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3,53

sur 1536 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après quelques lectures éprouvantes (Les impatientes ; Bilqiss), quel plaisir de plonger dans un bain d'optimisme en découvrant la famille Martin et ses soucis quotidiens qui semblent, en prime abord, d'une grande banalité et qui sont réglés avec sérénité, notamment par la délicieuse grand mère. Mais au fil des pages, nous découvrons la toxicité de Stéphanie, une soeur exilée, et le harcèlement subi par Patrick dans son entreprise. Et de la comédie, nous basculons dans la tragédie.

La révolte de Patrick, l'écho que Jérémie lui donne sur les médias sociaux, et la victoire qui en découle, tirent le rideau sur l'épouvantable Desjoyaux pour le plus grand plaisir du lecteur.

Sans avoir l'air d'y toucher, David Foenkinos égratigne les tares de notre époque et nous livre un conte aussi moral que positif.
Un récit porte bonheur avec une intrigue originale, des héros emphatiques et une écriture cultivée offrent une agréable détente estivale.
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Pour un écrivain, n'y a-t-il rien de pire que le syndrome de la page blanche ? C'est ce qui arrive au narrateur (David Foenkinos ?) qui, en mal d'inspiration, décide de laisser le hasard le conduire vers un nouveau sujet de roman. Et ce, en arrêtant la première personne croisée dans la rue, en bas de chez lui, afin d'écrire le réel et laisser tomber ses personnages inventés. L'heureuse élue est Madeleine Tricot, une dame âgée, qui lui propose de monter chez elle. Devant une tasse de thé, Madeleine se confie assez vite et parle de son mari, aujourd'hui décédé, de ses deux filles, Stéphanie et Valérie. Cette dernière, habitant le quartier et passant la voir tous les jours, fait justement son entrée. Si elle semble, de prime abord, réticente au projet de l'écrivain, elle lui propose pourtant d'écrire sur elle et sa famille. Voilà comment, le soir même, il se retrouve à dîner chez la famille Martin...

Qui pourrait croire ou penser que le romanesque est plus intéressant que le réel ? Que des personnages fictifs vivent forcément des choses plus captivantes qu'une vraie personne ? Ce n'est pas le cas de David Foenkinos qui, dans son dernier roman, décide de raconter la vie d'une famille rencontrée au hasard. le sujet de ce roman est-il vrai ou non ? Qu'importe au final. L'auteur joue sur cette ambiguïté, devenant tour à tour spectateur puis acteur. Puisque, comme dans toutes familles (ou presque), il y a des secrets, des non-dits, des coups bas, l'on va en apprendre beaucoup sur cette famille Martin, qu'il s'agisse du premier amour de Madeleine, des conditions de travail de Patrick, le mari de Valérie, du mariage qui s'étiole ou encore pourquoi Valérie et Stéphanie ne se parlent plus depuis des années. Si certaines scènes se jouent d'une certaine facilité, David Foenkinos sait rendre très attachante cette famille Martin. Son sens de la formule, ses dialogues animés, sa plume très agréable et légère et ses touches d'humour rendent cette lecture particulièrement plaisante.
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David est écrivain en panne d'inspiration. Devant sa page, avec ses nouveaux personnages, il s'ennuie.
Dans la rue, il aborde une dame âgée et lui parle de son projet de raconter la vie des membres d'une famille rencontrée par hasard.
Madeleine lui fait confiance et le fait monter dans son appartement. Elle s'appelle Madeleine Tricot, et exerçait le métier de couturière, petite main, chez Chanel sous les ordres bienveillants de Karl Lagersfeld.
David va faire la connaissance de la famille de sa fille qui a marié Patrick Martin.
Il est reçu dans la famille, partage les conversations avec eux, se met en scène également.
Il met une distance pour se protéger mais partage juste assez de propos sur sa propre vie pour ne pas être écarté.
Les thèmes d'une famille comme la mélancolie, les regrets, l'amour qui s'use, la mauvaise ambiance au travail , l'homosexualité, les réseaux sociaux sont abordés avec la belle plume , l'humour discret, les réflexions personnelles de l'auteur.
Encore un beau roman de David Foenkinos même si celui-ci n'est pas mon préféré.
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Est-il raisonnable d'accueillir un écrivain chez soi?

L'écrivain imaginé par David Foenkinos dans son nouveau roman, La famille Martin, entend conjurer son manque d'inspiration en racontant la vie de la première personne qui va croiser son chemin.

L'écrivain en panne d'inspiration a déjà bien alimenté la littérature et le cinéma, mais la variante que nous propose David Foenkinos en est sans doute la plus jubilatoire, car elle se double ici d'une sorte de mode d'emploi pour romancier. L'ironie du sort – mais peut-il en aller autrement avec l'auteur du mystère Henri Pick – fait que c'est précisément en travaillant sur un roman consacré aux ateliers d'écriture que survient cette panne.
Au lieu de se morfondre, l'auteur se fie à l'adage qui veut que la réalité dépasse souvent la fiction et décide de raconter la vie de la première personne qu'il rencontrera. Il s'agit en l'occurrence d'une vieille dame rentrant chez elle après avoir fait ses courses et qui accepte cette proposition incongrue, après avoir déposé ses surgelés dans le congélateur.
En prenant le café, il va apprendre que Madeleine Tricot est veuve, mère de deux filles, Valérie et Stéphanie. L'une trop présente – elle vient la voir tous les jours – et l'autre très absente, puisqu'elle s'est exilée aux États-Unis. Madeleine a travaillé comme couturière chez Chanel, son mari a fait toute sa carrière à la RATP. Rien de bien passionnant me direz-vous.
Sauf si le romancier maîtrise à la perfection les techniques narratives, à commencer par celle «que les anglo-saxons appellent le cliffhanger» et qui consiste à créer une tension en livrant au lecteur un élément nouveau, une partie de l'intrigue à résoudre.
L'arrivée de Valérie va nous en donner un premier exemple. La fille de Madeleine va conditionner le projet de l'écrivain à l'intégration de sa propre famille dans l'oeuvre à paraître.
Voilà qui va ouvrir de nouvelles perspectives avec l'arrivée de quatre nouveaux personnages, les membres de la famille Martin. Valérie est prof d'histoire-géo dans un collège de Villejuif, une profession qui ne l'enthousiasme plus guère. Pour son mari Patrick, les choses sont encore pires. S'il a connu une belle ascension professionnelle au sein de la compagnie d'assurances qui l'emploie, l'arrivée d'un nouveau directeur aux méthodes tyranniques le déstabilise au plus haut point. Il est du reste convoqué pour un entretien qui pourrait fort bien s'accompagner d'un licenciement. le tableau est complété par leurs deux enfants, Lola 17 ans, très secrète et qui n'a guère envie de se retrouver prisonnière dans un livre et Jérémie, 15 ans, «prototype de l'adolescent endormi et indolent».
Après avoir dîné chez les Martin et fait la connaissance du quatuor, le narrateur change de stratégie et propose des entretiens en tête-à-tête. Qui vont lui donner matière à enrichir son roman. Madeleine lui avoue un amour de jeunesse et veut entraîner l'écrivain avec elle aux États-Unis pour le retrouver. Valérie lui avoue qu'elle a l'intention de quitter son mari. Et voici du coup l'observateur pris dans un dilemme. «J'étais disposé à vanter les qualités de Patrick auprès de sa femme, à plaider les circonstances atténuantes. Mais était-ce mon rôle? Je voulais écrire un livre, pas devenir une sorte d'entremetteur. Mais en m'immisçant ainsi dans la vie d'une famille, je me retrouvais au carrefour de tous ses problèmes. J'avais une vision d'ensemble, le spectateur d'un orchestre dissonant.» Ouvrons à ce propos une parenthèse pour souligner combien est délectable cette contribution au débat sur l'autofiction, sur le droit de jouer avec la vérité et la réalité des faits, sur le droit du romancier à faire son miel des histoires des autres.
Malicieux, David Foenkinos va pousser le bouchon encore un peu plus loin, en devenant le jouet de ses personnages. Patrick lui avoue qu'il aime toujours Valérie et n'imagine pas sa vie sans elle. Jérémie lui demande de l'aider à rédiger son devoir de français portant sur La ballade des pendus de François Villon et Lola aimerait qu'il s'assure des sentiments de Clément à son égard. L'aime-t-il vraiment ou veut-il juste ajouter la jeune fille à son tableau de chasse? J'allais oublier la confirmation via Facebook que Yves n'a pas oublié Madeleine.
Devant son ordinateur, voici l'écrivain confronté à un nouveau problème. Il lui faut laisser les histoires aller à leur terme avant de pouvoir en faire un roman. Alors il s'essaie à des digressions en nous proposant des anecdotes sur la vie de Karl Lagerfeld que Madeleine a côtoyé, en rédigeant des résumés des épisodes précédents, en cherchant dans ses lectures quelques citations propres à éclairer son projet. Voici Cioran déclarant «Il est incroyable que la perspective d'avoir un biographe n'ait fait renoncer personne à avoir une vie» ou encore Pirandello soulignant «La vie est pleine d'absurdités qui peuvent avoir l'effronterie de na pas paraître vraisemblables. Savez-vous pourquoi? Parce que ces absurdités sont vraies».
Et dans ce savoureux jeu de la vérité qui va finir par lui revenir comme un boomerang en pleine figure, il pourra se référer à Albert Cohen en constatant que «chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte.»

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La chronique d'une famille ordinaire que le hasard à mis sur le chemin du narrateur, écrivain en quête de sujet. L'histoire se déroule au fur et à mesure de la découverte des personnages qui livrent de leur intimité où utilisent sa présence à dessein. Leur quotidien pourrait être le notre, celui de l'auteur le mien...La famille Martin se laisse lire avec plaisir, la plume de David Foenkinos m'est toujours agréable. Un bon moment de lecture...
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« C'est ainsi que les choses ont commencé. Je me suis vraiment dit : tu descends dans la rue, tu abordes la première personne que tu vois, et elle sera le sujet de ton livre. »
Voilà comment le hasard va mettre sur le chemin de David Foenkinosla famille Martin. Malgré leur apparente banalité, l'écrivain est persuadé que toute vie est passionnante, et il va profiter du besoin de chacun de se confier, même s'il a l'impression parfois d'être au coeur d'une émission de télé-réalité. le plus important est de ne pas perturber l'équilibre de cette famille, ne pas endommager leur écosystème et pourtant son intrusion va causer des ravages.

Dans la famille MARTIN, je voudrais la grand-mère, Madeleine, une veuve qui commence à perdre la mémoire. Pour oublier son amour de jeunesse elle a épousé René un homme pansement, droit comme une ligne de la RATP où il a fait toute sa carrière.

Dans la famille Martin, je voudrais les filles, Stéphanie est partie vivre à Boston, Valérie habite le quartier, Madeleine a une fille qu'elle ne voit pas et une qu'elle voit trop. Il y a apparemment un problème entre les deux soeurs.

Dans la famille Martin, je voudrais le gendre, Patrick, le stress accumulé ces dernières années au travail a fait de lui une coquille vide. Sa femme Valérie est écrasée par la routine, professeur elle a perdu le goût de transmettre. Quelque chose manque terriblement à sa vie, mais elle ne sait pas quoi.

Dans la famille Martin, je voudrais les petits-enfants Jérémie et Lola qui ne comprennent pas l'intrusion de cet écrivain dans leur cocon familial.

À force de vouloir confesser les autres, David Foenkinos se retrouve piégé, obligé de se livrer peu à peu, les souvenirs de sa propre vie remontent à la surface et le pousse à mettre des mots sur sa séparation avec sa compagne Marie.

Autant le dire tout de suite ce roman est sans aucune prétention, c'est une joyeuse récréation littéraire. J'ai pris autant de plaisir à le lire que David Foenkinos à l'écrire. Une écriture savoureuse et jubilatoire pour une histoire pour le moins originale. L'auteur ne se prive pas pour notre plus grand plaisir à se livrer à un exercice d'autodérision pour le moins réussi.

Il parsème son récit d'anecdotes sur Karl Lagerfeld ou de maximes et il n'oublie pas de faire avec son lecteur un point régulier sur ce qu'il vient d'apprendre de ses personnages. Si vous acceptez de prendre ce roman pour ce qu'il est, une agréable parenthèse, vous passerez comme moi un excellent moment.
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Le début du roman est très addictif. On ne saute aucune phrase, tout a de l'intérêt. C'est fluide et on se dit que c'est vraiment facile d'écrire ! On se dit même que nous aussi, on va aller dans la rue, tomber sur le premier voisin rencontré et en faire un roman que publiera Gallimard…
En réalité, on sait bien sûr qu'on n'aura pas le même talent que Foenkinos. Il me semble que c'est un livre qui pourrait facilement être proposé aux lycéens, ça devrait tellement plus les intéresser que des romans austères du XIXème !
Avouons certes que la fin est un peu précipitée, comme si elle avait été rédigée dans une espèce d'urgence. Mais comme dit Amélie Nothomb (citée dans le roman), les mauvais romans sont toujours trop longs. Foenkinos a voulu éviter de tomber dans le piège des 50 pages de trop.
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C'est dans une mise en abyme que nous entraîne Foenkinos avec ce roman, et c'est ce que j'ai aimé ici: le roman en processus de création, les coulisses de l'écriture. La genèse des personnages qui s'imposent d'eux-mêmes et écrivent leur propre histoire, au fil du rasoir, l'intrigue qui se dessine, l'auteur lui-même désarçonné, entraîné par les événements, tout en dévoilant bien malgré lui des bribes de sa vie personnelle.
Le tout avec une légèreté que j'ai d'abord interprété comme une certaine frivolité et qui rend cette lecture tout-à-fait digeste et agréable. Bien malgré moi à mon tour, parce que je partais avec des idées préconçues, je me suis surprise à me glisser avec plaisir dans ces trois histoires d'amour qui s'entremêlent.
J'ai trouvé le ton agréable, parfait après une autre lecture beaucoup plus grave, et le résultat de ce livre sur l'écriture d'un autre livre en cours plutôt intelligent.
Enfin, l'idée sous-jacente que dans n'importe quelle famille Martin (ou du voisinage) se cache des trésors romanesques est très jolie et donne du baume au coeur.
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Foenkinos, avec légèreté, dans un style « plat », surfe tour à tour entre réalité et fiction.

Il nous parle, nous accompagnons le regard qu'il pose sur une famille prise au hasard devant lui permettre de composer un livre neuf.
L'écrivain en manque d'inspiration se transforme en voyeur d'une famille qui ne manque pas de lui offrir un panel de faits, de sentiments, d'interrogations comme beaucoup peuvent connaître : interrogation sur le sens de la vie, l'homosexualité, regrets qui remontent, prises de conscience, manipulations, etc…

L'idée est originale, traitée avec humour, émaillée de réflexions sur l'acte d'écrire mais elle semble non aboutie.
Il manque ce petit quelque chose qui marque d'un sceau indélébile les livres qui mordent, s'impriment au plus profond de soi-même.

Il est donc plaisant à lire, original et convenu à la fois.
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Descendre dans la rue pour trouver l'inspiration, on ne peut pas vraiment dire que c'est la trouvaille du siècle.
Pourtant, toutes ces personnes que l'on y croise dans la journée sont de potentiels romans qui ne seront peut-être jamais écrits. Et on doit très certainement passer à côté de grands best sellers qui ne demandent qu'à faire partie du palmares des meilleures ventes en librairie.
Il faut avouer que l'idée est tout de même follement attirante.
Je me suis dis que moi aussi je pourrais saisir ma chance. Ecrire un roman sur la première personne que je verrai lorsque je sortirai de mon immeuble et à moi le succès, les interviews dans les grands magazines littéraires ou sur les plateaux télé, les séances de dédicaces à n'en plus finir.
Alors, j'ai pris mon carnet, un stylo et j'ai tenté l'expérience.
Mon futur succès m'attendais là sur le banc en face de mon immeuble.
La dame tenait fermement dans la main droite un sachet dans lequel elle prélevait des morceaux de pain afin de les jeter au sol dans un geste las de la main gauche pour attirer les moineaux, les pigeons.
Mince, c'était peut-être la dame de la fameuse chanson des années 80 qui vivait sa vie par procuration et dont le balcon s'était probablement écroulé sous le poids des fientes.
Il fallait passer à la personne suivante et vite.
Je tournai la tête et aperçus le rôtisseur. Il embrochait des poulets au calibre poids plume. Je regardai les pigeons et un doute m'assaillit. Non, je ne préfèrais pas savoir.
Personne suivante. Une dame âgée qui me paraissait charmante. Je l'abordai en toute délicatesse et lui expliquai ma démarche.
Vous n'avez pas de chance me dit-elle, quelqu'un me l'a déjà demandé et il me semble que son roman est déjà paru.
David Foenkinos m'aurait-il donc menti ?
Il n'y a rien de simple dans tout cela.
L'écriture d'un roman n'est pas aussi aisée qu'il ne l'affirme.
Dommage. le succès n'est pas encore pour demain.
Il ne me reste plus qu'à me consoler avec ce doux moment passé avec "la famille Martin".






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