Si avant ce roman on m'avait parlé de "
Shiloh", j'aurais de suite pensé à Alambix (Astérix et le bouclier Arverne) désignant une réserve de grain, de son parler bien particulier.
Raté et j'ai moins envie de rire car
Shiloh est le lieu d'une bataille durant la guerre de Sécession, 6 et 7 avril 1862.
Moins connue que celle de Bull Run, mais tout aussi absurde, inutile, sanglante et tout ce que vous voulez comme adjectif désignant les guerres.
Shiloh, en fait, c'était petite chapelle du sud-ouest du Tennessee et durant quelques jours, ce ne fut pas un lieu de paix ou de recueillement mais un lieu où des hommes se donnèrent la mort et où certains prirent peur.
Renseignements pris sur Wiki, il parait que l'armée de l'Union déplora 13.047 victimes (1.754 tués, 8.408 blessés et 2.885 disparus) et les pertes des Confédérées furent de 10.699 hommes (1.728 tués, 8.012 blessés et 959 disparus ou prisonniers).
À ce moment là, ce fut une des batailles plus sanglantes de l'Histoire des États-Unis. Qui l'eut cru ?
Les deux camps furent horrifiés par le carnage (tu m'étonnes). Personne ne pensait que la guerre allait durer encore trois années et que huit batailles allaient être encore plus sanglantes… Glaçant, n'est-il pas ?
Tiens, Wiki me dit aussi qu'en hébreu,
Shiloh signifie "havre de paix" et désigne, soit la ville de Silo (Canaan), soit la figure biblique
Shiloh (figure biblique) dont la signification est contestée. La vie est ironique, je trouve…
Ce récit choral donnera la parole autant à des confédérés qu'à des fédérés et quel que soit le camp choisi, les peurs, les questions, les attentes sont les mêmes, qu'ils soient simples soldats, artilleurs ou officier.
Après ma lecture, je serais incapable de vous faire un cours sur cette bataille, mais je pourrais vous résumer la chose en un seul mot : bordel ! Oui, c'est le mot car c'était un sacré bordel sur le champ de bataille et, comme dans toutes les guerres, cette bataille était absurde et les gains minimes en cas de victoire.
Juste pour faire mousser les officiers… Comme toujours. Mais qui monte au front ? Les soldats, même si, dans ces armées, nous avons des officiers pourvus de sacrées paires de coui**** car ils chargent en tête, avec leurs hommes et font preuve de bravoure (ou de folie pure, les deux termes sont jumeaux).
Un récit glaçant sur la folie humaine, sur l'inutilité des guerres voulues par des bureaucrates qui ne la feront jamais, un récit qui n'hésite pas non plus à parler des peurs ressenties par les soldats, lorsqu'ils sentent que tout est perdu, leur honte avouée pour certains, ou le déni, pour d'autres.
Un récit qui nous plonge au coeur de la bataille, dans l'exaltation avant les combats, dans les conditions météorologiques déplorables avec de la boue, de la pluie, du froid, qui nous laisse voir les craintes des hommes quand la bataille a commencé et les horreurs que ce genre d'activité réserve : douleurs, amputations, blessures, confusions, morts, décisions imbéciles…
Je vous avoue avoir soupiré d'aise une fois la dernière page tournée. Mais je ne sais pas pourquoi, les cris des soldats m'ont poursuivis et il me faudra un certain temps avant de rire devant un ancien album des Tuniques Bleues.
Terrible et magnifique en même temps. Il était plus que temps que ce roman nous parvienne dans sa traduction pour les francophones.
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