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EAN : 9782020253796
160 pages
Seuil (18/08/1998)
3.29/5   98 notes
Résumé :
Dans le Québec des années 1960, François Galarneau, un jeune étudiant à l’esprit revêche, abandonne son rêve de devenir ethnographe et quitte le collège. Après un premier mariage décevant et des emplois ingrats, il retourne à l’Île-Perrot où il devient propriétaire d’un stand à hot-dogs. Lecteur avide, poète à ses heures, il accumule les frustrations. Suivant les conseils de sa compagne et de son frère Jacques, grand complice de son enfance, il se met à l’écriture e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le titre, avec son point d'exclamation, m'interpellait, stie!
Je suis donc parti dans ce Québec des sixties, faire la connaissance du François des Galarneau.
Va donc pour les patates frites et les saucisses en hot-dog!
Le personnage vaut sa rencontre! Sa vie, ses déboires, sa tribu, sa réflexion et ses cahiers m'ont passionné, emmené dans cette Belle Province aux chapitres émaillés de ces savoureuses expressions.
Cette Révolution Tranquille que porte Galarneau, je la ressent comme notre coeur hexagonal éloigné depuis longtemps mais étrangement si proche, parti à l'aventure américaine... Francophone, mais pas forcément francophile! Pas confondre, ni trop mélanger non plus.
Galarneau, au fil de ces pages belles comme la Promenade d'Abraham,
Est devenu comme un grand frère d'outre-Atlantique pour moi.
... Et j'ai déjà hâte de dénicher les autres bouquins de Jacques Godbout pour retrouver de bons moments dans ses pages.
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Au tout début de ma lecture, je fus un peu décontenancée. François Galarneau, le héros de ce livre, aborde des sujets de prime abord loufoques, comme la recette précise de la fondue bourguignonne ou son choix de s'isoler de la société en construisant un mur tout autour de sa maison. Lorsqu'une discussion avec des amis Canadiens m'a confortée dans un double niveau de compréhension de ce roman. Jacques Godbout est une figure importante de la littérature canadienne, et cet ouvrage de 1967 en prise directe avec la Révolution Tranquille. Nous appellerions ceci une littérature ‘engagée' qui met en scène un antihéros. D'où les prises de position du protagoniste concernant l'éducation, la religion ou les injonctions de la société. Une lecture incontournable de cet ouvrage ‘culte'.




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Ô bienfaits de la relecture : Salut Galarneau! méritait bien que je m'en repaisse de nouveau, d'autant plus qu'à presque soixante berges, je pouvais mieux en apprécier le propos.
Fin des années 1960, sur l'île Perrot près de Montréal, François Galarneau, le narrateur, tient un stand de patates frites dans un autobus qui ne roule plus depuis longtemps. À vingt-cinq ans, sans diplôme, François tente de prendre le contrôle de sa vie : « J'aime mieux mon château : Au roi du hot-dog, c'est moi le prince et le ministre, et si je ne veux pas travailler, je n'ai qu'à fermer les volets. » Et, poussé par sa blonde Marise et par son frère Jacques, il se met à noircir des carnets de ses réflexions et de ses envies.
À sa sortie en 1967, Salut Galarneau! a dû provoquer quelques remous dans la société québécoise, Jacques Godbout n'y ménageant aucune autorité, qu'elle soit religieuse ou politique. Et sa prose vivante, truffée d'anglicismes, de sacres et de québécismes, contribue à un plaisir extrême de lecture. Une redécouverte, un petit trésor qui était trop bien caché dans ma bibliothèque.

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Lu pour la deuxième fois avec environ trente ans d'intervalle entre les deux lectures. Comme la première fois, le charme de l'écriture a opéré et j'ai éprouvé une grande sympathie pour le narrateur, intelligent à sa façon, un peu rebelle et réticent à se fondre dans l'ordre établi de la société, sincère et loyal aussi jusqu'à en être naïf, en bref, un québécois au bord de la révolution tranquille. Comme souvent dans les livres de Godbout, on peut déceler d'autres niveaux de lecture que celle du journal d'un vendeur de hot-dogs à l'Île-Perrot dans un vieil autobus. En particulier, sa décision de s'emmurer avec l'illusion de régler ses problèmes relationnels avec les autres et sa décision d'escalader le mur pour renouer avec son ancienne vie, mais dans un autobus rénové, peut se lire comme les velléités séparatistes d'un Québec finalement rentré dans le giron fédéral mais en arborant orgueil et fierté comme jamais auparavant.
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Rencontre impromptue, inattendue, improbable avec cet auteur désopilant. Certes, le ton n'est pas "révolutionnaire", mais à l'époque où il a publié l'ouvrage (1967), peut-être davantage. Il s'agit d'une sorte de narration plus ou moins autofictionnelle, dialoguée, presque théâtrale, poétique, délurée, déglinguée sur le vendeur de Hot Dog. On parle d'écriture, de sens (ou non sens) de la vie, de famille, de passants, de clients et très peu de hot dog dans le fond, mais y aurait-il quelque chose à dire à ce sujet ? C'est plaisant à lire, même si dans le fond, je n'ai pas été bouleversé. Cela me rappelle que les Québécois sont vraiment aussi zinzins (dans le bon sens du terme) que les Belges et que dans le fond bah, pourquoi pas se plonger dans le grand n'importe quoi ? À une prochaine, peut-être, Mr Galarneau !
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est vraiment pas l'après midi pour essayer d'écrire un livre, je vous le jure, je veux dire : ce n'est pas facile de se concentrer avec la trâlée de clients qui, les uns après les autres, se pointent le nez au guichet. Aujourd'hui, ce sont surtout des Américains en vacances, ils viennent visiter la belle province, la différence, l'hospitalité spoken here, ils arrivent par l'Ontario : je dois être leur premier Québécois, leur premier native. Il y en a même - c'est touchant en sacrement ! - qui s'essayent à me parler français. Je les laisse se ridiculiser, je ne les encourage pas, je ne les décourage pas non plus. Je veux dire : que les Américains apprennent le français à l'école et qu'ils viennent tenter de le parler ici, au mois d'août, c'est leur plus strict droit. C'est toujours bon de vérifier si l'instruction que l'on a reçue peut être utilisable. Pour ma part, celle que j'ai subie ne valait même pas le déplacement à bicyclette. Je l'ai vérifié en cherchant du travail, en regardant autour de moi, en tentant d'être heureux.
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Jacques habite au douzième étage d'une maison appartement qui domine la ville depuis la montagne. C'est très chic, l'entrée, pleine de fougères géantes, qui mène à l'ascenseur. Une maison de scripteurs, de commentateurs, de call-girls, tous des gens de spectacle. Ils soignent leur façade; un portier en livrée veut que je passe par derrière où se trouve l'entrée des marchandises et des livreurs. Avec mon costume de toile blanche, je n'ai pas l'allure d'un visiteur, ni la gueule du frère d'un locataire. Je n'ai aucune envie de discuter, je le fait trébucher, il ne saura jamais d'où me vient cette colère. Je monte. Les portes de l'ascenseur sont silencieuses comme des religieuses au cloître. Le corridor est à peine éclairé, je sonne, ça s'agite là-dedans.
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Stie, j'ai de la fièvre. Je vais aller me coucher. Je me sens tout en guenille, comme du linge sur la corde à sécher. Ce doit être d'écrire, c'est comme de trop lire, c'est mauvais pour les yeux, quand on n'a pas fini de digérer.
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C'est toujours bon de vérifier si l'instruction que l'on a reçue peut être utilisable. Pour ma part, celle que j'ai subie ne valait même pas le déplacement à bicyclette. Je l'ai vérifié en cherchant du travail, en regardant autour de moi, en tentant d'être heureux.
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J'envisage un projet d'envergure nationale, non mais c'est vrai ! nous devons, nous, Canadiens français, reconquérir notre pays par l'économie ; c'est René Lévesque qui l'a dit. Alors, pourquoi pas par le commerce des hot dogs ? Business is business. Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sots clients. Je ne suis pas séparatiste, mais si je pouvais leur rentrer dans le corps aux Anglais, avec mes saucisses, ça me soulagerait d'autant.
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