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sur 107 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pendant l'occupation, Madeleine, jeune paysanne, travaille à Rennes dans un hôtel comme femme de chambre. L'Hôtel des Ducs loge les officiers allemands. Un jour arrive Joseph Schimmer un pianiste de talent blessé à la guerre et chargé de divertir les soldats allemands. Il demande à Madeleine de devenir son assistante, sa tourneuse de pages. Madeleine ne connaît pas la musique et Joseph va lui faire découvrir son monde, il va lui faire voir la musique.

le week-end, Madeleine rentre à Moermel, chez ses parents. Ses parents tiennent une épicerie. A la campagne, elle tient de temps en temps compagnie à Bérénice, une simple d'esprit chez qui elle trouve une statue lui ressemblant mais pas complètement avec son nom inscrit dessus. La jeune femme se demande de qui elle est la représentation. Madeleine hait la campagne symbolisée pour elle par le sillon de l'habitude. Ce sillon que l'on suit mais dont il est impossible de sortir. Elle rêve d'une autre vie et notamment de voir la mer

Très vite une relation amoureuse s'engage entre les deux héros. Un amour interdit avec l'occupant. Une très belle scène nous les montre se promenant ensemble dans la ville mais chacun sur son trottoir. Un jour en rentrant à l'hôtel, Madeleine apprend qu'elle doit partir pour Saint Malo pour devenir la tourneuse de page d'une pianiste. On apprend plus tard qu'elle ne reverra pas le pianiste qui ne peut plus jouer suite à des douleurs à la main. Mais Madeleine est enceinte, elle part se cacher dans un couvent. L'histoire s'accélère on retrouve Madeleine à la libération, tondue et objet de la vindicte populaire pour son histoire d'amour interdite.

" Les lames claquent contre ma nuque, mes tympans, mes tempes, coupent ma peau par inadvertance, me pincent , je saigne, rabotent ma tête, ma mère taillait mes hanches, mes seins, mes fesses, me fabriquait un corps cylindre empaqueté sous robe moche. L'homme qui me scalpe maintenant achève de me transformer en moignon"

Valentine Goby nous propose un roman très fort sur la cruauté humaine, l'amour interdit et la recherche d'identité. Un roman magnifiquement écrit ou les descriptions des paysages sont le miroir des sentiments de l'héroïne. le description de la ville de Rennes dévastée à la libération reflétant la propre dévastation de Madeleine. Un roman très fort.
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Musique et amour interdit en France occupée, en 1941, pour modeler l'ensemble de deux vies.

Publié en 2007 chez Gallimard, le quatrième roman de Valentine Goby confirmait, après "La note sensible" en 2002, le pouvoir de la musique sur les vies, et développait avec force une capacité rare à mettre en scène des personnages aux prises avec le malheur que leur impose L Histoire avec un grand H ou un monde qui les englobe et les dépasse, mais qu'il faudra bien élucider.

Paysanne bretonne de quinze ans en 1940, Madeleine fait chaque semaine le trajet en vélo entre sa campagne et Rennes, où elle travaille comme femme de chambre dans le grand hôtel élu comme demeure par les officiers allemands occupants. Elle va vivre une intense histoire d'amour avec l'un d'eux, pianiste virtuose quarantenaire qui lui révèle la puissance de la musique, avant que l'arthrose ne le prive de ses mains géniales et ne l'envoie, désespéré, se faire exécuter par ses compatriotes sur le front de l'Est après un geste final de bravade pacifiste. Enceinte et bientôt mère d'une petite Anna, Madeleine devra affronter à la Libération la vengeance, l'humiliation, la tonte, le tatouage indélébile d'une croix gammée sur le sein, et entamer une fuite perpétuelle, de poste en poste dans toute la France - pourvu que ce soit loin de sa Bretagne natale où les fantômes et l'opprobre sont plus forts pour elle -, tentant de préserver sa fille du mieux qu'elle peut, jusqu'à une éventuelle renaissance, forgée dans le service inlassable à bord d'un paquebot transatlantique, renaissance que Valentine Goby nous trace soigneusement sous forme d'options finales, spéculant sur l'issue de cette vie tôt déchirée.

Sujet poignant, qui s'exposerait à la fois au risque de mièvrerie et à celui de mélodramatisation, s'il n'était ici servi par une écriture nerveuse, dure, coupant dans le malheur avec férocité, exerçant un regard clinique sur les accidents de cette vie, chassant d'abord toute tendresse pour la laisser ré-émerger très patiemment, et tardivement, après avoir saisi et malmené les corps en jeu.

Un roman très attachant qui annonce déjà par bien des aspects la maîtrise et la force décuplée des suivants.
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J'apprécie tout particulièrement les livres de Valentine Goby, dont l'écriture presque musicale sait décrire des histoires à la fois douloureuses et magnifiques de personnages résilients. le premier livre que j'ai lu de Valentine Goby était "Murène", l'histoire d'un jeune homme qui perd ses deux bras. Dans ce livre, Madeleine, jeune fille innocente de seize ans tombe amoureuse d'un soldat nazi, certes mais surtout pianiste. Toute sa vie découlera de cette passion éphémère, de laquelle naitra sa fille Anna. Alors commence la fuite avec cette enfant qui veut avant tout connaitre son père et crie haut et fort ce qu'elle devrait taire dans ces années d'après guerre. de département en département, du Havre à New-York et même en Allemagne, rien jamais ne lui fera oublié ce jour de juillet 1945 où elle a été tondue par un FFI devant une foule survoltée....
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Madeleine est une jeune bretonne de seize ans. Elle partage son quotidien entre son village natal Moermel qu'elle rejoint chaque fin de semaine pour y retrouver ses parents qui tiennent l'épicerie du village ; et Rennes, la capitale bretonne dans laquelle elle travaille comme femme de chambre à l'Hôtel des Ducs. Nous sommes en 1940, et le destin va mettre sur son chemin un officier de la Wehrmarcht, virtuose du piano. Il s'appelle Joseph Schimmer, il va la choisir comme tourneuse de pages. Madeleine ne connaît rien à la musique, mais elle accepte et une relation très forte se noue entre eux. Lorsqu'il la quitte pour partir en tournée, Madeleine a peur qu'il ne revienne pas. Et ses pires craintes vont se faire jour : Joseph ne revient pas, abandonnant Madeleine, et, mais il ne le sait pas, l'enfant qu'elle porte. À la libération il ne fait pas bon avoir « frayé avec l'ennemi » et Madeleine va subir l'humiliation de la tonte sur la place publique. Dès lors, elle n'aura de cesse de fuir avec sa petite fille Anne. À la recherche de sa vraie mère, à la recherche de son identité...

MON AVIS : Ce livre est d'une beauté et d'une violence à couper le souffle. Valentine Goby possède une écriture particulière : ses mots claquent, percutent, incisent. Elle ne nous cache rien des tourments de Madeleine, de ses pensées. le climat des années d'occupation et le Rennes de l'époque (ma ville !) sont particulièrement bien dépeints. Tellement bien, qu'à la lecture de ce récit, je n'ai eu aucun mal à me transposer dans cette histoire et à me demander quel comportement aurait été le mien au cours de cette sombre période.

La violence est partout dans cette histoire, elle est dans les gestes, dans les mots. Elle s'incruste jusque dans l'incarnation même de la petite Anne puisque' elle est pour Madeleine une réminiscence perpétuelle de ce qui est considéré comme un crime par les français de l'époque, plus encore que la croix gammée qui lui a été tatouée sur le sein. Lorsqu'elle voit sa fille, il est impossible pour Madeleine d'oublier qu'elle a commis l'irréparable, l'inavouable : avoir aimé un allemand. L'ambivalence de Madeleine qui aime et déteste à la fois sa fille m'a paru cruelle et bouleversante.

Mais ce que j'ai aimé par-dessus tout dans ce livre c'est qu'il n'y a pas que ce lien de filiation qui unit Madeleine et Anne, il y a aussi cette quête d'identité, obsessionnelle, omniprésente. Valentine Goby, en offrant trois scénarios de fins possibles, propose au lecteur différentes réponses à cette quête, et j'ai trouvé cette ouverture particulièrement intéressante : chaque lecteur peut alors choisir quel point final il souhaite mettre à cette histoire en fonction de ce qu'il est, de ce qu'il a vécu. Un très joli roman à lire pour ne pas oublier.
Lien : http://www.meellylit.com/
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Madeleine est une jeune fille qui travaille dans un hôtel restaurant à Rennes.

C'est dans ce lieux fréquenté par les Allemands qu'elle va rencontrer Joseph Schimmer, pianiste de talent.

Il la choisit pour tourner les pages de ses partitions pendant qu'il joue.

Avec lui elle apprendra à aimer la musique et découvrira la sensualité.

De cet amour défendu naîtra Anna.

A travers elle, Madeleine éprouvera la tristesse d'un amour à jamais perdu, et la honte d'avoir aimé l'ennemi.



L'échappée est un roman très fort, sur l'amour d'une femme, d'une mère, et sur les sentiments que peut éprouver une enfant de la honte.

C'est un roman bouleversant si l'on sait aller plus loin que les premières pages, car l'écriture est assez particulière.

Lien : http://leslivresdagathe.over..
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Dans les années 40, la jeune Madeleine travaille dans un hôtel réquisitionné par la Wehrmacht, au service d'officiers allemands. Elle tombe amoureuse d'un officier musicien qui l'engage comme tourneuse de pages, en plus de son service à l'hôtel, et entreprend de lui enseigner la musique. Las ! Madeleine n'est guère douée mais ces rendez-vous seront l'occasion d'étreintes passionnées entre les deux amants. Mais la Libération arrive et avec elle, l'heure des jugements hâtifs : Madeleine est tondue en place publique, comme tant d'autres accusées d'avoir « collaboré », punies parce qu'elles avaient aimé.
Madeleine tente d'oublier : elle fuit son ancienne vit, s'arrêtant, avec sa fille née de l'union « honteuse », le temps de quelque embauche dans des villes, des villages. Chaque fois, elle s'invente de nouveaux prénoms, évite de laisser trop de traces, ne laisse aucune place à l'attachement. C'est ainsi que grandit Anna, la fille de Madeleine, entre deux valises, entre deux nouvelles vies, deux nouveaux passés inventés. Pendant que Madeleine efface peu à peu de sa mémoire le souvenir de cet amour, Anna, elle, remue la douleur de sa mère, revendiquant sa filiation allemande alors que les années d'après-guerre n'ont pas encore atténué les haines.
Une histoire de femmes, d'amour, de filiation, de souvenir, de destinées marquées par l'Histoire, de tentative de reconstruction pour Madeleine et de recherche et de construction identitaire pour Anna. Les parties qui traitent d'abord de la mère et de sa passion pour l'officier allemand, de sa fuite sur les routes avec sa fille, de la révolte de l'enfant m'ont plu. Mais la dernière partie intitulée « Trois rêves avant Kleinstadt » m'a laissé dubitative. Non pas parce qu'elle laisse des fins trop ouvertes, cela ne me gène pas en général, mais parce que je n'ai pas vu d'intérêt à ces scénarios des possibles, pas compris ce que cela apportait au roman, à l'histoire. Un roman qui contient de bien jolies choses mais dont la fin gâche un peu, à mon goût, l'impression d'ensemble. J'avais découvert Valentine Goby avec Qui touche à mon corps, je le tue qui m'avait véritablement séduite, alors malgré une petite déception à la lecture de L'échappée, demeure l'envie de continuer à découvrir cette auteure.

Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Ce livre repose sur trois parties :

-Premier acte : Madeleine, 16 ans, sert dans un hôtel occupé par les nazis. Elle y rencontre Joseph Schimmer, pianiste, dont elle devient officiellement la tourneuse de pages attitrée malgré sa méconnaissance évidente de la musique. Repérée de suite par l'officier allemand, conquise ensuite par son regard et sa musique, Madeleine finit par tomber enceinte. (De l'histoire de Joseph je ne dirai rien pour éviter les spoilers)

-Deuxième acte : l'humiliation d'après-guerre, lorsque des visages connus lui crachent au visage, l'insultent et la martyrisent, lui laissant une cicatrice indélébile.

- Troisième acte : la fuite en avant, toujours auprès d'Anne, Anna, la petite blonde officiellement fille d'un prisonnier de guerre. Toujours se déplacer, année après année, ne jamais se mêler aux autres, ne jamais franchir la ligne de démarcation. Irrémédiablement blessée par la revanche d'après-guerre, Madeleine tente de protéger sa fille d'un passé trop encombrant tandis qu'Anne revendique l'existence d'un père honteux.

- Clôture : trois rêves, trois suppositions portant sur la suite de l'histoire de ces deux femmes dont nous avons suivi les pas pendant seize ans.

La relation entre Madeleine et Joseph m'a un peu déçue, parce que j'attendais autre chose : l'attirance est admise d'emblée, leur histoire est décrite avec un certain détachement qui rend le texte un peu froid. J'aurais aimé en savoir plus, ne pas me borner à quelques images grappillées çà et là ; mieux comprendre la psychologie de Joseph Schimmer, donner plus de moyens d'action à Madeleine, qui est un peu passive à mon goût. Par la suite, le style détaché et incisif de Valentine Goby se prête très bien aux situations qu'elle décrit. le sujet est ambitieux, les problématiques soulevées intéressantes, l'écriture maîtrisée, précise. Un livre profond, assez émouvant, hanté par de nombreuses figures féminines difficiles à oublier.

Pour plus de précisions sur les thématiques évoquées ou la structure, vous pouvez consulter le billet sur mon blog.
Lien : http://www.myloubook.com
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e roman est un roman de femme, et je ne parle pas de l'auteure, ce sont des histoires de femmes. L'histoire commence en 1941, la vie n'était facile pour personne, mais encore moins pour une jeune fille de la campagne.

Madeleine a 16 ans, elle travaille dans un hôtel de Rennes où vivent les allemands, et elle rentre tous les week-ends dans son village. Chez elle, on masque sa féminité alors qu'en ville elle va rencontrer quelqu'un qui va lui révéler cette part d'elle. de là suivront les moments de bonheurs les plus intenses et les malheurs les plus grands. Parce que c'était lui, parce que c'était elle, un pianiste allemand et une soubrette française vont aller au-delà des apparences, derrière l'ennemi il y avait un homme a qui ont a pas laissé le choix. Il est l'occupant, elle n'aurait pas dû rêver.

Nous avons des secrets de famille et des non-dits qui vont être exposés au grand jour qui vont bouleverser la vie de Madeleine.[blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Une jeune bretonne, femme de chambre, se laisse abuser par un allemand, pianiste de son état. La musique est un prétexte pour entamer une liaison dangereuse en cette année 1941. Il en restera des années de honte, d'isolement, de peur.
Valentine Goby sait mettre les mots en musique. Son écriture porte en elle l'émotion de ses personnages, fouille au tréfonds de leur âme. Au final, un livre puissant.
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1940 Madeleine, jeune fille, travaille à l'hôtel des Ducs où séjournent des officiers allemands. joseph Schimmer blessé se consacre à la musique, il est pianiste il a besoin de quelqu'un pour tourner les pages de ses partitions, il désigne Madeleine. Elle va succomber à son charme, au charme de la musique...C'est la libération, de nombreuses femmes comme elles seront tondues en place publique, c'est la déchéance, la honte, la fuite vers un avenir qui n'existe pas. Elle fuira avec Anne sa fille, fille elle aussi perdue, à la recherche de ce père qui a détruit leurs vies mais qu'elle revendique haut et fort...Toujours cette belle écriture de Valentine Goby qui sait si bien transmettre les émotions.
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