Le Bourru bienfaisant

L'auteur vénitien Carlo Goldoni s'est exilé en France à partir de 1762. le bourru bienfaisant a été écrit en français avant d'être traduit par en italien. Cette comédie en prose et en trois actes a été présentée pour la première fois à Paris en 1771.

Le récit se déroule à Paris. Géronte est un homme « foncièrement bon, généreux ; mais il est fort brusque et très-difficile », c'est ainsi que le décrit Marthon, sa gouvernante. Ce que Géronte ignore, c'est que son neveu, M.Dalancour, criblé de dettes, a dépensé la dot de sa soeur Angélique. Pour dissimuler sa faute, Dalancour songe à envoyer Angélique dans un couvent.

Mais Angélique est amoureuse d'un certain Valère. D'une grande timidité, elle n'ose pas avouer ses sentiments à son oncle qui l'interroge sur ses désirs. Angélique est trop impressionnée par cet homme à la voix colérique. Pourtant, au fond de lui, Géronte s'intéresse grandement aux autres et se laisse facilement émouvoir sans pour autant le montrer.

La pièce est assez courte. Mon ressenti est que tous les personnages possèdent un bon fond, pas de vanité, pas d'avarice, pas de mesquineries... Ça change un peu des comédies habituelles. Mme Delancour, considérée comme la cause de la ruine de son époux, n'est pas celle que l'on croit ; Dorval, l'ami et le partenaire d'échecs de Géronte, fait preuve de bienveillance ; Valère se soucie peu de la dot d'Angélique; les domestiques Marthon et Picard apparaissent eux aussi sympathiques. La jeune Angélique, seize ans, est finalement assez discrète. Celui qui m'a semblé le moins louable est M.Dalancour puisqu'il est prêt à sacrifier sa soeur afin de cacher la situation dans laquelle il s'est enlisé. Pourtant, c'est l'amour qui l'a poussé à agir ainsi.

Une pièce peu connue et plaisante, très différente de la locandiera que je viens de lire. Elle a eu beaucoup de succès à l'époque.

Bourru des coeurs.