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En 1932, Jacques Lusseyran alors âgé de huit ans perd la vue accidentellement. Son optimisme et l'attention de ses parents l'aident à surmonter ce handicap, à tel point que Jacques y "voit" presque un don ! Une dizaine d'années plus tard, pendant l'occupation allemande, Jacques s'engage dans la lutte en contribuant à la diffusion d'un journal. En 1943, il est arrêté par la Gestapo puis envoyé à Buchenwald…

Ce récit est une biographie de ce résistant. le portrait est d'abord dithyrambique. On ne peut en effet qu'être admiratif de la manière dont Jacques s'accommode de sa cécité, et du courage de cet homme. Sans cacher son admiration pour Lusseyran, son biographe montre aussi certaines de ses facettes moins flatteuses : son mysticisme exacerbé et l'égoïsme dont il a pu faire preuve à l'égard de ses proches.

Je connaissais Jérôme Garcin comme animateur radio ('Le Masque et la Plume' sur France Inter), mais n'avais rien lu de lui. J'avais quelques a priori négatifs avant de découvrir ce livre, craignant qu'il n'ait été édité surtout grâce à ses relations. J'ai finalement découvert un très beau récit, celui d'une vie hors du commun.

• Lecture dans le cadre du prix Relay des Voyageurs-Lecteurs. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard.

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J'ai été illuminé par ma récente lecture de "Et la lumière fut". Peu après, j'ai appris que Jérôme Garcin avait publié la biographie de Jacques Lusseyran (1924-1971), un homme tout à fait exceptionnel qui était tombé dans l'oubli.
J'ai donc lu "Le voyant", un livre assez bref qui couvre la totalité du parcours de cet homme. Il évoque d'abord ses 21 premières années, recoupant parfaitement l'autobiographie de J. Lusseyran. Ensuite, il nous raconte la suite de son histoire, qui est moins flamboyante: ses difficultés quand il retrouve la France libérée, sa dépression, sa propension avérée à séduire les femmes, son exil professionnel aux Etats-Unis et finalement l'accident fatal.

L'écriture de Garcin n'a rien à voir avec celle de "Et la lumière fut": elle est plus moderne, plus facile à lire, mais aussi plus sèche, plus réductrice, moins lyrique. Le présent récit peine à rendre compte de l'extraordinaire aventure vécue par le héros pour assumer sa condition d'aveugle, et de son exceptionnelle richesse spirituelle et intellectuelle. Au final, je crains que le lecteur n'ayant pas lu le témoignage de J. Lusseyran n'éprouve qu'une empathie assez maigre pour le personnage.
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A une époque où les stars du showbiz footbalistique font la une des médias qui étalent complaisamment leurs salaires indécents et leur vie privée censée intéresser le commun des mortels, il serait bien nécessaire de remettre à l'honneur ceux qui sont vraiment dignes d'intérêt tant pour leur action politique que pour leur vie privée hors du commun.
Quand je pense que j'ignorais jusqu'au nom de Jacques Lusseyran avant de me plonger dans la lecture de la belle biographie que lui a consacrée Jérôme Garcin, je ne peux m'empêcher d'éprouver un sentiment d'indignation.
Comment a t'on pu oublier cet homme exceptionnel qui , devenu aveugle à la suite d'un accident à l'âge de huit ans, a néanmoins poursuivi sa route, non seulement en menant de brillantes études mais en devenant alors qu'il était encore adolescent, le chef d'un mouvement de résistance en plein Paris occupé ?
Emprisonné puis déporté au camp de Buchenwald, il n'a jamais lâché prise et, comme il continuait à voir la beauté du monde malgré sa cécité, il a continué à voir la bonté et le courage des hommes au milieu de l'enfer dans lequel il était plongé.
Quel meilleur exemple de résilience que ce parcours qui nous est raconté avec admiration et empathie ?
Jamais Jacques Lusseyran ne s'est révolté mais il a toujours su tirer parti de son handicap et des contraintes qui lui étaient imposées pour se grandir et permettre à ses amis et ses proches de faire de même et de continuer à croire en la bienveillance du monde.
Ce livre provoque l'envie irrésistible de lire "Et la lumière fut " l'autobiographie écrite par Jacques Lusseyran lui-même.
Peut-être que cette lecture pourra éclairer les zônes d'ombre de ce personnage qui bien qu'exceptionnel n'en demeure pas moins terriblement humain ?
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Un très beau roman qui met en lumière Jacques Lusseyran, un aveugle résistant déporté à Buchenwald puis professeur de littérature aux Etats-Unis.

La lecture est traversée par la volonté de l'auteur de rendre hommage à cette figure de la résistance plutôt méconnue. Chaque chapitre est une façon de faire briller cet homme qui apparaît comme un être résistant à tous les sens du terme compte tenu de son parcours.

J'ai beaucoup aimé découvrir cette personnalité si atypique avec sa lumière intérieure, son discernement et ses zones d'ombres aussi (autour de sa vie familiale notamment).

Une lecture instructive empreinte de mélancolie et de philosophie.
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La prose de Jérôme Garcin est belle et légère comme le pas de cet écrivain-résistant, Jacques Lusseyran devenu aveugle très jeune, arrêté par la Gestapo puis envoyé à Buchenwald.
Sa vie est un roman mais ce qui frappe le plus c'est son esprit clairvoyant sur l'amitié , le combat pour la liberté et sa sensibilité au monde qui nous entoure.
Un exemple de volonté et d'ouverture, porté par une fine plume.
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Merci au site Babelio et aux éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre de Jérôme Garcin dans le cadre du prix relay des voyageurs lecteurs.

Comme pour Jacques Lusseyran, c'est Gallilard qui publie ce livre de Jérôme Garcin retraçant le parcours de ce jeune garçon devenu aveugle à l'âge de 8 ans, brillant étudiant, jeune résistant, "victime" des camps - même s'il n'aurait sûrement pas aimé ce terme, enseignant pédagogue, voyageur, témoin de grandes époques francaises et étrangères et surtout figure oubliée d'une histoire "nauséabonde" qui connut pourtant des héros

Quand j'ai reçu ce livre, j'ai eu peur de la thématique. le recul nécessaire ne me paraît pas possible tant que nos mémoires sont si sensibles. Comment être analytique ?

Et puis j'ai commencé ma lecture et surprise en réalité la lecture est plaisante et le livre témoigne sincèrement de l'affection de l'auteur pour Monsieur Luysseran.
C'est le moins qu'on puisse dire

En revanche et même si cela a facilité ma lecture l'autobiographie chronologique ne m'a pas emballée. Alors que je m'attendais à voyager :
- dans d'autres époques parfois marquantes : la seconde guerre mondiale, l'Amérique ségregationniste, le mouvement de mai 1968 en France ...
- dans le monde des sens : ce brillant étudiant, brillant stratège, brillant professeur, brillant écrivain decrit comme lumineux était aveugle. Malheureusement je pense que seuls les écrits de Luysseran même me donneront cette approche.
- dans l'horreur des camps et je remercie l'auteur de ne pas avoir insisté sur les atrocités qui s'y sont déroulées.

Je n'ai pas voyagé. Les mots qui m'ont fait m'évader étaient extraits de citations.


Je ne suis donc pas emballée mais je dois reconnaître des mérites à ce livre : le devoir de mémoire. Ne pas oublier les apports de Jacques Luysserant et le faire connaître, lui qui ne fut même pas reconnu dans la mort comme un résistant du pays mais comme un touriste hawaïen ...
J'ai aimé le dernier chapitre où Jérôme Garcin sort du factuel et de l'idolâtrie et nous parle des impacts des choix de vie sur sa progéniture. L'absence de connaissance des français de leur propre histoire, de leurs propres héros, l'amour de certains pour la langue française mais aussi un témoignage sur le handicap.
Peut être les handicapés ne sont pas ceux qu'on pense ... En tout cas belle leçon que ce jeune aveugle qui découvre la lumière interieure.
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Jérôme Garcin retrace la biographie de Jacques Lusseyran, un résistant français aveugle.

Jacques Lusseyran est un résistant français. Il est devenu aveugle accidentellement à l'âge de 8 ans. Doté d'une volonté incroyable, il fera tout pour essayer de surpasser son handicap. Ceci va notamment le servir lors de la Seconde Guerre Mondiale, lorsqu'il entrera dans la Résistance. Il sera malheureusement déporté à Buchenwald, d'où il sortira vivant. Très intelligent, il se questionnait énormément sur la vie, le sens de celle-ci. Jacques Lusseyran étant féru de littérature, il retrace sa biographie dans un livre Et la lumière fût.
Je ne connaissais pas Jacques Lusseyran avant la lecture de ce livre. Impatiente de découvrir la vie exceptionnelle de cet homme méconnu, j'ai été décontenancée par le style employé ici par Jérôme Garcin. J'ai trouvé le style assez pompeux. On ressent l'admiration qu'il porte à cet homme et pourtant il n'a pas réussi à me faire ressentir de l'empathie pour lui. L'écriture est telle que j'ai senti comme une mise à distance, on ressent une certaine subjectivité dans ses propos. de plus, j'ai trouvé que l'auteur parlait vite de certains faits (sa détention à Buchenwald) alors qu'il s'attardait sur des détails insignifiants. En effet, connaître la vitesse du bateau qui a conduit jacques Lusseyran aux États-Unis ne m'a pas aidé à mieux connaître cet homme.

Bref, je pensais ce récit passionnant, il a été ennuyant. Il a néanmoins le mérite de m'avoir fait découvrir jacques Lusseyran dont il me tarde de lire Et la lumière fût.

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Une belle découverte avec cette écoute d'abord d'un personnage extraordinaire, humain généreux dont je n'avais jamais entendu parlé puis d'un auteur à la belle plume.

Avec une écriture ciselée et poétique, précise et imagée, Jérome Garcin nous fait voir avec le yeux de Jacques Lusseyran, il nous ouvre les portes de ce monde inconnu au destin particulièrement riche de cet inconnu qui a pourtant vécu la grande histoire.

Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Un hommage, un hommage sincère et même admiratif, une reconnaissance pour un homme oublié par son pays.
Jacques Lusseyran sera aveugle à 8 ans, étudiera pour apprendre aux autres, résistant à 18 ans, arrêté par la police Française, « questionné » par la Gestapo et déporté à Buchenwald dont il reviendra diminué.
Son pays lui remettra des médailles mais lui refusera ce qui pour lui est la récompense suprême : le droit d'enseigner. Bien qu'aveugle, il a réussi tous ces examens… mais une loi de Vichy interdit aux « handicapés » de partager leur savoir.
Il ira divulguer son savoir aux USA ou il sera accueilli à bras ouvert, ou son souvenir est plus présent qu'en France. Il écrira des livres dont la plupart ne furent pas édités et les autres oubliés.
Il mourut bêtement dans un accident de voiture.
Jérôme Garcin rappelle aussi le sacrifice de tous ces « enfants » fusillés pour avoir voulu rétablir leur France, il rappelle leurs lettres d'adieu adressées à leur mère, leur soeur, leur épouse, la foi en la victoire que l'on y retrouve, leur courage.
Livre hommage auquel j'ai difficilement accroché.
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Je n'aurais pas, spontanément, choisi ce livre, et l'ayant reçu en cadeau, je lnai lu avec réticence... le thème ne me plaisait pas et pourtant... cette lecture m'a beaucoup plu!
Ce roman présente un personnage érudit, charismatique, décidé et courageux, Jacques Lusseyran.
Ayant perdu la vue à l'age de 8 ans, il décida de compenser son handicap et d'd'utiliser au mieux ses autres sens.
Il travail la dur à l'école et integra la prépa du lycée Louis Legrand. Mais la guerre vint briser son rêve de devenir normalien puisque le gouvernement de Vichy interdit formellement à toute personne présentant un handicap de se présenter au concours de l'école normale supérieure.
A 17 ans Jacques fonda un mouvement résistant étudiant, qui fusionna ensuite avec un autre groupe.
trahi par un autre élève, il fut déporté et connut l'univers concentrationnaire. Libéré à la fin de la guerre, il eut du mal à réintégrer la société.
Ce roman, bien écrit, ne s' attarde pas sur les horreurs des camps, ni sur l'aspect moins glorieux du personnage dans sa relation avec sa famille: il a eu 3 femmes et ne semble guère s' être occupé des enfants nés de ses 2 premières unions...
Découvrez la courte vie de ce personnage hors du commun avec le roman de Jérôme Garcin.
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