David Foenkinos et moi avions quelques comptes à régler : j'avais, jusqu'à ce jour, lu deux livres de l'auteur, le premier m'ayant laissée perplexe, le deuxième m'ayant bouleversée. Il fallait donc que j'en lise un troisième, ne serait-ce que pour nous départager. Ayant le goût du défi, je ne voulais évidemment pas lui faciliter la tâche. Mon choix est donc retombé sur
La famille Martin. Pourquoi ? Eh bien, c'est très simple, je voulais voir comment l'auteur allait se dépatouiller avec cette intrigue aux allures délicates car, il faut bien le reconnaître, écrire un roman sur des personnages fictifs en s'y immergeant personnellement, c'est-à-dire en tant que personnage à part entière dans l'histoire de ses propres personnages, cela ne pouvait être chose aisée. de deux choses l'une, soit il s'agissait d'un hommage rendu par l'auteur à lui-même, poussant ainsi l'égotisme à son paroxysme, soit le récit s'avèrerait invraisemblable, se positionnant à la limite de l'imaginaire fantaisiste. C'était évidemment sans compter sur la troisième hypothèse :
David Foenkinos allait se fondre à merveille dans cette famille fictive, faisant cadeau au lecteur d'un roman étonnant.
Ainsi, l'écrivain, en mal d'inspiration, décide de s'immiscer dans le quotidien d'une famille, somme toute banale, et d'écrire un roman ayant donc pour thème central les membres de celle-ci. Sa présence au sein de cette famille va toutefois perturber le cours tranquille de leur existence. L'auteur perd alors le contrôle de la narration, se retrouvant à la merci de ses personnages, qui décident de (re)prendre le contrôle de leur vie.
Si l'auteur s'épanche ici sur le processus d'écriture, il n'en délaisse pas pour autant la fiction. On découvre alors une histoire dans l'histoire : celle de l'auteur, en tant qu'homme de lettres, qui se dévoile néanmoins chichement, cultivant humilité et introversion, et celle de
la famille Martin, qui nous démontre que même le quotidien le plus ordinaire peut recéler des histoires dignes d'un roman. le tout saupoudré, bien évidemment, de cet humour cocasse et cynique, qui fait la patte de l'auteur.
Bref, un roman qui se lit avec plaisir, même s'il m'a manqué, à certains moments, un chouïa de profondeur dans l'approche de certains des personnages.
Un autre bémol, la couverture :
Patrick Martin a une moustache !...
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