Monica partage son temps entre Cape Cod et New York City, entre son travail d'enseignante et son atelier de peinture. Cette artiste de cinquante ans a bien vendu quelques toiles, mais n'est pas ce que l'on appelle un placement ou une valeur montante. Lors d'une conférence, elle fait la connaissance de B., un riche trader, passionné par ce qu'elle produit. Il lui propose de devenir sa ‘muse' au masculin et surtout de pourvoir à tous ses besoins durant les deux prochaines années afin qu'elle puisse se consacrer exclusivement à son art. Il prend surtout Monica au mot afin de prouver qu'une femme artiste peut devenir l'équivalent des plus grands.
Ce roman entremêle habilement l'art, le sexe et l'argent, comme si l'un ne pouvait exister sans les autres. Monica et son modèle deviennent rapidement amants, copiant en cela les relations des peintres ou écrivains avec leur muse. Mais notre féministe convaincue en devient rapidement perturbée. Et si le fait de coucher avec celui qui est tout à la fois sa muse et son mécène ne la transformait en prostituée ?
L'auteur insiste particulièrement sur la description des rapports homme-femme. Ce livre aborde également le processus de création, la manière dont l'artiste est influencée par les maîtres et définit peu à peu ce qu'elle souhaite peindre et surtout montrer. Ceci débouche bien évidemment sur la morale et sur la place de la religion.
Le titre original est Spending. Dépenses. L'argent qui permet de tout acheter à celui qui le possède, du temps, des biens de consommation, des voyages dans les galeries des musées, de l'art, du sexe, qui ouvre la porte au luxe. La traductrice l'a transformé en français par
La Petite Mort et ceci a complètement changé mon ressenti. C'est bien évidemment plus qu'un clin d'oeil sur les relations sexuelles de deux principaux protagonistes. Mais c'est surtout le projet artistique complet de Monica qui s'inspire des Christs gisants et en détourne complètement le sens premier pour en donner son interprétation.