Sumida se cherche toujours, le jour et la nuit. Il se classe parmi les médiocres des médiocres. 9a le bloque dans l'idée d'avoir un avenir. Il décroche de tout. Il cherche le vrai méchant avec pour mission de débarrasser la société de ses types dangereux. Il pense que c'est son graal, protéger les autres des individus indésirables, en les exécutant. Mais il ne trouve pas le coupable idéal, en chaque pervers, il y a quelque chose de bon, quelque chose qui justifie le droit de vivre et d'exister. Et puis, il y a la belle Chawaza, amoureuse, qui pourtant, dans sa chair, est blessée. Mais Chawaza, sa lumière gomme son ombre. Elle représente l'espoir, une raison de vivre, l'amour. La vie est une putain d'épreuve, qu'on la traverse heureux ou malheureux, elle n'a qu'une issue. Adolescent, si on pense comme ça, à quoi ça sert de s'abîmer pour se créer un avenir alors que d'avance, on sait que les dés sont pipés ? Sumida se cherche, se trouve pour mieux s'égarer. Il n'a pas de guide, pas de père spirituel, pas de jalons ni aucun repères. Plus il émerge et plus il désir s'enfoncer. Sa vie est une aurore qui à peine levée, atteint déjà la nuit. Entre la lumière du midi et celle de la nuit profonde, il se laisse aveugler par la lumière absolue et les ténèbres totales et ne trouve pas le chemin du milieu, l'équilibre, fait d'ombre et de lumière, celui qui offre le discernement. Avant d'être adulte, le pauvre ne goûte malheureusement qu'à la lie et pas au bon cru. Trouvera-t'il dans l'amour de Chawaza une planche de salut ?...
J'ai décidé de décrocher un peu le côté critique. Un livre lu, une critique écrite, un livre pas lu. Et vu le nombre de j'apprécie, sur Babelio, est-ce que c'est vraiment utile d'écrire ses impressions sur un livre ? En plus, avec ma dyslexie chronique, les corrections automatiques sauvages, je me rends souvent compte que je suis nul comme scribouillard. Mais il y a des auteurs, des oeuvres, sans doute celles qui n'ont rien pour devenir populaires, celles qui dérangent, celles qui choquent, celles qui prouvent que l'art ne doit pas être un bellâtre mais un vecteur d'émotions, bref, juste de la provocation à l'état brut, mérite quand même de prendre un peu de temps pour les défendre, les partager en espérant les promouvoir car elles sont un genre de clef avec lequel on ouvre les esprits comme les clefs avec lesquelles on ouvre les boîtes de sardines. C'est toute l'oeuvre de
Minoru Furuya, le mangaka qui ne crée rien pour être aimé. Mais son oeuvre illumine les paumés, brise les tabous, nous fait aimer les ringards, les barakis (nom typiquement belge donné aux paumés et aux médiocres. Il est même décliné en plusieurs niveaux car du simple baraki, il y a encore plus baraki, comme le baraki de kermesse, plus bas le baraki de fond de bus et ensuite, à vous d'imaginer ce qui peut encore être plus avilissant. Baraki, à l'origine, qui vit dans une baraque.) Il dérange, bouscule nos codes, nous extirpe de notre zone de confort et nous montre que nous avons juste la chance de faire partie des privilégiés, même si nous sommes insatisfaits de nos revenus, de notre position sociale. C'est certain, il y a toujours matière à se plaindre, même les plus nantis peuvent toujours se voir insatisfaits de ce qu'ils possèdent. Mais ceux qui ne possèdent rien et qui, par malchance de ne pas être nés au bon endroit, arrivent encore à perdre tout ce qu'ils n'ont pas ? Que reste-t'il comme espoir ? Donc, cette série qui se termine, sans apporter plus d'espoir, nous provoque, nous secoue, nous tord les tripes et moi, j'ai juste adoré et je suis au final très ému. Un chef-d'oeuvre et un mangaka que j'ai encore et encore envie de découvrir. Lu en numérique avec, sur KINDLE, une formidable numérisation.
Personnages :
Sumida : lycéen qui se veut intègre. Sans doute le personnage principal. Lycéen renfrogné, il essaye de passer inaperçu pour ne pas subir de contraintes de la part des autres car lui-même évite d'en infliger. Il est livré à lui-même quand se mère l'abandonne en partant avec son compagnon.
Shôzô Yoruno : Lycéen, ami de Sumida. C'est l'opposé de son copain. Il rêve de devenir riche sans trop faire d'effort. Il est un petit escroc, rackette quand il peu et est aussi un habile pickpocket. Malgré cela, il peut avoir un grand coeur.
Chawaza : lycéenne. Elle est amoureuse de Sumida. C'est le genre a avoir un très mauvais caractère. Elle n'est pas spécialement pudique. Elle essaye d'être gentil avec le pauvre Sumida qui vit désormais seul et abandonné.
Akada : lycéen qui rêve de devenir mangaka pour s'enrichir et atteindre la célébrité. C'est le ringard pur jus qui n'a aucun talent et qui est une tête de Turc pour ces camarades.
Kii : Adolescent, dessinateur de talent. Par gentillesse, il donne des cours de dessins à Akada et à Shôzô. donne des cours de dessin.
Takahashi : jeune lycéenne très laide qui rêve de devenir actrice.
Tehuriko Îjima : pickpocket. Il approche Shôzô qu'il trouve très doué. Il lui offre sa copine pour ô-que l'adolescent perde son pucelage et tente de l'entraîner dans un gros coup pour s'enrichir rapidement en faisant un braquage.