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EAN : 9782898220845
Héliotrope (22/08/2022)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Elles ont entre 9 et 11 ans et viennent de milieux très divers. Au Camp Forevermore, la petite société aléatoire qu’elles forment se réorganise au gré des bracelets d’amitié échangés. Par groupes de cinq, elles quittent le rivage en kayak pour rejoindre une île en mer, guidées par leur monitrice. Sauf qu’au petit matin, après une nuit sous la tente, Nita, Andee, Isabel, Dina et Siobhan se retrouvent abandonnées à elles-mêmes, leurs kayaks à la dérive. On suit les ci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1994. C'est l'histoire de cinq américaines et canadiennes, le fil de leur jeunesse puis de leur évolution en tant qu'adultes. Siobhan (dix ans), Nita (onze ans, Californie), Andee (dix ans, Seattle), Dina (neuf ans, Vancouver) et Isabel (onze ans, Vancouver) sont toutes issues d'un milieu différent.
Ce qu'elles ont en commun: un camp de vacances.

Le camp Forevermore existe depuis six décennies. Sa particularité: passer du temps en nature, dormir à la belle étoile, apprendre à faire du kayak, monter une tente, allumer un feu, chercher de la nourriture, etc. Chaque monitrice est responsable d'un groupe de cinq fillettes, et l'excursion du jour est de les emmener en kayak, chaque groupe, passer la nuit sur une île différente pour leur faire vivre une expérience mémorable.

"Ces fillettes âgées de neuf à onze ans y arrivaient turbulentes et capricieuses, et en repartaient compétentes et averties, de parfaites amatrices de plein air remodelées par la saine expérience de la nature et de la sororité. "Le meilleur en son genre", clamait le dépliant."

Or, comme les filles progressent vite et bien sur l'eau, Jan - monitrice ayant été elle-même l'une des premières campeuses dans ce camp - décide d'emmener son groupe non pas sur l'île de Lumpen, comme il était prévu, mais beaucoup plus loin, croyant les faire profiter au maximum de l'aventure. Mais cet environnement est truffé d'îles, personne ne pourrait s'imaginer où elles sont allées si jamais quelque chose de grave leur arrivait...évidemment le mauvais sort attend toujours ce genre de situation pour frapper...

Ce récit se concentre plutôt sur la vie d'adulte des personnages que sur l'excursion fatidique dans l'île. C'est sûr qu'à cet âge, leurs ressources étaient limitées...on ne s'attarde donc pas trop sur ce qu'elles ont vécu ensemble là-bas.

Étrangement, j'ai quasiment plus apprécié la qualité d'écriture de ce livre que l'histoire elle-même ! Et par extension, l'excellente traduction ! le texte est tout simplement magnifique, lumineux, limpide, coulant comme les flots dans une rivière, les mots à leur juste place, doux, de toute beauté.

Les chapitres et l'organisation du texte est ingénieux également, passant du présent au passé en gardant un pied ancré des deux côtés sans nous faire perdre le fil, le tout de façon très logique, naturelle, fluide. Un gros bravo à l'autrice pour avoir su démêler chaque personnage dans son époque tout en laissant assez de place à chacune d'elle pour s'exprimer, autant jeune qu'adulte. Tout s'enchaîne, s'imbrique à la perfection ! Juste pour cela, il en vaut la peine !

J'ai bien aimé la lecture de "Cinq filles perdues à tout jamais" car même si personne n'a une vie parfaite, je n'ai pas ressenti de mélodrame ou de pleurnicherie sur soi. J'ai toutefois trouvé que l'autrice débordait parfois de son contexte en se mettant à parler trop longuement de la vie des frères, soeurs, familles un peu élargies des filles, etc. car cela vient qu'à déconcentrer. N'empêche...le texte est très beau quand même.

À noter, le format de ce livre par Héliotrope pour l'édition française (presque carré) est fort agréable à tenir en mains et à parcourir aussi !

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Le Camp Forevermore est un camp de vacances pour des filles de la classe moyenne supérieure, dans la classe d'âge 9-11 ans dont l'objectif est de les dégourdir et de leur faire découvrir une vie en communauté dans la nature. le principe du camp scout pour familles aisées qui se donnent bonne conscience en acceptant quelques boursiers. Immédiatement, des clans se forment autour des petites filles les plus épanouies, alors que d'autres sont plus ou moins exclues.

Au cours d'une exploration en kayak, le groupe de Nita, Andee, Siobhan, Isabel et Dina se retrouve isolé sur une île à la mort de leur animatrice , et les fillettes vont devoir faire tout ce qu'elles peuvent pour survivre et se sauver.
"Avec leurs larges sourires découvrant des dentitions inégales , avec leurs tresses ou leurs queues de cheval austères, c'étaient des filles-pirates, des filles-capitaines de vaisseau spatial, des princesses guerrières : de fabuleuses cohortes d'enfants qui n'existaient que dans les livres de Siobhan. "
Le récit de survie évoque Sa majesté des mouches en version féminine, mais Kim Fu choisit de présenter cette aventure par fragments qui se glissent entre les récits de vie de ces enfants devenues femmes.

S'étendant sur deux décennies, le roman examine la vie des filles pendant et après les événements du camp . Chaque chapitre est écrit du point de vue d'un personnage différent, et l'auteur utilise celui de Siobhan pour raconter l'aventure cauchemardesque de 1994.
Le premier récit est celui de Nita, celle qui s'est rapidement imposée comme leader, est devenue médecin mais a des difficultés à entrer en relation avec les autres. Par contre, elle fait l'objet d'un amour exclusif et envahissant de son chien Loup et plus tard de son fils aîné.

Avec une certaine distance, Kim Fu dépeint des bribes de vie de ces filles devenues adultes et leurs difficultés mais sans jamais tomber dans le bavardage psychologique, et surtout sans jamais nommer un quelconque traumatisme.
Elle résiste intelligemment à la sentimentalite et à l'apitoiement sur ses personnages, tout en incitant le lecteur à faire le lien entre la mésaventure enfantine et le parcours de vie de ses héroïnes.
Chaque voix est particulière et chacune des vies a une résonance émotionnelle différente parce qu'on y retrouve des traits de personnalité qui influent sur les choix de vie.

En ménageant habilement le suspense sur ce qui s'est passé au camp, Chin Fu joue avec ses lecteurs en leur livrant les informations au compte goutte. La tension est telle que l'on en vient presque à être déçue lorsque l'on découvre les actes de cruauté des fillettes.
L'attitude de Siobhan, qui devient chercheuse en psychologie de l'enfant et ne peut jamais se résoudre à se confronter à ses sujets en face à face, semble également disproportionnée. Elle dit qu'elle n'a jamais réussi à prouver de quoi les enfants sont vraiment capables et on ignore si elle évoque leur égoïsme ou leur courage.

Cependant, à mesure que les filles grandissent, malgré tous leurs efforts, chacune reste un peu perdue et seule. On pourrait s' attendre à ce qu'elles finissent par se reconnecter, qu'un événement finisse par les réunir et qu'elles puissent évoluer ensemble mais cela n'arrive jamais.
Peut-être que Fu suggère ainsi que ces filles restent perdues, perdues à jamais, comme l'indique le titre sans ambiguïté.
Certains lecteurs seront probablement déstabilisés parce que l'auteure ne suit pas un fil qui relierait le présent et le passé mais qu'elle laisse le fil se nouer de lui-même, et le champ libre à l'interprétation. J'ai été personnellement happée par cette liberté.


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Une belle découverte que ce roman choral narrant les aventures tourmentées de 5 filles dans un camp de vacances dans leur jeunesse, récit court entrecoupé de longs moments d'histoire de chacune de ces filles, à des moments divers de leur vie. le tout fabrique un patchwork très réussi de destins divers et variés, plus ou moins touchés et influencés par cette aventure de jeunesse. Une belle réussite.
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Je ne m'attendais à rien, et heureusement puisque je n'ai aucune idée du genre de livre dont il s'agit. 5 filles de 9 à 11 ans vivent un évènement traumatique, qui nous est raconté en parallèle de leur vie avant et/ou après, à tour de rôle.
Il y a une certaine tension durant le livre, mais légère puisque nous savons dès le début que les filles s'en sortent. Chaque fille a une histoire triste à sa façon, et j'aurais vraiment souhaité en apprendre davantage sur la vie de Siobhan, qui est à peine effleurée.

Je ne comprends pas l'objectif du livre, ne pourrait le qualifié, mais dans mon goût très personnelle je l'ai beaucoup apprécié. On parle de trauma, de rêve, de désillusion, de la mort. Ça se lit très rapidement et facilement, avec une très belle écriture.

Bref, je dirais qu'il s'agit d'un livre d'un style un peu particulier qui peut plaire à plusieurs mais n'est définitivement pas un succès garantie!
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J'avais sélectionné ce roman de la rentrée littéraire parce que l'histoire m'avait à prime abord intriguée. Sous la forme d'un roman choral, on y suivra le destin de cinq jeunes filles âgées de 9 à 11 ans qui se retrouvent dans un camp de vacances pour filles, où elles vivront une aventure qui tournera au drame et qui changera leur vie à tout jamais.

Je n'ai jamais réussi à embarquer dans cette histoire qui me paraissait trop invraisemblable, avec des personnages plutôt fades auxquels je ne me suis jamais attachés et une écriture somme toute banale. Bien que je m'ennuyais un peu, j'avais tout de même envie de le poursuivre pour connaître le dénouement, mais qui fût sans surprise. Bref, pas inintéressant mais rien de marquant pour moi.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais elle n'avait développé aucune attirance sexuelle, ni pour les hommes ni pour les femmes. Les corps masculins étaient tous semblables à ses yeux - leur uniformité de poupée, chacun une masse indistincte avec sa pauvre petite excroissance, amas de chair accidentelle. Certains plus grands, plus gros, plus maigres, oui, et pourtant tous les mêmes, le même prototype sous la surface. Les femmes, en revanche, étaient trop variées : tout un monde extraterrestre. Difficile d'imaginer qu'elles appartenaient à la même espèce. Aux yeux de Dina, la plupart semblaient mal faites, affligées de défauts de fabrication, destinées à être écartées de la chaîne de montage. Ce à quoi elles devaient ressembler était évident et ce en quoi elles y échouaient aussi. Les corps masculins l'ennuyaient ; les corps féminins la mettaient mal à l'aise, comme un tableau accroché de travers, un cheveu dans le glaçage d'un gâteau.
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Elle aurait pu en faire plus, n'eût été la contrainte de sa réalité corporelle. Si seulement elle avait pu répartir son cerveau entre mille corps, une armée de golems sans âme s'élançant à la conquête d'une perfection collective. Si seulement elle avait pu embaucher quelqu'un pour manger et dormir à sa place. Elle était un torrent de pensées et d'idées emprisonné dans une machine faite d'os et de tendons enchevêtrés, fragile et imprévisible, et toujours, toujours si désespérément lente.
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De l'autre côté du ravin, au sommet du talus surplombant le ruisseau dans son lit sinueux, se tenait une silhouette, celle-là même que Siobhan se rappelait avoir aperçue sur la plage - sa corpulence majestueuse et son pelage dru, ses hanches et ses pattes charnues, reine démoniaque en robe noire et soyeuse, tesson de nuit envahissant le jour.
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En septembre, l'animalerie devant laquelle elle passait chaque jour en revenant de l'école reçut une portée de golden retrievers. Ils sautillaient dans la vitrine comme des grains de maïs dans une machine à pop-corn.
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#SalonDuLivreDeMontreal #slm2022 Kim Fu et Annie Goulet présentent Cinq filles perdues à tout jamais
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