Karakuri Circus - Perfect Edition, tome 23

Avec sa couverture présentant un Narumi bien sombre, Fujita annonce la couleur, il ne compte pas laisser gagner Faceless et le combat va prendre une teinte de plus en plus sanglante !

Tome de combat, celui-ci va divinement nous retourner le coeur car avec Fujita rien n'est jamais que de la pure baston, il y a toujours énormément d'autres choses qui viennent s'en mêler. C'est ainsi avec émotion qu'on va assister au terrible combat qui va se dérouler dans l'hôpital américain où réside la seule source d'espoir au Zonopha. Des destins vont se jouer et d'autres vont se dénouer, nous offrant de très belles et poignantes surprises.

J'ai dans un premier temps adoré les combats mettant en avant plusieurs seconds couteaux de l'histoire. Les duels Minghai et Narumi mais surtout George, Ashihana et Guy se sont révélés être des moments épiques. Ces derniers, qui étaient toujours là en renfort, mais jamais vraiment sur le devant de la scène nous ont offert chacun à tour de rôle des moments poignants. le combat déterminant de George qui a montré son besoin d'être reconnu et aimé était déchirant. Celui d'Ashihana qui lui a permis de sortir de cette figure d'escroc froussard en affrontant Pantalone fut éclairant. Et que dire de ce cher Guy, personnage que je trouve de plus en plus beau au fil des chapitres, qui nous offre un sacrifice extraordinaire, superbement mis en scène grâce aux nombreux rebondissements et jeux de coupes cinématographiques de l'auteur. Pépite !

L'orchestration des combats fut donc encore une fois une petite merveille dans ce tome avec un Fujita qui atteint des sommets dans la représentation des corps en pleine action avec ces jambes interminables chez Narumi, ses lambeaux de chair chez George et ce sang qui perle de mille coupures chez Guy. C'est beau dans la dramaturgie des corps imaginée par l'auteur et c'est poussé tellement loin par rapport au début. Il y a vraiment cette notion de spectacle morbide dans ce qui se joue issu des représentations circassiennes, ça correspond si bien à la série et ses enjeux.

Enjeux que l'on retrouve puissance 1000 dans ce tome avec une vaste réflexion engagée sur « l'âme et l'humanité » des pantins, automates. Je sais que le sujet court depuis longtemps dans la série, mais il prend encore une nouvelle dimension avec des êtres comme Pantalone et Colombine qui vont avoir des schémas évolutifs forts intéressants ici à partir d'une seule ligne de code en quelque sorte, et assister à cette révolution, notamment chez Pantalone au fil de ses combats fut chamboulant. Eléments permettant ce changement Eleonore et Masaru, continue ainsi de nous offrir de beaux moments de dramaturgie en leur compagnie dans les ultimes pages, permettant un changement de décor nécessaire pour souffler après toute l'action débridée et violente qu'on vient de se manger. Fujita est vraiment un artiste.

A quelques tomes de la fin, Fujita se livre ici à un sacré exercice de style : nous offrir des combats épiques à gogo donnant leurs heures de gloire tragiques à George, Guy et Ashihana, et approfondir brillamment sa thématique sur le coeur et l'âme des automates. du grand art ! Aussi bien on en prend plein les mirettes que notre petit coeur souffre et palpite avec eux. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir avec les trois derniers ^^!
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