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La vie a parfois son lot de démission, cependant il arrive qu'elle abrite également une force de la nature à l'esprit aussi ardent qu'éveillé. de cette essence spirituelle et intellectuelle surgit la beauté, l'excellence, la finesse et la grandeur.
Jacques Lusseyran est un de ces grands hommes, oublié par son pays, salué encore en dehors de nos frontières ...
Un regard incisif d' aveugle qui voit bien mieux le monde en intériorité, qui le chérit et le dévore tout en le remerciant de lui avoir fait cadeau de cette infirmité qu'il n'a jamais considérée comme telle.
Chronologie d'un homme d'exception, "Le voyant" est plus qu'un roman ou une biographie romancée, c'est une leçon d'humanisme.
Être ou ne pas être résistant, Lusseyran ne se posera jamais la question et sera le chef
Du réseau d'étudiants "Volontaires de la liberté" et se battra avec l'arme la plus dangeureuse, son esprit, contre l'idéologie hitlérienne et face aux allemands de la Gestapo avec un courage inébranlable.
Parler de Buchenwald, abonder pourtant dans le sens de l'amour de la vie, survivre aux maladies et à la famine qui ont frappé, repenser sans cesse à son enfance et s' enfermer dans ses souvenirs pour survivre, Lusseyran en a été capable, mieux que ça, il a su trouver foi en l'humain au beau milieu de l'atrocité.
Redevenir le jeune homme que l'on était dans l'après-guerre laissant de côté ses héros , non, maître de soi-même, non plus, c'est bien une profonde dépression qui le dirige vers un maître spirituel quelque peu bonimenteur, distribuant des clichés pourtant si visibles pour un homme de la trempe de Lusseyran , mais qui aura, quoiqu'il en soit, un effet salvateur.
Quitter la France, s'ouvrir aux États-Unis qui offrent ce que son pays lui refuse, écrire et enseigner, puis revenir...

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai été totalement absorbée par cette révérence de Jérôme Garcin à Lusseyran. D'une écriture intimiste et consciencieuse, il fouille dans le regard aveugle d'un homme qui a mieux vu le monde dans un noir lumineux et a su lui rendre un hommage à sa hauteur.

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Quel bel hommage rendu à Jacques Lusseyran, un homme exceptionnel et malheureusement totalement ignoré ...et pourtant. Aveugle dès l'âge de huit ans suite à un accident aussi banal que dramatique..une bousculade en classe le fait chuter sur ses branches de lunettes et lui ote la vue. Il fait pourtant de brillantes études intègre Louis le Grand, résistant dès 17 ans, il participe activement au mouvement Défense de la France, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald, en avril 45 il est libéré dans un état de santé très délabré. Il se remet et écrit plusieurs livres dont "Et la lumière fut" et part enseigner en Gréce, puis les Etats-Unis où il défend la littérature française. Il se tue en voiture en France à 47 ans avec sa 3éme femme car Jacques Lusseyran est aussi un grand séducteur, un bel homme au charme fauve...un vrai écrivain-résistant que la France a négligé et que l'Histoire a oublié...."La découverte fondamentale, je l'ai faite dix jours à peine après l'accident qui m'avait rendu aveugle.Elle me laisse encore ébloui. Je ne peux l'exprimer qu'en termes très directs et très forts: j'avais perdu mes deux yeux,je ne voyais plus la lumiére du monde....je l'avais à jamais perdue. Mais je la retrouvais ailleurs.Je la retrouvais au-dedans de moi et, ô merveille! elle était intacte"...
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Un véritable hommage à un jeune résistant, ignoré du grand public et pourtant un exemple de courage et de volonté.
A dix-sept ans, alors qu'il est aveugle, suite à un accident, Jacques Lusseyran, ne renoncera jamais à vivre comme chacun d'entre nous. Brillant étudiant il crée un réseau de résistance dont il est le chef, malgré son handicap visuel.
Arrêté par la Gestapo,suite à une dénonciation de l'un de ses camarades, il est déporté et réussit cependant à survivre à l'horreur des camps.
Il terminera ses études et ne pouvant enseigner en France, en raison de son problème oculaire, il passera sa vie aux États Unis où son génie sera réellement reconnu.
Il est vraiment dommage que la France ne sache pas reconnaître ses véritables héros et que Jacques Lusseyran ne figure au Panthéon des héros reconnus.
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Jérôme Garcin nous fait connaître, à titre posthume, un sacré bonhomme. Ecrivain méconnu en France alors qu'au Etats-Unis il a eu un prix, aventurier puisqu'au milieu du siècle dernier, il a habité sur différents continents, résistant et survivant de 30 personnes sur 2000 d'un camps SS, volage avec 3 mariages et des maîtresses. Il sera professeur en Amérique, parce que dans notre pays ce ne sera pas possible à cause de son handicap : il est aveugle. La vie de Jacques Lusseyran est fascinante, pleine de vie et de regards. Combien d'inconnus comme lui reste-t-il encore à découvrir ?
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Livre découvert dans le cadre d'un Challenge Babelio, je l'ai emprunté un peu par hasard, sans lire la 4ème de couverture et – bien m'en a pris – je serais sans doute passée à côté.
Le voyant, c'est l'histoire vraie de Jacques Luysseran, un petit garçon choyé par ses parents qui perd la vue suite à un accident alors qu'il a huit ans. La première partie du récit porte sur la façon dont l'enfant « accueille » le handicap, comment il s'accommode de ce nouvel état et développe des capacités qui lui permettent de vivre une scolarité au milieu de ses pairs. Jamais la perte de la vue ne l'isolera du reste du monde, ses parents aménagent un environnement propice à ce qu'il s'épanouisse. Et en effet, Jacques va devenir un adolescent brillant, reconnu par ses professeurs et ses camarades.
La guerre vient bouleverser son univers : rapidement, il prend la tête d'un réseau de résistants, participe à la rédaction d'une revue distribuée en secret et prend une part active aux mouvements qui s'opposent aux occupants. Dénoncé, il sera déporté à Buchenwald où là encore, sa lumière intérieure, celle qui ne l'a jamais quittée, mélange d'odeurs et de couleurs fortement intériorisées pendant l'enfance, lui permettra de survivre.
J'ai moins aimé la seconde partie du livre et ses relations avec Saint Bonnet, un gourou parisien, dont on ne comprend pas bien pourquoi il succombe aux messages pseudo-philosophico-spirituels. Puis, son départ pour les Etats Unis lui offre la reconnaissance que la France ne lui a pas donnée, ni en tant qu'écrivain, ni en tant que résistant.
C'est véritablement la première partie, pour ma part, que je trouve très réussie. le style de Jérôme Garcin contribue à rendre lumineux, solaire le personnage de Jacques Luysseran. On suit son histoire avec plaisir, on oublie quelques fois qu'il s'agit d'une biographie et pas d'un roman tant la vie du résistant est incroyable.
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Je n'ai pas lu " Et la lumière fut " et je ne connaissais pas Jacques Lusseyran avant la lecture de ce livre. La vie de cet homme, sa perception de la cécité et son parcours de résistant, puis de déporté, sont remarquables, même si sa vie familiale est moins exemplaire. Dès lors, il n'est pas facile de critiquer l'hommage mérité qui lui est rendu par Jérome Garcin à travers cette biographie. J'ai certes été un peu gêné, par l'insistance de l'auteur à le présenter en tout comme un être exceptionnel, dans un style hagiographique un peu pompeux, mais respect oblige, je me conterais de regretter une biographie un peu trop classique et une écriture rendant mal l'humanité de l'homme. Au final, je retiendrais de Jacques Lusseyran l'image d'un héros de cette période tourmentée, un héros comme beaucoup d'autres, oubliés par l'histoire. Si j'en crois les citations de ce livre, cet anonymat ne lui aurait pas déplu, n'en déplaise à l'auteur qui juge si durement cet oubli par une " France trop désabusée pour être curieuse de son passé". Un livre documentaire qu'il faut donc lire pour la mémoire de ces hommes qui ont défendu notre liberté, mais un livre parmi d'autres. "Et la lumière fut" est une autobiographie, peut être est-ce plutôt ce livre que j'aurais du lire, pour m'attacher à ce personnage si intéressant.
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C'est la première fois que je lis une biographie sur un résistant, et je dois dire que j'ai tout de suite été attirée par le thème de ce livre, qui change de ce qu'on peut voir sur la Seconde Guerre Mondiale. Comme beaucoup d'autres personnes, je suppose, je ne connaissais pas Jacques Lusseyran, qui a pourtant été un membre important de la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cet homme a été aveugle à huit ans, à cause d'un drame un peu bête. Et pourtant, il va tirer une véritable force de ce qui aurait pu être un terrible handicap.

Durant deux-cent pages, on apprend à connaître cet homme qui, très jeune, a dû réapprendre à vivre, sans rien voir. Cet homme qui, très rapidement, au lieu de se plaindre de sa situation, en a fait une force, en devinant plus de choses que la majorité des gens. Ces autres sens se sont décuplés, et ça lui a vraiment servi au cours de sa vie. Passionné d'Allemagne, attiré par cette langue étrangère, il entre dans la résistance à dix-sept ans et se retrouve déporté à Buchenwald. Lorsqu'il en ressort, son amour pour la langue germanique s'est éteint.

On suit le parcours incroyable de ce non-voyant, dont l'handicap ne l'a pas empêché de réaliser un tas de choses. Il était dans le mouvement Défense de la France, il a écrit des livres, il a connu des femmes, il a eu des enfants. C'est une biographie très intéressante, qu'on peut lire même sans avoir de grandes connaissances sur la Seconde Guerre Mondiale. Mettre en avant quelqu'un qui s'est battu ainsi et dont on n'a jamais vraiment parlé, ça a rendu cette histoire très intéressante. Ce livre, c'est un message d'espoir envers les "infirmes", porté par Lusseyran et rapporté par Jérôme Garcin. En bref, une biographie très différente, très intéressante.
Lien : http://leslecturesdanais.blo..
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Il est difficile d'imaginer, comme le souligne l'auteur, que Jacques Lusseyran ne fasse pas l'objet de plus de devoir de mémoire...
Quel portrait incroyable que celui de ce jeune homme charismatique qui a encouragé tout autour de lui la résistance et la défense des libertés mais aussi la culture et l'amour des belles lettres.
Jérôme Garcin ne présente pas son livre comme une biographie en bonne et due forme mais comme un hommage, un exercice d'admiration et il nous transmet tout cela dans une belle écriture en choisissant des chapitres de la vie de Jacques Lusseyran qui présentent l'humanité et la modestie sans éviter la complexité du personnage.
J'ai vraiment adoré chez ce "voyant" sa façon de traduire toute la perception imagée de la vie qu'il recèle en lui.
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Voici une biographie menée au pas de charge. Et c'est cohérent puisqu'il s'agit de raconter la vie  incroyable de Jacques Lusseyran qui à la suite d'un accident qui le rendra aveugle à l'âge de huit ans redoublera ensuite d'énergie, d'appétit, d'intelligence  pour prendre sa vie à bras le corps tout en faisant  "s'élever âme et forces de l'esprit".

Et la lumière fut. ... pour lui, comme le titre qu'il donnera ensuite à son autobiographie, une fois rescapé des camps, car avec sa cécité, il a décidé de ne voir qu'avec son coeur et son courage ;  " les yeux ne font pas le regard ".

C'est grâce à un entourage familial et amical intelligent et humaniste, que celui qui ignore la rancoeur autant que le regret apporte au monde une belle leçon d'optimisme, de culture et de courage.

Son "amitié éthique" avec Jean Besniée, ainsi que la fin tragique de son grand ami sont d'une beauté à pleurer.

Avec une plume enlevée et admirative,  et c'est légitime, Jérôme GARCIN dresse le portrait incroyable d'un
" homme-livre"  qui dira que la cécité l'a rendu plus heureux encore, plus affamé de ce que la terre peut lui offrir, mais aussi le portrait de celui qui cultivera invariablement  l'humilité là où d'autres s'enorgueillissent à tout-va.

Cet homme qui affirmait que " la liberté,  est la lumière de l'âme" deviendra chef de réseau résistant à 17  ans, sera déporté à Buchenwald à 19 ans. C'est au final un "soldat de l'idéal " qui n'est pas étudié à l'école et c'est bien regrettable.

Les pages sur sa survie dans les camps sont d'autant plus terribles que sa devise fut alors " Il faut tout mettre à l'envers.  Apprendre à mourir n'a pas de sens. Ce qu'il faut, c'est apprendre à vivre."

La suite de sa vie montrera, à mon sens, qu'il ne s'en est jamais remis.
Quelle place notre société fait - elle à ceux qu'elle croit être différents, même quand la différence est gonflée d'intelligence et de volonté ?
C'est aussi un des messages essentiels que je retiens de cette lecture formidable. Et il y en a tant d'autres.
Lien : http://justelire.fr/le-voyan..
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L'un des plus beaux livres publiés en 2015, réédité en Folio, qu'il faudrait faire lire dans les écoles ! Jérôme Garcin poursuit avec bonheur sa galerie de portraits d'êtres d'exception, méconnus et disparus prématurément. Après Jean de la Ville de Mirmont, officier-poète fauché dans l'Aisne en 1914, au destin identique à celui d'un Alain-Fournier ("Bleus Horizons"), Hérault de Séchelles, héros oublié de la Révolution ("C'était tous les jours tempête"), après les membres de sa propre famille dont les personnages historiques de ces deux livres se font l'écho ("Olivier", son jumeau dont la disparition pendant sa prime jeunesse reste comme une profonde blessure; "La chute de cheval", sur son père), voici Jacques Lusseyrand, résistant, déporté et aveugle. Un essai proprement lumineux (c'est le mot) que l'on peut compléter par la lecture de deux ouvrages de Lusseyrand, fort opportunément réédités également par Folio ("Et la lumière fut" et le très exigeant "Le monde commence aujourd'hui"). Je ne peux que partager les avis louangeurs des lecteurs de Babelio.
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