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sur 285 notes
Gérard Philippe ! Un nom, un mythe.

Jérôme Garcin, journaliste et critique littéraire et de théâtre, a épousé la fille de Gérard Philippe, laquelle avait 5 ans lors du décès prématuré de son père.

Dans un court livre (196p) il nous raconte les 3 dernières semaines de la courte vie de cet acteur unique. Jour après jour, du 5 au 26 novembre 1959, avant et après ce qui devait être une opération pour un abcès et qui va révéler un cancer du système digestif, rare et trop avancé pour être opérable. La femme de Gérard Philippe choisit de lui cacher le diagnostic terrible : plus que quelques jours, quelques semaines. Fatigué, le comédien prodige continue à lire des pièces, à les annoter pour une future mise en scène, à construire des projets pour l'avenir.

Jérôme Garcin évoque rapidement, très brièvement la carrière de Gérard Philippe. Un phénomène, un génie du jeu, un prodige comme on n'en rencontre qu'un par génération. Un boulimique du travail doublé d'un homme engagé. le journaliste dresse le portrait d'un homme fidèle en amitié, d'un père attentif, d'un mari attentionné.

Jour après jour, dans un récit à peine romancé, on suit le calvaire de l'inoubliable Cid, le courage de son épouse, la bienveillance de son cercle proche.

Si j'ai trouvé le récit tendre et émouvant, j'ai regretté que l'évocation n'aille pas plus loin. On sent toute l'affection et l'admiration pour un homme au talent extraordinaire et dont l'élan a été coupé en plein vol. Hésitant entre récit romancé et biographie l'ensemble reste léger mais agréable.
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"Pour moi, dans vingt ans" p.167

J'étais dans ma voiture en partance pour la Normandie et j'écoutais la radio. Un animateur, en quelques minutes, parlait de l'ouvrage qu'il venait de lire "Le dernier hiver du Cid" par Jérôme GARCIN. C'est suite à cette écoute que j'achetais le livre à la librairie de Cabourg. Je ne connais pas l'auteur, mais je connaissais le personnage principal du roman, Gérard Philippe. J'avais vu l'acteur dans "Fanfan la tulipe", "Les orgueilleux", « Les grandes manoeuvres ». Je l'avais vu dans « La beauté du diable ». J'ai de vagues souvenirs de lui dans le rôle de Julien Sorel. Ce n'est pas un acteur de ma génération. Mais, je l'appréciais pour son jeu, sa jeunesse, la justesse de sa voix dans son discours. J'étais, également, influencée par ma tante et ma mère, amoureuses de l'acteur. Aussi, c'est naturellement que je me plongeais dans la lecture du livre. Cela me permis de connaître davantage l'homme et l'acteur, son entourage, ses combats, son talent, ses projets, son caractère, et son époque.

Il y a 60 ans s'éteignait Gérard PHILIPPE. Ce livre est un hommage vibrant à l'un des plus grands acteurs français, des plus grands acteurs de sa génération. Bel ouvrage, sobre et plein de retenue dans l'évocation des 3 derniers mois de sa vie. Nous ne tombons pas dans le pathos. Car Jérôme GARCIN, époux de la fille de Gérard Philippe, Anne-Marie, retrace dans une belle écriture, richement documentée (archive, famille, amis), le dernier grand rôle de l'acteur.

Affaibli par un cancer incurable, Gérard PHILIPPE, jusqu'à son dernier soupir, continuera à vivre, à croire, à projeter son avenir. Il ignore qu'il est condamné. Son épouse, Anne, a pris la décision de ne pas le lui dire et de continuer à vivre dans la mort. Bouleversant d'amour, d'abnégation, de force et de courage.

Gérard Philippe, en convalescence, rue de Tournon à Paris, programme ses prochains combats, désirs professionnels, se prend de passion pour la tragédie grecques dont il lit « Les troyennes », annote, griffonne, souligne au crayon noir, des phrases, tirades et extraits. Il veut jouer Hamlet, Hector dans la guerre de Troie. Il veut s'investir encore auprès du SFA (Syndicat Français des Artistes-interprètes) dont il est le président et qu'il a fondé, pour l'amélioration des conditions de vie des acteurs. Il garde contacte avec ses amis dont Jean Vilar, directeur du TNF. Malgré la fatigue, la faiblesse du corps qui grandit jour après jour, Gérard n'a qu'une envie : revenir sur les planches, reprendre du service.

Bien sûr, il s'inquiète de son état. Bien sûr, il s'angoisse à son sujet : perte d'appétit, poids dans le ventre, asthénie, mais croit en la médecine, lui qui oeuvrait pour la lutte contre le cancer, croit en sa famille dont ses enfants et son amour pour son épouse, croit en son destin. Il y a le monde du théâtre et du cinéma qui attendent impatiemment son retour, la fin de sa convalescence. Il y croit. Il ignore ce qu'il s'apprête à vivre. Jérôme GARCIN s'est appuyé dessus pour construire son livre et nous livre une époque artistique foisonnante où l'on croise bien des célébrités au fil des pages.

De Ramatuelle à Paris en passant par Cergy, c'est le quotidien de Gérard que nous partageons et que nous accompagnons dans son dernier grand rôle, son éternelle ignorance, jeunesse et romantisme. Et, pour nous tous, il restera l'éternel « Cid » de Pierre CORNEILLE, l'icône du cinéma français.

« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
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Gérard Philipe est dans le panthéon de mes comédiens préférés...il est même "mon" comédien préféré. J'ai-donc- lu beaucoup sur lui, notamment l"excellente biograpahie de Gérard Bonal... Je connaissais bien le tragique déroulement de la mort du Cid. Cependant, j'avais hâte de lire le récit de son gendre, 60 ans après. Lecture faire en quelques heures ! Et bien sûr, grande émotion, notamment à l'évocation de la douleur et de la pudeur de la discrète Anne Philipe...douleur et pudeur qui sont au coeur de son admirable récit "Le temps d'un soupir", lequel reste pour moi-malgré les grandes qualités et la richesse du texte de Jérôme Garcin-le plus beau et poignant témoignage de l'amour d'une femme à un être cher...et un incomparable hommage au grand acteur, homme engagé et homme tout simplement.
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Lecture en deux jours...
Magnifique hommage au prince d'Avignon...
Jérôme Garçin écrit avec pudeur les derniers jours de Gérard Philipe avec une intensité bouleversante...
Cet acteur mal connu des jeunes aujourd'hui, grâce à Jérôme Garcin va peut-être susciter la curiosité... et de l'intérêt, c'est ce que je souhaite de tout coeur.
Moi-même, c'est ma mère qui m'a transmis cet intéret pour cet acteur formidable. Outre le fait d'être gracieux, ce qui était indéniable, il avait du talent et un coeur. Il a su être aussi un père et préserver sa famille. On admire aussi ce couple soudé qu'il forme avec Anne, qui démontre que l'amour véritable et discret existe si on sait le préserver.
Il a dû aussi assumer d'avoir eu un père qui avait collaboré avec l'ennemi, lourd à porter.
Non seulement Gérard Philipe était un acteur génial, mais c'était avant tout un homme très engagé et fidèle à ses idées.
Ce livre retrace aussi son amitié indéflectible avec Jean Vilar créateur du TNP (théâtre National Populaire) et du festival d''Avignon et bien d'autres encore...
Je trouve dommage que les chaines de télévision ne se consacrent pas davantage au cinéma de cette époque...
Il n'y a pas que les séries !
Oui, c'est dommage que le ciné-club soit lui aussi enterré.
Merci à Jérôme Garcin pour ce très beau livre, qui relate si bien l'histoire de cet homme parti bien trop jeune qui pourtant était si épris de la vie et passionné par son métier.
Quel baume au coeur, quel bon moment de lecture, et comme je me félicite d'avoir vu toute sa filmographie ou presque :-)
Oui, Gérard Philipe était le prince d'Avignon...
Si vous ne le connaissiez pas... Découvrez-le...
L'écriture est parfaite et l'émotion présente.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Ça y est ! Je l'ai lu ! "Le dernier hiver du Cid" me faisait tellement envie depuis sa sortie. Et le voir chaque jour de boulot était terrible ! Ceci dit, c'est un des rares livres que j'aurais été capable de conseiller sans l'avoir lu. Comme "Mortelle Adèle" dans un tout autre genre. Mais pour dautres raisons.

Il y a 60 ans, un 25 novembre, Gérard Philipe mourrait, à l'aube de ses 37 ans. D'un cancer du foie foudroyant dont on tenta de lui cacher la gravité jusqu'au bout. Lui qui, quelques temps auparavant, avait fait un appel aux dons pour la lutte contre le cancer. En costume du Cid. Il a laissé sa femme, Anne, et ses deux enfants dont Anne-Marie, qui deviendra la femme de Jérôme Garcin. L'auteur a déjà retracé plusieurs fois des destins brisés trop tôt. Je pense, notamment, à "Olivier" (son frère décédé à l'âge de 6 ans), "L'écuyer mirobolant" (inspiré par Etienne Beudant), "Le voyant" (un homme aveugle et résistant). Cela ne rendait pas l'écriture de ce récit plus facile. Il fallait rendre hommage à l'artiste tant adoré, au père de famille tant aimé...Tout en étant particulièrement proche de sa famille. Mais une fois de plus, l'écrivain reste droit, fidèle à ses valeurs. Les mots sont justes, parfois érudits mais toujours sensibles, et l'émotion maîtrisée. Gérard Philipe reprend vie à l'heure où il est surtout un nom (et, sans toujours le savoir, quelques images) pour beaucoup d'entre nous. A travers lui, le lecteur (ré)découvre d'autres personnalités.

"Je ne sais écrire que par amour." (Jérôme Garcin pour le Parisien). Ça se sent et ça lui réussi.

Lien : https://lireparelora.wordpre..
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De Ramatuelle, en août 1959 à Paris puis Ramatuelle en novembre de la même année, le déclin puis la disparition brutale de Gérard Philipe, celui qui marqua l'après guerre théâtrale et cinématographique. C'est un beau portrait et un bel hommage que ce livre de Jérôme Garcin. Ignorant qu'il est si proche de la mort, le comédien, ne cesse jamais de lire, de s'interroger, de sélectionner des projets, et d'aimer les siens. Sa vitalité est telle que son épouse Anne déclare : "J'ai du mal à comprendre. il est perdu, mais sa vitalité est telle que je ne pense peut-être pas lui avoir menti en lui disant tout à l'heure que, bientôt, dans un mois, il partirait avec vous aux sports d'hiver." Celui qui fut aimé de ses professeurs de conservatoire, de nombreux réalisateurs tel Claude Autant-Lara ou de metteur en scène comme Jean Vilar, apparaît ici comme un homme terriblement vivant, exigeant pour sa carrière et ouvert à autrui. On comprend alors la déflagration qu'a du être l'annonce de sa mort et le souvenir tenace qu'il a laissé. Perdican, Fabrice del Dongo, Julien Sorel, Valmont, Modigliani, Fanfan et le jeune homme du Diable au corps se souviennent aussi et avec la même ferveur...
Pour ma part, peut être parce que Jérôme Garcin est le mari d'Anne-Marie Philipe, je n'avais pas d'attente particulière sur un discours à tenir ou non sur Gérard Philippe. Je n'ai pas eu de jugement particulier sur la décision prise de lui cacher sa mort. J'ai pris acte et apprécié les belles lignes écrites sur l'acteur...



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Sensible à l'écriture de Jérôme Garcin et admiratrice de Gérard Philippe, j'attendais beaucoup de ce récit, hommage à l'artiste.

Sur le fond, la narration est riche de reconnaissances aux femmes et hommes qui ont travaillé avec Gérard Philippe, ceux qui l'ont orienté dans son parcours, ceux qui l'ont inspiré, ceux qui ont travaillé à ses côtés, comme ceux qui l'ont accompagné dans sa lutte contre une maladie dont Anne, son épouse, avait décidé de ne pas lui en révéler la nature.
De grands noms et des références d'oeuvres gigantesques, les rôles de l'artiste au théâtre ou au cinéma comme des symboles indissociables de l'Homme, mais qui, dans l'espace qui leur est dédié, lui feraient presque de l'ombre.
Mais surtout, je regrette que le récit poignant relatant ses derniers jours et son dernier voyage placent ce livre à la lisière du voyeurisme.

Sur la forme, la plume de Jérôme Garcin est constante et excelle notamment dans la manière d'exprimer les sentiments des personnages. Dans ce livre précisément, outre la réserve que j'ai pu émettre ci-dessus, je reconnais que des souvenirs des dernières vacances en famille à Ramatuelle au dernier voyage du Cid vêtu de ses habits de scène, tout y est pour mettre à l'honneur un homme prestigieux.

Consciente de l'ambiguïté de mon avis, celui-ci reflète effectivement mon indécision sur cette lecture qui m'a permis de me remémorer avec plaisir « cet éternel jeune homme ».

Lien : https://mireille.brochotnean..
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C'est le récit d'une maladie, le cancer du foie qui a frappé Gérard Philipe en 1959. Pas celui d'une agonie, car il a ignoré jusqu'au bout qu'il était condamné, mensonge décidé par son épouse Anne et son médecin. le roman parle des premiers signes du mal et s'attarde sur les derniers jours. le point de vue interne centré sur Gérard et Anne s'élargit parfois à des proches.
L'ensemble laisse un goût d'inachevé. Certes, c'est celui qu'ont ressenti ceux qui ont connu Gérard Philipe et subi sa mort brutale. Mais je trouve le récit trop rapide, pas assez profond. L'ignorance dans laquelle on plonge le malade l'empêche de réfléchir à son sort et le laisse se lancer dans mirages, des projets lointains alors que ses forces s'amenuisent.
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Un exercice d'admiration parfois un peu boursouflé...
Soixante ans déjà que Gérard Philippe nous quittait à l'âge de 36 ans, je n'en avais que 8, mais il semble me souvenir de l'émotion générale.
Raconter le dernier mois du Cid, quelle bonne idée, mais j'ai parfois été gênée par le style dithyrambique de l'ouvrage.
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Jérôme Garcin est un journaliste et écrivain français. Il dirige le service culturel du Nouvel Observateur et produit l'émission "Le Masque et la Plume" sur France Inter. Il est membre du Comité de Lecture de la Comédie-Française. Il est d'ailleurs beaucoup critiqué sur le conflit d'intérêts qu'il pourrait y avoir entre ses différentes activités.
Il est marié avec Anne-Marie Philipe, la fille du célèbre acteur Gérard Philipe.
"Le dernier hiver du Cid" est le livre qu'il a écrit en 2019.
Ce livre raconte les derniers jours de Gérard Philipe, à qui on vient de diagnostiquer un cancer bien avancé et dont l'épouse décide de lui cacher le mal qui le ronge. Ce récit se déroule d'août 1959 au 25 novembre 1959, jour de son décès.
Gérard Philipe, dans son enfance, a vécu dans la propriété de ses parents à Grasse (ville dont je suis originaire), le Parc Hôtel Palace. Ce livre est un magnifique hommage à un acteur qui a marqué toute une génération.
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