Peu de temps après la parution du quatrième tome d'"Enchainés" et à l'aube de la 400ème exécution d'un détenu au Texas,
Joël Callède et
Gihef prolongent leur collaboration avec le lancement de cette série carcérale. Avec deux premiers tomes proposés simultanément et formant une histoire complète, «Les gardiens du temple» confirme l'influence des feuilletons télévisés américains sur le neuvième art franco-belge, comme en témoigne également la collection Impact de chez Delcourt.
Malgré un thème carcéral surfant inévitablement sur la popularité de «Prison Break», en préférant prendre la vague plus intimiste de la série TV «OZ», «Haute sécurité» parvient clairement à se distancier des tentatives d'évasions répétées d'un Michael Scofield qui fait finalement plus penser au personnage de "Bobo", qu'au protagoniste principal de ce diptyque.
En nous faisant suivre les premiers pas du petit nouveau dans ce pénitencier du nord-ouest américain,
Joël Callède ("Dans la nuit", "Tatanka", "Comptine d'Halloween") parvient à planter le décor de manière efficace, tout en permettant au lecteur de s'identifier avec le jeune geôlier. L'immersion dans le quotidien des gardiens est totale et la tension que ressentent ces hommes qui vivent constamment sur la défensive est palpable. A cet univers réaliste, l'auteur insert progressivement une intrigue sur fond de meurtres qui servira de vecteur au récit.
Le dessin clair et efficace de
Gihef a gagné en maturité par rapport aux "Enchaînés", avec un trait plus léger, utilisant moins de noir. La mise en couleur traditionnelle de
Dina Kathelyn permet à la dureté de l'univers de déteindre sur le graphisme, tout en évitant ce côté synthétique trop lisse qui contamine beaucoup trop d'albums actuellement.
A suivre !