour de sa mort que les policiers ont débarqué chez moi, non pas pour m’arrêter, mais pour me féliciter d’avoir débarrassé la société d’un être aussi nuisible. Incroyable mais vrai ! Pour couronner le tout, le roi des Gitans en personne est venu me féliciter d’avoir débarrassé sa communauté de cette crapule notoire et m’assurer de son indéfectible amitié. Qui pouvait faire mieux ?
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Les voyages que je faisais vers Gibraltar, port franc à l’époque, pour y acheter de l’alcool et des cigarettes, s’ils me rapportaient beaucoup moins, étaient bien moins périlleux et m’évitaient d’avoir à mes trousses les Britanniques, qui étaient sans pitié pour les trafiquants de cannabis, mais très tolérants, voire inexistants, lorsqu’il s’agissait de produits vendus chez eux. Les Espagnols quant à eux, véritables prédateurs de contrebandiers, étaient moins virulents quand il ne s’agissait que d’alcool et de cigarettes allant en direction du Maroc, ce qui m’enlevait deux épines du pied. Restaient les Marocains, qui lorsque l’on faisait entrer chez eux des produits illicites comme l’alcool et les cigarettes, avaient les dents bien aiguisées, la gâchette facile et redoublaient de vigilance, de méchanceté et de rapacité. D’une part parce que le Maroc étant un pays musulman, l’alcool y était interdit, d’autre part parce que la cigarette faisait de la concurrence au cannabis qui à lui seul représentait un marché sans équivalence dans le royaume : il faisait vivre toute la région du Nord, soit plusieurs millions de Marocains, et surtout il enrichissait les douaniers tout en assurant une vie confortable au reste du Rif. Voilà ce à quoi j’étais confronté.

C’était quand même bien moins dangereux qu’à l’époque où j’avais les trois marines du service des douanes – britannique, espagnole et marocaine – contre moi, chacune avec des intérêts divergents et chacune mettant beaucoup d’ardeur à me coincer quand je les croisais. Alors, si je ne voulais pas terminer dans le ventre des requins qui traînaient dans la région ou dans les geôles sordides d’un de ces trois pays, il ne me restait qu’une solution : changer de cap.
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Les affaires marchaient bien mais d’argent et d’adrénaline, je n’en avais jamais assez. Il m’en fallait toujours plus. Ce que je voulais, c’était prendre de gros risques. Les affaires arrangées, ce n’était plus mon truc, je laissais ça aux autres. Non, décidément, j’allais devoir accélérer si je voulais continuer à être fier de moi et satisfaire mon besoin d’adrénaline. Mais comment ?

Comme chaque fois que je me posais ce genre de question, la réponse me venait soit pendant la nuit, soit le jour suivant. Là, elle fut soudaine… Un visage me revint à l’esprit, celui du plus grand mafioso de la ville, un certain Renato Montalbano. Un contrebandier d’envergure, pour qui j’avais fait quelques « travaux » dans un film pornographique, alors que j’avais à peine quinze ans, intitulé L’amour entre adolescents, accompagné de quelques Marocaines et Françaises, des filles de grandes familles, aussi débauchées qu’impudiques.

Cet homme était l’une des figures les plus célèbres de la ville car il procurait aux pervers et autres obsédés sexuels en tout genre les films pornographiques dont ils rêvaient, dans lesquels des adolescents tenaient souvent les principaux rôles et où apparaissaient des sex-toys en tout genre, produits formellement interdits au Maroc. Surtout depuis que le président du tribunal et le procureur général de la cour d’appel de Tanger avaient reçu de Suède un film porno dans lequel leurs propres filles, âgées de quinze ans, apparaissaient à mes côtés ! Un film, probablement envoyé par un Marocain travaillant dans ce pays qui aurait pu me valoir vingt ans de prison si les magistrats concernés, pourtant connus pour leur sévérité, n’avaient pas été les « meilleurs amis » de mon père…

Ainsi, il n’y eut aucune suite judiciaire. Ni rappel à la loi, ni même la moindre remontrance lorsque ces messieurs les juges, invités « expressément » par mon père, venaient déjeuner chez nous. Ils savaient que mon père était en mesure de leur faire payer la moindre incartade à mon égard, en dénonçant publiquement leurs comportements sexuels passés ou présents. Il savait que ces deux magistrats profitaient de leur impunité pour se livrer à toutes sortes d’exactions, parce qu’il était intervenu, comme médecin, pour réparer quelques dégâts chez les petites victimes.
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Charles Pasqua, c’était une autre histoire. Lui, j’en suis sûr, n’était certainement pas consommateur de drogue, mais il avait protégé de nombreux gros trafiquants. Je pense à quelques bandits corses, mais aussi
marocains.

Il ne l’avait pas fait pour l’argent, il n’en était pas vraiment friand. Il était plutôt axé sur la sécurité du territoire. C’est pourquoi le trafic de cannabis l’intéressait particulièrement. Le marché permettait de se mettre dans la poche les caïds des cités, qui le revendaient en toute impunité, faisant en contrepartie régner le calme dans leurs quartiers. Son obsession, depuis toujours, c’était la sécurité dans le pays en général, et en Corse en particulier.
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