2105, tome 1 : Mémoire interdite

Une dystopie comme il en sort une par semaine depuis la vogue initiée par Hunger Games (2008), purge à laquelle je conseille de préférer Wang (1996) de Pierre Bordage, qui a raconté la même chose que Suzanne Collins mais en bien mieux.
2105 met en scène une société simpliste avec deux castes, une dominante, une dominée. Donc très binaire, très manichéen, sans nuance. Très inoffensif aussi, trop propre et trop lisse, ce qui est dommage pour un texte censé appartenir à un genre sombre par essence. Une dystopie gentillette, faut avouer que ce roman redéfinit la notion d'oxymore.
Beaucoup de longueurs dans le récit, péripéties et révélations se font attendre, comme un de ces films pas terribles mais hypnotisant de vide, où on se dit à chaque scène que l'histoire va bien finir par décoller, sauf qu'une fois le mot “fin” à l'écran, on n'a pas quitté le plancher des vaches.
Ennui, ennui, ennui...

En plus de Wang cité plus haut, quelques conseils lecture si vous voulez de la vraie bonne dystopie autrement plus intéressante que ce pensum : 1984 (George Orwell), le meilleur des mondes (Aldous Huxley), Fahrenheit 451 (Ray Bradbury), le maître du haut château (Philip K. Dick), La planète des singes (Pierre Boule), Soleil vert (Harry Harrison pour le roman, Richard Fleischer pour l'adaptation ciné très différente quant aux enjeux mais non moins excellente que le bouquin), La servante écarlate (Margaret Atwood).
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Sous le gouvernement de l'Etoile en 2105 il n'existe plus que deux classes sociales : les Lastings, des privilégiés qui reçoivent à l'adolescence un sérum prolongeant leur vie au environ des 400 ans et les Vulnérables, des citoyens ordinaires. Mais une fois par an un grand concours porté sur les capacités cérébrales est organisé pour permettre à de jeunes Vulnérables de tenter de recevoir le sérum. Contre l'avis de sa mère, Sophia, 15 ans, encouragée par sa meilleure amie Lasting, compte bien tenter sa chance. Mais rien ne se passe comme prévu alors qu'elle se retrouve en proie à d'étranges malaises et à des flashs mnésiques déroutants. Un problème de taille qui soulève immédiatement les interrogations et va donner à sa vie au coeur de la société un tout nouveau sens...

Quelle frustration ! Avec un thème intrigant à souhait et une intrigue bien rodée cette dystopie avait tout pour être des plus captivantes. L'histoire est prenante mais traine énormément en longueur sans vraiment d'action ni de bouleversement et si l'on reste constamment dans l'attente de révélations, les trop nombreux temps morts nous freinent irrémédiablement. L'intrigue recèle de bonnes idées qui nous font espérer tout au long du roman une embardée finale, un feu d'artifice d'émotions, de révélations, une montée d'adrénaline, mais quand enfin l'on croit que cela va venir tout redescend puis s'arrête nous laissant carrément sur notre faim. Et enfin, la société future imaginée et son contexte est vraiment bien pensé mais reste malheureusement dans l'ombre et nous, entourés de questions sans réponse… le mot FIN en lettres capitales est sans appel et pourtant j'aimerais tellement que ce roman soit en fait un prélude pour nous tenir en haleine et qu'une suite palpitante soit en cours, pleine de réponses…

Je pense être tombée trop facilement dans le piège de la couverture et de l'accroche... Oui, l'histoire est intéressante, mais pas innovante non plus. le style de l'auteur est très agréable à lire, mais je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages. On s'attend à tout, l'intrigue est prévisible, les événements s'enchaînent assez vite, ce qui donne une impression d'irréel... C'est dommage car l'histoire comporte des éléments très intéressants, mais il manque quelque chose. Peut-être que je ne suis plus le genre de lectrice pour ce genre d'ouvrage...