AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 285 notes
Le dernier hiver du Cid, ou comment Jérôme Garcin réussi à immortaliser une des plus belles étoiles du théâtre français, 60 ans après sa disparition !

Gérard Philippe, aujourd'hui quelque peu oublié, son nom évoquant une époque brillante révolue, un âge d'or du théâtre comme du cinéma, une grandeur certes, mais passée.

Qu'à cela ne tienne ! Pour honorer l'homme comme l'artiste, il fallait lui donner une nouvelle chance d'occuper le devant de la scène. Ne pas laisser tomber dans l'oubli ce destin atypique, cette ardeur au travail peu commune, une excellence dans le jeu, un homme infatigable, ouvert aux autres, et fourmillant d'idées : un personnage inspirant s'il en est ! Une ascension brisée par une fin prématurée, fulgurante et improbable. Un choc difficile à accuser pour ses proches comme pour la France, sous le charme du comédien.

Ce roman commence avec les premières fatigues, incompréhensibles, de l'acteur. Il s'agit des derniers mois de sa vie, mais la rétrospective est riche, et le personnage foisonnant ! L'écriture limpide offre une lecture passionnante, nous galvanise dans une urgence de lire comme une urgence de vivre, décuplée quand on sait le destin funeste qui l'attend. Et lorsque l'inévitable se produit, on ne peut qu'y assister, la gorge serrée et le coeur soudainement vide. Des années ont passé mais l'émoi provoqué par la perte de Gérard Philippe est toujours aussi fort. Se présence redevient nécessaire.

Et c'est toute la magie de l'écriture qui entre alors en scène, en redonnant vie et son éclat inaltérable, le temps d'un livre, au destin de Gérard Philippe. Cela donne un roman flamboyant dans la richesse d'une vie pleine et engagée. Mais c'est également un roman profondément humain qui ouvre la porte sur ce qui se passe en coulisse de sa vie professionnelle. On approche un homme malade, diminué mais gardant sa fierté et toujours avide de projets. On voir les amis inquiets, sa femme, héroïque dans son désir de le protéger, ses proches présents, mettant presque au défi la mort de réussir à passer à travers cette avalanche de petits soins.

Vous aussi, ne passez pas à côté de cette magnifique rencontre, et rendez un dernier hommage à l'inoubliable interprète du Cid. Bonne lecture !
Lien : https://auxpetitespepites.bl..
Commenter  J’apprécie          20
j'ai beaucoup aimé les premiers chapitres, Ramatuelle, l'annonce du diagnostic, mais ensuite, la litanie de sa filmographie est rapidement lassante. Il n'y a jamais de parti pris ou de mise en perspective, Jérôme Garcin se contente de lister ce qu'a fait Gérard Philippe et ce qu'il aurait dû faire s'il n'était pas mort aussi jeune. Aucun intérêt.
En outre cette façon de ne pas se positionner par rapport à la décision d'Anne est insupportable, alors qu'il y avait là un vrai sujet de roman. Entre dire et se taire, ma position est pourtant spontanément de me dire qu'elle lui a volé les deux dernières semaines de sa vie.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          20
Le dernier hiver du Cid
Tout d'abord cette lecture me repose agréablement de celle de la nouvelle biographie de Gérard Philipe, juste terminée, et dont le style alambiqué m'avait déplu, agacée.
J'ai donc appris avec plaisir grâce à la biographie sensible de Jérôme Garcin que le berger allemand assis en voiture à côté du conducteur et père de famille en vacances, s'appelait Galant. Sur cette photo que j'observais dans la biographie de Geneviève Winter, Galant passait à la trappe.
(Qu'est devenu Galant au décès de son maître quelques mois plus tard? le chien ne s'y trompe pas qui s'assoie à côté de celui qui est authentique et simple avec lui, Anne Philipe ne semblant pas apprécier les créatures (les situations?) qu'elle ne pouvait contenir (comme ses émotions ?))
Cet indice dévoilé, le récit restera désespérément sans intrigues ni surprises. Non pas tant sur la forme car c'est une lecture prenante, un style simple avec des jeux de mots convenus mais bienvenus ; mais sur le fond qui ne dépend que des faits irréversibles de 1959.
Pourtant on espère de tout coeur que l'épouse digne avouera, dira enfin la vérité au malade et qu'un dialogue, une intimité sera restaurée avec son célèbre époux frappé d'une maladie létale.

Car « Si au premier goût ta parole est amère, elle dispensera, une fois digérée, un aliment de vie. » Dante

Au prix certes, de pleurs, d'effusions émotionnelles, la parole vraie aurait permis au père de dire ses dernières recommandations et qu'il les aimait, à sa fille et à son fils (ces paroles ou cette lettre, cette trace, ce soutien vraiment personnalisé* qui les auraient portés, guidés pour construire leur vie),
à Gérard de dire adieu à sa maman et à son meilleur ami.
Le célèbre comédien était un homme et non un enfant et n'avait pas demandé à ne pas savoir, ses intuitions premières vites étouffées par l'entourage, s'étant révélées vraies. de surcroît, on dit - avec ménagement en les laissant s'exprimer, la deviner - la vérité sur ce qui les concerne aux enfants (même très jeunes) aussi. L'époque a bon dos mais n'explique pas tout.

C'est l'histoire d'un médecin du 19ème siècle**, de rétention d'information, d'une femme sous le choc, d'une famille et de non-dits dans l'épreuve.

*Plus personnalisé qu'un disque pour enfant qu'il a enregistré pour eux dit Jérôme Garcin, sur:
La vie de Mozart, Pierre et le loup et le petit prince, pour citer les trois qui ont porté mon enfance grâce à la voix bienveillante du narrateur Gérard Philipe.
J'en ai gardé une préférence inconditionnelle pour la Symphonie No. 40 de Mozart que j'écoutais en boucle dans ma chambre, sur mon électrophone à 8 ans en 1970 et une compassion pour la vie si courte de Mozart ...
Merci au conteur inoubliable qui savait si bien parler aux enfants.

**Question personnelle : si Gérard Philipe n'avait pas été tourner ce film au Mexique 6 mois auparavant,
et ensuite si : un autre médecin (plus jeune et autre que celui de la clinique des vedettes) l'avait opéré, l'acteur n'aurait-il pas pu vivre et élever ses enfants, (et par exemple avoir une aventure avec Romi Schneider à la 50taine en 1972) ayant reçu à temps un traitement contre l'amibiase hépatique au vu de son foie au lieu de ....










Lien : https://www.ethique-cancer.f..
Commenter  J’apprécie          20
'auteur reconstitue de façon bouleversante les derniers mois du grand acteur, foudroyé à 36 ans.
Du dernier été en Méditerranée à l'hiver parisien, on est dans l'intimité du couple , de la maladie ( le savait-il ou était-il ignorant grâce au mensonge de son épouse), de la famille et des amis.
On découvre la passion des grandes Tragédies de G.Philippe et son acharnement à tout lire, tout connaitre et vouloir tout jouer, tout interpréter.
c'est un hommage à l'Acteur et à l'Homme.
Commenter  J’apprécie          20
Pour tous ceux qui admirent ou ont admiré Gérard Philippe, ce livre est d'une émotion marquante. Pour tous ceux qui aiment le théâtre, où raisonne cette voix extraordinaire dans nos oreilles lorsqu'il est "Le Prince de Hombourg" ou encore bien sûr "Don Rodrigue", ce livre est une douleur, mais d'une présence immense. Trop jeune lorsqu'il était au TNP ou au Festival d'Avignon avec Jean Vilar, je n'ai jamais vu Gérard Philippe au théâtre, aucune vidéo n'existe, mais uniquement quelques enregistrements, mais sa voix m'est tellement familière tant je l'ai écouté.
Qui est plus légitime que Jérôme Garcin pour raconter les derniers jours de ce comédien unique, même si lui aussi ne l'a pas connu, mais en même temps si proche.
Ce livre n'est pas seulement les derniers jours d'un comédien, mais ceux d'un homme engagé, vivant, parti beaucoup trop tôt et trop jeune, en ayant donné déjà tellement.
Comment ne pas se sentir vraiment petit devant un tel monument.
Merci pour ce partage.

Commenter  J’apprécie          10


L'auteur nous fait suivre jour après jour - un chapitre par jour – les actes marquants et le combat contre la maladie apparue soudainement et qui va se révéler inguérissable. Bien que très faible, mais ignorant la gravité de son mal contrairement à ses médecins et son épouse, Gérard Philippe croit avoir la vie devant lui et continue de nourrir de nombreux projets au cinéma et au théâtre. Anne, son épouse, va lui cacher la vérité et lui permettre de rêver, jusqu'au dernier jour, à ses futurs rôles, «il est heureux comme un rescapé ». Dans ce récit sobre, qui se déroule d'août à novembre 1959, Jérôme Garcin rappelle l'aura de Gérard Philippe, qui repose pour partie sur la brièveté de sa vie et la soudaineté de sa mort, devenant l'éternel jeune premier du théâtre français. Il est mort à 36 ans

Opinion :

C'est un livre pour Anne-Marie, sa fille de la part de Jérome Garcin son gendre.
Pour ceux qui n'ont pas connu Gérard Philippe, ce livre est un peu rare ! J'ai parcouru le milieu un peu vite !
J'ai appris qu'il avait une maison "le domaine des Roulières à Ramatuelle qu'il aimait beaucoup
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (522) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1718 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}