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EAN : 9782958742904
Auto édition (08/09/2023)
3.95/5   83 notes
Résumé :
« Je suis une fille d’Ombre, condamnée à perdre la vie en la donnant. »

Sous la République de Fumée, la magie est mortelle pour les femmes : seuls certains hommes en naissent dotés.

Priya est une Recluse : elle appartient à une sororité affranchie des lois patriarcales. Hélas, sa liberté vole en éclats lorsque son père la fiance à Ezio de Ciavi, le dangereux héritier du doge.

Pour protéger ses sœurs, la Recluse n’a pas le... >Voir plus
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D'habitude, j'évite de faire des critiques négatives sur des livres sortis en autoédition ou dans de petite maison d'édition. Mon objectif n'est pas de ruiné les ventes de quelqu'un surtout lorsqu'on voit à quel point il est dur de se faire une place dans ce milieu. Je tiens donc à préciser que je ne suis pas ici pour déverser une soi-disant haine gratuitement mais parce qu'il me semble nécessaire de pointer certaines choses qui n'allaient pas dans ce roman ; je vais y aller point par point parce que j'ai vraiment beaucoup de choses à dire. Je pense que c'est important de prendre conscience de nos biais et d'apprendre de nos erreurs pour faire mieux la prochaine fois.
Tout d'abord, comme beaucoup de personnes, j'ai connu ce livre par les réseaux sociaux de l'autrice, elle nous l'a vraiment vendu comme une romantasy féministe qui ne ressemblerait pas à tout ce que l'on a pu déjà lire. Ce qui fait, que j'avais évidemment des attentes sur ce sujet et malheureusement ce livre n'y a pas répondu.

Le premier point que je souhaite aborder, sont les biais racistes de l'autrice. Son personnage principal, Priya, est racisée, elle évolue dans un monde patriarcal où les femmes sont condamnées à mourir lorsqu'elles donnent naissance à un garçon fils d'un mage. L'histoire prend place dans un monde inspiré de la renaissance italienne, mais l'autrice a expliqué avoir créée un monde sans racisme car en tant que personne blanche elle ne le vit pas et par extension ne maîtrise pas suffisamment ce sujet, soit c'est compréhensible. Malheureusement, nous, nous ne vivons pas dans un monde dépourvu de racisme, et l'autrice nous montre bien qu'elle a assimilé de nombreux biais racistes. Il y a de nombreuses choses disséminées un peu partout dans le récit qui auraient pu être évitées en demandant une relecture sensible (sensitive reader). L'autrice s'inspire de cultures existantes pour créer son monde, par exemple, Priya semble être inspirée de la culture indienne pourtant l'on ne retrouve aucun élément dans le récit qui permette d'identifier sa culture (que ce soit celle là ou une autre), l'autrice s'est contentée de construire un personnage blanc en la décrivant comme racisée. de plus, il y a de nombreuses inexactitudes à propos du sultanat (qui apparait dans la dernière partie du livre). Je ne suis pas concerné mais j'ai tout de même relevé des détails qui m'ont semblé incohérents et qui auraient pu être évités tout simplement en faisant des recherches sur google (à défaut d'engager des lecteur.ices sensibles) par exemple (je me base sur ce que j'ai trouvé étrange mais également sur les différents retours de personnes arabes/maghrébines que j'ai vu passer) les personnages du sultanat ont « une peau foncée » alors que les personnes Turcs ont généralement la peau clair (il est évident que des personnes Turcs ayant la peau foncée existent, le problème c'est qu'on sent que l'autrice considère qu'il y a un physique type de personnes arabe/maghrébines et renvoie à l'idée que ces pays sont un bloc interchangeable), il y a des descriptions de couleur de peau assez étrange (olivâtre, péjoratif rien que dans sa construction mais qui en plus ne correspond à rien de concret / « la peau foncée par le soleil et les origines »), il y a également des incohérences culturelles (le noir n'est pas la couleur du deuil, une djellaba n'est généralement pas une tenue pour les cérémonies…). Enfin, même si créer un monde sans racisme est quelque chose de complétement compréhensible, j'ai eu l'impression ici qu'il y avait un sous ton « color blind » ; l'objectif du livre est de dénoncer le patriarcat et l'oppression vécue sauf que les femmes ne sont pas toutes égales face à ces discriminations, et les femmes blanches peuvent également être racistes et oppresser les femmes racisées. Il n'y a aucune intersectionnalité dans ce livre et ça me semble vraiment dommage et réducteur, parce que le féminisme doit inclure de multiples vécus ce qui n'est pas le cas ici, et surtout, il faut que les femmes blanches prennent conscience de leurs responsabilités vis-à-vis du racisme, de ces biais et agissent.

Mon 2e point concerne le féminisme, le roman est assimilé aux tags « sororité » « féminisme » sur les sites d'avis et c'est comme ça que l'autrice en parle. J'ai été d'autant plus perplexe quand j'ai lu ce livre et surtout quand je l'ai refermé parce que je n'ai absolument pas retrouvé le message qu'il était censé faire passer. le worldbuilding m'a semblé incohérent sur certains points, je m'attendais à découvrir un groupe de femmes soudées qui vivent en marge de la société et luttent pour leur libération. Je pensais que les « recluses » vivaient recluses, justement. Mais l'on apprend qu'en réalité elles participent à la vie de la société (elles s'occupent d'une imprimerie), qu'elles sont même soutenues par le gouverneur de leur province ? pourtant l'on passe une grosse partie du livre à nous expliquer qu'elles sont détestées, qu'elles seraient une sorte de symbole d'émancipation en dehors du patriarcat, qu'elles sont utilisées pour faire peur aux enfant et qu'elles seraient vues comme menaçante, je me répète mais l'on insiste vraiment dès le début sur le fait que la société les déteste, pourtant Priya semble choquée quand son père se met à critiquer les recluses, le mec a saccagé l'ordre il y a 25 ans et a détruit toutes vos machines ET vous a menacé, et tu avais besoin qu'il dise à quel point il vous déteste pour t'en rendre compte ? En réalité, Priya semble détester être une femme, elle passe son temps à rabaisser les femmes «je ne suis qu'une simple femme qui ne peut rien faire », elle est méprisante envers les autres femmes, celles qui vivent à la cour, qui sont selon elle « soumises », je veux bien que l'on parle de misogynie intériorisée, c'est même quelque de chose de super intéressant et important mais il faut l'exploiter, la mettre en lumière pour mieux la dénoncer par la suite. Ici, ce n'est pas le cas. En réalité les femmes sont constamment représentées comme des choses fragiles nécessitant un homme pour les protéger (les recluses sont protégées par les hommes, je croyais qu'ils les détestaient ?) leur impuissance ne vient pas de leur identité de femme mais bien de l'oppression patriarcale, c'est leur condition de femmes sous cette domination qui pose problème. Je trouve également très dommage qu'on ait aussi peu de relations entre femmes importantes et visibles. Dans les faits, les personnages masculins importants sont légion tandis que du côté des femmes on n'en compte même pas trois, je trouve que c'est vraiment dommage d'accorder autant d'importance aux relations qu'entretient Priya avec les hommes sans montrer des moments de sororité. D'ailleurs, l'autrice utilise ce mot à plusieurs reprises mais sans nous le montrer, l'on ne ressent absolument pas l'attachement de Priya pour ses « soeurs » tout simplement parce qu'elles sont à peine développées, l'on a leur prénom au début du roman mais ça s'arrête là, rien nous les rend attachantes, rien ne vient leur donner de la profondeur. Tout au long du récit Priya répète qu'elle se sacrifie pour ses « soeurs » sans qu'elles soient mieux développés, elles n'ont pas de réelles caractéristiques, pas de personnalité, ce sont simplement des noms jetés sur la page. Il y a une autre femme relativement importante dans l'histoire mais non seulement leur amitié semble sortie de nulle part mais en plus, elle ressemble plus à un faire-valoir pour Priya qu'à une véritable amie. le dernier personnage féminin mentionné, venu du sultanat d'os, sert simplement à accélérer l'intrigue, aucun lien n'a eu le temps de se former entre elles. Il m'est également difficile d'envisager que Priya ait pu accéder à la cour, je veux bien qu'il y ait peu de femmes puisqu'elles meurent toutes en donnant naissance, et surement encore moins qui viennent d'une lignée de mages puissants mais Priya n'est pas la seule poule pondeuse prometteuse de ce monde ? je ne comprends pas comment une femme qui est censée représenter ce que les hommes, et surtout les mages, répugnent a pu rentrer dans la cour. Ce n'est pas son choix, on lui impose, certes, mais à mes yeux, Priya n'avait pas suffisamment d'importance pour qu'on envoie des soldats la chercher dans son ordre et qu'elle soit utilisée de la sorte. Enfin, il y a tout un discours (blagues ?) sur l'hymen qui est censé être égal à virginité. En 2023 il serait temps d'arrêter de partager ce genre de désinformation, il y avait plein de façon de parler de la virginité de Priya.

3e point : cis/hétéronormativité de l'univers, le worldbuilding repose sur la séparation homme/femme et rien n'est fait pour la nuancer. La magie différencie les deux sexes, les femmes ne peuvent pas avoir de magie tandis que les hommes l'ont ce qui semble justifier leur domination, cette distinction porte un sous-ton transphobe et essentialiste. J'ai également été gêné par l'utilisation incessante du terme « contre-nature, abomination, monstre… » l'idée que les personnes qui commettent des crimes (en l'occurrence misogyne) seraient des monstres, les déshumanise et fait d'eux des personnes rares que l'on ne retrouve pas et qui seraient facilement identifiable. C'est faux, puisque c'est un système dans lequel on vit et que l'on assimile tous.tes. C'est leur retirer le poids de leurs responsabilités. C'est également sous-entendre que les hommes sont mauvais par nature, que c'est inévitable alors que le problème n'est pas la masculinité mais le système patriarcal qui fait de cette masculinité un danger pour les femmes et qui met les hommes en position de force. Je ne vais pas disserter sur le fait que c'est également un terme insultant envers la communauté LGBTIA+ puisque c'est évident. En parlant de personnes LGBITA+, je trouve dommage (et c'est un message général que l'on retrouve dans une grosse partie de roman de ce genre, pas une critique propre à ce livre) de présenter un monde dont le fondement repose sur le patriarcat et la dichotomie homme/femme, pour ne pas une seule fois parler de lesbianisme. Dans un monde patriarcal, l'exclusion des hommes des relations (en l'occurrence amoureuses) c'est un acte politique mais également logique. Parce que la relation entre Priya et Ezio me parait hautement improbable compte tenue de tout ce qu'il s'est passé entre eux. Je devance les personnes qui vont me parler de contexte historique, premièrement, l'autrice n'écrit pas une fiction historique, le réalisme n'est pas son objectif premier, l'autrice maîtrise son monde, elle CHOISIT : elle a décidé de ne pas mettre de racisme (et tant mieux), et surtout, les personnes LGBTIA+ ont toujours existé même si elles ont du vivre cachées.

Ce 4e point concerne les personnages masculins, je l'ai dit et répété, l'on est dans un monde dominé par les hommes, vous pouvez me remercier pour ce rappel. bien qu'au départ l'on ait l'idée de société patriarcale, au fil du récit cette idée semble s'étioler. Pendant tout le livre on cherche à rendre le love interest attachant, parce qu'il est moins pire que les autres (entendre, qu'il n'a pas envie que sa femme meure, quel prince charmant !).
Justement, on y vient à ce dénouement puisque c'est mon 5e point.
Je termine sur quelque chose de positif, mon 6e et dernier point : le style d'écriture est agréable, je l'apprécié c'est indéniable. J'ai lu rapidement ce livre parce que l'écriture est bonne
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J'ai pris un peu le temps de digérer ma lecture, et me voici de retour pour étayer ma critique, qui risque d'être salée.

Je n'aime pas descendre un livre, surtout en AE, je sais ce que c'est, mais je me suis faite avoir par le battage autour de l'ouvrage et ma frustration n'a d'égale que les louanges qui lui sont faite. J'aurais aimé l'aimer, l'adorer même. Une fantaisie féministe, qui ne sexualise pas ses héroïnes, que demander de plus ? Sauf que je me suis sentie flouée, et je vais vous dire pourquoi.


D'abord, le premier point : j'ai plutôt aimé la plume, le fait que les descriptions soient posées, et que le dictionnaire des synonymes ait chauffé. Mais un peu trop peut-être. Jamais l'on ne va évoquer la voix du personnage principal masculin, ce sera toujours son « ténor ». Pour une couleur blanche, on ne dira pas blanc, mais lilial. C'est agréablement poétique de prime abord, mais arrivé à la moitié du roman, ça devient rapidement agaçant. Je pense que l'autrice a voulu « élever le niveau » de langage de son manuscrit pour bien faire, mais chez moi, ça n'a pas pris (lisez La cité diaphane d'Anouck Faure, pour une plume riche et pas trop lourde).

Le fait que Priya, ait déjà eu une vie sexuelle, l'aborde librement et parle d'avortement tout aussi librement a été un bon point. Ça manque en fantasy. L'univers est riche, inventif, et les descriptions de la magie sont bien réussies. J'aurais aimé m'attarder plus dans le monastère des recluses.



Maintenant, je vais passer à ce qui m'a fait grincer des dents, sans glisser dans une bêta-lecteur méthodique du roman. Détaillons point par point :

La romance
On m'a vendu cette histoire comme une romantasy. J'ai la fantasy, très bien pensée d'ailleurs, un beau lore, plutôt détaillé. Mais la romance ? D'accord, je n'en lis pas en temps normal et le fait qu'elle arrive très tard est un bon point pour moi. Mais la romance ? Quelle romance ? Les deux personnages principaux n'ont aucune alchimie, leur histoire d'amour sort du chapeau sans aucune préfiguration.
J'aime voir des ennemis se déchirer pour ensuite tomber dans les bras l'un de l'autre ! Mais là, j'ai juste vu deux « camarades » qui discutent de choses et d'autres puis, après un retournement de situation, finissent par coucher ensemble. Passé cette scène de fesses BDSM (on en reparlera), ils sont fou amoureux l'un de l'autre, quitte à sacrifier la moitié d'une ville sur l'autel de leur amour qui… n'existe pas ? Il n'y a pas de tendresse ni de passion. Il n'y avait rien, c'est vide, pourquoi d'un coup d'un seul ? … Incompréhension.

Le « féminisme »
J'ai acheté le livre notamment parce qu'il est marketé comme féministe et sorore. Les quelques bookstagrameuses que je suis et qui l'ont lu ont été dithyrambiques. J'en attendais beaucoup, et c'est sûrement pour ça que j'ai été (très) déçue.

Parce que le livre dit que Priya est féministe, que les Recluses sont des résistantes de la première heure etc… Et c'est bien là le problème, c'est DIT . Ce n'est à aucun moment montré, ce n'est pas ce qui est décrit, ce n'est pas ce qui est constaté, ce n'est pas ce que les personnages font. Je n'ai pas vu de sororité, malgré ce que la narratrice et héroïne Priya nous rabâche tout au long du roman.

L'existence des Recluses est décrite comme des femmes en retrait de la société, détestées par tout le monde et prises comme épouvantails pour effrayer les enfants, qui s'entraident entre elles et fuient les hommes.
En réalité, nous avons des femmes imprimeuses dans un couvent, qui ne vivent pas du tout au ban de la société, qui commercent avec elle et sont même plutôt bien intégrées dans la ville que leur monastère surplombe. Priya les appelle des femmes libres, mais à aucun moment on ne les voit plus opprimées que le reste de la population (hormis par sa faute à elle d'ailleurs). de plus, elles n'apparaissent que pendant un demi chapitre au début du roman et tout autant à la fin. C'est dire si elles comptent pour Priya qui a pourtant grandi avec elles. Alors pour le lecteur ? Aucun attachement ne s'est fait, si bien que toutes les menaces sur leurs vies ne m'ont jamais fait l'effet voulu.


La représentation des femmes
Il n'y a que trois femmes qui ont un rôle dans cette histoire, dont deux qui meurent très rapidement, versus six hommes… Hormis Priya, l'existence des femmes et leurs préoccupations ne tournent qu'autour des hommes qui les entourent. La maîtresse, appelons la C., à l'air de prime abord profonde et intéressante par son opposition à Priya, avant d'être sabordée en trois scènes. Il leur faut littéralement UN dialogue pour être copines et se balancer des secrets qui pourraient les faire tuer. Pas de préfiguration, pas de complicité naissante, juste paf, une amitié, comme deux petites filles dans la cour de récréation.
Autant pour les échanges entre Priya et la sultane, je veux bien, c'est facilité par C., mais ceux entre C. et Priya ? Ce n'est pas naturel, et l'empressement de Priya à vouloir sauver son amie « de toujours » et à sortir les grandes larmes à sa mort, m'a juste fait lever les yeux au ciel parce que non, c'est une amitié artificielle, il n'y a pas à se mettre dans des états pareils.

Passons à la sororité
C'est l'une de mes plus grosses déceptions. J'ai refermé ce livre en la cherchant encore. Priya méprise la plupart des femmes qu'elle croise, si ce n'est la totalité. Elle méprise ses servantes, pourtant moins bien loties qu'elle, elle méprise C. avant de décider qu'elles seraient super copines et ne peut avancer dans l'intrigue que grâce aux caprices qu'elle fait à son mari, quand ce n'est pas tout simplement Ezio ou son frère qui agissent.
Pourtant, il n'y a pas une page sans que la voix intérieure de Priya ne s'élève pour dire à quel point c'est dur pour les femmes, comme elle est forte de se sacrifier pour ses compagnes recluses. Recluses à qui elle n'écrit jamais ?? A qui elle ne pense que lorsqu'Ezio ou son père les évoquent ?? En bref, Priya ne montre et ne pense jamais réellement son féminisme, ou uniquement par opportunisme.

C'est une façade, une méthode Coué, il n'y a pas d'actes concrets qui ne soient pas sabotés tout de suite derrière par elle-même.

Les personnages principaux
Le personnage d'Ezio et son couple avec Priya
On veut le faire passer pour gris, mais ça ne fonctionne pas. Il est sanguinaire, tyrannique et parricide . Si on veut le réhabiliter, ce n'est pas une épouse qu'il lui faut, c'est un psychiatre. le fait que Priya finisse par l'absoudre d'un claquement de doigt est un non-sens pour moi, pour tout ce qui a été décrit plus tôt dans le texte.
Une fois passée sa réhabilitation, il reste violent et dominant vis-à-vis de Priya (qui ne veut pas de la domination patriarcale mais accepte tout avec un sourire niais si c'est Ezio qui le demande, pardon, l'exige ?). La scène de sexe entre eux arrivent comme un cheveu sur la soupe, et Ezio est encore violent et dominant. D'ailleurs, existe-t-il réellement des femmes qui font du sexe tout de suite après un avortement, alors qu'elles en subissent encore les contractions ?

Que dire de leur couple en fin de livre ? Ce sont deux tyrans aux pouvoirs extraordinaires qui vont terroriser toute une population qui… ne leur a rien fait ? Et dans cette population, il doit bien y avoir 50% de femmes, alors où est passé le féminisme et la sororité de Priya ? Ce n'est valable que pour elle ? le fait que l'éponge soit si vite passée sur les crimes d'Ezio, puis le génocide perpétré par Priya n'en font pas des personnages morally grey, mais 100% dark. Ils deviennent les antagonistes de leur propre histoire.

Mais parlons de Priya, l'héroïne et narratrice.
Ce personnage m'a été rendu insupportable par de nombreuses choses :
- Son absence de sororité (voire un égoïsme bien planqué sous le tapis), et son forçage concernant celui-ci,
- Ses multiples commentaires sur son sens du sacrifice, sur ces femmes « sacrifiées », « opprimées », condamnées. C'est au mieux maladroit, au pire extrêmement lourd, surtout quand on voit que dans les faits, elle n'est ni opprimée, ni sacrifiée, contrairement aux femmes qu'elle méprise ouvertement.
- Ses réactions incohérentes. Elle trahit son mari pour s'offusquer ensuite quand il l'accuse de l'avoir trahi. Elle le voit faire un coup d'état, assassiner sans vergogne autour d'eux ( y compris comploter contre et faire assassiner son propre père ) sans sourciller ni s'indigner plus de deux lignes. Par contre, quand ça touche sa nouvellement super copine C, ça y est, il a franchi la ligne ? Priya pleure des heures durant pour une femme qu'elle connait à peine ? Mais où est ton humanité, Priya ?
- Ses dialogues. La plupart de ses échanges sont des punch-lines, plutôt sympathiques au début, mais qui s'enchainent sans fin et ça en devient artificiel. Et bien entendu, les hommes à qui elle parle s'écrasent, ce qui n'est pas très vraisemblable avec l'épouvantail du patriarcat brandi depuis les premières pages du roman.

Quant à la fin, je me suis étranglée devant ma liseuse. Alors qu'elle et les recluses sont condamnées à mort, on se fiche des gens qui n'ont rien demandé et on assassine la moitié de la ville. Je la cite « coupables ou innocents, ils paieraient tous ». Mais pourquoi ? Au mieux, les habitants de la capitale sont victimes des castes dont tu fais partie, au pire ils t'ont huée parce que ces mêmes castes les ont montés contre tes copines Recluses ? Ce n'est pas être moraly grey là, même la boussole de la morale vient de jeter son aiguille par la fenêtre !


La chose qui a sauvé ce roman pour moi, ça a été le mystère autour des chants, et des grossesses magelines. Ce qui est dommage, c'est que ça soit passé à l'arrière-plan, et que tout arrive dans les derniers 20% du roman.

En bref, des personnages que j'ai trouvé insupportables, et des actions incohérentes, des motivations incohérentes et des messages féministes loupés.

Vraiment, ma plus grosse déception est là, d'avoir dans les mains un livre qui se réclame du féminisme, qu'on me survends comme féministe, de la fantaisie avec de la sororité, et me retrouver avec Priya, et les deux autres femmes, mortes en trois chapitres. Je me suis sentie flouée par le marketing, et par le texte ensuite, car ce n'est pas parce qu'on essaye de mettre une idée dans la tête du lecteur, qu'il va l'accepter. Plus l'autrice essayait de me dire à quel point Priya est sorore, est féministe et sacrificielle, moins j'y ai cru.
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C'est une des sorties que j'attendais le plus cette année. J'ai dévoré et savouré cette romantasy addictive, inspirée de la renaissance italienne. Je retardais la fin pour ne pas la terminer.

𝑃𝑟𝑖𝑦𝑎 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑅𝑒𝑐𝑙𝑢𝑠𝑒 : 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑟𝑜𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑎𝑓𝑓𝑟𝑎𝑛𝑐𝘩𝑖𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑙𝑜𝑖𝑠 𝑝𝑎𝑡𝑟𝑖𝑎𝑟𝑐𝑎𝑙𝑒𝑠. 𝐻𝑒́𝑙𝑎𝑠, 𝑠𝑎 𝑙𝑖𝑏𝑒𝑟𝑡𝑒́ 𝑣𝑜𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑒́𝑐𝑙𝑎𝑡𝑠 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑝𝑒̀𝑟𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎̀ 𝐸𝑧𝑖𝑜 𝑑𝑒 𝐶𝑖𝑎𝑣𝑖, 𝑙𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑒𝑢𝑥 𝘩𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑢 𝑑𝑜𝑔𝑒. 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑔𝑒𝑟 𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑒𝑢𝑟𝑠, 𝑙𝑎 𝑅𝑒𝑐𝑙𝑢𝑠𝑒 𝑛'𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑙𝑒 𝑐𝘩𝑜𝑖𝑥 : 𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑝𝑒𝑟𝑝𝑒́𝑡𝑢𝑒𝑟 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒́𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑝𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑛𝑒𝑚𝑖𝑠, 𝑑𝑢̂𝑡-𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑢𝑟𝑖𝑟.

Ce roman m'a prise aux tripes tant je vivais chaque moment et émotions avec Priya. J'ai été emportée par sa force de caractère et sa fidélité envers ses soeurs. L'injustice que subissent les femmes est extrêmement bien développée, tout comme la psychologie des personnages. Elle nous rappelle parfois ce que nous vivons aujourd'hui ou ce que les femmes ont subi dans le passé. J'ai ressenti la même haine et colère que Priya.

Je ne me suis pas ennuyée un instant et impossible de prévoir ce qui va arriver. le roman avance à un bon rythme et tout comme Priya, nous découvrons au fur et à mesure des éléments importants du passé des mages alors qu'elle doit trouver comment survivre. Quant à Ezio, il m'a surpris à bien des égards et il est plus complexe qu'on ne le croit. Lui aussi est prêt à de grands sacrifices pour atteindre son objectif. Cybelle m'a aussi beaucoup touché, elle a su me surprendre. Les descriptions des lieux et de l'ambiance sont très immersives.

Dans les derniers chapitres, tout s'enchaîne entre trahisons, manipulations, mensonges, complots et révolution. J'ai retenu mon souffle… le tout mené par la magnifique plume d'Olivia.

Un gros coup de coeur.

Je ne peux que te conseiller cette romance engagée si tu aimes la fantasy, le féminisme (si c'est pas un sujet qui t'intéresse, tu n'en seras pas du tout gêné), la magie et les ennemies-to-lovers comme on les kiffe. Qu'attends-tu pour foncer l'acheter ? C'est vraiment une de mes meilleures lectures de cette année !
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Je ne peux pas dire que je sois très friande des romans avec un gros message féministe d'habitude, mais là, j'étais vraiment intriguée par le nouveau livre d'Olivia ! Et j'ai eu raison de le lire (merci d'ailleurs pour le SP, ça m'a vraiment touchée) car c'était incroyable.
On est ici sur de la romantasy et je le savais en commençant, donc j'ai pas mal apprécié la romance, ce enemies to lovers rudement bien mené, mais aussi les quelques scènes explicites ! Olivia a toujours une plume super belle, tranchante, qui ne fait pas de cadeau, même si dans ce one-shot on est plus soft que pour Les Carmidor. On reste tout de même dans de la fantasy adulte qui aborde des thèmes assez sensibles.
J'ai adoré le système de magie, l'univers aux inspirations italiennes, toute la politique, la manipulation, la mythologie et l'intrigue menée avec brio par l'auteure ! Honnêtement, je ne savais pas trop où l'histoire m'emmenait, mais j'y allais sans me poser de questions.
En plus de cela c'est un livre qui se dévore. J'ai même fini par le lire jusqu'à 2h du matin et sans m'en rendre compte, il est dur à lâcher ! Parce que les chapitres sont courts et qu'il se passe toujours quelque chose, on ne s'ennuie jamais, on a toujours envie d'en apprendre plus.
J'ai beaucoup aimé les personnages dans l'ensemble, mais je ne me suis pas forcément attaché à tous. J'ai surtout apprécié Prya et le fait qu'elle soit une femme forte et dévouée, clairement pas toute blanche, elle a ses convictions et on sent qu'elle a un avis biaisé sur les mages (même si elle a de bonnes raisons) et ça peut parfois être un peu agaçant. Mais heureusement, les autres personnages amènent de la nuance, j'ai adoré Cybelle notamment, et évidemment Ezio.
Et le seul truc qui m'a un petit peu fait tiquer, c'est une résolution que j'ai trouvé un tout petit peu trop facile à mon goût. Même si ça ne se fait pas en un claquement de doigt, j'aurais aimé un peu plus de développement sur cet aspect-là ! Mais je ne peux pas trop en dire, évidemment.
Sans surprise, une fois arrivée à la fin j'en voulais encore plus, mais je vais attendre patiemment qu'Olivia nous écrive une nouvelle histoire incroyable, et pendant ce temps je vais continuer à partager autour de ce super roman !
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💫Plongez au coeur des ombres et des vapeurs dans un récit qui fusionne avec brio l'essence envoûtante de Kushiel et les intrigues sournoises des Borgia. "Les Noces d'Ombre et de Fumée" érige un monde où la magie, fatale aux femmes, imprègne chaque page d'un mystère insaisissable.

🌙Le wordbuilding, d'une finesse exquise, tisse une toile complexe d'intrigues et de rebondissements, englobant la République de Fumée. Un univers dont les détails captivent, les nuances enchanteuses s'entrelacent.

🌹Le rythme, envoûtant et palpitant, orchestre une danse incessante d'événements, écartant tout ennui. Chaque page dévoile une symphonie inattendue, tandis que les scènes de passion embrasent l'histoire, de manière à la fois ardentes et essentielles.

🔥La relation entre les personnages est magnifiquement construite , un lent slow burn qui nous fera brûler de désir et d'impatience. Pour moi, c'est une représentation magistrale du trope ennemis to lovers et de l'ardente construction des sentiments.

👑À travers cette fumée, surgit la voix du féminisme, puissante et inoubliable. Un récit où les femmes brisent les chaînes imposées par une société patriarcale, sculptant leur propre destinée avec courage et audace.

❤️‍🔥C'est un coup de coeur littéraire, une épopée envoûtante qui emporte dans les méandres d'une histoire que le coeur ne saurait oublier. "Les Noces d'Ombre et de Fumée" est bien plus qu'un livre, c'est une expérience qui laisse une empreinte ineffaçable dans l'âme des lecteurs.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, ce n'était pas de désir que je tremblais. La haine dans les prunelles d'Ezio alimentait la rage qui pulsait dans mes veines.
Je relevai le menton, provocante.
— Vous ne pouvez pas m'effrayer avec une simple menace de mort. Quoi qu'il advienne, vous épouser me condamne à ce sort.
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- Je t'ai traité de monstre, gémis-je, et je suis devenue le pire d'entre tous...
Ses iris acier étincelèrent de plus de colère que de chagrin.
Sa voix chaude résonna d'une promesse aussi terrifiante qu'enivrante.
- Pour toi Priya, je ferais couler plus de sang que tu n'en verseras jamais.
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Qu'importe la peur de nos sujets, qu'importe la haine de nos ennemis, qu'importe le sang à verser: nul n'asservirait plus jamais mes sœurs.
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Si tu attendais ma permission pour oser une telle tenue et réclamer mon attention, je regrette de ne pas t'avoir dit plus tôt que tu n'en as absolument pas besoin.
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« Tout le monde a été conçu grâce à une verge, nuançai-je. De là à dire qu'une verge est un père, il y a un monde. »
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