Dés le début, les dés sont jetés, on sait qu'Addison Stone , jeune artiste plasticienne "montée" à New York pour percer, est morte dans d'étranges circonstances. Accident ? Suicide ?
Et le lecteur de suivre tout le parcours d'Addison, depuis le collège où elle manifeste déjà des dons exceptionnels pour le dessin, jusqu'à son "année New York", faite de sorties, de rencontres, et de travail ( de beaucoup de travail.)
Entre temps , il y aura eu l' hôpital psychiatrique, Addison souffre de psychose, c'est ça qui la rend si spéciale, si "intense". Est-ce le travail d'Addison, son talent, ses "performances" , ses frasques qui la rendent si "iconique" ? Ou bien son extrême beauté, ses rencontres ? Qu'importe , la jeune fille séduit, le monde artistique se pâme , New York est à genoux, et sa mort laissera ses proches et le public, sonné..
L'auteure se souvient d'elle, car elle fut sa prof, une poignée de minutes... Elle partira à la recherche de ceux qui l'ont connue, depuis sa famille, ses amis, jusqu'à son entourage professionnel. Autant de pièces de puzzle, tour à tour contradictoires et complémentaires...
Alors qui était Addison Stone ? Une garce selon sa cousine ( Affreuse , la façon perverse dont elle a modifié son prénom...) Une fille border-line ? Une malade ? Une artiste surdouée?
Qui était-elle ?
Et bien , personne, puisque l'auteure a tout inventé !!!
Et c'est du grand art, croyez-moi ! Car entre le très beau négatif ultra professionnel et ultra violet (sa couleur préférée...), de la couverture, les dessins et tableaux aimablement reproduits avec l'autorisation des ayants-droits , et les photos volées représentant Addison, on y croit dur comme fer !
C'est la mannequin Giza Lagarce qui prête ses traits à très jolie Addison .
Addison est morte , mais pas vraiment... Des fois, la littérature est plus vraie que la vie elle-même. Bravo à l'auteure pour ce portrait envoûtant, hypnotique , troublant et très créatif dans sa mise en scène.
Une biographie, à nulle autre pareille...
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Un coup de coeur !
Intriguée par la couverture et le résumé du livre je me suis lancée et j'ai adoré.J'ai aimé reconstituer le puzzle de la vie et de la personnalité complexe d'Addison cette artiste si tôt disparue et dans des conditions mystérieuses.
La vie et la mort d'Addison reste un mystère que nous tentons de reconstituer grâce aux témoignages de son entourage mais surtout ,ce que j'ai le plus aimé, avec ses oeuvres grâce auxquelles on découvre son évolution personnelle et artistique car les deux sont liés.
Un portrait se dessine en filigrane et l'on devine une jeune fille écorchée vive qui se cherche, hantée par ses démons réels ou imaginaires ?, et entourée de personnes pas forcement bienveillantes. Une artiste qui va se brûler les ailes en découvrant la grande ville : New York, ses tentations, et ses personnalités hors normes. Une jeune femme pas préparée à la célébrité et qui passera toute sa vie à tenter de laisser une trace sur cette terre avec son oeuvre.
A la fermeture de ce livre j'ai vraiment eu l'impression qu'Addison existait vraiment, de quitter une amie lointaine et distante avec de gros problèmes mais aussi fascinante et j'ai encore beaucoup de questions. C'est aussi cela la vie , on ne se comporte pas de la même façon avec tout le monde et grâce à ce livre on découvre toutes les facettes de ce personnage.
J'ai adoré l'originalité de ce livre, cette façon de raconter avec des extraits d'interviews, des photos volées, les oeuvres d'Addison ... et tout cela forme une histoire.
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La vie inachevée d'Addison Stone est une expérience de lecture inédite. L'auteure a l'art de gommer la frontière entre fiction et réalité. Adèle Griffin signe une œuvre fascinante.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
J'ai donc été la première personne n'appartenant pas à la famille à rendre visite à Addy dans son asile de fous. Je m'étais bien habillée, j'avais mes escarpins, ma pochette - comment faut-il s'habiller pour rendre visite à une amie qui vient d'être internée ?
Si seulement... J'aurai sans doute bien d'autre "si seulement", dans ma vie, mais "si seulement j'étais allée voir Addy en juillet " restera sans doute à jamais le plus gros regret de ma vie.
Elle ressemblait à un petit oeuf de Fabergé, assise à côté de moi, dans la limousine.
On avait besoin d'elle, et elle avait besoin de nous. Elle n'était jamais avare en infos sur sa vie privée . Par exemple, il lui arrivait de nous dire des trucs gratuitement, juste pour s'amuser. On savait ce qu'elle prenait au petit déjeuner , ou elle achetait ses chaussures, ses pinceaux - c'était une faiseuse de tendances, comme on dit dans le jargon. On avait toujours un œil sur elle. En revanche, elle n'a jamais verse dans l'auto promo sur les réseaux sociaux, genre Facebook ou Instagram. Elle adorait qu'on parle d'elle, mais elle refusait d'être a l'initiative de ces conversations.
On a achete notre liberte ; chacun de nous peut vivre sa vie comme il l'entend, desormais. Quand elle etait en vie, ma fille faisait deja beaucoup pour nous. Je devais de l'argent. Pas enormement, mais quand meme, ca s'additionnait. Addison nous a rendu visite a la fin du premier ete, et elle s'est occupee de rembourser nos credits, a Maureen et a moi. En claquant des doigts. Comme par magie.