Dans le petit monde du manga, la sortie d'une nouvelle série issue du Weekly Shonen Jump est un événement en soi. le magazine de prépublication japonais étant le numéro un dans son pays depuis plusieurs décennies, les lecteurs et lectrices gardent l'oeil sur les séries qui naissant dans ce magazine, et guettent leur arrivée en France…. Quand bien même il n'est aucunement un critère de qualité. Mais le marketing massif autour des titres contribuent au succès et à la hype, d'où le fait qu'on cherche toujours à s'arracher les licences. Et Kana a donc remporté la mise concernant Mission Yozakura Family, comédie d'espionnage sur fond familial. L'éditeur a mis les petits plats dans les grands pour cette sortie, et je le remercie d'ailleurs pour le somptueux kit presse que j'ai reçu, afin d'en faire un événement pour les fans de manga. Voyons donc de quoi il en retourne.
Tout d'abord, resituons un peu le titre : Mission Yozakura Family est un shonen d'espionnage, à tendance comédie et action, prépublié depuis 2019 dans le Weekly Shonen Jump, que l'on doit à
Hitsuji Gondaira dont c'est le premier titre. La série est un petit succès, dépassant déjà les 7 volumes parus au Japon et toujours en cours. Elle a réussi à se faire sa place dans le magazine et dans le monde très compétitif du manga, et au vu de l'effervescence sur les réseaux sociaux, la sortie du premier tome début mars était particulièrement attendue de la part des lecteurs et lectrices de manga. Mais qu'est-ce que ça raconte ?
Taiyo
Asano est un lycéen à la timidité maladive. La seule personne avec qui il arrive à parler normalement est son amie d'enfance, Mutsumi Yozakura. Mais cette dernière est la fille d'une famille d'espions qui oeuvre depuis plusieurs générations, et son grand frère, qui lui voue une affection excessive, a décidé d'éliminer Taiyo !
Par quel moyen Taiyo va-t-il pouvoir sauver sa peau et en même temps protéger Mutsumi ?
Le résumé de ce premier tome concerne surtout le premier chapitre, car à la fin de celui-ci, Taiyo décide de se marier avec Mutsumi afin de rejoindre la famille Yozakura, et de ce fait, le fameux grand-frère ne cherchera plus à le tuer car la règle d'or de la famille est de ne pas s'en prendre aux autres membres. Précisons également que Mutsumi n'est pas seulement la fille de la famille, mais elle en est la cheffe, car la famille Yozakura transmet à chaque génération des aptitudes innées, sauf à un membre qui est totalement banal, si ce n'est sa capacité à donner naissance à des enfants dotés de ces fameuses capacités. Et vous l'aurez compris, Mutsumi est donc ce fameux seul membre capable de donner naissance à des enfants « spéciaux », faisant d'elle l'enjeu central de l'histoire.
Mais le personnage principal est bien Taiyo, orphelin qui n'a d'yeux que pour Mutsumi, à son corps défendant puisqu'il désirait vraiment ne plus s'attacher à personne depuis la mort de sa famille. de ce fait, on va suivre son entrainement au sein de la famille Yozakura, qui sera des plus infernaux puisque chaque élément de la maison est un piège, et le simple fait de vivre là-bas lui fait risquer sa vie.
Et très vite, les premières péripéties se mettent en place, si bien que tout va vraiment très vite, ce qui n'est pas plus mal ! Car le rythme est une des grosses qualités de ce premier tome, bien servi par un trait clair et efficace à défaut d'être original…
L'originalité étant clairement le point qui fait défaut au titre. Pour tout ce qu'il est fun, plaisant à lire et réussi, il est aussi extrêmement calibré. le Weekly Shonen Jump étant le magazine au plus grand succès, il me semble personnellement être aussi celui qui calibre le plus ses titres. Si des touches d'originalité, voire des titres vraiment différents peuvent y voir le jour, j'ai quand même le sentiment que globalement, il y a une formule, des cases à cocher qui font un manga du Jump.
Et en l'occurrence, Mission Yozakura Family a vraiment ce côté très calibré dans ce qu'il raconte, dans son agencement des gags, des péripéties, et dans le ton en règle générale. Ce n'est pas forcément grave en soi, mais ça donne un petit goût amer, car si la lecture est encore une fois tout à fait plaisante, le titre peine à vraiment se démarquer et proposer ce petit quelque chose en plus. Il est tout à fait possible que cet élément en plus qui donnera à ce titre toute sa sève arrivera plus tard, et je l'espère, mais pour l'heure, on sent encore le titre qui fait de son mieux pour plaire au plus grand nombre.
Et nul doute que cela fonctionnera et que le succès sera au rendez-vous. Je lis d'ailleurs déjà des pluies de dithyrambes sur la base de ce premier tome. Pour le moment, je peux dire que j'ai vraiment passé un bon moment avec ce premier tome, à la fois assez drôle par moments, fluide, avec quelques personnages déjà très sympathiques (en particulier le grand frère Kyoichiro, assez creepy dans son genre), mais il va falloir que l'auteur trouve le moyen de se démarquer pour que la série dépasse le cadre de la « simple » bonne lecture.
Lien :
https://apprentiotaku.wordpr..