Le chevalier:
Vous savez que le commerce est l'échange du superflu contre le nécessaire.
Le président :
Assurément.
Le chevalier :
Or je vous avoue qu'il faut bien du courage pour appeler le bled un superflu et pour trouver du nécessaire vis-à-vis de ce superflu. Le bled est après les élémens, le plus grand, le plus pressant, le plus continu des besoins de l'homme. Et comme les élémens par leur abondance ne sont pas un objet de commerce, le bled devient en conséquence le premier besoin de l'homme. Voilà ce que vous appellez un supeflu et ce dont vous voulez faire un objet de commerce.
(...) sous le nom de bled, j'entends aussi le ris, le maïs, le méteil, etc. et tout ce qui sert de nourriture commune aux riches aussi bien qu'aux pauvres. Pour plus de facilité je ne me servirai que du mot bled.