J'ai lu
Gothique charpentier et j'ai été impressionnée mais je n'ai rien compris. Belle occasion de réfléchir à la relation écrivain-lecteur. le plus souvent l'auteur d'un livre se comporte en hôte attentionné : il vous fait visiter les lieux, vous présente les gens et veille à ce que vous puissiez comprendre ce qui se dit.
Gaddis n'est pas du tout ainsi, c'est un vrai sadique. le décor est stable, c'est déjà ça : tout se passe dans la maison de style
gothique charpentier. Pour le reste vous vous retrouvez dans la situation d'un petit môme qui jouerait sur le tapis n'enregistrant que ce qui se passe à son niveau : les cigarettes qu'on roule, les petits pois qu'on laisse cramer dans la casserole. Il entend des bouts de phrases rarement terminées où il est question de personnes, de lieux et de situations qui lui sont inconnues. Comment pourrait-il comprendre quelque chose à ces histoires d'accident et d'assurance, de mines dans des pays africains, de gens qui ne croient pas à l'évolution ?
Des gens entrent dont on ne vous dit même pas le nom, par la porte ou par le téléphone et l'auteur mélange à tout ça des bouts d'images venues d'imprimés qui trainent ou d'une la télé qui marche. Comme vous êtes un adulte à courte vue mais pas un môme vous portez tout de même un jugement sur quelques trucs : on ne devrait pas se faire couler des bains ou se faire livrer l'épicerie quand on ne peut pas payer le loyer, cette bonne femme pas foutue de noter un numéro de téléphone ou de faire le ménage dans sa turne se fait avoir par tous ces médecins qu'elle voit et elle doit être assez décorative puisqu'il y a plusieurs fois un bonhomme pour désirer la toucher
Bon, il faudrait que je relise en prenant des notes
Mais je ne l'ai pas fait