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EAN : 9782850610288
142 pages
Premier Parallèle (20/02/2020)
3.69/5   13 notes
Résumé :
Nous vivons dans un monde fait d'emballages de toute sorte. Emballages qui deviendront bientôt déchets. Ils font notre monde et nous ne les regardons pas. Philippe Garnier propose de décrire notre société au travers de ce qu'elle a de moins noble.

En une série de courts textes, Mélancolie du pot de yaourt évoque ces petits objets a priori insignifiants – tubes, boites, bouteilles, sachets, flacons, pots, capsules – qui traversent notre vie et notre im... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vous connaissez mon intérêt pour le zéro déchets et les moyens d'y arriver… Pour cette raison, je me suis intéressée à ce livre lors du dernier Masse critique de Babélio. Pour autant, je m'attendais sans doute à autre chose, et non à une réflexion plus philosophique que écologique sur les emballages. Philippe Garnier, tel Philippe Delerm en son temps avec la première gorgée de bière, revient en effet en une série de petits textes sur tous ces emballages qui sont passés (et passent encore dans notre vie), tels de multiples madeleines de Proust en plastique, aluminium ou carton. Il démontre également combien le design prend sens dans leur conception et cherche un chemin vers notre imaginaire pour mieux nous rendre captifs. Malgré tout, et même si ce livre ne cherche pas à convaincre ni à donner de leçons, on sent bien que l'auteur pointe du doigt l'accumulation, la gestion des déchets, la place que le plastique a fini par prendre dans notre vie. Son apparition a rendu notre quotidien visuellement propre et lisse, uniforme, sans mauvaise surprise, rassurant. Et en cela ce texte est profondément intéressant, car il nous permet de prendre du recul sur toute cette histoire d'emballage, ce concept relativement récent et qui a en général une durée de vie très courte dans notre maison, mais une durée de vie sur la terre hallucinante. En conclusion, et même si j'ai été un peu déçue par la forme de ce livre, il me paraît important de s'y intéresser. Se pencher sur notre rapport profond avec les emballages me semble effectivement un premier pas nécessaire vers une autre façon de produire et de consommer. Et tandis que je rédige ce post, que je farfouille dans les pages de ce livre pour vous donner quelques extraits, je me surprends à avoir envie de le relire avec un regard neuf, et à le relire surtout en le mettant en perspective avec ce qui se passe aujourd'hui, où le fait de consommer un temps seulement l'essentiel a mis notre économie en péril.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Le titre de ce recueil de textes (organisés en six chapitres aux intitulés tout aussi savoureux ) est à lui seul un pur délice et annonce un esprit original,tout à la fois pince -sans -rire et pertinent.
On pense, via le format des textes, souvent court, à Philippe Delerm, mais l'impression  s'avère fugace et heureusement car ici, la qualité de l'écriture et la variété des angles d'attaque font davantage penser à Francis Ponge, cité en exergue du recueil.
Je suis enthousiaste quand un auteur propose une réflexion sur des objets du quotidien et les envisage d'une façon inattendue et c'est bien le cas ici. Qu'il tente l'autohypnose devant un paquet de chips bio "à l'ancienne" ou remarque qu'il "est rare , dans un film de fiction ou une série, de voir un personnage jeter quelque chose." , Philippe Garnier nous réjouit par ses analyses.
Quant à ses descriptions, elles frôlent souvent la perfection, qu'il s'attache à définir de manière poétique un simple panier , "Un panier d'osier est un minuscule taillis enchevêtré en lui-même." ou un objet encore plus prosaïque comme les nouveaux sachets de plastique dans les rayons fruits et légumes : "Élastique et soyeuse, leur substance semblait provenir du monde médical. Elle avait quelque chose de séducteur et  de faussement rassurant. Mes terminaisons nerveuses ne captaient presque rien. La douceur de ce plastique évoquait la peau d'un organe sensible."
Il possède l'art  de nous surprendre dès la première phrase : "Un jour je suis entré dans un sac à pommes de terre."; celui de la formule également: "Jamais plus on ne vit un pays tout entier emballer une dent creuse". Il fait feu de tout bois, s'intéresse à tout, au préservatif comme aux techniques de vente des marques de luxe, s'arrête souvent devant les tas de gravats et compare les mérites respectifs du sable, de la poussière ou du parpaing. Il varie les tonalités, frôle l'acide , dénonce l'absurdité de notre monde , décrit avec un humour féroce nos mini victoires ou nos énervements contre ces emballages qui envahissent nos vies , jusqu'à quasiment nous donner la sensation d'étouffer. 
On se balade ainsi, au fil des textes et grâce à cet auteur iconoclaste, on envisage d'un autre oeil ces fameux emballages, dans leur diversité et leur quantité. Un pur régal qui file sur l'étagère des indispensables.
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Je dois admettre que j'ai été assez déçue par ce petit livre, qui pourtant me tentait bien. A la lecture du titre et du résumé, j'ai tout de suite pensé que c'était une sorte de pamphlet engagé contre les emballages, avec une forte dimension écologique donc, et peut-être des pistes de réflexion.

Il s'agit en réalité d'une suite de courts textes sur les emballages, organisés en chapitres qui traitent tantôt du packaging, tantôt des matières, etc. Avec la volonté apparente de philosopher tout en faisant des traits d'esprit, ces textes ont quelque chose des mythologies de Roland Barthes. Mais leur bien-pensance m'a un peu rebutée, et si j'ai trouvé les premières distrayantes (quoique un peu trop tirées par les cheveux), j'ai fini par franchement m'y ennuyer.

Peut-être que la même chose, avec des propositions audacieuses, permettant une véritable prise de conscience, m'aurait davantage séduite ?
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Voici un livre à consommer sans modération…

Ma première remarque concerne le couverture : pas attractive du tout tant au niveau de la couleur que du graphisme. En lisant le livre, il est évident qu'il fallait que ce soit comme ça : Pourquoi attirer le lecteur par une couverture séduisante, alors que c'est l'intérieur qui dévoile des pépites !

Ceci est bien à l'image du livre : Des textes courts mais très incisifs, d'une part sur la nostalgie des produits du passé dont l'emballage emblématique est resté dans nos mémoires et d'autre part une réflexion amère sur des produits actuels tellement bien "marketé" que l'essentiel est à l'extérieur et se doit de guider le consommateur vers l'achat.
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Quel plaisir à la lecture de cet ensemble de courts textes sous-titré « Méditation sur les emballages » . Car c'est d'emballage qu'il est question dans ce vagabondage poétique, érudit et malicieux dans les arrière-cours de la consommation ,le royaume du « packaging » . Et n'allez pas croire à un simple divertissement :l'apocalypse plastifiée qui nous menace est constamment présente , la culture raffinée de l'auteur combat la brutalité inculte des « pubards » , la finesse de son maniement du français ridiculise leur « yaourt » . Bref cet ouvrage salutaire m'a emballé.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Jeter n’est pas à la portée de n’importe qui. C’est un programme ambitieux qui se déroule en plusieurs étapes. Il faut d’abord trouver à l’objet certaines qualités. Il faut ensuite le garder auprès de soi pendant un certain temps ou en consommer une partie. Il faut enfin nier sa valeur et le faire disparaître. Cela demande un certain apprentissage, une certaine maturité. Il faut pouvoir revenir sur un choix premier pour le déclarer inepte, une heure ou dix ans plus tard, accorder une valeur à la chose et la lui retirer. Un va-et-vient aussi fluide, aussi capricieux, est le fruit d’une longue éducation. La plupart du temps, nous jetons d’abord les emballages.
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L’hyperconsommation nous apporte-t-elle de grandes satisfactions ? Rien n’est moins sûr. En revanche, elle nous apparaît, dans son accélération perpétuelle comme un processus ordinaire. La communication marchande est parvenue à présenter comme normal un mode de vie des plus étranges. Ce fut une de ses grandes prouesses. Toute perspective de ralentissement devient inquiétante. Toute tentative pour pérenniser les objets ménagers, bricoler un réfrigérateur et même fabriquer des réfrigérateurs potentiellement bricolables, fait figure d’hérésie. Le sens de la norme est un gisement qui s’est constitué au fil du temps.
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Il est possible que l’immobilisme du pot de yaourt apaise en nous l’angoisse de la métamorphose permanente des objets.
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Un fragment d'os dans une châsse en or sertie de pierres précieuses :tel fut , entre les XIème et XV ème siècles ,le sommet du packaging européen.
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Nous marchons à la surface d'une minuscule décharge cosmique.
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