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EAN : 9782070188055
Gallimard (25/06/1984)
4.12/5   8 notes
Résumé :
«Pourquoi ne ferions-nous pas, de temps en temps, un peu de toilette spirituelle ? Pourquoi pas aujourd'hui, par exemple ? Je ne parle pas de la grande lessive, telle qu'elle ne sera faite qu'une fois au jour du Jugement, et pour laquelle il faudra des volumes, si on entre dans le détail ; non, un simple petit débarbouillage : un tour d'oreille.»

La plume de Jean Giono chroniqueur n'est pas différente de celle du romancier. En peu de mots, il crée de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Les trois arbres de Palzem » rassemble des textes rédigés par Giono pour des journaux régionaux dans la décennie 50-60.Les sujets sont divers : nature humaine (le sang/La tolérance ) le bonheur (un peu de franchise , Montagnes , solitude et joie ,Le sel de la terre) le progrès (Le sang à l'envers,Le paysan du Danube et l'étranger ,XXème siècle,Les pommes) la religion (La cavalerie de Cromwell ,Le marchand d'église) la guerre (Le tigre et les abeilles) ,la politique ( Chinoiserie ,l'oeil en coulisse) l'économie (Retour en arrière) les médias ( le monde,La littérature,Faits divers). le ton aussi va de l'acerbe au goguenard parfois même un peu apocalyptique (la nouvelle éponyme) . Il y a par moment du La Bruyère (Le spectateur) et du Voltaire , à qui il emprunte son Huron (L'âme,La laideur ,Connaître) Il y démontre sa maîtrise de tous les registres , sa vaste culture d'autodidacte , un reste de l'anarchisme de son père (Un rêve) et surtout son humour ( autodérision même, dans « Rien n'est facile » il répond à son « Serpent d'étoiles » ) .A la première lecture , en 80 , encore plein d'illusions ,je le trouvais un peu « réac » et pessimiste , quarante ans plus tard je ne peux que constater qu'il avait largement raison !
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Dans ces articles écrits dans les années cinquante et au début des soixante réunit dans ce livre par Gallimard. Jean Giono nous montre qu''il a déjà tout compris de la ruine à laquelle nous mène à marche forcée "le progrès". Si je devais choisir trois des tribunes qui tombent sous le bons sens et nous font "tomber des nues" 50 ans plus tard, tant l'aveuglement des puissances d'argent, nous as mené à la ruine de la planète, je citerai:
- "Le tigre et l'abeille" ou nous retrouverons avant l'heure la mise en avant de l'exercice du pouvoir par le tirage au sort citoyen.
- Dans "retour en arrière" sont vantés les pêches, pommes, poires... , produites par l'agriculture biologique, moches et déformées mais à l'incomparable saveur.
- Enfin "la littérature" nous dit, et les lecteurs de babélio sont bien placés pour le savoir et l'apprécier, tout le bonheur, l'émerveillement, l'évasion donné par un simple livre de poche.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Á en croire mes partenaires, ils s’offrent à moi nus et crus, ou vêtus de probité candide et de lin blanc. Naturellement, je n’en crois pas mes yeux, loin de là ; je sais qu’ils sont de pied en cap sous les armes, qu’ils dissimulent des colichemardes de derrière les fagots, qu’ils vont m’en foutre un bon coup dès qu’ils auront besoin de me déguster. Ceci n’exclue pas la naïveté, si succulente en ces sortes d’affaires. Par un juste retour des choses, ils m’en laissent le bénéfice, et ma franchise en est payée. Comme je me présente en armure, il est facile d’en voir les défauts. Fort peu ont compris que j’avais judicieusement placé ces défauts aux endroits mêmes où j’entendais être blessé. Il en est allé ainsi de toutes les belles choses dont je parlais plus haut, dont j’ai pu de cette façon prolonger l’impression sur moi-même quasi éternellement, en tout cas tant que je vivrai. J’avoue que cela peut passer pour une malice ; c’est simplement que je suis très attaché au bonheur, que je l’aime tel qu’il est et non pas tel que je voudrais qu’il fût.
Mais, dès que je frappe à mon tour et que je blesse, alors la chose devient drôle. Ce sont beuglements et cris de putois, récriminations et plaintes, accusations de cruauté et mise au pilori, que dis-je, au ban. Quoi ? Étions-nous en train de jouer Footit et Chocolat ? Il fallait m’en prévenir. Vous ne saviez pas à quoi le bonheur ressemblait ? Il fallait en être prévenu. Je sais qu’il vous paraît tout naturel de dévorer, et en effet c’est naturel, c’est votre rôle. Mais c’est également le mien et je suis dans la nature, comme vous. Je jouis de votre épée qui peut-être me tuera ; si vous ne jouissez pas de la mienne, vous avez tort.
C’est ce qu’on n’ose jamais avouer. On en vient aux extrémités, comme on dit. Alors qu’il serait si simple de rester où notre condition nous place. (Un peu de franchise p. 23, 24)
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Dès que le sang (des autres) coule, c’est une aubaine. L’homme devient enfin mouche. Il s’agglutine autour de la flaque. Il s’agglomère. Il vient en vol épais. Il change de trottoir, descend de son appartement en pantoufles, robe de chambre, pyjama, se précipite, court, arrive à toute vitesse, tel qu’il est. Enfin, ses narines aspirent autre chose que de l’air pur et simple ; enfin, ses yeux voient. Il ne se précipiterait certes pas pour voir un saule ou un poisson. Il viendrait, car il est bien obligé de faire flèche de tout bois, et tout le tente (malgré la longue expérience héréditaire ; malgré la certitude qu’il a de ne jamais rencontrer de compagnon), mais il viendrait à pas comptés. Il n’aurait pas, devant le saule ou le poisson, ou l’admirable moutonnement des collines dorées, ou la fantasmagorie des nuages, cet élargissement des narines, cet œil rond, cette satisfaction de tous les sens, ce soin de l’esprit, cet espoir qu’il a devant le sang répandu. Il n’échappe pas à la solitude, puisqu'on ne peut pas y échapper. Ce n’est pas ce qu’il espère, mais il prend un plaisir solitaire, enfin ! Il constate, il touche du doigt qu'il peut être heureux quoique solitaire... (Le sang p. 13)
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Savoir la vérité n’a jamais servi à grand-chose. Il faudra bien qu’on s’en aperçoive un beau jour. Le bonheur est dans l’enchantement et non dans la vérité. Il ne s’agit pas de savoir ce qu’est la vie et ce qu’est la mort, il s’agit de bien vivre et de bien mourir, et c’est loin d’être l’affaire de la vérité. (Le sel de la terre p. 169)
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Je n’étais jamais seul dans la boutique pour regarder l’affiche. Tous les clients faisaient comme moi. Les clients d’un libraire ont tous le nez fourré dans les livres, feuillettent, se renseignent, lisent même de longs passages des ouvrages qu’ils projettent d’acheter ou qu’ils ne peuvent pas acheter. Je les surprenais tous, une fois ou l’autre, le nez levé et les yeux fixés sur le petit agneau souriant et bondissant dans les prés. On n’a jamais autant parlé de liberté. On n’a jamais été aussi privé de liberté. On n’a jamais eu aussi soif de liberté. (Le paysan du Danube p. 33)
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Chaque année, ses arbres fleurissaient de magnifique façon et il disait, content de lui : « Je n’ai jamais vu ça ! » Chaque année, à l’époque des saints de glace, vers le 12 mai, la gelée emportait les fleurs et il grommelait : « Je n’ai jamais vu ça ! » Il le voyait chaque année, mais ne pas en convenir restituait aux dieux la gloire ― et le mystère ― qui entoure leurs gestes ; sans compter que succomber sous des coups exceptionnels n’était déjà presque pas succomber. Un malheur qui n’est pas ordinaire flatte. (Lectures p. 138)
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Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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