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EAN : 9782226256959
350 pages
Albin Michel (03/09/2014)
4.5/5   6 notes
Résumé :
La Guyane : le plus vaste département français, un 6e de la surface de l'Hexagone, 9 000 Amérindiens de différentes ethnies, qui vivent pour l'essentiel au bord des fleuves frontaliers (Maroni et Oyapock) à l'intérieur du territoire. Depuis plusieurs années, un drame se joue dans le silence et l'indifférence : une épidémie de suicides parmi les jeunes avec un taux vingt fois plus élevé qu en métropole, et une contamination au mercure due à l'orpaillage clandestin qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quand la France laisse mourir ses citoyens….

Au coeur de la forêt amazonienne, dans la plus vaste des régions françaises, des milliers de nos concitoyens meurent dans une indifférence totale !
La Guyane. Bien loin de chez nous. Et pourtant une de nos régions bien connue pour être la base des lancements d'Ariane, un des fleurons technologiques de l'aventure spatiale européenne…

Mais, à côté des laboratoires où oeuvrent des techniciens, venus de la métropole, hautement qualifiés et très bien rémunérés, vivent des milliers de nos concitoyens que l'on abandonne volontairement à leur triste sort…Peu de pétitions, de mobilisations internationales. Pas assez dans l'actualité médiatique, sans doute…

En 1960, la République a sommé les Amérindiens de Guyane Française d'adopter la nationalité française…pour leur plus grand bien. On leur a offert un drapeau, une carte d'identité…Mais rien n'a vraiment suivi. Ils attendent toujours les droits fondamentaux auxquels tout citoyen français peut prétendre…: pas d'infrastructures, de services publics de proximité, d'équipements dignes de ce nom. Ils connaissent aujourd'hui des conditions de vie indignes.

Mais le pire est à craindre ! Depuis quelques années on assiste au pillage de leurs terres par les orpailleurs clandestins, à la pollution de leurs fleuves au mercure, à des vagues de suicides sans précédent…A terme, à une acculturation forcée et à la destruction lente de leur l'identité amérindienne.

Les auteurs de cette enquête passionnante, réalisée sur le terrain, nous livrent un témoignage poignant et accablant sur ce drame social, sanitaire et environnemental que vivent les populations autochtones de Guyane.

Leur survie dépend plus que jamais de notre solidarité républicaine…

Eric. D., bibliothécaire
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Le livre qu'on termine avec un poids sur l'estomac.
Ce livre est un réquisitoire, documenté et argumenté à partir de témoignages directement recueillis sur le terrain (quelques heures de pirogue au fin fond de l'Amazonie guyanaise) auprès d'une population engagées et désespérée. Même si ce n'est pas le style de Svetlana Alexievitch, c'est écrit avec le coeur, et la bonne idée est d'avoir présenté et inséré des photos des personnes qui ont parlé.
La France donne des leçons en matière de droits de l'homme et le gouvernement (comme il le prouve avec les réfugiés en ce moment) agit au contraire de ce discours.
Les amérindiens (ils sont là depuis plusieurs milliers d'années) de Guyane (en particulier les Wayanis) sont en voie de disparition (leur culture aussi bien qu'eux même, à cause de l'empoisonnement par le mercure) et l'état français ne fait rien, à part des promesses non Tenues. Les orpailleurs illégaux sont installés sans que la gendarmerie se donne les moyens d'agir véritablement.
On aurait envie de faire lire ce livre à tous les français pour provoquer un sursaut : il y va de la lutte contre le système libéral et la sauvegarde de la forêt et des populations autochtones (n'oublions pas que la décision d'ouvrir la mise de la montagne d'or est encore à prendre)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Après un long trajet sous une chaleur écrasante, au détour d'une courbe du fleuve Maroni, nous découvrons Twenké et Taluen. Ces villages amérindiens dont on nous a tant parlé, nous y voici enfin ! Pendant une semaine nous allons partager leur vie quotidienne, recueillir leurs témoignages. Mais l'euphorie est de courte durée. ce que nous découvrons nous fait honte pour la France. En débarquant de la pirogue, quelques marches nous mènent au village : les seuls équipements publics qui ne font pas défaut sont... la boite aux lettres et le drapeau français, que les préfets veillent à faire changer quand ils sont usés par l'humidité amazonienne. [...] La plupart des services publics sont défaillants ou absent : pas d'eau potable hormis quelques bornes fontaines, pas d'électricité, donc pas de chaine du froid, pas ou peu d'infrastructures et d'équipements, pas de transports sur le fleuve, sauf le transport scolaire en pirogue, des télécommunications absentes ou défaillantes, pas de bureau de poste, d'annexe de mairie ou de pôle emploi, aucun service social sur place. tout est à l'avenant. [...] Chirac avait promis, le chef attend toujours ; Cela fait plus de 20 ans qu'il ne cesse de demander des équipements et des infrastructures : électricité, dispensaire, moteur de pirogue... la liste est longue.
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