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4,01

sur 705 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un paquebot dans les arbres c'est une allégorie pour un sanatorium situé dans la forêt du parc régional du Vexin en Val-d'Oise et une histoire émouvante de Mathilde et de sa famille, touchées par la tuberculose à la fin des années 1950. Rejet, abandon, ostracisation, pauvreté : ils auront subi toutes les avanies qu'une maladie infectueuse amène avec elle. Mathilde, enfant puis adolescente, est une figure héroïque de ce roman à la fois historique, car c'est un fait vécu, mais aussi psychologique, l'auteure nous permettant de comprendre le courage et la détermination qu'il faut déployer pour tout aidant naturel, de même que la détresse et l'impuissance ressentie dans la plupart des cas. L'écriture est directe, télégraphique parfois et la construction du roman aide à la fluidité de la lecture.
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C'est le premier roman adulte que je lis de l'auteure et je dois dire que c'est une belle entrée en matière.

J'ai beaucoup aimé la subtilité avec laquelle Valentine Goby arrive à rendre des atmosphères, à teinter son récit des couleurs du souvenir. Elle écrit l'enfance comme on l'a vécue, avec ses genoux blessés, ses tartines au miel, son insouciance. Puis vient la maladie et la tension s'installe dans la famille, dans le village. La peur de la contagion, la méconnaissance de l'affection, les instituts médicaux encore en transition vers des technologies et des traitements modernes. La façon de structurer le récit en filigrane sur l'Histoire (révolution de la Sécurité Sociale, Guerre d'Algérie, attentats,…) et la plume tendre, riche et précise de l'auteure m'ont conquise.

Mathilde voit ses parents s'affaiblir, devenir impuissants face à la maladie mais aussi face au système. Elle doit prendre les choses en main, grandir vite. La force de cette jeune femme m'a beaucoup touché. C'est un très beau parcours qui ne frôle jamais le pathos. Les choses sont dites avec pudeur et justesse, sans essayer de nous arracher les larmes.

Une très belle découverte pour moi.
Lien : https://thebmuffin.wordpress..
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J'ai beaucoup aimé ce roman. Il parle généralement de façon légère de sujets pourtant graves. On voyage dans les années 50. On découvre la tuberculose, le sanatorium, l'assistance sociale mais aussi les bals et les soirées dans les bars villageois. La jeune héroïne met toute son énergie pour sauver sa famille déchirée par la maladie et c'est elle qui donne le ton. Les dernières pages décrivant la mort du père, je ne révèle rien, sont au contraire des autres très poignantes.
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Je retrouve ici la belle écriture de Valentine Goby, poétique et brutale, ancrée dans une réalité implacable.
Cette époque du début des trente glorieuses, dans les années cinquante, ne l'était pas pour tout le monde, et nous partageons les difficultés de Mathilde, jeune fille avide d'amour et de vie et de sa famille Odile et Paulot ses parents cafetiers et son frère Jacques. Pour eux l'embellie de l’après-guerre est un leurre, car lorsque la maladie frappe, le spectre de la misère, de l'exclusion, de l'isolement devient une réalité. La tuberculose fait peur, et pour se soigner il faut être riche ou salarié. La sécurité sociale, cette merveilleuse prise en charge, n'est pas pour les indépendants comme Odile et Paulot.

Valentine Goby axe son histoire sur Mathilde, qui en 2012, alors une vieille dame, se souvient. Et elle fait peser sur elle le poids de responsabilités si lourdes pour une jeune fille de 18 ans. Elle montre la fragilité et la force d'une enfant dont l'innocence a été volé par la maladie, et la survie d'une famille qu'elle porte à bout de bras. Elle nous fait touché du doigt la dureté d'un système bien pensant qui ne tient pas compte des liens familiaux, et du peu d'aide donné par ceux qui ont pourtant tant reçu. C'est dur, mais tout à fait juste.

Nous avons forcément de l'admiration pour Mathilde, qui se bat pour maintenir sa famille uni, qui mets de coté ses rêves, ses besoins au profit des siens.

Et c'est une belle histoire, parce que il y a toujours cette lueur, cette force, qui se dégage, qui perce à travers la noirceur. C'était exactement la même sensation que j'avais eu en lisant son autre roman " Kinderzimmer", terrible, presque insoutenable et pourtant quelque part lumineux.
Des lectures qui laissent une empreinte il n'y en a pas tant que ça, mais celles ci en font partie.
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L'auteure trempe sa plume dans une réalité des trente Glorieuses bien autre que celle que l'on nous présente depuis les livres d'histoire de notre enfance.

Comme une vérité qui éclate là, sous nos yeux. Une vérité nécessaire.

Mathilde est un personnage fort, un de ces personnages féminins comme on aime les voir.

Quand l'obscurité surgit, elle accroche un rayon de soleil.

Elle se bat, se débat, nous livre les âmes.

Elle nous parle d'amour. de cet amour qui fait que l'on se relève à chaque fois que l'on tombe.

Fièrement. Courageusement.

Un magnifique et indispensable roman !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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La Sécurité Sociale est la plus belle invention du 20 ème siècle...

Après le belle découverte de cette auteur et la lecture coup de coeur de son roman "L'île haute" en 2023, je n'ai pas hésité à me plonger sans ce livre.
Un poil en dessous du précédent mais sans doute parce que l'effet de surprise n'y est plus.
Valentine Goby se penche sur des sujets difficiles. Ici la tuberculose, pandémie du siècle dernier, et toute la misère qui en découle quand on ne cotise pas à la sécu...
Mille sujets traversent ce livre (la famille, la maladie, l'amour, la mort, les conditions sociales, la condition sociale...), mille sensations assaillent le personnage central, Mathilde, une martyr des temps modernes, une sauvageonne qui tentera de sauver sa famille pour se sauver elle-même.
Un très beau récit, poignant, issu d'une histoire vraie.
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Valentine Goby aime les sujets forts. Des sujets qui touchent au corps et à l'esprit. Ici le corps est en souffrance et va avoir des répercutions sur toute une famille et au-delà du cercle familial. Il y a la déchéance du corps, les non-dits autour de la maladie, les choix, envie de vivre, la mise en parenthèse de la vie…

Valentine Goby met le doigt sur un paradoxe. On sait détecter la maladie, on sait même la soigner à cette époque là, mais voilà ça coûte cher et tout le monde ne peux avoir droit aux soins et aux nouveau médicaments. On est dans la France des années 50-60. On peut s'empêcher de penser aux premiers traitements du sida , et autres maladies qui aujourd'hui encore ne sont pas éradiquées partout.

La maladie du père va se transmettre à la mère et c'est toute la famille à la mère c'est toute la famille qui va être détruite.

En parallèle de cette situation on a le personnage de Mathilde la cadette, celle du milieu, celle qui n'est ni l'a grande ni la petite. D'autant qu'elle remplace un garçon mort et qui va jouer le rôle de remplaçante allant jusqu'à façonner son corps pour être « le p'tit gars » de papa. Elle est en admiration devant son père.

A l'ainée on a attribuée le rôle de la fille parfaite qui doit faire sa vie hors du cercle, ce qu'elle fera volontiers. Quand au petit dernier on lui demande de ne pas prendre de place et de ne pas faire d'histoire.

D'autre part on a la mère qui n'a d'yeux que pour son mari et qui se décharge de son rôle de mère sur cette Mathilde.

L'histoire que nous la narratrice est celle que Mathilde lui a racontée cinquante ans après sur les ruines du sanatorium, sur les ruines de sa vie. [blog]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Mathilde a 15 ans en 1950 lorsque toute sa vie bascule. Son père atteint de tuberculose est envoyé au sanatorium, puis sa mère également. Pour Mathilde, tout change, son niveau de vie, elle est séparée de son frère et sont envoyés en famille d'accueil. Sur ses frêles épaules, tout repose et le jeune garçon manqué qu'elle était doit grandir plus rapidement que les autres...

J'avais lu il y a maintenant plusieurs années Kinderzimmer de Valentine Goby que j'avais beaucoup aimé. Un paquebot dans les arbres, que j'avais depuis un moment maintenant, m'a alors permis de retrouver l'écriture de l'auteure que j'ai tout autant apprécié.

Un paquebot dans les arbres, c'est l'histoire de Mathilde, une histoire plutôt difficile marquée par la tuberculose. Après que celle-ci soit arrivée dans sa famille d'abord chez son père puis ensuite sa mère, Mathilde ne peut plus être la petite fille innocente comme elle l'était et nous assistons à tous les bouleversements qui s'ensuivent.

Avec un tel sujet, Un paquebot dans les arbres n'est pas un roman des plus simple. C'est un roman complexe avec un sujet qui l'est tout autant dans une époque que nous ne connaissons pas tous forcément bien. Mais on se retrouve immergé dans tout cela, dans l'histoire particulière de Mathilde.

C'est donc l'histoire de Mathilde une jeune adolescente qui devient presque l'adulte de la famille quand ses parents sont malades, une jeune fille qui malgré les difficultés réussit toujours à s'en sortir, l'histoire d'un amour filial plus fort que tout, l'histoire d'une époque dans un monde rural marqué par les différences sociales et l'histoire d'une époque durant laquelle les malades, les tuberculeux, n'avaient pas accès à tous ces soins qu'on connaît maintenant.

Des sujets plutôt graves, difficiles, profonds même, mais tous abordés avec justesse et vérité. On s'attache énormément à Mathilde, on admire même ce petit bout de femme qui se relève toujours, qui ne lâche jamais malgré les épreuves et on se glisse dans son quotidien, dans cette société des Trente Glorieuses et tout ce qui a marqué cette époque.

J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir l'écriture de Valentine Goby, son écriture qui a ce petit je ne sais quoi de poétique qui me plaît tant et qui transporte totalement le lecteur dans son récit. Au fil des pages, on s'imprègne presque de celui-ci, de son atmosphère particulière. Lentement, sans s'en rendre compte les sentiments, les émotions, cette part d'humanité même, prennent de l'ampleur pour faire d'Un paquebot dans les arbres un roman qu'on n'oubliera pas facilement.

Si vous n'avez pas encore lu Valentine Goby, il vous faut remédier à cela ! Il vous faut découvrir sa prose particulière et limite envoûtante, et le sujet si délicat de ce roman vous livrera une histoire qui ne ressemble à aucune autre...

Un paquebot dans les arbres de Valentine Goby est disponible chez Actes Sud.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
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Valentine Goby est l'auteure d'une oeuvre abondante et plusieurs fois récompensée. Elle écrit aussi bien pour les adultes que les enfants et ne craint pas d'aborder des thématiques historiques fortes. Un paquebot dans les arbres est son douzième roman et nous conduit à la rencontre des derniers « tubards » pendant les Trente Glorieuses.

Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l'enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d'Aincourt. Cafetiers de la Roche-Guyon, ils ont été le coeur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris. Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants en famille d'accueil fait voler en éclats la cellule familiale, l'entraînant dans la spirale de la dépossession. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine. Petite mère courage, Mathilde lutte sans relâche pour réunir cette famille en détresse, préserver la dignité de ses parents retirés dans ce sanatorium, modèle architectural des années 1930, ce grand paquebot blanc niché au milieu des arbres.

Un paquebot dans les arbres est inspiré de l'histoire familiale d'Élise Bellion qui a fait découvrir à l'auteure le sanatorium d'Aincourt, situé à une cinquantaine de kilomètres de Paris dans le Val d'Oise.
A travers l'histoire de Mathilde, jeune fille tout juste sortie de l'enfance, écrasée sous le poids des responsabilités, déterminée à égayer les week-ends de ses parents internés, à arracher son petit frère aux familles d'accueil, Valentine Goby nous plonge dans la France des Trente Glorieuses, de la Sécurité sociale et des antibiotiques, qui donnent à certains l'illusion de l'immortalité. Pour les autres, la maladie reste, comme l'a dit Jean-Paul Sartre "une exagération des rapports de classe". Les salariés bénéficiaient d'une protection et d'un accès aux soins, les autres faisaient comme ils pouvaient.

Tubards, Paul et Odile ont, pour se soigner, puisé dans leurs économies, hypothéqué leur maison, abandonné malgré eux leurs enfants. Un combat contre le Bacille de Koch pour les parents, un combat pour rester digne malgré la faim, pour lutter contre l'éclatement de la cellule familiale pour leur cadette tout juste émancipée. La légèreté a laissé place à la gravité.

Un paquebot dans les arbres est un roman grave et touchant. Son auteure nous épargne tout pathos, tout misérabilisme mais saisit avec force et beauté, la détermination d'une jeune femme décidée à résister, à aimer et à lutter. Un paquebot dans les arbres est une histoire d'attachement, de liens familiaux plus forts que tout. Une jolie découverte !
Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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Voyage dans les marges des Trente Glorieuses, de la fin des années 1950 au milieu des années 1960, quand la paix, le confort et la santé deviennent un droit, une évidence, une évolution, bref la grande marche du progrès pour tous. Mais à cette époque il reste encore la tuberculose, certes en voie d'éradication, mais qui ravage les familles. Certes à cette époque il y a la Sécurité Sociale, mais qui oublie les indépendants, les artisans les petits commerçants. Certes à cette époque il y a la paix, mais les évènements d'Algérie fracturent les liens et la société dans son ensemble.

Et Mathilde dans tout ça ?

Petite elle vénérait Paulot, le père, bistrotier toujours joyeux, prêt à faire danser les filles, à communiquer sa bonne humeur, son insouciance.

Plus grande, elle va supporter seule toutes les charges de la irrésistible déchéance dans laquelle la maladie du père va entraîner toute la famille.

A travers Mathilde, on retrouve ce personnage féminin résolu, presque infaillible, muré derrière une carapace de volonté, de ténacité et d'opiniâtreté que l'on avait rencontré dans "Kinderzimmer". Mais peut-on, toute seule, ainsi, affronter tous les maux de la société et dans le même temps s'insérer dans une vie d'adulte, apprendre un métier pour avoir un emploi, pour avoir la "sécu", pour sortir la famille de la spirale du malheur ?

A travers les souvenirs qui remontent à la vue de ce grand paquebot qu'est le sanatorium, désormais désaffecté et envahi par les arbres, c'est une partie de notre histoire collective qui revient. Valentine Goby part de l'intime, de cette jeune fille, de sa famille, du village, des jeunes qui aspirent au bonheur, et, de son écriture fluide et vive nous entraîne dans un roman délicat, passionnant et terriblement humain.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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