AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 107 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
e roman est un roman de femme, et je ne parle pas de l'auteure, ce sont des histoires de femmes. L'histoire commence en 1941, la vie n'était facile pour personne, mais encore moins pour une jeune fille de la campagne.

Madeleine a 16 ans, elle travaille dans un hôtel de Rennes où vivent les allemands, et elle rentre tous les week-ends dans son village. Chez elle, on masque sa féminité alors qu'en ville elle va rencontrer quelqu'un qui va lui révéler cette part d'elle. de là suivront les moments de bonheurs les plus intenses et les malheurs les plus grands. Parce que c'était lui, parce que c'était elle, un pianiste allemand et une soubrette française vont aller au-delà des apparences, derrière l'ennemi il y avait un homme a qui ont a pas laissé le choix. Il est l'occupant, elle n'aurait pas dû rêver.

Nous avons des secrets de famille et des non-dits qui vont être exposés au grand jour qui vont bouleverser la vie de Madeleine.[blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..
Commenter  J’apprécie          10
(mars 2008)

L'Histoire commence par des phrases rapides, des phrases qui halètent comme quand on pédale pressé d'arriver à destination. "Madeleine grelotte. Elle souffle sur ses doigts. Une main après l'autre. Un froid mouillé s'engouffre sous sa jupe." Et très vite on plonge. 1942. Campagne bretonne. Aux abords de Rennes. La France sous le coup de l'armistice. La France occupée.

J'ai aimé ce livre même si j'avoue avoir tardé à le faire, car j'ai trouvé lente la première partie. En fait, l'auteur adopte un style efficace, qui m'a retenue. le débit est lapidaire, le rythme s'accélère, c'est infernal, car plus on avance dans la lecture, plus l'impuissance s'amplifie. Elle sait nous emporter dans cette ambiance ambivalente, lourde et légère à la fois. Ne plus être en guerre, l'être encore. Une jeune fille sur son vélo, un petit seize ans, et pourtant …. le plafond du ciel est bas et gris, le soleil brumeux est parti voyager dans l'autre hémisphère … Ce couple de l'amour et de la collaboration est fulgurant d'émotions.

Qu'est-ce que 40 ans ?
J'ai un 40 ans jeune de 14 mois. C'est dire que je vois le jour à l'heure où les Jeunes de 20 ans se prennent en mains armées de pavés; à l'heure où l'Amour déclare sa flamme et sa liberté aussi par le divorce; à l'heure où la Femme s'écartèle, se mutile comme l'animal pris au piège du chasseur, pour gagner ses vies sociale, économique, personnelle et maternelle.

Et voilà qu'au fil des pages, presque un demi-siècle s'écoule. Au fil des pages, c'est l'histoire d'une femme qui est née 40 ans avant moi. C'est pas long, 40 ans. Statistiquement, c'est être à mi-chemin. Je nais quand l'héroïne de ce roman fête ses 40 ans. Je suis sûre de connaître cette femme. Je découvre sa vie. La vie de Madeleine me transperce. Ma Jeunesse ne comprend pas, mon Amour saigne, et mon élan Maternel hurle !

Il y en a eu 200 000 en France, 200 000 Madeleine, 200 000 enfants de Madeleine aussi. J'ai forcément rencontré sa fille au détour d'un voyage, d'une visite, d'une rencontre. Sa fille a l'âge de ma mère.

Et pourtant … Comment condamner la vindicte populaire ?

La vindicte populaire …
Valentine Goby, là encore, fait preuve de subtilités. Elle nous offre les faits, tristement plausibles, charge à nous d'être choqués ou non, d'être confirmés dans nos idées ou non. "En ce temps-là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles. On alla même jusqu'à les tondre.", dixit Paul Eluard.
Au cours de cette «Leçon d'hygiène patriotique», des hommes et des femmes punissent – sans procès, sur délation - encore - une jeune fille française, a priori coupable d'avoir partagé des heures de sa vie avec un officier allemand. Ces patriotes connaissent-ils l'oeuvre de Liszt ? Non, bien sûr.

Et Madeleine, marquée dans sa chair, ne veut retenir, de cette rancoeur tenace, qu'un visage. Merci, Valentine Goby, de tout mélanger sans faire d'amalgame. (pardon lecteurs de n'être pas plus explicite, je ne veux pas vous dévoiler ce passage du roman).

Notre Histoire de France est chargée de racisme et d'ignorance et de peur, est chargée aussi de confusion et d'horreur, de morts et de morts vivants et de victimes …. Et je rends hommage au général De Gaulle qui a voulu préserver l'union et la fierté de son peuple, et qui a su l'emmener – si vite quand on y pense – à la réconciliation avec l'Allemagne. Par sa vision de Chef de l'Etat, il a oeuvré pour une Paix durable, tant avec nos voisins qu'entre nous. Unir son peuple, pour mieux régner, pour l'apaiser, pour le rendre meilleur et plus efficace … On pourra dire tout ce qu'on voudra du Général, mais voilà un Président qui a prouvé qu'il était investi d'une Mission Politique au service de son peuple. Unir pour mieux régner … Qu'on se le dise.

A quelles autres oeuvres cela me fait-il penser ?
J'ai une pensée émue pour le Non de Klara, Soazig Aaron, et un respect infini pour Simone Veil et la première partie de son Une vie.


Commenter  J’apprécie          00
J'apprécie tout particulièrement les livres de Valentine Goby, dont l'écriture presque musicale sait décrire des histoires à la fois douloureuses et magnifiques de personnages résilients. le premier livre que j'ai lu de Valentine Goby était "Murène", l'histoire d'un jeune homme qui perd ses deux bras. Dans ce livre, Madeleine, jeune fille innocente de seize ans tombe amoureuse d'un soldat nazi, certes mais surtout pianiste. Toute sa vie découlera de cette passion éphémère, de laquelle naitra sa fille Anna. Alors commence la fuite avec cette enfant qui veut avant tout connaitre son père et crie haut et fort ce qu'elle devrait taire dans ces années d'après guerre. de département en département, du Havre à New-York et même en Allemagne, rien jamais ne lui fera oublié ce jour de juillet 1945 où elle a été tondue par un FFI devant une foule survoltée....
Commenter  J’apprécie          51
Une jeune bretonne, femme de chambre, se laisse abuser par un allemand, pianiste de son état. La musique est un prétexte pour entamer une liaison dangereuse en cette année 1941. Il en restera des années de honte, d'isolement, de peur.
Valentine Goby sait mettre les mots en musique. Son écriture porte en elle l'émotion de ses personnages, fouille au tréfonds de leur âme. Au final, un livre puissant.
Commenter  J’apprécie          10
Madeleine est une adolescente qui travaille dans un hôtel rennais réquisitionné par les allemands durant la seconde guerre mondiale. Elle est discrète, secrète même ; seule Jeanne issue du même village sait ce qu'elle ressent.
Un jour un soldat pianiste, Joseph Schimmer, lui propose de tourner les pages de la partition du Klavierkonzert 21 de Mozart. Elle ne connaît rien à la musique, lui connaît le morceau par coeur, mais ils seront ensemble.
De ces quelques semaines de liaison naîtra Anna, enfant de la honte car née d'un père allemand à une époque où les femmes ayant frayé avec l'ennemi étaient tondues et marquées dans leur chair.
Cette humiliation, ajoutée à la découverte de ses origines familiales, vont la faire fuir loin de cette Bretagne natale. Malgré cet éloignement, il va lui être difficile d'échapper aux soupçons (la blondeur d'Anna), à l'opprobre. Alors elle repartira, sans cesse, jusqu'à se poser sur le Liberté, un paquebot qui relie Le Havre à New-York.
Magnifique roman, à l'écriture à la fois rude, ciselée, et dans le même temps pleine de sensibilité, qui explore les tourments d'une jeune femme amoureuse devenue mère d'une enfant de la honte.
Commenter  J’apprécie          00
1940 Madeleine, jeune fille, travaille à l'hôtel des Ducs où séjournent des officiers allemands. joseph Schimmer blessé se consacre à la musique, il est pianiste il a besoin de quelqu'un pour tourner les pages de ses partitions, il désigne Madeleine. Elle va succomber à son charme, au charme de la musique...C'est la libération, de nombreuses femmes comme elles seront tondues en place publique, c'est la déchéance, la honte, la fuite vers un avenir qui n'existe pas. Elle fuira avec Anne sa fille, fille elle aussi perdue, à la recherche de ce père qui a détruit leurs vies mais qu'elle revendique haut et fort...Toujours cette belle écriture de Valentine Goby qui sait si bien transmettre les émotions.
Commenter  J’apprécie          10
Un bon roman au coeur de la Bretagne, en pleine guerre... histoire sombre, mais l'intrigue est bien menée et le lecteur dépasse aisément la noirceur du quotidien de Madeleine.
Lecture plaisante.
Commenter  J’apprécie          10
Pendant l'occupation, Madeleine, jeune paysanne, travaille à Rennes dans un hôtel comme femme de chambre. L'Hôtel des Ducs loge les officiers allemands. Un jour arrive Joseph Schimmer un pianiste de talent blessé à la guerre et chargé de divertir les soldats allemands. Il demande à Madeleine de devenir son assistante, sa tourneuse de pages. Madeleine ne connaît pas la musique et Joseph va lui faire découvrir son monde, il va lui faire voir la musique.

le week-end, Madeleine rentre à Moermel, chez ses parents. Ses parents tiennent une épicerie. A la campagne, elle tient de temps en temps compagnie à Bérénice, une simple d'esprit chez qui elle trouve une statue lui ressemblant mais pas complètement avec son nom inscrit dessus. La jeune femme se demande de qui elle est la représentation. Madeleine hait la campagne symbolisée pour elle par le sillon de l'habitude. Ce sillon que l'on suit mais dont il est impossible de sortir. Elle rêve d'une autre vie et notamment de voir la mer

Très vite une relation amoureuse s'engage entre les deux héros. Un amour interdit avec l'occupant. Une très belle scène nous les montre se promenant ensemble dans la ville mais chacun sur son trottoir. Un jour en rentrant à l'hôtel, Madeleine apprend qu'elle doit partir pour Saint Malo pour devenir la tourneuse de page d'une pianiste. On apprend plus tard qu'elle ne reverra pas le pianiste qui ne peut plus jouer suite à des douleurs à la main. Mais Madeleine est enceinte, elle part se cacher dans un couvent. L'histoire s'accélère on retrouve Madeleine à la libération, tondue et objet de la vindicte populaire pour son histoire d'amour interdite.

" Les lames claquent contre ma nuque, mes tympans, mes tempes, coupent ma peau par inadvertance, me pincent , je saigne, rabotent ma tête, ma mère taillait mes hanches, mes seins, mes fesses, me fabriquait un corps cylindre empaqueté sous robe moche. L'homme qui me scalpe maintenant achève de me transformer en moignon"

Valentine Goby nous propose un roman très fort sur la cruauté humaine, l'amour interdit et la recherche d'identité. Un roman magnifiquement écrit ou les descriptions des paysages sont le miroir des sentiments de l'héroïne. le description de la ville de Rennes dévastée à la libération reflétant la propre dévastation de Madeleine. Un roman très fort.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
Commenter  J’apprécie          70
Musique et amour interdit en France occupée, en 1941, pour modeler l'ensemble de deux vies.

Publié en 2007 chez Gallimard, le quatrième roman de Valentine Goby confirmait, après "La note sensible" en 2002, le pouvoir de la musique sur les vies, et développait avec force une capacité rare à mettre en scène des personnages aux prises avec le malheur que leur impose L Histoire avec un grand H ou un monde qui les englobe et les dépasse, mais qu'il faudra bien élucider.

Paysanne bretonne de quinze ans en 1940, Madeleine fait chaque semaine le trajet en vélo entre sa campagne et Rennes, où elle travaille comme femme de chambre dans le grand hôtel élu comme demeure par les officiers allemands occupants. Elle va vivre une intense histoire d'amour avec l'un d'eux, pianiste virtuose quarantenaire qui lui révèle la puissance de la musique, avant que l'arthrose ne le prive de ses mains géniales et ne l'envoie, désespéré, se faire exécuter par ses compatriotes sur le front de l'Est après un geste final de bravade pacifiste. Enceinte et bientôt mère d'une petite Anna, Madeleine devra affronter à la Libération la vengeance, l'humiliation, la tonte, le tatouage indélébile d'une croix gammée sur le sein, et entamer une fuite perpétuelle, de poste en poste dans toute la France - pourvu que ce soit loin de sa Bretagne natale où les fantômes et l'opprobre sont plus forts pour elle -, tentant de préserver sa fille du mieux qu'elle peut, jusqu'à une éventuelle renaissance, forgée dans le service inlassable à bord d'un paquebot transatlantique, renaissance que Valentine Goby nous trace soigneusement sous forme d'options finales, spéculant sur l'issue de cette vie tôt déchirée.

Sujet poignant, qui s'exposerait à la fois au risque de mièvrerie et à celui de mélodramatisation, s'il n'était ici servi par une écriture nerveuse, dure, coupant dans le malheur avec férocité, exerçant un regard clinique sur les accidents de cette vie, chassant d'abord toute tendresse pour la laisser ré-émerger très patiemment, et tardivement, après avoir saisi et malmené les corps en jeu.

Un roman très attachant qui annonce déjà par bien des aspects la maîtrise et la force décuplée des suivants.
Commenter  J’apprécie          60
Madeleine est une jeune bretonne de seize ans. Elle partage son quotidien entre son village natal Moermel qu'elle rejoint chaque fin de semaine pour y retrouver ses parents qui tiennent l'épicerie du village ; et Rennes, la capitale bretonne dans laquelle elle travaille comme femme de chambre à l'Hôtel des Ducs. Nous sommes en 1940, et le destin va mettre sur son chemin un officier de la Wehrmarcht, virtuose du piano. Il s'appelle Joseph Schimmer, il va la choisir comme tourneuse de pages. Madeleine ne connaît rien à la musique, mais elle accepte et une relation très forte se noue entre eux. Lorsqu'il la quitte pour partir en tournée, Madeleine a peur qu'il ne revienne pas. Et ses pires craintes vont se faire jour : Joseph ne revient pas, abandonnant Madeleine, et, mais il ne le sait pas, l'enfant qu'elle porte. À la libération il ne fait pas bon avoir « frayé avec l'ennemi » et Madeleine va subir l'humiliation de la tonte sur la place publique. Dès lors, elle n'aura de cesse de fuir avec sa petite fille Anne. À la recherche de sa vraie mère, à la recherche de son identité...

MON AVIS : Ce livre est d'une beauté et d'une violence à couper le souffle. Valentine Goby possède une écriture particulière : ses mots claquent, percutent, incisent. Elle ne nous cache rien des tourments de Madeleine, de ses pensées. le climat des années d'occupation et le Rennes de l'époque (ma ville !) sont particulièrement bien dépeints. Tellement bien, qu'à la lecture de ce récit, je n'ai eu aucun mal à me transposer dans cette histoire et à me demander quel comportement aurait été le mien au cours de cette sombre période.

La violence est partout dans cette histoire, elle est dans les gestes, dans les mots. Elle s'incruste jusque dans l'incarnation même de la petite Anne puisque' elle est pour Madeleine une réminiscence perpétuelle de ce qui est considéré comme un crime par les français de l'époque, plus encore que la croix gammée qui lui a été tatouée sur le sein. Lorsqu'elle voit sa fille, il est impossible pour Madeleine d'oublier qu'elle a commis l'irréparable, l'inavouable : avoir aimé un allemand. L'ambivalence de Madeleine qui aime et déteste à la fois sa fille m'a paru cruelle et bouleversante.

Mais ce que j'ai aimé par-dessus tout dans ce livre c'est qu'il n'y a pas que ce lien de filiation qui unit Madeleine et Anne, il y a aussi cette quête d'identité, obsessionnelle, omniprésente. Valentine Goby, en offrant trois scénarios de fins possibles, propose au lecteur différentes réponses à cette quête, et j'ai trouvé cette ouverture particulièrement intéressante : chaque lecteur peut alors choisir quel point final il souhaite mettre à cette histoire en fonction de ce qu'il est, de ce qu'il a vécu. Un très joli roman à lire pour ne pas oublier.
Lien : http://www.meellylit.com/
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (258) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}