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Le vieux beau machiste et egocentrique centré sur son ZIZI, son déclin sexuel et professionnel… et alors ? Relu récemment, ce livre m'a paru daté et représentatif d'une certaine masculinité ! difficile d'adhérer, même si on retrouve le style et l'humour de Gary (c'est pour ça que j'ai terminé le livre).
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Ecrit dans les années 70, plus exactement juste après le premier choc pétrolier, ce roman évoque la dégénérescence de la sexualité masculine, l'andropause, autrement appelée impuissance liée à l'âge.
A presque 60 ans, Jacques est l'heureux compagnon d'une jeune femme d'à peine 25 ans. Il pense ressentir l'Amour pour la première fois et multiplie les efforts pour que son insuffisance sexuelle n'entraîne pas la rupture de cette relation.
Des passages sont très drôles, notamment le compte-rendu de consultation auprès d'un urologue.
D'autres sont surprenants, mettant en parallèle la situation du Monde occidental dépendante de l'énergie de pays plus jeunes (ceux du Moyen-Orient), à la sienne, dépendante de l'amour d'une jeune femme qu'il a peur de ne plus pouvoir attiser, faute d'ardeur physique.
Enfin, une conclusion assez déprimante tout à fait à la hauteur de l'état d'esprit des romans de l'auteur écrits dans les 10 années ayant précédé sa mort, qui relativise le sens de l'existence et de la virilité, à l'exercice de haut niveau de la vie sexuelle.
Faut-il préciser que ce roman est très bien écrit, tout comme le reste de l'oeuvre de l'auteur ?
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Un écrivain n'est pas quelqu'un qui écrit. Un écrivain, c'est quelqu'un qui voit. Il observe les gens et les décrit sur papier avec tant de subtilité qu'on ne peut que s'y reconnaître. Et pourtant, dans ce livre, Romain Gary traite de l'impuissance masculine. Et justement ! Bien écrire c'est arriver à faire d'un sujet précis, une vérité universelle. Dysfonction érectile certes (tiens, cela me rappelle mon sujet de TFE, n'est-ce pas Ivano ?), mais chacun connaît la peur de l'échec et l'angoisse de perdre... à sa façon. Et cet adage est une banalité désespérante : il faut apprendre à mourir à soi-même pour mieux renaître.

Romain Gary parle d'amour et de sexualité, avec tant de tendresse, d'humour et de poésie, que le plaisir est garanti !
Jamais je n'ai autant surligné un roman... Heureux celui qui n'a pas encore lu Romain Gary !
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Un Gary que je n'avais pas lu, un Gary conservé à tout hasard pour l'avenir. Livre sensible, angoissé, désespéré mais guidé par la politesse du désespoir. L'impuissance de l'homme mûr était un sujet tabou et Gary en fait une analyse clinique, sans fards. Il ose montrer le ridicule de ceux qui veulent dissimuler leur décrépitude et le séisme intérieur de voir qu'inexorablement ce qui a été ne peut plus être. Vertigineux aussi dans le rapport avec la mort. A partir de quand, la vie n'a-t-elle plus de sens ? le sexe et la puissance sont-ils le seul oxygène des hommes ? L'amour n'a-t-il de finalité que l'étreinte ? Gary livre sa réponse en indiquant que l'on peut être enterré avant de mourir et dans une pirouette finale se contredire et faire triompher un amour de la décrépitude sexuelle. On ne peut évidemment s'empêcher de penser au suicide de l'auteur, plus déterminé et peut-être, ou non, plus courageux que son héros. On ne peut y voir la même cause : « je me suis enfin entièrement exprimé ». Je veux y voir un accomplissement, un tarissement qui ne concerne pas le sperme ou l'érection, mais de manière plus générale la force vitale et créatrice
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C'est un livre éternel: un problème certain de toucher chaque homme à partir d'un "certain age". Avec des conséquences tragiques - l'interruption de la vie telle qu'on la connaissait jusque là - qui sont parfois imaginées comiquement (par ceux qui n'ont pas encore atteint cet age notamment). Un bémol sur l'aspect tragique: les progrès techniques réalisés depuis 1975 (date de la parution du livre) avec le viagra/cialis; mais l'auteur traite bien ce qui tenait alors lieu de "tuteur", à savoir les phantasmes - leur imaginaire et, à la fin du livre, leur réalisation (on ne la voit pas mais on la pressent).
Contrairement aux inconditionnels de Gary, j'ai des réserves sur le style, peu vraisemblable concernant des dialogues qui sont donnés pour réalistes, un peu ampoulés concernant le cours du récit.
J'en ai aussi concernant la conclusion - la formation de ce ménage à trois itinérant, façon Henry James - alors que le suicide de Romain Gary quelques années plus tard allait démentir ce happy end moliéresque. Mais l'artiste - grand artiste en fait - peut bien conclure comme il le souhaite; et une fin désespérée, ma foi, ne m'aurait pas beaucoup plu.
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Il y a une peur commune à toute la gente masculine dont on ne parle jamais. Trop crade. Trop cru. Trop gênant. Pourtant et à mon humble avis, il n'existe pas un mec sur Terre à qui ce ne soit pas arrivé : la peur de ne pas y arriver, la peur de ne pas être à la hauteur, bref la peur de ne pas bander. Et, bien entendu, cette peur s'accentue en vieillissant alors que le corps commence à trahir et que tenir une érection plus de deux minutes devient un parcours du combattant. C'est à cette dure épreuve qu'est confronté Jacques Rainier, 59 ans, industriel sur le point de faire en faillite. Vous me direz : c'est notre lot commun, inutile d'en faire un drame. Mais voilà, Jacques Rainier est amoureux, fou amoureux d'une brésilienne d'une vingtaine d'années qui lui rend fougueusement son affection. Quand on n'aime pas, la perte de la virilité est déjà rude à encaisser mais, quand on aime, c'est un calvaire. Car il faut bien combler la femme aimée, lui prouver jour après jour qu'on la désire toujours et éviter à tout prix de voir l'amour se transformer en pitié, le désir en maternalisme. Alors on utilise des béquilles : fantasmes tordus, drogues, médicaments… Mais combien de temps pourra-t-on tenir à ce rythme ? Combien de temps si l'on veut continuer à se considérer comme un homme d'honneur et même un homme tout court ?

Ce livre m'a été frileusement conseillé par mon père qui en avait gardé un souvenir un brin traumatisé. Il faut dire que le sujet est sensible, très sensible et particulièrement pour l'auteur lui-même qui vivait très mal son propre vieillissement. Dans ce roman à fort parfum autobiographique, il a mis beaucoup de lui-même, livrant avec une honnêteté désarmante au lecteur ses angoisses les plus inavouées. Tout le long de son récit, il garde une distanciation amusée, montrant tout ce que la perte de la virilité a de superficiel et de profondément terrifiant à la fois. On en rit, bien sûr, on s'en moque mais seulement pour contrebalancer l'humiliation d'avoir à confesser ses faiblesses à un médecin ou d'entendre sa bien-aimée dire : « Ce n'est pas grave, mon chéri. On essaiera de nouveau la semaine prochaine. » Certains ont vu dans la fin un message d'espoir, mais je ne suis pas sûre de l'interpréter dans ce sens, peut-être plutôt comme une ultime reddition de la vieillesse face à la jeunesse, un dernier sacrifice de Rainier à son aimée. A chacun son interprétation. Un bon livre sur un sujet difficile.
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Jacques Rainier, est fou amoureux de Laura, une jeune et ravissante brésilienne, 17 années les séparent. (Je relève un certain atavisme avec un dénommé Romain Gary)
Traumatisé après une conversation avec Jim Dooley, un richissime américain qui lui confie son intimité : ses baisses de performances sexuelles, le voilà lui aussi percuté par cette angoisse mâle de l'impuissance sexuelle, et paniqué de découvrir tous les autres troubles possibles liés à l'andropause.
Ça commence comme une farce, ça se termine en tragédie, le processus dépressif qui envahit Jacques pourrait être comparé au mal-être morbide ressenti par Gary, qui s'accentuera après la disparition de Jean Seberg (malgré ce qu'il peut prétendre) , et on est bien sûr tenter d'évoquer sa fin dramatique et de voir dans ce livre, peut- être, un début de vérité concernant son suicide.
Dans la revue Europe de juin/juillet 2014 Maxime Decout et Julien Roumette disent de Gary : «Il ne se soumet à rien de ce qui amoindrit les hommes, ni à la maladie, ni à la vieillesse… », on retrouve là un trait majeur caractérisant Jacques Rainier.
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Ça y est, le moment est venu. Je vous parle d'un livre de Romain Gary. Je vais faire cette article en deux temps. D'abord, je compte vous faire une petite biographie car elle est primordiale pour comprendre l'oeuvre de Romain Gary. Et ensuite je vais vous parler du livre : Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable publié en Folio à 6,99 €.


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« Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable » est le premier livre de psychologie masculine que j'ai lu, il y a déjà fort longtemps et c'était mon premier roman de romain Gary. Il m'a vraiment marqué d'autant plus que le sujet était encore tabou dans les années 70.
Et puis, je viens de lire l'excellent "Mariage en douce" d'Ariane Chemin qui raconte le mariage secret en Corse de romain Gary et Jean Seberg, en 1963.
L'actrice américaine était beaucoup plus jeune que lui et se fut un couple passionnel, hors du commun. Gary alla même jusqu'à provoquer en duel Clint Eastwood pour avoir eu une relation avec Jean sur un tournage. Ils vont pourtant se séparer et en souffrir.
Dans ce roman, Romain Gary laisse percer son angoisse du déclin et de la vieillesse.
L'histoire peut se résumer ainsi : Jacques Rainier, industriel d'une soixantaine d'années, est amoureux fou de Laura, une jeune brésilienne de vingt ans. Son entreprise vacille et sa virilité flanche. Sa vie a pourtant été brillante et son fils marche sur ses traces mais lui-même est désormais obsédé par des images de chute et de suicide. La vieillesse ne lui convient pas. Il se sent atteint par la ligne fatidique, celle où les tickets ne sont plus valables. La fierté, l'orgueil, l'envie de sauver son amour à tout prix se mêlent à un humour fataliste et amer mais très vite, la folle tentation d'utiliser un bel Andalou, voyou menaçant, comme fantasme pour arriver à ses fins, l'emporte jusqu'à la frénésie.
On sent qu'il y a du vécu et surtout, ce roman montre que Gary était en avance sur son temps.
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Un livre doux-amer qui parle à tous les hommes, un constat désabusé des ravages du temps inexorable d'autant plus sensible chez cet homme qui a porté sa virilité en "drapeau". Une réflexion sur l'amour multiforme portée par la prose impeccable de Romain Gary. A faire lire de toute urgence...aux femmes...
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