Tout le monde n'est pas sensible à l'humour dont fait preuve
Jean-Louis Fournier…
Il me semble que lorsqu'on est directement concerné, comme ce fut le cas de sa femme, mère de ses deux garçons en situation d'handicap, lors de la publication de «
Où on va, papa ? » en 2008, le texte est effectivement difficile à accepter :
trop de remise en cause,
trop de mots qui se heurtent à la triste réalité,
trop de souffrance et d'efforts malmenés.
J'ai l'impression que pour cet autre roman «
La servante du Seigneur », non estampillé du logo documentaire cette fois, publié en 2013, soit cinq ans plus tard, l'auteur tente de reproduire le même scénario, avec cependant un peu moins de polémiques et donc de retentissements. Est-ce à dire que l'auteur à tirer des conclusions des premières turbulences médiatiques ? Absolument pas ! Son envie d'érafler de piquer, de détruire aussi, l'animent toujours, une authentique caricature de « La victoire à la Pyrrhus ».
Il lance, ici, de manière grinçante et très subjectivement un cri d'amour à sa fille devenue adulte. Pourquoi n'a-t-elle suivi ni personnellement, ni professionnellement la trajectoire qu'il aurait tant espéré pour elle ? Si le fond du texte peut être critiquable, il est incontestable que la forme est une pièce d'orfèvre. Tout en se livrant impudiquement au travers des différents messages qu'il envoie à Marie, qui lui a préféré un théologien et une vie monacale à la soi-disant relation paternelle fusionnelle, il parvient à garder une certaine dignité : un vrai prototype de paradoxe.
Si le personnage vous insupporte, ne lisez qu'une page de ce livre, la page 117. Il y diserte sur la propension à être heureux. C'est d'une justesse et d'un réalisme remarquable, teintée d'une sensibilité extrême qui éclaire et excuse, sans conteste, tous les coups de pattes et de griffes jalonnant le roman.