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3,75

sur 1867 notes
Première oeuvre de ce grand auteur allemand que je découvre et agréable surprise.

Dans ce court roman épistolaire, nous suivons les mésaventures du jeune Werther, un artiste qui tombe éperdument amoureux d'une femme déjà promise à un autre homme.

L'écriture de Goethe est magnifique et accessible, les descriptions de la nature et des sentiments humains sont justes et délicates, les personnages charismatiques et attachants.
L'oeuvre se situe clairement dans le mouvement pré-romantique, il y est surtout question d'intériorité, d'impressions.
J'ai été un peu déçue par le manque d'originalité de l'intrigue mais bouleversée par la détresse du personnage principal et la fin de l'histoire.
L'auteur dépeint la dépression et l'ambivalence des sentiments humains avec finesse et précision.

Un classique intemporel, à la portée universelle.
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Après avoir lu Faust, ma pièce de théâtre préférée, ce roman épistolaire demeurait dans ma bibliothèque, prêt à se faire dévorer par mes yeux amoureux de Goethe.

J'ai pris beaucoup de plaisir à souligner les phrases magnifiques que Goethe nous offre...
Le récit se déroule comme suit: un éditeur retrouve des lettres, celles d'un homme qui a connu un amour non réciproque, et qui s'est tué pur ne plus ressentir l'amour qu'il éprouve pour l'élue de son coeur, qui pour sa part, ne lui ouvre pas le siens. Il décide de publier ces lettre, et nous commente parfois les lettres, pour les situer dans leurs contextes.

Werther souffre, il pleure, il se sent dévoré de l'intérieur, et finit par mettre fin à ses jours, pour ne plus les sentir passer loin de celle qu'il aime.

C'est beau, c'est monstrueusement beau.
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C'est au cours d'un bal que le jeune Werther tombera amoureux de Charlotte. Malheureusement pour lui, la jeune fille est fiancée à Albert, avec qui il entretiendra d'ailleurs une relation amicale. Cela n'empêchera pas Werther de confier ses sentiments à Charlotte et de l'aimer profondément.

La majorité du récit nous est conté de manière épistolaire. En effet, Werther transmet de nombreuses lettres à l'un de ses amis. Il lui raconte ses occupations quotidiennes et lui dévoile l'évolution de ses sentiments amoureux à l'égard de Charlotte, le tout agrémenté de magnifiques descriptions sur la nature.

J'ai trouvé ce roman très beau, sur absolument tous les plans. J'ai beaucoup aimé son romantisme, avec son lyrisme et son rapport à la nature. Les sentiments de Werther m'ont certes semblés excessifs mais cela ne m'a pas empêché d'en trouver la lecture captivante. La fin est à la hauteur du tragique auquel je m'attendais. L'écriture est riche, il y aurait de nombreux passages à relever et à admirer. Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et je comprends tout à fait le succès qu'il a connu et continue de connaître (la vague de suicides qui a eu lieu à sa sortie est malheureusement une preuve de son succès fulgurant). Je recommande vivement !
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Alors là évidemment ca n'est pas le roman le plus drôle que vous lirez dans votre vie ,c'est meme tres noir et austère mais quel style ! Les années n'y font rien les phrases sublimes demeurent et rien que pour ca ne passez pas à côté de cet ouvrage !
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Ce premier roman de Goethe n'est petit que par son format. Pour le reste, il est immense. Trop ?
Ceux qui ne s'extasient pas, s'agacent de lire cette longue litanie aux accents sentimentaux. Et jugent la beauté du texte gâtée par l'exagération. Pourtant, comment le taxer de folle caricature quand on sait qu'il est en partie autobiographique, Wolfgang ayant connu les tourments de l'impossible amour en s'éprenant de la fiancée, Charlotte, de son ami Kestner, au point de se résoudre à les quitter : « Dieu vous bénisse mon cher Kestner, et dites à Charlotte qu'encore je m'imagine parfois de pouvoir l'oublier, mais qu'alors une récidive vient m'assaillir et que mon état devient pire que jamais ».
Ceux qui ne croient pas au drame passionnel oublient ou ignorent que Goethe n'a pas cherché à le promouvoir, comme la critique d'alors l'en rendit coupable, mais qu'il en fut témoin chez l'un de ses proches amis, qui se donna la mort faute d'avoir pu aimer.
Le jeune Wolfgang, à l'enfance privilégiée, instruit, qui a beaucoup voyagé, tant lu, choisit, en cette fin de XVIIIe siècle, de brandir la passion, de lui consacrer un livre entier, d'écrire à chaque page ou presque le mot coeur plutôt que celui de raison. Il proclame au monde que cette autre force tient l'homme, qu'il n'est pas maître en sa demeure, qu'il est un être de sentiments, que son sang est chaud. Que s'il est fait d'atomes, ceux-ci sont crochus et peuvent s'agripper, vous lier à jamais à l'être que le destin a mis sur votre chemin. Que cet amour soit, et le monde s'éclaire. Peu importe l'endroit : de vous vient la lumière. Mais que cet être manque et tout est assombri : « Wilhelm, qu'est-ce que le monde pour notre coeur sans l'amour ? Ce qu'une lanterne magique est sans lumière : à peine y introduisez-vous le flambeau, qu'aussitôt les images les plus variées se peignent sur la muraille ; et lors même que tout cela ne serait que fantômes qui passent, encore ces fantômes font-ils notre bonheur quand nous nous tenons là, et que, tels des gamins ébahis, nous nous extasions sur ces apparitions merveilleuses ». Question forte s'il en est : à qui parle La Vérité ? Chacun n'a-t-il pas besoin de trouver ce qui lui convient ? La Raison doit-elle, peut-elle, sans éteindre en l'Homme, sa part de liberté, s'imposer à ce qu'il ressent ? En amour avant tout : commande-t-on d'aimer un autre parce que c'est plus raisonnable ? une autre parce qu'elle est plus libre ? sans tuer, anéantir même l'amour, cette lumière pour la vie...
En somme, Les souffrances du jeune Werther c'est le roman de l'autre lumière, celle que les encyclopédistes du XVIIIe siècle, ses contemporains, ont par trop délaissée, ensevelie sous la raison (excepté Rousseau) : celle des sentiments. L’homme est un être en qui la vie doit résonner, dit Goethe, bien plus que raisonner sur ce qu’est la vie. On ne joue jamais la corde sentimentale : on déjoue la nature humaine quand on l’empêche de vibrer.
Il traite, dirait Camus, le plus grand sujet philosophique qui soit (le sens de la vie) et résout l'énigme de Shakespeare, être ou ne pas être : c'est aimer ou ne pas. Car il s'agit bien d'être au sens le plus exigeant, et non de survivre. D'être pleinement, de croitre, de s'élever, de s'épanouir… Sans cela, la vie est souffrance. « La passion est la force essentielle de l'homme qui tend énergiquement vers l'être de son vouloir » dira Karl Marx. Empêcher la passion c'est nuire à la vie même.
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Il est ok
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« J'ai écrit ce qu'il y a de plus grand, cela ne fait aucun doute, mais c'est aussi de cette façon que j'ai tétanisé la littérature allemande pour quelques siècles. » faisait dire le subversif dramaturge et écrivain autrichien Thomas Bernhard à son Johann Wolfgang von Goethe fictif dans « Goethe se mheurt ».

Quel est donc ce best-seller qui assura à Goethe, avant son Faust, la renommée éternelle ? Les jeunes gens de la fin du XVIIIe siècle commencèrent à s'habiller comme Werther et Charlotte, à se faire la cour comme dans le roman et à endurer les mêmes funestes tourments, une vague de suicides faisant la légende pourpre de ce livre.

Dans ce roman épistolaire, cette confession amoureuse, Goethe s'inscrit à l'exact opposé d'un autre grand roman épistolaire, « Les Liaisons Dangereuses » de Choderlos de Laclos, paru à la même époque. L'un est l'archétype du roman libertin quand l'autre est le parangon du romantisme en littérature.

Bien que précurseur, le romantisme aura tout le XIXe siècle pour étendre son emprise sur les arts et les lettres, je ne peux qualifier le roman de Goethe de prototype. L'amour courtois lui précède, et même un siècle avant, les poignantes « Lettres portugaises » de Guilleragues, présente d'importantes similitudes, mais reste succinct comparé à l'extraordinaire densité des transports du jeune Werther.

« Tout, dans cette vie, aboutit à des niaiseries ; et celui qui, pour plaire aux autres, sans besoin et sans goût, se tue à travailler pour de l'argent, pour des honneurs, ou pour tout ce qu'il vous plaira, est à coup sûr un imbécile ». Comme souvent, avec ce qui devient un « classique » on retrouve l'influence de Werther chez beaucoup de personnages du roman d'apprentissage, je pense à Julien Sorel de Stendhal. le héros de « le Rouge et le Noir » partage l'absolutisme des sentiments de Werther, son individualisme exacerbé et son refus méprisant, infamant, du compromis, de la nuance, du « faire avec » auquel la société nous soumet si l'on veut compter et évoluer en son sein.

Tel un mustang farouche qui veut « s'ouvrir la veine pour respirer », Werther dédaigne d'être dompté par la morne vacuité de l'existence, du travail, de la couarde sagesse que l'on tente de substituer à son tempérament de feu et au péremptoire de ses jugements.

« Je me briserais le crâne, quand je vois combien peu nous pouvons les uns pour les autres. » C'est cette exaltation, cette pureté et cette absence de cynisme du personnage, malade d'amour, qui emportent et parfois séduisent les lecteurs. Pureté également de la langue, celle du XVIIIème siècle, parfaite et cependant accessible.

Cela me rappelle les mots du poète Henri Michaux pour qui « la continence », la « maladie de l'excès de force lui est spécialement intolérable », Werther, dans toute sa tension, représente cette continence, sa passion dévorante, abyssale pour Charlotte, sa jalousie d'Albert, qu'il trouve si fade, sa continence vis-à-vis des forces supérieures qui se jouent en société et qui courbent l'orgueil et la pureté de la vertu des hommes l'amène d'une façon ou d'une autre à « être vaincu » dans l'acte d'amour ou dans l'acte de mort, quoiqu'il advienne, il faut par injonction qu'il « décharge ».

« Oh ! pourquoi êtes-vous né avec cette fougue, avec cet emportement indomptable et passionné que vous mettez à tout ce qui vous attache une fois ! »

Ainsi Goethe, pour être sauvé, sacrifie son personnage au démon. Je tiens cela de Stefan Zweig qui, dans « le Combat Avec le Démon » montre comme Goethe garde la maîtrise et la tiédeur dans sa vie, contrairement à Hölderlin ou Kleist qui plongent eux-mêmes dans l'abîme, sans alibi romanesque, sans alter ego à torturer pour s'épargner une vie confortable.

« Je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde ». Héros romantique, au fil des pages, Werther laisse éructer sa tragique révolte, « fatal and fated » comme l'eût écrit Lord Byron, dans une mélancolique introspection.

On a pu faire parfois le reproche aux romantiques d'être hors du corps, hors de la chair. Flaubert écrivait sur Lamartine « la couille lui manque », ici Werther donne le ton de ce que sera le romantisme : « Elle est sacrée pour moi ; tout désir se tait en sa présence », c'est en ce sens que je parlais d'amour courtois.

Alors la continence, le désir se taisent-ils vraiment ? Eh bien pas tout à fait : « lorsque nos pieds se rencontrent sous la table ! Je me retire comme du feu ; mais une force secrète m'attire de nouveau ; il me prend un vertige, le trouble est dans tous mes sens ». Cette ambivalence n'est qu'un des nombreux tiraillements qui exaspèrent et tourmentent la jeune expérience de Werther.

(Les esprits les plus alambiqués – dont je ne suis pas - pourraient même détourner les actes en apparence les plus serviables : « J'étais allé aujourd'hui accorder le clavecin de Charlotte » bien que nous soyons pourtant très loin de la correspondance codée de George Sand et Alfred de Musset…)

D'ailleurs à propos de Charlotte, une question surgit au fur et à mesure de l'ouvrage, face à un tel emportement amoureux, puisque nous n'avons que les lettres de Werther, est : que pense Charlotte, ou plutôt que ressent-elle pour Werther ? le saura-t-on ?

Ainsi l'oeuvre de Goethe n'est ni statique ni contemplative, les symptômes empirent, la raison s'obscurcie, et nous avons l'impression que, malgré quelques tentatives, nous perdons peu à peu le Werther du début, un sentiment paradoxal que décrivait bien le dramaturge Heinrich von Kleist : « nous voyons que, dans le monde organique, plus la réflexion paraît faible et obscure, plus la grâce est souveraine et rayonnante. »

Je ne peux lire le soliloque épistolaire du jeune Werther sans convoquer ici (encore) Roland Barthes qui puisera dans les lettres de Werther la matière de ses « Fragments d'un Discours Amoureux », ce sont les mots de Goethe qui inspirent Barthes, un exemple parmi tant d'autres : « je m'abime, je succombe… » de Werther inspire à Barthes un fragment sur l'anéantissement que représente pour l'amoureux le fait de « s'abîmer ».

Qu'en pensez-vous ?
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Lire "Les souffrances du jeune Werther" à notre époque où la permissivité est de mise - notamment dans le domaine affectif et sexuel - revient presque à commettre un acte de douce rébellion anachronique !
Eprouver une délectation à la lecture du style lyrique qui le caractérise (style parfois ampoulé, empesé par des métaphores archaïsantes, il faut le dire), se sentir emporté par ce romantisme baroque et échevelé, c'est aller à rebours d'une certaine tendance de la production littéraire des « choses de l'amour » contemporaine qui ne propose que l'habituelle et ineffable quincaillerie pour crétins (je pense notamment à la trilogie « 50 nuances de gris », raison pour laquelle je parle de « production » littéraire puisque c'est bien de « produits » dont il s'agit, avec tout ce que cela suppose de standardisation et d'absence d'auteur derrière).

La préface de Pierre Bertaux (1973) qui accompagne l'édition de poche parue chez Folio, est très intéressante car elle apporte de riches enseignements sur la genèse de ce roman et l'engouement qui a suivi.
On y apprend - détail désopilant ! - qu'une vague de « wertheromania » déferla en Europe : on s'habille à la Werther, on sort un parfum appelé « eau de Werther », des motifs werthériens illustrent des objets du quotidien, des saules pleureurs sont plantés dans des parcs et leur ombrage abrite des urnes funéraires censées contenir les cendres du malheureux personnage !
Si ce roman de Goethe a traversé les époques malgré des situations, tournures et symboliques balourdes et/ou obsolètes, c'est non seulement parce que sa publication fut l'objet d'un scandale à l'échelle européenne (un personnage principal qui se suicide par amour, c'est immoral !), mais surtout parce qu'il a engendré un phénomène de mode et qu'une déferlante d'écrits « à la façon de » se sont inscrits dans son sillage (Mme de Staël, Châteaubriand, Senancour, Oberman, Benjamin Constant…). Comme de nombreux courants artistiques, ce roman est la pierre fondatrice du romantisme, indépendamment de sa qualité intrinsèque.

Le préfacier s'autorise même la thèse suivante : en écrivant un roman épistolaire singulier (l'auteur des lettres ne reçoit pas de réponse de son destinataire), Goethe se serait - je cite P. Bertaux - « livré à un persiflage de la sentimentalité outrée de l'époque », en parodiant le très premier degré ménage à trois de la « Nouvelle Héloïse ».
Expression des affres d'un jeune auteur (Goethe n'avait pas 25 ans lorsqu'il l'écrivit) ou écrit assumé et conscient de son second degré ? Peut-être un peu des deux, c'est au lecteur de faire son choix.

Pour ma part, en tant qu'amateur du « beau style » et de la préciosité de la langue, c'est sur le style délicieusement suranné et précieux que mon plaisir de lecteur s'est focalisé.
En revanche, certaines attitudes, certains dialogues des personnages m'ont semblé totalement exagérés, hypertrophiés, irréels, quand ils ne m'ont pas tout bonnement agacé (les affres intérieures de cyclothymiques oisifs chichiteux ont le don de m'agacer assez rapidement).

Un classique fondateur qu'il faut toutefois avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Dans ce roman épistolaire assez autobiographique à travers le personnage Werther et sa passion solitaire pour Charlotte, qui n'est autre que la fiancée de son meilleur ami, l'auteur nous offre l'un des célèbres textes fondateurs du romantisme.
Dans cette oeuvre classique, il est question de la quête de l'absolu, la transcendance de l'amour et la souffrance du dilemme. Tout ça, avec son style particulier, Goethe met en lumière la cruauté de l'existence !
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J'ai adoré mon premier Goethe!
Une histoire d'amour empêchée, une modification de la perception du héros au fur et à mesure qu'il le réalise...
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