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EAN : 9791095454274
620 pages
Louison Editions (06/09/2018)
3.5/5   3 notes
Résumé :
C’est en s’inspirant d’une expérience personnelle que Nina Gorlanova et son mari écrivent Le Roman d’une éducation. Nastia, l’enfant adoptée, effrontée et grossière, perpétuellement affamée, et à la santé fragile rejoint une famille d’intellectuels déjantés et désargentés, déjà parents de quatre enfants. Elle se révèle talentueuse, tant pour les bêtises que pour s’en sortir par un bon mot. Mais c’est pour l’art et la peinture que la fillette montre de réelles aptitu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord, merci aux éditions Louison et à Babelio pour l'envoi de ce livre, et félicitations particulières à l'éditeur pour le cachet de l'objet, son chic, avec sa couverture noire cartonnée, ses pages à la tranche poudrée de rouge, à la texture soyeuse, et ses deux fins rubans pourpres pour marquer les pages ! Rien que pour cela, c'est un plaisir de lire cette histoire.
Nous plongeons dans l'URSS des années 1970, encore assez loin de Gorbatchev, et nous suivons une famille d'intellectuels, très cultivée, assez pauvre, vivant dans un appartement communautaire dans un immeuble communautaire. Assez exotique, donc, déjà, comme cadre, avec cette quasi-impossibilité de la solitude, tout le monde qui passe tout le temps, mais le ton adopté est celui du comique, du détachement, comme si rien n'était grave ...Aspect de l'âme slave qui a un peu perturbé mon esprit cartésien trop sérieux...Dans ce décor intervient rapidement Nastia, petite fille de sept ans presque abandonnée par sa mère, alcoolique et en prison, qui habite dans l'immeuble. Les Ivanov, notre famille, la recueillent et entreprennent de faire son éducation en fondant tous leurs espoirs sur ses grandes capacités en dessin...Peu à peu cependant la situation se dégrade.
L'enfer est pavé de bonnes intentions, telle pourrait être la morale de l'histoire. Il y a deux volets dans le récit : l'histoire d'une tentative d'adoption et le portrait d'une famille en URSS...J'ai peur que le second volet m'ait beaucoup échappé. Il nécessite, pour le décrypter, des codes que je ne possède pas : sens de l'humour russe, connaissance parfaite de Tchekhov, Tolstoï (et sa femme !), Boulgakov, Gogol, Pouchkine, de l'histoire des Russes et de l'union soviétique...Je flaire des passages fort insolents envers le pouvoir, mais je n'ai pas tout saisi, avec leur habitude fine de la censure.
Le premier volet, l'adoption, est plus universel. C'est ce qui m'a accrochée. L'angle, le développement et la fin sont vraiment inattendus.
Une bonne lecture, donc, un beau livre, avec quelques longueurs au milieu, quand les buveurs de vodka se mettent à parler de Tchekhov pendant dix pages, toutes les dix pages ...Aux abris ! j'ai sauté, j'avoue...
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Une belle découverte grâce à masse critique et aux éditions louison qui pour moi revalorisent l'objet livre grâce à leur magnifique collection.
Un roman qui me fait énormément penser à la Cité Dolente de Daniela Hodrovà en termes d'atmosphère et de mélange entre l'onirique et le réalisme.
Une oeuvre étrangement moderne alors qu'elle a désormais plus de 20 ans et qu'elle situe son récit dans les années 70. On assiste d'une certaine manière à toutes les strates nous permettant de comprendre l'URSS de l'époque, que ce soit selon un prisme de classes sociales ou selon un prisme culturel.
Un bémol cependant, j'ai eu de la chance de m'y connaître sur l'histoire et la culture de ce pays car sans cela il est des références ou des moments qu'on ne comprend pas facilement.

Il n'empêche que l'histoire est intéressante, cette petite fille revêche, d'un autre monde que la famille qui l'entoure avec un don qui n'a rien d'utilitariste dans un pays pourtant fort pragmatique, avec une personnalité qui n'a aucune envie d'être douée et qui n'a qu'une envie, être et être par soi-même.
La famille se révèle attachante malgré un côtoyé qu'on pourrait qualifier de "bobo sans le sou" .
L'écriture est structurée, assez poétique par moments, elle est à l'image du récit, oscillant entre ce souhait d'onirisme et cette envie descriptive et réaliste.


Une Belle histoire pour un très bon moment.
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« le roman d'une éducation » est un ouvrage de Nina Gorlanova paru en 1994 et publié récemment chez Louison Editions. Inspirée de la vie de l'auteur, l'intrigue se situe à la fin de l'ère communiste: on partage la vie turbulente et cocasse d'une famille russe, qui recueille une petite fille, Nastia.
La famille Ivanov habite un appartement communautaire. Il y a le père, Micha, qui travaille dans une maison d'édition, la mère, Lily, et deux enfants, Anton et Sonia. Certes la petite tribu ne roule pas sur l'or, mais ils sont instruits, aiment les livres, la peinture, les soirées de discussion entre intellectuels. L'arrivée de Nastia, littéralement sortie du ruisseau, va évidemment perturber l'équilibre familial: rebelle, maline, sans-gêne, et fréquemment malade, la petite fille s'avère toutefois étonnamment douée pour le dessin. Les Ivanov vont passer outre toutes ses effronteries pour tenter de la faire grandir, de la transformer, de l'intégrer au cercle familial.
Ce gros roman de presque 500 pages se lit facilement et joyeusement : il est composé de courts chapitres qui relatent les anecdotes souvent drolatiques marquant la vie de cette famille pas ordinaire, l'auteur laissant parfois la plume aux protagonistes de l'histoire, qui s'en emparent, chacun avec son style propre. Bizarrement, la dernière partie du livre adopte une forme théâtrale; en effet, les personnages prennent la parole à tour de rôle pour témoigner et non pas dialoguer, comme dans un choeur antique. Cette forme originale pourrait vous sembler intimidante, mais elle permet en réalité d'accélérer l'action, tout en conservant la fraîcheur et la spontanéité des premières pages.
J'ai beaucoup aimé me glisser au sein de cette famille attachante, dont les conditions de vie sont difficiles, mais qui échappe au pessimisme et à la morosité par l'humour, la culture et une certaine distanciation. Les Ivanov se sont probablement créé une carapace anti-grisaille, et ont pris le parti d'embellir leur réalité; généreusement, ils adoptent une petite fille et sont prêts à tout endurer pour réussir son éducation.
Plongé dans cet univers presque onirique, le lecteur est ainsi amené à s'interroger sur les difficultés de l'adoption, les différences sociales et culturelles, l'inné et l'acquis, le don de soi et l'ingratitude.
Merci à Masse critique et à Louison Editions de m'avoir permis la découverte de ce livre ! Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2yMbxva
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Difficile de se faire un avis de ce livre. Car je l'ai aimé, mais je ne l'ai aussi pas aimé. J'ai apprécié découvrir la vie de cette petite fille, Nastia, recueilli par une famille un peu bohème et qui a déjà ses propres enfants. J'ai franchement aimé ses jeux d'enfants, son innocence, ses questionnements mais aussi son côté un peu filou et diabolique. J'ai aussi énormément apprécié sa spontanéité qui peut lui faire dire ce genre de phrase magique : « Si vous m'obligez à lire, je me balance par la fenêtre ! ». Il était aussi touchant de voir la difficulté pour elle de s'adapter à un de nouveau code, et de voir le désarroi et la patience de sa famille d'accueil.

Toutefois, je ne suis pas entièrement satisfaite de cette lecture, car je l'ai trouvée un peu trop longue déjà, et ensuite surtout compliquée à lire. C'est un roman choral où il y a beaucoup de personnage et donc d'intervention, et j'avoue que j'ai eu un mal de chien à tous les retenir (et je crois d'ailleurs ne pas y être arrivée) et à les remettre dans le contexte. Par ailleurs, les situations étaient parfois tellement étranges et on passait tellement du coq à l'âne d'une partie à l'autre, que ça ne m'a pas aidée à les retenir. Et ça m'a même fait passer à côté d'une bonne partie du contexte.
Ce qui est dommage car ce roman, avait vraiment matière à être parfait. En effet l'écriture, la poésie qui s'en échappe « j'ai aussi poussé le vent, a poursuivi, Micha, pour que ce fainéant ne fasse pas du surplace », les références, l'humour, le désespoir, la situation de Nastia, sont bien trouvés. Hélas, trop de chose me sont passés à côté, et croyez bien que je le regrette car Nastia est un personnage haut en couleur.

En résumé, c'est un livre à tenter car il n'est pas du tout mauvais, mais à lire avec beaucoup de patience et si possible avec un carnet à côté pour se retrouver dans la somme des personnages.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On avait dépensé beaucoup d’énergie pour cette enfant, mais cela avait aussi permis de mieux connaître les gens…de mieux savoir qui était la mère de Lada! Oui, puisque finalement on avait beaucoup appris, il n’y avait pas à regretter tous ces efforts. La connaissance en général est inestimable.
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Les leçons de Nastia
– Anton, tu dessines comme si tu n’en avais rien à cirer, comme si tu t’en fichais de réussir. Mais tu dois te brancher à fond sur un état d’esprit qui t’amène à réussir…Tara bat tout le temps de l’œil depuis son séjour chez les dingues, alors tu peux lui dessiner plein d’yeux pour rendre ce clignotis, faut que tu oses, comme Picasso…Tu peux avoir un ciel bleu nuit, un ciel bleu azur…ça fait un peu Renaissance italienne, bien sûr, mais c’est chouette.
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Adresse au lecteur
Cher et patient ami ! Une surprise t’attend ici. Il se trouve que les dix-huit pages suivantes de ce roman ont disparu. C’est la chatte qui les a mâchouillées en aménageant un ‘nid’ pour ses futurs chatons. Elle l’a fait très consciencieusement, les transformant en une sorte de ouate. Or nous ne nous souvenons plus du sujet de ces pages.
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Même avant, Nastia me paraissait insupportable. Une colérique pur jus. Elle se lève : un vrai Robespierre ! Elle marche : un vrai Lénine ! Elle hurle : une vraie Rozalia Zemliatchka. Et maintenant, ça va donner quoi ? Au lever : une Manon Lescaut. Et qui hurlera : « J’ai besoin d’un homme ! » Non… Je vais moi-même lui répondre non !
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J’ai aussi poussé le vent, a poursuivi, Micha, pour que ce fainéant ne fasse pas du surplace
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