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Arnaud Genon (Autre)
EAN : 9782378700003
124 pages
Remanence (29/09/2020)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Un matin, le narrateur ressent ennui et lassitude à surfer sur la vague molle des réseaux sociaux. Il décide subitement d’une abstinence totale en la matière, pendant un mois minimum. Les instants habituellement passés à faire défiler le fil d’actualité de ses amis seront désormais consacrés à l’écriture de ce qui arrive à quiconque quitte ce monde virtuel. Il rapporte alors, dans ces notes qui se substituent à ses posts, quelques-unes de ses expériences dans cet au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
29 textes relativement courts constituent ce livre, cette expérience de déconnexion de Facebook.

Cela me parle assez, car ayant été auparavant très présente sur ce réseau, je m'en suis peu à peu écartée... sans toutefois m'y soustraire totalement.

J'ai bien aimé lire ces textes (je les ai lus d'affilée), qui témoignent du vécu de l'auteur, et qui contribuent à une réflexion sur ce qu'est un réseau social, ce qu'il nous apporte, ce qu'il suscite en nous pour créer une addiction...
Cela peut sans doute amener à réfléchir à son propre rapport aux réseaux sociaux.

Demandons-nous quel effet cela aurait sur nous, de ne plus pouvoir accéder aux réseaux sociaux, et par extension à Internet ?
Rappelons-nous de la vitesse à laquelle tout ça nous est devenu indispensable.

Personnellement, ça me donne le tournis rien que d'y penser...
Et je me dis : n'y aurait-il pas d'autres choses que nous avons délaissées, et qui, pourtant, sont essentielles à notre vie ? (question rhétorique)
Tout va trop vite. On n'a plus le temps de s'ennuyer. Une personne contemplative est une personne non productive. Et le temps c'est de l'argent. Mais l'argent, c'est quoi ?!
Quand je vous avais dit que ça me donnait le tournis !

Certainement que la réponse est l'équilibre. Bien souvent je dis que c'est le chocolat. Mais c'est faux ! (le monde s'écroule) L'équilibre est la clé.

N'oublions tout de même pas, tout ce qui nous rend vivants : la nature, l'alimentation, le lien social (le vrai)... C'est de tout ça dont nous avons réellement besoin. Facebook n'est qu'un leurre ! Bien entendu.
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Le titre du livre semble nous parler de la radicalité d'un ermite, d'un isolé profond, disposé à une quête spirituelle hors des siens. Mais le sous-titre fait aussitôt sourire : il ne s'agira que d'une déconnexion temporaire de Facebook.
Cette opposition immédiatement exprimée entre une apparente conviction d'ermite et une disparition éphémère sur un réseau social (on ne disparaît pas vraiment quand on disparaît de Facebook, et même, on ne disparaît pas du tout) semble être le fil conducteur de cette suite de réflexions, rédigées au cours d'un mois de sevrage de réseaux sociaux. Et ce qui apparaît inévitable avec une telle décision, c'est la reconnexion qui s'opère avec la vie réelle : le narrateur le sait et l'a toujours su, puisque le livre s'ouvre quasiment avec L'Allégorie de la caverne, de Platon, soulignant que les anciens prisonniers retrouvent ou découvrent une forme de vérité une fois qu'ils sont libérés de leur mur (Facebook).
C'est dans le jalonnement de certains de ses souvenirs que le narrateur nous emmène alors, faisant même un éloge (tout à fait juste) de l'ennui, mais également dans des observations sur les limites qu'on s'impose quand les relations amicales s'en tiennent au virtuel : à ce titre, une anecdote au sujet d'élèves de troisième, lorsque le narrateur enseignait au Maroc, est digne d'être le noyau d'un film sur la persécution et la paranoïa.
D'ailleurs, tel qu'on peut le penser des réseaux sociaux, où se trouve la vérité dans ce qu'on lit ici ? Où se trouve la part de fiction ? Certes, nous nous laissons volontiers guider comme dans un journal intime, mais même quand une personne cherche à être un « livre ouvert », nous restons dans un livre, donc dans une réinterprétation de la réalité – ce qui nous renvoie à Facebook, qui n'est qu'une réinterprétation (très superficielle) de la réalité. Tout n'est-il que faux-semblants et mensonges ? Est-ce vers ce type de question que voudrait nous amener ce livre ?
Emerge néanmoins un beau paradoxe : Arnaud Genon/le narrateur confie vouloir vivre (temporairement) sans amis, mais ne réussit-il pas à faire de nous (et nous, à faire de lui) un vrai compagnon de réflexion ? Tout en se montrant majoritairement critique envers le réseau social, il exprime aussi son amusement, son ironie, conscient du vide que cela représente et du peu de « remplissage intéressant » qu'on y rencontre. Comme nous, il reconnaît pourtant ne pouvoir échapper à cette spirale immatérielle, joliment visualisée à travers une définition de la couleur bleue issue du Dictionnaire des symboles – spirale au sein de laquelle on tente de trouver du sens, un intérêt fondamental. Vaine tentative, bien entendu.
Mais ne faut-il pas assumer un autre paradoxe ? En quittant Facebook, le narrateur s'appuie sur Facebook qui fournit de la matière à son écriture. L'invention de Zuckerberg lui permet aussi, une fois qu'il s'en éloigne, de voir davantage l'essentiel et de porter une attention plus aiguisée à cet essentiel. D'une certaine façon, l'oeuvre d'Arnaud Genon adresse un remerciement indirect à Facebook sur le fait d'exister. Car sa présence, qui peut provoquer notre saturation, augmente parallèlement la conscience d'un autre besoin : celui de se raccrocher à la vie réelle, celui d'y trouver tant bien que mal un sens supérieur, face à la menace du vide qui nous entoure constamment.

François Baillon
Lien : https://www.lacauselitterair..
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Un matin, Arnaud Genon ressent la lassitude à surfer sur Facebook. Il décide de supprimer l'application de son mobile, de rédiger un post signifiant sa mise en veille pendant au moins un mois. Puis, il profite de ce temps pour écrire, pour dire ce qui l'a amené à ce choix, ce qui l'énerve et ce qui lui plaît dans ce réseau social.

J'ai vu ce livre quelque temps après avoir suspendu mon propre compte Facebook et je me suis dit que la coïncidence était évidente. Et effectivement, je me retrouve dans tous les doutes et les questionnements d'Arnaud Genon quant à l'usage de Facebook. Mais lui, en bon lettré cultivé, contrairement à moi, en appelle aux plus grands avec des citations qui résonnent étonnamment de nos jours : Flaubert, Chédid, Aristote, Camus, Proust... qui parlent de l'amitié et des liens sociaux.

Il aborde l'ennui qu'on éprouve adolescent et celui qu'on éprouve beaucoup moins adulte, faisant un parallèle avec des dérivatifs : "Je me souviens m'être ennuyé, quand j'étais enfant, adolescent. Et puis il y a eu le travail, les enfants, les réseaux sociaux. Aujourd'hui, je ne m'ennuie plus. Je n'en ai plus le temps. Les rares moments où cela serait possible, lors de mes surveillances au travail, pendant les pauses, je navigue sur facebook." (p.37) Cet ennui si nécessaire à l'imagination, à la réflexion qui n'existe quasiment plus.

Il évoque également les amis, les vrais et les virtuels, la surenchère des "like", ceux qui, à partir d'un post se fendent d'un commentaire auquel d'autres amis en désaccord vont répondre de manière vive, faisant parfois se répondre voire s'insulter, sur notre mur, des gens qu'on ne connaît pas vraiment. Facebook, comme sans doute d'autres réseaux sociaux que je ne connais pas, grossit tout : les haines et les amitiés, les morts de gens oubliés qui deviennent des stars le jour de leur trépas, les animaux vedettes d'Internet, ...

C'est tout cela et la prise de conscience de la vacuité du réseau sur lequel je restais uniquement pour quelques belles rencontres virtuelles -les intéresse(e)s se reconnaîtront- et la diffusion de mes articles de blog qui m'ont fait prendre la décision de suspendre mon compte. Et si je ne l'ai pas -encore- supprimé définitivement, c'est uniquement pour profiter encore de la messagerie... mais ça risque de ne pas durer non plus, ou alors, j'y reviendrai... peut-être... un jour... si je m'ennuie.

Alors n'hésitez pas à liker ma page -et mon blog- et à la diffuser largement... Ils sont forts chez Facebook, même quand on dit qu'on arrête, on ne peut s'empêcher d'en parler.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Assis sur le canapé, j'allume mon smartphone et appuie machinalement sur l'icône au fond bleu sur laquelle trône un "f" minuscule blanc. Je n'y cherche rien, n'en attends rien. Aucune excitation particulière. La banalité des autres - mise en scène - me détourne de mon quotidien.
(...)
Quarante-cinq minutes ont défilé dans l'univers de l'amitié virtuelle où vivent mes semblables, mes frères de réseau. Quarante-cinq minutes durant lesquelles je me suis oublié moi-même...
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[durant le confinement, printemps 2020]

Sur nos murs, on voyait des vidéos de gens chantant au balcon, de gens applaudissant les soignants qui se sacrifiaient pour sauver des vies. Le lien social n'était plus que réseau. Du social, il ne restait que le réseau. Alors, on le saturait de nos riens, de nos petits maux, de nos intérieurs de maison et d'appartement, car la vraie peur était ailleurs, elle était peut-être encore plus grande que celle de cet infiniment petit venu dévaster nos vies : dans l'idée d'un confinement avec soi, d'un retour au moi pour lui-même, d'un moi qui ne se contemplerait pas dans le miroir du regard des autres mais qui s'ausculterait, sans caméra, tout nu, comme on observer un virus au microscope.
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"Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés."

Baruch Spinoza - éthique, 1667
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Proust, dans son "Contre Sainte-Beuve", distinguait le "moi social" du "moi profond" que seule la création artistique pouvait mettre à jour. (...)
Mon mur n'est qu'une façade qui ne trompe personne ou tous ceux qui veulent se tromper. "Proche de la fable mais réel". Lisez-le si bon vous semble, vous ne m'y trouverez pas.
Je suis ailleurs.
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Si je me rends compte, ces derniers temps, qu'il est non seulement possible mais aussi agréable de vivre sans Facebook, c'est que l'amitié doit se trouver ailleurs.
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