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sur 192 notes
Sourire puisque c'est grave.

C'est un domaine dans lequel Jean-Louis Fournier excelle. La gravité qui fait sourire. Je me souviens avoir lu, avec beaucoup d'émotions, deux de ses ouvrages, Où On Va Papa ? et Veuf .

Ici, il va évoquer la solitude. Celle du grand âge. Celle des hommes qui deviennent vieux.

Jean-Louis Fournier offre une plume tendre et délicate et se raconte, encore, avec cette nonchalance étudiée qui fait mouche, chez moi, à chaque fois !
Il contemple ainsi sa propose déchéance, pose un regard mordant sur ce qu'il est, sur ce qu'il ne sera pas. Sur l'absence de l'autre, cette solitude de l'espace et du temps qui passe. Dans de courts chapitres, il évoque une vie faite de moments de solitude.

Jamais affecté, ni condescendant avec lui-même, il évoque la vie, la sienne et la nôtre.

Un récit comme une rencontre. Une entrevue pour entrevoir. Des bribes. Des confidences. Entre un auteur et son lecteur. On écoute Jean-Louis Fournier. On sourit. On s'émeut. On s'étonne. On se retrouve dans ces mots.
La solitude comme drapeau, comme fil conducteur. Celle de l'enfance, celle de l'amour. Celle qui brûle, plus ou moins fort, à certains moments de l'existence. Une compagne, amère et étonnamment réconfortante à l'occasion.

Essai autobiographique et universel d'une réalité parfois douloureuse. Mordante. J'ai aimé cette façon de ne pas s'apitoyer tout en étant parfois terriblement émouvant.

Cette fameuse solitude revêt des couleurs différentes, un peu bouleversantes. L'isolement lorsqu'on vieillit. L'éloignement avec ceux que l'on aime. La perte définitive. L'exil pour se trouver. La joie de ne pas être multiple. le choix de ne pas faire comme tout le monde. de s'abriter de l'autre. La différence, qui isole.

J'avais en tête, comme souvent, une chanson, tout au long de ma lecture.
Les uns contre les autres.

« Mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au monde. »

Mais nous ne sommes pas les seuls. A être seuls.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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"L'être humain n'aime pas être seul. Comme la fleur a besoin de soleil pour éclore, l'homme a besoin de soleil pour éclore, l'homme a besoin de chaleur humaine pour s'épanouir. La solitude lui est pénible, quand il est seul, il s'emmerde.
Les architectes des logements sociaux ont ainsi des consignes strictes, ils doivent faire attention à ne pas trop insonoriser les cloisons. Les appartements trop silencieux donnent des angoisses aux locataires.
Ils se sentent seuls et ce n'est pas bon pour le moral. le bruit des autres c'est la musique d'ambiance des pauvres." (p. 98)

Un auteur qui me touche infiniment depuis longtemps : le rire, l'humour, les exagérations -provocations, l'autodérision pour cacher la peine...Des pieds de nez, des courts textes alternant tour à tour les malheurs , les paniques , les horreurs ou les joies, moments "bénis" créés par la Solitude...

"Autrui nous aide à voir les choses différemment, à changer de point de vue, à élargir notre horizon, à douter, parfois il nous donne l'exemple. Il nous permet d'exprimer nos idées, de les mettre à l'épreuve, il est la meule sur laquelle on peut les dégrossir, les affiner et les polir. Si on n'a personne pour nous contredire, on finit par croire avoir toujours raison, et on commence à avoir tort. "(p. 55)

Comment , jeune, on ne veut pas être comme les autres, se distinguer , être à part !... Et le temps passe, la perte des êtres aimés, l'âge avançant , modifient nos manières d'appréhender la vie, la présence ou non des autres... Comme chaque fois, Jean-Louis F. traite d'un sujet grave avec son
élégance ironique, clownesque, tour à tour grinçant, bienveillant, moqueur ! Ses pirouettes de clown ne font pas oublier sa tendresse et sa sensibilité d'écorché vif !!

Comme toujours il alterne bienveillance, humour noir, tendresse et crises de misanthropie... provocatrices comme son grand ami, Pierre Desproges, à qui il rend un hommage appuyé dans cet opus !

"Tout ce qu'on sait, c'est souvent grâce aux autres , leur conversation, leur livre, leur oeuvre... Certains "autrui" sont des allumeurs de curiosité et de réverbères, ils nous aident à avancer dans le noir et à éclairer nos nuits. "(p. 55)

Un texte universel... sur une des souffrances centrales de l'Humain: La Solitude ; Ouvrage qui fait du bien, car il exprime l'essentiel de nos peurs, de nos angoisses en utilisant l'humour, le rire ...!

Des courts textes sur mille sujets reliés à la solitude des individus: le quotidien, la difficulté des dimanches, de l'hiver, des départs en vacances, de la solitude à deux,la maladie et la mort, etc.

"Ils sont mariés depuis trente ans.
Ils n'ont plus rien à se dire.
La solitude est-ce la pire ou la meilleure des choses ?
ça dépend de l'autre.
Quelquefois c'est mieux quand il n'y a pas d'autre..." (p. 138)

Je termine ce billet avec deux extraits qui donnent le ton de l'ensemble: un balancier constant entre la peur-panique devant la solitude... et parfois , sa recherche bienfaisante !...

"Je suis seul devant un détecteur de mensonge. Il s'est mis à sonner d'une façon assourdissante.
Je venais de dire :
"J'aime être seul".
Je n'arrive pas à l'arrêter.
Tout le monde va savoir que je suis un menteur. "

"La solitude, c'est tendance et c'est lourd. J'ai essayé de faire un livre léger. Avec plus d'accordéon que de violoncelle, quelques rires ajoutés et quelques facéties quand ça devient vraiment triste."
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C'est le bandeau du livre qui a d'abord attiré mon oeil puis le titre qui m'a plu. Je n'ai jamais rien lu de l'auteur, donc c'était le moment de le découvrir.
Je ne m'attendais pas à ce type de lecture, je pensais trouver un roman, or, il s'agit plus de pensées, de petites réflexions sur la solitude.
Il y a de l'humour, un humour à la Desproges, cela a donc rattrapé un peu ma déception.
Jean-Louis Fournier nous livre donc ses réflexions sur la solitude sous différentes formes. La solitude de l'enfant qui attend sa maman à la caisse, celle du veuf qui se retrouve à vivre seul mais aussi la solitude appréciée, celle qui delivre , celle qui donne une liberté.
Humour mais aussi tristesse, mélancolie, ressortent de ce livre qui ressemble à un recueil de pensées.
C'est agréable à lire mais ce n'est pas "une forme de littérature" que j'affectionne particulièrement.
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De Jean Louis Fournier, j'avais, comme beaucoup de monde dévoré "Où on va papa?" , Prix Fémina 2008, qui retraçait une terrible et tragique épreuve de sa vie (le handicap de ses deux fils), sur un ton à la fois très optimiste et plein d'humour, un humour qui est pour lui un reflexe un peu comme cette fameuse "politesse du désespoir" chez cette brillante plume de Pierre Desproges.

Depuis, à intervalles réguliers, Jean Louis Fournier nous donne de ses nouvelles littéraires avec sa façon bien à lui de dire les choses les plus graves et les plus personnelles avec beaucoup d'humour, d'ironie et ce ton qui pourrait paraitre parfois féroce, mais qui en fait cache énormément de tendresse et de pudeur.

"Je ne suis pas seul à être seul," le titre du nouveau livre de Jean Louis Fournier, qui vient juste de sortir chez JC Lattès a fortement résonné en moi, car il ressemble quasiment à la copie parfaite de ce que je chantais gamin dans la cour de récéré, sauf que contrairement à Fournier, je clamais à qui voulais l'entendre que j'étais le seul à être seul, ayant le sentiment qu'autour de moi, tout le monde réussissait à trouver son partenaire de jeu.

Si depuis mes jeunes années, j'ai réussi à lutter contre cette solitude dévorante, celle ci revient de temps en temps me hanter, et comme le livre de Fournier nous le montre, il est essentiel de réussir à l'accompagner pour ne pas en avoir peur et vivre avec elle avec harmonie.

L'ex plume de Desproges nous montre aussi qu'il est nécessaire de déterminer quand la solitude est imposée et quand elle est choisie, disctinction non faite par la langue française contrairement à la langue anglo saxonne.

" Dans ma maison à la campagne, j'ai des chambres d'amis, mais je n'ai plus d'amis."

C'est le propos de Jean Louis Fournier qui, veuf depuis dix ans, évoque sa solitude par touches délicates, et nous amène dans un séjour en solitude, avec ses chagrins et ses petites joies, avec les souvenirs que l'on se retrouve seul à conserver, faute de pouvoir les partager avec quelqu'un qui se souvient.

Le facétieux Jean Louis Fournier se fait sans doute plus grave que dans ses précédents romans, mais la sincèrité et la légereté qui échappent de son livre permettra à ses lecteurs de mieux le connaître avec une façon originale et ludique de déjouer la peur de la solitude.

Jean-Louis Fournier nous raconte son quotidien, ses silences, ses inquiétudes d'homme seul, mais n'oublie pas par ailleurs de narrer des moments de vie à plusieurs et nous montrer que la solitude c'est aussi réussir à désirer entre deux moments collectifs et forcément plus bruyants le retour au calme solitaire.

Léonard de Vinci a écrit : " si tu es seul, tu seras tout à toi.".

Jean-Louis Fournier conserve le goût des mots, le sens de l'épure et de la fantaisie et sait comme toujours convoquer l'espièglerie de l'enfance.

Ainsi, les souvenirs de solitude qu'il egrène par petites touches ont quelque chose de profondément poignants. On mesure bien à quel point ce n'est pas toujours facile pour l'auteur de prendre les choses avec la légereté qu'il aimerait tant avoir en toute occasion.

Mais cette sincérité et cette absence de faux semblants , et cette volonté malgré tout de ne jamais plomber le lecteur, rend le propos encore plus déchirant.

Et une fois refermé le livre de Jean Louis Fournier, on a envie de rendre visite aux gens de notre entourage qu'on sait seuls et ce le plus vite possible.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un livre succin mais à force de solitude on a une tendance à la synthèse.

Des réflexions un peu décousues mais à force de solitude on a tendance à oublier que les autres n'ont pas accès à ses propres associations d'idées.

Il n'empêche, le ton reste celui du Jean-Louis Fournier.
Il ne cherche pas à nous apprendre quoi que ce soit, il nous fait constater. Il est désabusé, il relève l'absurde des situations, il se moque de ses propres contradictions.

Ça se lit vite et bien.
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Comme d'habitude, Jean-Louis Fournier se sert de l'humour noir et de la dérision pour parler de lui. Lui, seul, veuf (voir son précédent livre...), dans une société de plus en plus connectée mais où les gens sont de plus en plus isolés. Parfois choisie, la solitude peut être agréable. Mais quand il n'y a pas d'alternative, que les gens que l'on aime ne sont plus là, il faut se résoudre à être face à soi-même, ce que Fournier sait bien analyser, en bon disciple de Pierre Desproges... Un petit livre grave et mélancolique, ironique et désespéré, à lire par petites touches.
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Le premier souvenir de solitude de l'auteur ? Un jour, à dix ans, lorsqu'il s'est retrouvé seul à l'accueil d'un magasin en attendant que sa maman vienne le récupérer. Il va alors s'ensuivre une succession de situations où Jean-Louis va se voir confronté à la solitude. Nous le retrouvons maintenant, alors que sa jeunesse s'est envolée pour faire place à la vieillesse, qu'il a perdu sa femme, et qui, malgré tous les moyens de communication actuels, se sent plus seul que jamais.

Ce court roman est une critique acerbe à ce sentiment de solitude, mais Jean-Louis a su aborder cette thématique délicate avec beaucoup de tact, beaucoup de tendresse et même parfois avec beaucoup d'humour. La solitude est un thème prolifique en littérature, et c'est la première fois que je la vois abordée sous cette perspective.

Je ressors totalement conquise de ce récit que j'ai lu d'une traite. L'auteur a su me convaincre tout du long. J'ai trouvé ses remarques sur la solitude très pertinentes et il nous livre une critique acerbe de notre société qui a l'air de faire peu de cas des personnes qui se sentent seules. La solitude fait peur, elle isole, elle met en retrait, mais parfois elle est recherchée également. C'est cet équilibre que va tenter de trouver Jean-Louis.

Ce roman est abordé d'une manière touchante, sans fard, mais surtout avec énormément d'humour et d'autodérision. le ton est badin, certes, mais sous couvert de cette légèreté, il y a une réelle réflexion sur notre société. J'ai été totalement prise dans les filets de conteur de Jean-Louis Fournier. J'ai réellement été captivée.

La plume est d'une fluidité incroyable, les chapitres sont très courts, et une fois débuté, il est très difficile de lâcher ce livre. J'ai été en immersion totale avec ce que nous proposait l'auteur.

L'auteur nous livre ici une critique acerbe de la solitude, des peurs de la société actuelle face à ce mal en vogue, malgré tous les moyens de communication qui composent notre quotidien. Il le fera avec beaucoup d'humour, d'autodérision, mais toujours en livrant un message important.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Une lecture qui dès les premières « pensées » m'ont un peu gênées par le ton, par les sentiments qui transpiraient, n'ayant jamais lu cet auteur, je lui trouvais des accents Desprogiens qui ont été confirmé dans ma lecture par l'évocation de l'humoriste et de leur travail en commun. Mon ressenti était juste…. N'étant pas réceptive à ce genre d'humour, je sentais que je m'engageais dans un style qui ne me correspondait pas.
"Je préfère le silence de la solitude au vacarme de la multitude, la fraîcheur apaisante de la solitude à la chaleur étouffante de la multitude.(p57)"
L'auteur est confronté à la solitude, solitude imposée, non choisie et nous fait part de ses pensées sur cette existence faite du vide laissé par les êtres chers et en particulier de sa femme, Sylvie, qui l'attend au Père Lachaise. C'est un court recueil teinté de mélancolie dans lequel Jean-Luc Fournier porte un regard sur lui-même et sur le monde qui l'entoure, regard sarcastique, critique sur ses contemporains et dans lequel il tente malgré tout de trouver encore un sens à son existence.
Il faut être amateur de ce style d'écriture qui mêle humour assez noir et dérision pour rendre les choses plus supportables, comme il l'avoue :
La solitude, c'est tendance et c'est lourd.
J'ai essayé de faire un livre léger.
"Avec plus d'accordéon que de violoncelle, quelques rires ajoutés et quelques facéties quand ça devient vraiment triste. (p133)"
Pour ma part j'ai eu un peu de mal à l'apprécier car je vois la solitude comme un sentiment plus positif car voulue, le choix d'être une sorte d'ermite, de savourer le silence, de vivre loin du déchaînement du monde moderne.
L'auteur se révèle comme une sorte de misanthrope, jugeant le monde qui l'entoure comme responsable de son état mais ne se remettant pas en question sur son attitude. Ainsi va le monde, ainsi va les aiguilles du temps, les cheveux blanc arrivent et l'horloge tourne, vite, bien trop vie. Seule, Claire, jeune étudiante bénévole déléguée par la Mairie auprès des personnes isolées, trouve grâce à ses yeux, peut-être parce qu'elle passe outre ses remarques, peut-être qu'elle-même comble sa solitude en venant en aide aux autres esseulés.
Oui dans notre monde hyper connecté la solitude s'installe, les gens ne se parlent plus comme ces couples qu'il observe au restaurant et qui n'ont plus rien à se dire, ces familles disloquées, comme ces humains qui étalent leur vie sur les réseaux sociaux mais ne s'inquiètent pas de leurs voisins, nous vivons dans un monde d'ultra moderne solitude comme le chantait Alain Souchon.
J'ai choisi cette lecture pour le thème : la solitude, un thème qui m'intéressait et que je ne trouve pas pour ma part forcément négatif. Je l'ai lu jusqu'au bout car Jean Louis Fournier a malgré tout un regard pertinent sur le monde qui l'entoure à la manière de Philippe Delerm lu très récemment mais sur un ton plus sombre, il n'hésite pas à se montrer sous son plus mauvais jour, celui d'un octogénaire bougon, râleur, égoïste. Il est apparemment coutumier de ce style, c'est donc plus moi qui ne suis pas réceptive à ce langage mais reconnaissons lui le courage de se montrer sous un mauvais jour….
Je vous invite à découvrir le billet de Usva qui apprécie cet auteur depuis longtemps et qui m'a encouragée à le découvrir dans un de ces précédents romans. C'est noté !
A conseiller aux amateurs de ce style, aux inconditionnels de Pierre Desproges qui y retrouveront cet humour parfois glacial et qui moi m'a laissé un peu de glace….
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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- Allo, c'est la Noiraude, je voudrais parler au vétérinaire...
- Ne quittez pas je vous le passe !
- Allo docteur, la Noiraude à l'appareil...
- Bonjour la Noiraude, qu'est ce qui ne va pas encore ?
- Je suis indignée parce que je viens d'apprendre une chose terrible… La solitude pèserait davantage dans un monde peuplé de huit milliards d'individus que lorsqu'il n'en comptait que quatre !?

Ce petit recueil de pensées desprogiennes aborde ironiquement le thème de la solitude ; un sujet grave et mélancolique mais traité légèrement par le père d'Antivol et de la Noiraude.
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« Les Anglais ont deux mots pour parler de la solitude : Loneliness « seul, sans l'avoir choisi » et Solitude « seul, quand on a choisi de l'être ». Pour désigner la pire et la meilleure des choses, le Français n'a qu'un mot, pas besoin de deux, on lit sur son visage . Il n'a pas le flegme britannique.»


Jean-Louis Fournier partage ses pensées sur la solitude. Il reproche à ceux qui le laissent seul de ne pas être plus attentif à lui, mais il semble, en même temps, chérir ce temps passé avec lui-même. Plus que le fait d'être isolé, c'est d'être oublié qui lui fait peur.


Le texte est épuré, il n'y a pas un mot de trop et il n'en manque pas, chaque caractère a son importance, jusqu'aux points de suspension. Toutes les phrases expriment un sentiment ou provoquent une réaction parfois tendre, parfois agacée ou encore émue. C'est cruel de vérité sur notre monde individualiste, mais écrit avec humour, c'est la patte de Jean-Louis Fournier. L'ironie est, certaines fois, cinglante et j'ai souvent souri même lors des passages graves, tant la formulation est irrésistible.


Les chapitres sont très courts et sont ponctués par l'énervement que ressent l'auteur au sujet de ses voisins : les volets sont souvent fermés, cela le fait pester. « Je vais inviter mes voisins à dîner samedi soir, comme ça ils ne pourront pas partir en week-end. » Il aimerait que l'on s'inquiète pour lui. Même son aigreur le rend touchant.


Il y a beaucoup d'autodérision dans Je ne suis pas seul à être seul. L'auteur livre ses expériences pour dérouler ses idées : depuis la petite enfance jusqu'à un âge plus avancé.


« Toute ma jeunesse, je me suis entendu dire que j'étais le seul et je l'ai cru.
Tu es le seul à ne pas avoir la moyenne. Regarde ton frère.
Tu es le seul à ne pas avoir fait ton lit.
[…]
Tu es le seul à ne pas faire comme tout le monde. »


Il veut être un « libre penseur ». Comme « Montaigne, Descartes, Voltaire et Florent Pagny »


Les confidences de Jean-Louis Fournier me donnent envie de lui demander, avec sincérité : « Comment allez-vous, Monsieur ? »

Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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