Merci à Babelio et aux éditions Presses Universitaires de Rouen et du Havre pour l'envoi de cet essai à plusieurs mains.
Charles de Foucauld est avant tout célèbre pour sa canonisation controversée le 15 mai 2022, après un processus ouvert en 1927. Je ne lui connaissais pas ce talent de lexicographe ouvrant la voie aux linguistes dans l'étude de la langue touarègue.
J'ai appris qu'il avait eu trois vies : une jeunesse militaire, un parcours de croyant devenu missionnaire et, enfin, un travail acharné pour créer un dictionnaire touareg-français ayant pour but premier de convertir les habitants de l'Hadrar, mais but largement dépassé par la suite de part son érudition.
Les auteurs et autrices de ce livre, en trois groupes d'approches différentes, ont réussi à saisir les multiples facettes de cet figure discutable du début du siècle passé.
Les premiers chapitres ont été écris par des spécialistes du langage, ce qui n'est pas mon cas, leur lecture me fut en conséquence fort difficile.
Heureusement, un peu tardivement hélas - à partir de l'antépénultième - , il est question de philosophie et de spiritualité, puis de déconstruction des mythes (des Berbères qui seraient mis sur un piédestal par rapport aux arabes et du père lui-même) et enfin, un professeur marocain défend son pays et sa population (pour moi, le Maroc n'est pas en Orient, mais c'est une petite digression) et rejette la colonisation dont de Foucault fut un des acteurs bien ancré dans son époque. Colonisation en douceur, mais colonisation tout de même...
Cependant, j'ai apprécié les différents points de vue donnés dans cet essai sur un homme situé dans une zone grise, ni tout blanc ni tout noir et dont on ne peut qu'admirer l'oeuvre linguistique. Quelques illustrations et tableaux aident à mieux comprendre ce livre.