Mélusine et l'Eternel féminin

Ce livre est un voyage pour ceux qui ne désirent pas se contenter du savoir profane et intellectuel, mais qui veulent bien tenter une compréhension intime des réalités supérieures qui fondent le cosmos.Il est très difficile de faire comprendre à nos contemporains qu'il y a des choses qui, par leur nature même, ne peuvent se démontrer communément; l'homme moderne préférant, au lieu de s'élever à la vérité, la faire descendre à son niveau.Pour entreprendre ce périple, il faut oublier la raison, assimilable aux fantaisies spéculatives de chacun (...), et se fier davantage à son intuition pour entrevoir les significations abordées dans ce livre; et, comme dans toute quête, toute discipline initiatique, ne pas sous-estimer l'aide providentielle sans laquelle rien ne saurait être possible.Précisons qu'il s'agit ici de l'intuition intellectuelle, suprarationnelle, par laquelle seule s'obtient la vraie connaissance métaphysique (...).
Dans un monde où il n'y a plus de "place pour l'intelligence, ni pour tout ce qui est purement intérieur, car ce sont là des choses qui ne se voient ni ne se touchent, qui ne se comptent ni ne se pèsent"(René Guénon), voici l'occasion pour le lecteur de ne plus se limiter à l'aspect extérieur des choses, mais de chercher leurs essences, par-delà les apparences quatitatives et qualitatives.

""La femme reste ainsi le vecteur privilégié de l'Eternel Féminin.
"Comme toute lumière, elle éclaire, elle permet de percer les obstacles des mystères, de voir ce qui est caché; elle peut donner la connaissance innée de la religion ou, plus généralement, celle des lois du cosmos, de la volonté des dieux, de l'inconnu, de l'avenir, et elle fait de la femme la grande devineresse intuitive, la grande inspiratrice.C'est en tant que mère et que lumière qu'elle protège, conseille, enseigne, montre le chemin, qu'elle peut arracher aux ténèbres, sauver, qu'elle peut donner naissance à la vie spirituelle, à la vie éternelle, comme elle donne naissance à la vie d'ici-bas.Toute naissance à la chair passe par la femme.Toute naissance à l'esprit doit passer par elle, et toute renaissance pour l'au-delà.(Jean-Paul Roux, La Femme dans l'histoire et les mythes)"

"Le fonction du monde Imaginal est au fondement de la possibilité du merveilleux et du miraculeux dans la littérature universelle. Bon nombre de traditions ésotériques se sont transmises par ce biais-là jusqu'à la méfiance de la pensée rationaliste envers un domaine sur lequel elle n'avait auune prise conceptuelle.
Coupable d'un véritable "désenchantement du monde", elle est responsable de l'occultation concomitante du Mundus Imaginalis.Dés lors que les facultés de l'Homme se réduisent à une perception de plus en plus limitée du monde qui l'entoure, il "pense, agit en vue de leur accomplissement, il joue le rôle qui lui revient dans ce théâtre du monde, sans forcément comprendre le sens de la pièce qu'il interprète".
Cependant, si cette dimension est occultée aux yeux de l'Homme ordinaire, elle peut-être, à tout moment, rendue visible aux gnostiques, ou bien à celui qui cherche un sens profond à son existence."

"En outre, l'amour est la source d'une force transcendante, qui se cache au coeur de toute relation ayant suffisamment d'intensité.Il confère à l'être amoureux le pouvoir de se transcender par rapport à ses valeurs, ses normes, ses intérêts ordinaires, ses liens les plus intimes et, dans le cas limite, son bien-être, sa tranquilité, son bonheur et même son existence physique.
Aussi, nous préférons la thèse selon laquelle l'Eros peut permettre à l'individu de se dépasser, d'aller au-delà de ses limites physiques, pratiques, morales, sociales et intellectuelles, et, eventuellement, lui ouvrir la voie vers une région supérieure."

"L'Eternel féminin est une énergie éminemment apte à se cultiver, à s'enrichir de mille nuances de plus en plus spiritualisées et à se reporter sur des objets multiples, notamment sur Dieu."Le Féminin, authentique et pur, est par excellence une énergie lumineuse et chaste, porteuse de courage, d'idéal et de bonté."(Henri de Lubac, L'Eternel Féminin, Aubier, 1968, p12-41)"