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EAN : 9782738421203
208 pages
Ens Editions (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Ari Gounongbé, béninois d’origine, dans ce bel essai emboite la démarche de Frantz Fanon pour la transposer aux auteurs africains, aboutit de son côté aux conclusions suivantes : l’écrivain africain se trouve contraint d’essayer de tuer le père qui ici serait le Blanc (le père noir n’ayant pu servir de modèle, et l’école proposant des modèles européens plus prestigieux). Mais il n’y arrive pas dans la mesure où il est lui-même métis culturel. Cependant qu’il choisit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ari Gounongbé, psychologue et auteur d'une thèse de doctorat sur l'expérience psychique de l'acculturation vécue lors du contact entre Blancs et Noirs, dans le champ de la littérature africaine, relève la souffrance du colonisé : « non seulement nous avons été colonisés, mais nous en sommes honteux, et la honte génère le secret. Car nous avons le sentiment d'avoir trahi notre culture. Les Africains ont ensuite mis en place des stratégies pour restaurer cette identité blessée, notamment par l'écriture ». Et Ari Gounongbé, de passer en revue les attitudes[4] permettant, « dans l'oeuvre littéraire, de contrôler les stimulations provenant du contact de cultures ». Tout d'abord l'écriture elle-même constitue un instrument de décharge contrôlée, d'élaboration consciente de censure et de sublimation d'affects. Ou encore le pardon, chez Senghor, « mais le pardon cache souvent une agressive rancoeur » complète le psychologue. La négritude, apparue dans les années 1930, se conçoit comme idéalisation de la culture africaine. « le processus consiste à faire un retour aux sources africaines, en extraire des éléments (objets, comportements, valeurs …) dévalorisés par l'Européen et les survaloriser ». Par la scotomisation, l'écrivain met à distance le vécu psychique de l'acculturation. « Il cherche ainsi une certaine sécurité ou réassurance du moi dans la description de sa culture d'origine. »
Métissage culturel et métissage de l'oeuvre, idéalisation de la métropole ou encore la thématique du procès fait au héros du roman sont encore des stratégies dans le processus d'acculturation. À propos de celui-ci, Ari Gounongbé analyse : « le procès apparaît comme l'une des caractéristiques de l'identité acculturée (…). C'est fondamentalement le processus d'acculturation qui se développe en soi qui est condamné ; par ce mécanisme le moi essaye de justifier cette nouvelle identité dans la mesure où ayant été jugée, elle mérite d'exister dans les limites qui sont désormais les siennes ». Ces expériences, par leur approche psychocritique de la littérature d'Afrique noire francophone, dressent un tableau riche de la création d'anciens pays colonisés et, partant, ouvrent un espace de dialogue et de rencontres. »
Olivier Bonny

Lien : http://www.ligue-enseignemen..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le roman comme reflet de la réalité.
Les fictions rendent parfois mieux compte des mécanismes selon lesquels fonctionnent les populations du globe que des études savantes. Cela dit, on peut mener des études savantes sur les fictions, et c'est à quoi se sont attelés deux auteurs, l'un africain, l'autre européen, à partir de romans africains qui les conduisent à dessiner quelques idées-force.

Dans «La Toile de soi», Ari Gounongbé cherche à comprendre comment les écrivains africains traduisent ce qu'ils sont, à l'intérieur de leur culture ou en dehors d'elle, quand ils créent en utilisant les ressources de la littérature européenne. Il s'agit de faire dialoguer les cultures, en espérant - voeu pieux ? - ne pas leur faire perdre leurs caractéristiques. Longtemps, l'éducation donnée en Afrique par les Européens fut destinée à former des dirigeants dont le rôle serait de servir d'intermédiaires entre le pouvoir colonisateur et les populations locales. Cela a provoqué un phénomène d'acculturation dont les conséquences ont laissé des traces visibles dans la littérature produite sur le continent noir.

En psychologue autant qu'en lecteur, Ari Gounongbé utilise son expérience et ses connaissances livresques pour peindre la situation actuelle et définir les conditions dans lesquelles elle pourrait être améliorée.

MAURY,PIERRE

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Dans «La Toile de soi», Ari Gounongbé cherche à comprendre comment les écrivains africains traduisent ce qu'ils sont, à l'intérieur de leur culture ou en dehors d'elle, quand ils créent en utilisant les ressources de la littérature européenne. Il s'agit de faire dialoguer les cultures, en espérant - voeu pieux ? - ne pas leur faire perdre leurs caractéristiques. Longtemps, l'éducation donnée en Afrique par les Européens fut destinée à former des dirigeants dont le rôle serait de servir d'intermédiaires entre le pouvoir colonisateur et les populations locales. Cela a provoqué un phénomène d'acculturation dont les conséquences ont laissé des traces visibles dans la littérature produite sur le continent noir.
En psychologue autant qu'en lecteur, Ari Gounongbé utilise son expérience et ses connaissances livresques pour peindre la situation actuelle et définir les conditions dans lesquelles elle pourrait être améliorée.
P. My (http://archives.lesoir.be/le-roman-comme-reflet-de-la-realite_t-19951206-Z0ADN0.html?queryand=Ari+gounongbe&firstHit=0&by=10&when=-1&sort=datedesc&pos=1&all=2&nav=1)
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