Tourbillon de
Shelby Foote
Dans les années 1950 à Jordan County, Mississipi, le corps d'un jeune femme est retrouvé dans une rivière. Une jeune femme connue pour ses moeurs légères, une pécheresse.
Le coupable est vite désigné par un jeune homme sourd du coin qu'on surnomme "nigaud". C'est un quinquagénaire père de famille, pieu qui ne quitte pas sa bible, Eustis.
Un jury se réunit pour juger de l'état mental de l'accusé, qui a avoué, et prononcer sa sentence.
Le temps du procès, différents personnages prennent la parole : le greffier, le journaliste, le Nigaud, le meurtrier, la victime, l'épouse loyale, l'avocat, le geôlier. Et c'est dans ces différentes prises de parole que le roman prend son rythme, explorant le point de vue de chacun, sa vision de l'histoire, son regard sur les autres acteurs, sur la victime, et sur son meurtrier.
Chaque prise de parole nous immerge dans une autre âme, son histoire, son ressenti.
J'ai été particulièrement touchée par la victime dont l'histoire n'a été que violence et qui a fait l'erreur de trouver l'amour.
C'est un roman intense, sombre et violent.
J'ai eu l'impression de lire un huis clos.
Et derrière ce fait divers, discrètement, apparaissent la discritmination envers les noirs, les séquelles du Viet-Nam, le rôle de la religion dans ces petites communautés, l'Amérique rurale, pieuse parfois à l'extrême.
Une première lecture de
Shelby Foote qui m'a totalement convaincue, impressionnée, j'ai été complètement emportée par ce
tourbillon que l'auteur dessine autour de son lecteur comme spectateur, situé au milieu du drame qu'il dessine habilement.