Le dernier hiver du Cid
Tout d'abord cette lecture me repose agréablement de celle de la nouvelle biographie de
Gérard Philipe, juste terminée, et dont le style alambiqué m'avait déplu, agacée.
J'ai donc appris avec plaisir grâce à la biographie sensible de
Jérôme Garcin que le berger allemand assis en voiture à côté du conducteur et père de famille en vacances, s'appelait Galant. Sur cette photo que j'observais dans la biographie de
Geneviève Winter, Galant passait à la trappe.
(Qu'est devenu Galant au décès de son maître quelques mois plus tard? le chien ne s'y trompe pas qui s'assoie à côté de celui qui est authentique et simple avec lui,
Anne Philipe ne semblant pas apprécier les créatures (les situations?) qu'elle ne pouvait contenir (comme ses émotions ?))
Cet indice dévoilé, le récit restera désespérément sans intrigues ni surprises. Non pas tant sur la forme car c'est une lecture prenante, un style simple avec des jeux de mots convenus mais bienvenus ; mais sur le fond qui ne dépend que des faits irréversibles de 1959.
Pourtant on espère de tout coeur que l'épouse digne avouera, dira enfin la vérité au malade et qu'un dialogue, une intimité sera restaurée avec son célèbre époux frappé d'une maladie létale.
Car « Si au premier goût ta parole est amère, elle dispensera, une fois digérée, un aliment de vie. »
Dante
Au prix certes, de pleurs, d'effusions émotionnelles, la parole vraie aurait permis au père de dire ses dernières recommandations et qu'il les aimait, à sa fille et à son fils (ces paroles ou cette lettre, cette trace, ce soutien vraiment personnalisé* qui les auraient portés, guidés pour construire leur vie),
à Gérard de dire adieu à sa maman et à son meilleur ami.
Le célèbre comédien était un homme et non un enfant et n'avait pas demandé à ne pas savoir, ses intuitions premières vites étouffées par l'entourage, s'étant révélées vraies. de surcroît, on dit - avec ménagement en les laissant s'exprimer, la deviner - la vérité sur ce qui les concerne aux enfants (même très jeunes) aussi. L'époque a bon dos mais n'explique pas tout.
C'est l'histoire d'un médecin du 19ème siècle**, de rétention d'information, d'une femme sous le choc, d'une famille et de non-dits dans l'épreuve.
*Plus personnalisé qu'un disque pour enfant qu'il a enregistré pour eux dit
Jérôme Garcin, sur:
La vie de Mozart, Pierre et le loup et le petit prince, pour citer les trois qui ont porté mon enfance grâce à la voix bienveillante du narrateur
Gérard Philipe.
J'en ai gardé une préférence inconditionnelle pour la Symphonie No. 40 de Mozart que j'écoutais en boucle dans ma chambre, sur mon électrophone à 8 ans en 1970 et une compassion pour la vie si courte de Mozart ...
Merci au conteur inoubliable qui savait si bien parler aux enfants.
**Question personnelle : si
Gérard Philipe n'avait pas été tourner ce film au Mexique 6 mois auparavant,
et ensuite si : un autre médecin (plus jeune et autre que celui de la clinique des vedettes) l'avait opéré, l'acteur n'aurait-il pas pu vivre et élever ses enfants, (et par exemple avoir une aventure avec Romi Schneider à la 50taine en 1972) ayant reçu à temps un traitement contre l'amibiase hépatique au vu de son foie au lieu de ....
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