Cet ouvrage réunit les contributions d'une trentaine de chercheurs, participants en 2015 à un colloque de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) autour du sujet des migrations. Ils expliquent que, loin d'être un mouvement contemporain, les populations se déplacent depuis la nuit des temps.
Chacune des quatre parties de ce livre s'intéresse à une période. On apprend que la compréhension des migrations à l'époque préhistorique s'enrichit grâce aux études notamment génétiques, linguistiques…
Dans l'Antiquité, le bassin méditerranéen permet la circulation des hommes et des objets. Les approches contemporaines s'interrogent sur les échanges, l'installation et le métissage des différentes communautés grecques, étrusques, romaines, etc.
Au Moyen- Âge, l'ancienne théorie des « invasions barbares » n'est plus admise par ces chercheurs qui expliquent qu'elle a été propagée pour servir une idéologie réactionnaire.
Cet ouvrage essentiel bouscule les idées reçues et montre les perspectives de la recherche contemporaine qui aident à considérer comment les sociétés peuvent vivre ensemble.
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En conclusion du chapitre « Migrations phéniciennes » par Anne Delgado.
Les expériences, actions et vie quotidiennes de ces individus ont provoqué la naissance de nouvelles communautés, cultures, relations et de nouveaux paysages. Ce sont de nouvelles histoires méditerranéennes que notre tradition occidentale a considérées durant des années comme le creuset de l’européanité. Cette expression, dramatiquement paradoxale aujourd’hui, invite à une réflexion sur l’accueil des nouveaux migrants, issus eux aussi de terres levantines, par nos communautés européennes.
La France serait demeurée inchangée, éternelle. […]. Or cette proposition récurrente n’a historiquement aucun sens et fait preuve pour le moins d’une consternante ignorance.
Il est clair que la première Française (ou le premier Français) fut une émigrée
Jean-Paul Demoule