Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamps
Les premiers, nous avons compris le danger idéologique de Duchamps...
J’ai tout de suite su ce qu’il allait advenir quand j’ai lu une enquête dans une revue qui s’appelait Arts et Spectacles. On y demandait qui était le plus important entre Duchamp et Picasso, et Duchamp a gagné.
Alors, j’ai compris que c’était fini, que c’était la porte ouverte à tout ce que je déteste : le marché officiel, le double marché, les œuvres destinées exclusivement au musée... Tout ce que je déteste vient de là et c’est pour cela qu’il fallait l’assassiner.
D’après les propos d’Arroyo, nov. 2007. (page 58)
Bernard Rancillac - Enfin silhouette affinée jusqu’à la taille
1966
Mon travail consiste à faire dire aux photographies ce que je veux qu’elles disent, en les démontant. Il y a opposition de deux images.
Il s’agit de rendre visible l’idée que la réalité est contradictoire.
Dans les magazines, on regarde des publicités ou des reportages mondains et, à la page suivante, on voit des scènes de torture.
Le lecteur passe de l’un à l’autre, tout lui paraît vrai, exact et crédible.
Peter Klasen - Panoplie du désir - 1964
Mon discours a toujours été vers les extrêmes pour être clairement compris. Cette brutalité du morcellement, du télescopage inattendu de corps, celui de la femme, premier sujet de la publicité, et de l’objet, souvent agressif... De là une cruauté qui sert la lisibilité et le discours que je m’étais donné. C’est-à-dire montrer une agressivité permanente et sous-jacente dans nos rapports, dans la société telle qu’elle a évolué
Hervé Télémaque - Banania n°3 - 1964
Nous nous identifions à notre époque, nous tentions de la raconter, de raconter notre vie à travers des signes “parlants”.
Prenons un exemple qui me concerne, Banania. Il s’agit d’un objet/symbole/signe chargé d’une histoire coloniale...
J’essaie de créer une narration complexe, à partir d’objets “paradoxaux”, qui soit stimulante pour l’esprit mais qui me conduise à l’abandon du beau.
Gilles Aillaud - Cage aux lions 1967
L’homme n’est pas dans la cage sous la forme du singe mais le singe a été mis dans la cage par l’homme. C’est l’ambiguïté de cette relation qui m’occupe et l’étrangeté des lieux où s’opère cette séquestration silencieuse et impunie. Il me semble que c’est un peu
le sort que la pensée fait subir à la pensée dans notre civilisation.
Jean-Charles de Castelbajac et
Jean-Louis Pradel.
En plateau,
Michel FIELD interviewe le couturier Jean-Charles de CASTELBAJAC qui évoque ses
origines familiales et son parcours artistique. Puis,
Jean-Louis PRADEL présente une exposition sur les expressionistes allemands au Musée d'Art Moderne de Paris (ses propos sont illustrés par de nombreux inserts de toiles). Tentative avortée du groupe vocal
anglais FLYING PICKETS (problème de son).