Je rejoins l'avis général qui considère que cet album n'est ni le plus original ni le plus palpitant de la série. Les auteurs nous proposent une fois de plus un voyage à la rencontre d'un peuple éloigné du village de nos irréductibles gaulois. Mais cet album datant de 1978 a une valeur particulière à mes yeux car il s'agit de mon tout premier « Astérix ». Et même si j'ai lu des aventures gauloises plus riches et palpitantes par la suite (« Astérix aux Jeux Olympiques », « La Zizanie », « le Devin », etc.) ; j'ai beaucoup ri et ris encore de nos gaulois blessés dans leur fierté parce que les romains viennent en Gaule pour se reposer de leur guerre contre belges (« de tous les peuples de la Gaule, ce sont les belges les plus braves » dixit
Jules César lui-même). Partis défendre leur honneur, le chef Abraracourcix, Astérix, Obélix et Idéfix découvrent la Belgique, le plat pays. Ses habitants, des bons vivants gouailleurs avec un drôle d'accent (« ça est frugal »), amateurs de Cervoise et de nourriture (dont les choux de Bruxelles), ressemblent finalement comme deux gouttes d'eau à nos gaulois surtout dans leur façon de donner des baffes aux romains. Dans cet album, j'aime beaucoup les colères de
Jules César. de même, les pirates, victimes de dommages collatéraux, sont comiques dans leurs vaines tentatives de dédommagement auprès des belligérants. La grande bataille finale en présence de
Jules César met tout le monde d'accord. A ses yeux, gaulois et belges sont aussi fous les uns que les autres. J'ai également apprécié les dialogues qui font mouche, les caricatures (l'ex-animateur TV
Pierre Tchernia en légionnaire, une femme belge ressemblant étrangement à l'ex-chanteuse
Annie Cordy), les anachronismes (les Dupondt échappés de chez Tintin le temps d'une case), l'invention des frites (puis des moules-frites) lors de l'attaque d'un camp romain. Enfin, concernant les dessins, cela fait déjà longtemps que le style d'
Uderzo a atteint sa pleine maturité.