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EAN : 9782283029923
197 pages
Buchet-Chastel (06/04/2017)
3.5/5   8 notes
Résumé :
À droite, des vaches. À gauche, des barres HLM. Au-dessus, des lignes à haute tension. Et pile en dessous : un petit quartier pavillonnaire bisontin, tout près de l’usine Lip alors à l’abandon, avec son dealer raté et deux ferrailleurs qui le rackettent à grands coups de poing.
Quand le narrateur-dealeur rencontre une bourge deux fois plus âgée que lui lors d’une soirée en Suisse, il s’imagine devenir gigolo – ils baisent, boivent, se défoncent et finissent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Enfant de Besançon, et plus précisément de Palente, Frédéric Arnoux raconte la vie d'un homme anonyme qui pourrait être lui comme de multiples autres types, mais aussi la vie d'un quartier.

Entre petits boulot et deal de drogue, Frédéric Arnoux crée un homme sans nom, un anonyme comme il en existe tant dans les quartiers de Besançon, un homme adopté, qui peine à trouver sa place dans sa famille d'accueil et dans la société. Alors, la rencontre de Ninon chamboule beaucoup de choses. Oedipe se pointe, et Ninon incarne l'image de la mère si longtemps fantasmée...

L'ensemble du roman dégage une atmosphère assez sombre et noire, entre trafics et passages à tabac, sans compter l'errance de cet homme en quête de sens et de racines. Entre mélancolie, tristesse et violence, Frédéric Arnoux crée un cocktail qui aurait pu être encore plus détonnant s'il avait été plus loin dans le twist final. On l'attend, on se doute, et il m'a semblé tomber là trop gentiment, trop délicatement quand on aurait voulu une explosion d'émotions et de sentiments...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Dans la dèche gouailleuse à Besançon et à Genève dans les années 80. Cru, savoureux et sauvage.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/01/03/note-de-lecture-cowboy-light-frederic-arnoux/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Soleil ou pas, la lumière s’affalait sur le plexi du toit plus dégueulasse que transparent et restait là-haut jusqu’au soir. Y avait bien des néons mais ils claquaient les uns après les autres et personne ne les remplaçait. Le matin, je traversais le hangar à tâtons en me repérant à l’immense colonne de plastique blanc, livide, raide, à côté de la machine.
À sept heures cinq, le premier Fenwick arrivait face à moi avec une palette chargée de cartons remplis de je-sais-pas-quoi. Il la déposait sur la plate-forme, je tirais sur le rouleau pour coincer le plastique sous les cartons du bas.
J’appuyais sur le bouton vert. Des centaines de fois par jour. La plate-forme tournait sur elle-même et le plastique s’enroulait autour. Trois semaines déjà, je n’arrivais pas à m’habituer. En s’étirant, la matière expulsait des râles qui s’étiraient eux-mêmes au fur et à mesure que la rotation écartelait une à une ces milliards de particules avec la lenteur du bon vieux bourreau moyenâgeux.
Ça me donnait la chair de poule.
Certains jours, je faisais des contorsions tellement ça me tiraillait. Il suffisait de six tours pour conditionner une palette entière. Avec un cutter, je faisais un accroc dans le film qui se déchirait en une longue balafre et je le rabattais contre les cartons. Ça collait tout seul.
J’appuyais sur le bouton rouge. Stop. Le Fenwick enfourchait la palette, reculait, et l’emportait dans un camion qui attendait la remorque au ras du quai.
Un autre Fenwick arrivait.
Et ça repartait pour six tours. On n’avait pas trop le temps de se parler avec les conducteurs. Le matin, un petit signe de la main lorsqu’ils déposaient la première palette. Ils étaient salariés par une autre société et un Algeco leur servait de vestiaire sur le parking. Le soir, on se faisait un doigt d’honneur. Pas besoin de causer beaucoup pour sentir qu’on s’aime bien.
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Je n’ai pas eu le temps de dire un mot. La Zote m’a agrippé la tignasse et m’a traîné derrière les clapiers de l’autre côté de la rue. La Raclure, lui, me faisait décoller du sol à coups de manivelle dans les côtes.
– Alors, tête de fion ? a commencé la Zote.
Impossible de sortir un son, j’avais le souffle coupé.
– T’entends c’qu’o’dit ? s’égosillait la Raclure.
J’ouvrais la bouche pour essayer d’avaler de l’air. Même respirer faisait mal.
– Tape dessus, Raclure, comme pour la télé.
Deux grandes gifles.
– Et là, t’as le son ?
– Quoi ? Bordel de merde ! j’ai gueulé.
– Dis donc, Raclure, mieux qu’avec la télé de la mère ! Et ils se sont tapé dans les mains comme les beaufs.
– Paraît que tu deales ? a entamé la Zote.
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Au bout du parking Lip, j’ai bifurqué à gauche et longé la quatre-voies. Elle faisait frontière avec les HLM. Des immeubles de cent mètres de long sur six étages. A priori, pas mal de concurrence pour mon petit trafic. Et en fait non. De ce côté-ci, c’était le quartier des maisons, et avec les gens des HLM, personne ne se fréquentait. Pour eux, on n’était que des bourges vu qu’on vivait dans des maisons. Et pour les gens d’ici, ceux des HLM n’étaient que des feignasses enchaînant les gosses uniquement pour les allocs.
Au-dessus, les nuages bloqués par les montagnes du Jura pas loin prenaient le coin pour une pissotière, et des jours durant, ils se vidaient sur nos têtes pâles de faux bourges ou de vrais cas sociaux. Ce jour-là, il faisait beau. Ça arrive en juin.
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