Karakuri Circus - Perfect Edition, tome 24

Alors que le grand final se dessine et que l'auteur se lance dans une dernière accélération à grand renfort d'action, je ne parviens pas à être convaincue et emportée par ce tome comme je l'aurais voulu.

Je n'avais pas d'idée et d'attente particulière, ayant en tête de me laisser porter par l'imagination de Fujita, vu l'imagination débridée qu'on lui connaît. Mais le résultat proposé ici ne me convient pas. Pas que ce soit mauvais, j'ai juste trouvé ça un peu plat et banal pour lui au vu de l'émotion qu'il nous avait procuré à plusieurs reprise dans cette série. Tout va trop vite et est trop simple. Il y a peut-être aussi trop de la nouvelle génération de personnages et pas assez des anciens. Bref, je l'ai lu sans déplaisir mais sans plaisir non plus, constatant juste le talent de l'auteur pour la mise en scène efficace.

Car il faut reconnaître que le mangaka envoie du bois. C'est un tome 100% action que nous avons là. En voulant aller à la rescousse d'Eléonore, Masaru met tout en branle pour le dernier plan de Faceless. le voilà donc aux côtés des anciens pantins numéro 1 à affronter les nouveaux. Je ne peux nier le brio avec lequel Fujita met en scène les différentes lieux de combats. C'est fluide, percutant, vivifiant et imaginatif. On passe d'un ennemi à l'autre avec une grande facilité et on s'esbaudit devant les idées de l'auteur pour les valoriser ou les faire chuter. On passe ainsi de la génération 0, à Colombine avant de revenir à Arlecchino en faisant un petit tour par Masaru et Eléonore. Faceless plane partout sur l'intrigue et s'en sort très bien dans sa folie. Les nouveaux petits camarades de Masaru sont aussi de la partie et se mêlent à la bataille. Tout cela est fort dynamique à suivre.

Mais peut-être est-ce trop justement. L'auteur ne prend pas son temps de poser le moindre combat et enchaîne enchaîne à la va vite. le seul développement qui a eu un intérêt dans ce tome, c'est le revirement de nos amis pantins, qui grâce à leur rencontre avec Eléonore, Masaru et les autres marionnettistes se métamorphosent et se réalisent en tant qu'individus. J'ai beaucoup aimé assister à cela. le reste est plutôt inabouti en revanche, que ce soit les Générations 0 et leurs corps d'origine ou même, et surtout, le final de Faceless, qui frôle le ridicule tant il est expédié. J'espère que c'est parce que l'auteur mijote autre chose dans les 2 tomes qui lui restent, sinon ce sera une déception d'en être arrivé là pour ça.

J'ai aimé voir Masaru évoluer, grandir depuis le premier tome. Il parachève ici sa transformation en héros sur qui on peut compter comme il en rêve depuis le début. Mais j'ai besoin d'un peu plus de consistance dans l'histoire au vu des promesses faites depuis longtemps. Il y a certes plein de petits passages plaisant comme son utilisation d'Arlequin, ou encore les moments de folies de Colombine, le plan original de Faceless et la résistance de Masara dans son esprit. Mais c'est un peu l'arbre qui cache la forêt et la forêt est bien vide. Avant l'auteur faisait en sorte de construire le cheminement de ses personnages pour les conduire à un point, j'ai eu l'impression qu'il propulsait en avant les amis de Masaru avant qu'ils soient près. Ça n'a pas fonctionné avec moi.

J'attendais énormément de ce tome alors que la fin approche, j'ai eu l'impression d'un mini pétard mouillé. Il y a certes de l'action et des rebondissements mais tout le semble aller trop vite et être trop simple. J'attendais plus de complexité, plus de profondeur et d'émotion aussi. Là, le plan me semble conçu à la va-vite et les personnages juste posés là. J'attendais plus. C'est bien beau d'être efficace mais pour être marquant il faut autre chose. L'auteur avait su le faire avant, j'espère que ce n'est qu'une erreur de parcours ou un faux-semblant.
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