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EAN : 9782369352341
127 pages
Le Passager Clandestin (01/10/2019)
4.17/5   12 notes
Résumé :
"Nous nous attaquerons directement aux racines sociales de la crise écologique !"
Militant et essayiste libertaire, ouvrier syndiqué devenu historien des révolutions, Murray Bookchin (1921-2006) est l'un des premiers penseurs à intégrer la dimension sociale et politique de la question écologique. Pour lui, les rapports de domination engendrés par le capitalisme sont à l'origine de la crise environnementale.
La force de sa pensée réside dans la proposi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vincent Gerber, historien et fondateur de la plateforme internet ecologiesociale.ch et Floréal Romero, agriculteur et promoteur des thèses de Murray Bookchin se sont associés et ont rassemblé leurs compétences et leur enthousiasme pour donner naissance à cet ouvrage modeste par son nombre de pages mais ambitieux dans son propos. Murray Bookchin et l'écologie sociale libertaire se compose de deux parties. La première propose quelques repères biographiques et rappelle l'itinéraire du précurseur de l'écologie politique, définit le municipalisme libertaire, et livre des pistes concrètes pour penser le monde à venir. La seconde partie est un florilège d'extraits choisis dans la bibliographie de Bookchin.


Murray Bookchin, dès les années 50 dénonce l'utilisation d'additifs dans l'alimentation ainsi que ses dangers, explique déjà avec une simplicité adamique, frappée au coin du bon sens, comment l'écologie est récupérée et dévoyée au profit d'une pensée unique et inaltérable, nommée capitalisme. Il rappelle avec une lucidité stupéfiante que les problèmes écologiques ont des racines sociales qui nécessitent pour leur résolution, une modification profonde, un changement institutionnel radical de la société. Il explique comment la grande force de la société actuelle est de maintenir la population dans un état de manque continu et de dépendance artificielle, face à l'Etat, au travail, à l'argent, l'éloignant chaque jour un peu plus de ses besoins fondamentaux : se nourrir, se loger, se vêtir, conserver sa santé, assouvir ses besoins sociaux, culturels et d'épanouissement personnel. Pour faire passer la pilule, un vocabulaire libéral pervers et propagandiste a vu le jour : « capitalisme vert», « écocapitalisme » « individualisme farouche », « auto-entreprise », « développement durable », ou « croissance raisonnée», tous euphémismes d'une société peu sûre d'elle, utilisés pour transformer ses dimensions les plus prédatrices en vertus et faire d'une pierre deux coups en justifiant des mesures contraignantes ou répressives, via le redéploiement de la fiscalité sur les plus pauvres, des taxes punitives, de nouvelles normes plus favorables aux pollutions, des amendes.


Oui, mais alors, puisqu'il est si fort et qu'il parle comme un livre, que propose-t-il ce Murray Bookchin en remplacement du « croître ou mourir » ? Il s'intéresse, comme devrait peut-être le faire chacun d'entre nous, à la démocratie directe, à la promotion d'une société décentralisée gérée localement, humaniste, basée sur des rapports de proximité, sur l'intérêt général, une saine concurrence, sur la base d'une confédération de communes libres, et un projet municipaliste libertaire bien éloigné du pillage généralisé actuel.
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La collection des « Précurseur-ses de la décroissance » de la maison d'édition « le passager clandestin » réunit les auteurs qui ont développé le concept de décroissance. Vincent Gerber et Floréal Romero présente un précurseur de cette idée : Murray Bookchin. Dans une synthèse courte (123 pages), ils présentent « Murray Bookchin & l'écologie sociale libertaire ». Américain, Murray Bookchin, né en 1921, est décédé en 2006. Il a développé le thème d'écologie sociale en l'intégrant à un pro¬jet politique, le « muni¬ci¬pa¬liste liber¬taire » ou « com¬mu¬na¬liste ». Les auteurs présentent, dans une première partie, les points forts de la pensée de Murray Boockchin. Murray Boockchin, lié au courant anarchiste, intègre l'écologie dans un discours révolutionnaire. Pour lui, les désastres écologiques trouvent leur origine dans les injustices sociales, provoquées par les formes de domination et de hiérarchie. Il définit une voie humaniste et sociale, dont l'organisation est décentralisée et repose sur la commune, élément d'une confédération de communes libres. Il rejette la société de consommation qui dépersonnalise l'être humain, et promeut une technologie libératrice. La décroissance demande de redéfinir l'ensemble de nos organisations et de nos valeurs. La libération de l'être humain rallie le projet écologique, et la protection de la nature est un projet social.
La deuxième partie rassemble des textes extraits de l'oeuvre de Murray Boockchin. Points d'appui de la présentation, ils illustrent les idées clés de l'auteur. Quelques passages restent théoriques.
Murray Boockchin est peu connu. Il redéfinit un projet global qui résonne en cette période où les thèmes écologiques s'imposent dans l'actualité et la vie politique. le citoyen a matière à réflexion, l'esprit critique est mis à contribution. La mise en perspective avec les propositions et projets écologiques actuels est intéressante.
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Excellent petit ouvrage pour faire connaissance avec l'écologie sociale et libertaire ainsi qu'avec l'oeuvre de l'Américain Murray Bookchin, dont les propositions écologiques semblent coller de plus en plus à la réalité actuelle de nos problèmes. le livre est partagé en deux parties. Les auteurs, Vincent Gerber et Floréal Romero, présentent et commentent l'oeuvre et la vie de Murray Bookchin (qui a inspiré entre autres les militantes et militants kurdes dans la province du Rojava) ; ça c'est la première partie. Ensuite figurent quelques extraits de textes essentiels de Bookchin, parmi lesquels "sortir du gigantisme et de la centralisation", écrit en 1964 et totalement avant-gardiste. le livre est court (128 pages) et ne prétend pas traiter exhaustivement d'une oeuvre aussi importante. Mais c'est une excellente introduction.
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Voici un livre qui donne la mesure des limites de bien des thèses avancées par de nombreux partisans de la décroissance qui en restent à condamner "la productivité pour la productivité". C'est à dire à ne considérer la production qu'en termes de prodution d'objets.. Or la productivité première, celle qui détermine la production de l'objet , c'est celle obligée par l'intrinsèque dynamique capitaliste, la production de la plus value via la valorisation de la valeur. Car quoique l'on produise , il s'agira de baisser les prix de production en exploitant tout autant la force de travail des humains que les resources naturelles,(animales, végétales et génétiques) afin de rester conmpétitifs sur le maché et satisfaire les actionnaires. Voici la véritable décroissance, celle qui s'attaque aux causes et non pas aux conséquences. de nous laisser berner nous entendrons bientôt parler de décroissance comme l'on parle de croissance verte. Mais l'écologie sociale dont il est ici question ne se limite pas à une analyse radicale, c'est à travers cette analyse que les auteurs et Bookchin nous donnent des pistes pour nous sortir du "sujet automate" destructeur à mort, qu'est le Capitalism.
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique. Je l'ai choisi un peu au hasard, car le titre m'intriguait. Je m'intéresse à la question de l'écologie mais je me considère comme une profane.
C'est donc avec curiosité, et sans savoir où j'allais que j'ai ouvert cet ouvrage. Cette lecture a été instructive et m'a apporté des pistes de réflexion personnelle. Il est découpé en deux parties : la première dans laquelle Vincent Gerbert et Floréal Romero présentent les théories de Bookchin, la seconde dans laquelle on retrouve des extraits des ouvrages de Murray Bookchin.
J'ai appris des choses, c'était même parfois ardu. Je pense que cet ouvrage s'adresse à des personnes qui ont quelques notions autour du sujet mais qui souhaitent découvrir ce courant.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le capitalisme marque la fin d'une longue évolution sociale où le mal a envahi le bien et où l'irrationnel a envahi le rationnel. Le capitalisme, en effet, constitue le point de négativité absolue pour la société et pour le monde naturel. Il n'est pas possible d'améliorer cet ordre social, de la réformer, de le transformer sur ses propres bases, par exemple en lui ajoutant un préfixe écologique pour en faire un "écocapitalisme". La seule solution qui existe, c'est de le détruire, car il incarne tous les maux - des valeurs patriarcales à l'exploitation de classe, de l'étatisme à l'avarice, en passant par le militarisme et aujourd'hui, la croissance pour la croissance - qui ont affligé la "civilisation" et entaché ses plus grandes réalisations. (p.91)
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Parler des «limites de la croissance» dans une économie de marché capitaliste a aussi peu de sens que de parler des limites de la guerre dans une société guerrière. Les belles paroles moralisatrices prononcées aujourd'hui par toutes sortes d'écologistes pleins de bonnes intentions sont tout aussi naïves que celles des firmes multinationales sont manipulatrices. on ne peut pas plus «persuader» le capitalisme de limiter sa croissance qu'un être humain de cesser de respirer. Les tentatives de rendre le capitalisme «vert» ou «écologique» sont condamnées d'avance par la nature même du système, qui est de croître indéfiniment.
De fait, les principes les plus essentiels de l'écologie, tels que le soucis de l'équilibre, le développement harmonieux vers une plus grande différenciation, l'évolution vers une plus grande subjectivité et une plus grande conscience, sont tout à fait en contradiction avec une économie qui uniformise la société, la nature et l'individu, qui oppose les êtres humains les uns aux autres et la société à la nature avec une férocité qui ne peut mener qu'à la destruction de la planète.

Murray Bookchin,
in Une société à refaire. Vers une écologie de la liberté.

NB : extrait d'un des textes choisis par les auteurs de cet essai
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Liée à ses origines anarchiques, l'écologie sociale se place d'emblée dans une optique d'écologie radicale et anticapitaliste. Opposé à la croissance et à la marchandisation du monde, Bookchin se démarque tant des environnementalistes à tendance conservatrice d'alors, cherchant la seule préservation du milieu naturel, que ceux appelant à réduire la population ou à simplement limiter la croissance sans toucher aux fondements politiques et de répartition du pouvoir (à l'image du rapport Meadows en 1972).
Selon lui, il existe une voie humaniste et sociale, mais non moins radicale, qui ne nécessiterait ni une réduction drastique des naissances ni l'abandon de toute technologie et "le retour à la cueillette paléolithique".
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....il [Murray Bookchin] rappelle qu'aujourd'hui le champ politique est méconnaissable si on se réfère à sa définition originelle : la gestion des affaires publiques par le peuple. Réduit à peau de chagrin, loin d'une authentique représentativité, il est séquestré par quelques partis dominants, de grosses machines structurées pour la prise du pouvoir au sein de l'appareil hiérarchique de domination par excellence : l'Etat. Un Etat distant, autonome par rapport au champ social, constitué le plus souvent en castes et soumis aux intérêts économiques des grands groupes et du capital. Le "citoyen" actuel se limite au rôle de contribuable et de sélection d'un "élu" sur lequel il n'a d'ailleurs plus aucune prise une fois son bulletin glissé dans l'urne.
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L'économie [...] devient inextricable dès lors qu'on admet qu'il doit exister mille formes différentes de boutons, une gamme infinie de couleurs et de qualités de tissus pour donner l'illusion de l'invention et de la nouveauté, des salles de bains débordant de cosmétiques et de médicaments, des cuisines encombrées de gadgets stupides. Si, de cet abominable amoncellement de détritus, on décide de sauver un ou deux objets utiles et bien faits et si l'on élimine l'économie monétaire, le pouvoir étatique, le système du crédit, la paperasserie et la police qui ne servent qu'à maintenir la société en état de besoin forcé, d'insécurité et de soumission, le fonctionnement de la société ne deviendrait pas seulement assez humain, mais assez simple.
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