AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782413020363
261 pages
Delcourt Littérature (03/04/2019)
4.14/5   193 notes
Résumé :
Dans une bourgade du comté de Meath, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n’est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu’il a été et de tout ce qu’il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère... >Voir plus
Que lire après Toute une vie et un soirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 193 notes
5
37 avis
4
29 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Soyons clairs d'emblée, chers amis , je ne serai absolument pas objectif et je vais vous dire pourquoi : je viens de tourner la dernière page d'un roman exceptionnel , voilà . C'est tout bête et si vous me dites mais , "y'a pas un petit détail qui ...." , ma réponse sera cinglante , " NON ! ", j'ai passé un trop bon moment pour ergoter sur des détails qui ont vite été chassés de mon esprit et n'ont jamais altéré l'immense plaisir que j'ai eu à accompagner un bonhomme de 84 ans qui , à sa façon , va rendre hommage aux personnes qui ont illuminé sa vie .Ils sont 5 ces personnages que Maurice Hannigan va faire vivre ou revivre sous nos yeux .Il y a son " dieu", son grand frère Tony , son premier enfant , la si désirée petite Molly , sa belle soeur Noreen ,son brillant fils Kevin, journaliste aux Etats Unis et son épouse Sadie , disparue deux ans plus tôt...
Cinq personnages , cinq parties , cinq merveilleuses tranches de vie , dures , tendres , amusantes , tragiques.......La vie de Maurice , en Irlande , il n'y a pas si longtemps, dans une bourgade du Comté de Meath..
Aujourd'hui , Maurice est seul , trop seul face au vide , seul avec la stout et le whisky ,ses affreux compagnons de détresse .Et il se raconte Maurice et il raconte , il nous embarque ,il nous guide , il nous recouvre d' images d'une vie qui pourrait être la nôtre.
Ce livre , et j'adore ça, se vit plus qu'il ne se lit , c'est un feu d'artifice émotionnel . De l'émotion , oui , mais sans pathos , avec lucidité , honneur , haine , violence ou douceur infinie, amour tendre et bougon....C'est magnifique , magique au point d'accaparer votre attention et de ne vous accorder aucun répit , du début à la fin...
J'ai été sincère , je vous ai prévenu(e)s , je ne suis pas objectif peut - être , mais j'assume la séduction que m'a procurée cette lecture . Un bijou ciselé dans l'or fin..
J'y ai retrouvé , toutes proportions gardées, bien sûr, des émotions telles que celles ressenties récemment dans " Changer l'eau des fleurs " avec , en prime ce " je ne sais quoi de bourru " propre aux Irlandais qui me fait placer ce roman à un rang légèrement supérieur mais , allez , victoire après " photo - finish ". Deux belles réussites .
L'auteure est talentueuse , elle écrit remarquablement bien , observe des " petites choses " du quotidien et les dissémine de ci , de là , sans avoir l'air d'y toucher et même le whisky , irlandais , " of course " , dégage un arôme qui vient titiller vos papilles et dont la couleur ambrée....sublime de justesse ... la forêt en automne .
Je lui trouve surtout un talent fou pour la traduction des émotions, pour faire " vibrer notre corps , pour enflammer tous nos sens" . Et puis quelle belle idée que cette construction avec ...un fil rouge dont je ne vous parlerai pas mais qui devrait vous intriguer et ...vous fasciner.Bon là , les amis ,je vous sens , comment dire , " titillés " au plus haut point .... Nous sommes samedi , le soleil revient , un p'tit tour en ville , la librairie ...et ce soir , vers minuit vous saurez tout . Forcément parce que si vous commencez ...Ah , vous sortez , vous avez un rendez- vous ,un ami à voir , une amie ? Et ben dommage et tant pis pour vous car moi , je n'ai plus rien à dire , pas question .A vous de voir mais , vraiment , réfléchissez bien .Moi , j'dis ça....
" Toute une vie en un soir " , ce n'est pas votre vie , mais c'est peut- être votre soir ? Je me comprends .Et qu'on ne me parle pas de " feel- good " , ce serait une atroce comparaison ...
Un soir , cinq toasts et toute une vie......Lisez ... et.... dites- moi.
Dernier point , ce roman m'a été offert par ma fille adorée pour la fête des pères...Elle le connait bien son père....qui , sans elle , serait sans doute passé à côté d'un très beau roman...
Commenter  J’apprécie          12726
‘I'm here to remember–all that I have been and all that I will never be again.'
« Je suis ici pour me souvenir de tout ce que j'ai été, et de tout ce qui je ne serais plus », dit Maurice, 84 ans. Dans un long monologue intérieur, assis sur un tabouret d'un bar d'hôtel ( et pas n'importe lequel !) d'un bourg irlandais, alternant bières et whisky , il s'adresse à son fils Kevin qui vit aux États Unis. Veuf, il a tout vendu et s'apprête à partir...... en maison de retraite. Au crépuscule de sa vie, portant un dernier toast à chacun des cinq personnes qui ont le plus compté pour lui, il fait le bilan de son existence.
Une seule nuit ,
Toute une vie !
Un pareil sujet, sans le billet de ma redoutable copine babeliote nameless ( merci !), je ne l'aurais probablement pas lu. Trop triste, « Les Gratitudes » même court m'aurait amplement suffit pour un bon moment.....

Dans cette longue soirée, Maurice nous entraîne loin dans le temps, à son enfance dans une famille de fermier pauvre dans l'Irlande des années quarante, où la réforme agraire démarre à peine avec la ré-appropriation des terres aux paysans. Dyslexique, peu doué pour les études, il se retrouve vite, très jeune, garçon de ferme chez les Dollards, les grands patrons du coin, des gens violents, sans scrupules, où travaille aussi sa mère. Mais la Vie, malgré ses revers, réserve aussi de bonnes surprises, et de belles rencontres et même si Maurice y croit peu, la justice divine existe......que je vous laisse découvrir.

C'est une histoire irlandaise de perte, de douleur, de regrets ( Ai Maurice pourquoi faire le radin pour une simple tasse de thé Earl Grey au resto !),
mais aussi de bonheur et d'amour ( “There was a love but of the Irish kind, reserved and embarrassed by its own humanity”, -il y avait de l'amour mais de nature irlandaise, réservé et embarrassé par sa propre humanité-),
celle d'un homme qui sait à peine lire et écrire, mais qui aime faire des contrats, même et surtout avec Dieu,
celle aussi d'une famille, d'un couple et d'un pays.
Un livre émouvant, riche en anecdotes, dont celle de la pièce d'or à l'effigie d'Edward VIIII, fil rouge du récit. Une prose claire et fluide qui ne laisse aucune ambiguïté à l'expression des sentiments, dans un pays où pourtant ils le sont. Décidément les auteurs irlandais sont doués pour se mettre dans la tête du sexe opposé à la leur; récemment Donal Ryan dans la tête d'une femme, ici Griffin dans la tête d'un homme, chapeau !
Et bravo pour ce premier roman considéré comme phénomène littéraire dans son pays, à la tête des meilleurs ventes. Comme quoi les irlandais ont un très bon goût littéraire 😀!


Commenter  J’apprécie          7921
A quatre-vingt-quatre ans, l'Irlandais Maurice Hannigan ne parvient pas à faire le deuil de son épouse, décédée deux ans auparavant. Ce soir-là, au bar où il noie son désespoir dans la stout et le whisky, il soliloque sur sa vie passée, ses joies et ses regrets, en évoquant les cinq personnes qu'il a le plus aimées : son grand frère Tony emporté par la tuberculose, sa belle-soeur Noreen enfermée en asile psychiatrique, sa fille Molly morte-née, son fils journaliste en Amérique, et surtout, sa si regrettée épouse Sadie.


Au fil du récit se dessine peu à peu le portrait formidablement vrai d'un homme qui, envahi au soir de sa vie par le désarroi du chagrin et de la solitude, contemple sans complaisance ce que fut son existence et décide courageusement de faire ce qu'il faut pour ne pas en perdre le contrôle. Des bonheurs et des épreuves traversés ressortent une profonde tristesse d'avoir désormais tout perdu, mais aussi une forme d'acceptation résignée née de la certitude d'avoir toujours affronté le destin d'un pied ferme et d'être resté quoi qu'il arrive fidèle à lui-même et aux siens.


Sous ses dehors de dur-à-cuire taiseux, pingre et impitoyable, se cache un être d'une profonde humanité, qui se sera attaché toute sa vie à rester droit dans ses bottes, digne et fier de réussir à prendre sa revanche sur une enfance pauvre et marquée par l'injustice. L'ombre de cette vie écoulée est évoquée avec une telle vérité, les répliques y sonnent avec une telle authenticité, que Maurice Hannigan s'incarne sous les yeux du lecteur d'une manière toute cinématographique. D'ailleurs, je n'ai cessé d'y voir la silhouette, et d'y entendre la voix, de Clint Eastwood.


Tout en pudeur et en émotion contenue, ce roman d'une parfaite justesse réussit à poser avec une étonnante légèreté la question de la douleur, de la solitude et de la dignité des personnes vieillies et désormais seules, parvenues au bout de leur envie de vivre.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          835
Je remercie Babelio et sa Masse critique privilégiée et les Editions Delcourt de m'avoir offert ce livre.

Nous sommes dans l'est de l'Irlande, précisément dans le comté de Meath, Comté Royal aux paysages sauvages grandioses et aux traditions culturelles intactes encore aujourd'hui. A quelle époque ? Je ne saurais le dire…Je ne me suis jamais posé la question. Cela n'a aucune importance au fond puisque rien n'a changé dans cette région, ni les paysages, ni le climat, ni l'ambiance, ni les sentiments.

Il s'agit bien là d'un roman d'amour. C'est tout. Celui dont on n'ose pas parler, parce qu'il est si fort qu'il pourrait rendre encore plus maladroit, parce qu'il est tellement pur que les mots de tous les jours, ceux que l'on connait, ne suffiraient pas à lui rendre sa superbe, parce qu'il est tellement profond que la pudeur s'en est emparé définitivement.

Il est beau ce roman dont le personnage principal, Maurice Hannigan, un vieux fermier bourru, malhabile va, au crépuscule de sa vie, se souvenir des événements marquants qui ont jalonnés son existence. Des bas, des hauts, la misère, l'opulence, la soumission et la revanche, les coups durs et les coups bas, la vengeance, les séparations dont on ne se relève pas et les années qui défilent laissant sur son passage des relents de regrets, de remords, d'amertume.

Il est beau ce roman où M. Hannigan, dyslexique et peu instruit trouve les mots justes, percutants, essentiels, poignants parfois et porte successivement un toast à tous ceux qui ont compté pour lui.

Un premier roman émouvant porté par une histoire simple mais tellement bien racontée. J'ai imaginé M. Hannigan rassembler ce qu'il lui restait de forces et, la voix mal assurée, tenter une ultime mise au point, ne voulant pas s'encombrer de doutes et de désordres juste avant de rejoindre enfin sa bien-aimée trop tôt disparue. Une fois près d'elle, que ce soit au paradis, dans les dunes irlandaises ou dans le souffle du vent, il est probable qu'il n'aura plus jamais l'audace ni la capacité de tout expliquer.

L'écriture d'Anne Griffin est subtile, sobre et forte à la fois. le roman est bien articulé et l'auteure nous invite à la suivre, la gorge serrée parfois, mais toujours d'un pas alerte parce que nous voulons tout connaitre de la vie de cet homme si sensible qui se cache derrière son armure.
Commenter  J’apprécie          6713
Installé au bar du Rainsford House Hotel, Maurice Hannigan, du haut de ses 84 printemps, est prêt à se livrer... Après avoir vendu la ferme et ses terres, réglé toutes ses affaires avec le notaire, rempli des cartons depuis 1 an, confié son chien à sa femme de ménage, le vieil homme est prêt pour partir en maison de retraite, comme le souhaite son fils. Mais avant, il tient à porter un toast aux cinq personnes qui ont tenu un rôle important dans sa vie. Son grand frère, Tony, parti bien trop tôt ; sa fille, Molly, qu'il n'aura connu que quelques secondes ; sa belle-soeur, Noreen, déficiente mentalement ; son fils, Tony, grand journaliste qui habite aux États-Unis et à qui il s'adresse et enfin sa chère et tendre, Sadie, décédée deux ans auparavant, qui lui manque chaque jour un peu plus. Pour chaque personne évoquée, une boisson d'exception...

Que de souvenirs émouvants et touchants auxquels se livre Maurice Hannigan... de son enfance sur la ferme de son père, en compagnie de son frère, aux derniers jours de sa femme en passant par sa rencontre et ses jours passés avec Sadie, la naissance de ses deux enfants ou encore de ce Souverain en or d'Édouard VIII, une pièce qui suivra Maurice tout au long de sa vie, le vieil homme se souvient avec émotion et tendresse de ses jours heureux et moins heureux, de ses peines et de ses joies, de ses deuils impossibles. Des souvenirs que l'on saisit à bras le corps, que l'on éprouve et que l'on ressent viscéralement tant la plume de l'auteur, tout en pudeur et poésie, nous étreint. Anne Griffin nous offre un roman habilement construit d'une intensité rare, d'une force et d'une sensibilité saisissantes. Et c'est avec regret que l'on quitte avec regret et le coeur serré Maurice et tous les siens...
Inoubliable !
Commenter  J’apprécie          678


critiques presse (1)
Actualitte
09 juillet 2019
Des personnages à la nature plus sombre que des vrais, une propension à la violence, qu’elle soit physique ou émotionnelle… Dans ces histoires entrelacées, c’est toute l’Irlande rurale qui se dévoile, avec Maurice pour point de convergence.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
" Monsieur Hannigan , ce n'est pas en buvant que vous surmonterez votre deuil . "
Qu'est - ce qu'il en connaît du deuil ? Tu peux me le dire ?Il sort à peine des couches - culottes , ce petit con ! La seule chose qu'il ait perdue jusqu'à présent , c'est sa virginité- et encore , pas sûr qu'il ait l'âge. Personne , absolument personne ne peut savoir ce que c'est de perdre quelqu'un qu'on aime tant qu'il l'a pas vécu. Le grand amour , celui qui s'accroche à tes os ,s'enfonce sous tes ongles , aussi difficile à faire partir que la terre incrustée depuis des années . Quand il est plus là....c'est comme si on t'avait arraché un bout de toi .Tu te retrouves la peau à vif , sans défense , avec ton sang qui dégouline sur la moquette neuve .Moitié vivant , moitié mort ,un pied dans la tombe.( p 215 )
Commenter  J’apprécie          350
— Monsieur Hannigan, ce n’est pas en buvant que vous surmonterez votre deuil. »
Qu’est-ce qu’il en connaît du deuil, tu peux me le dire ? Il sort à peine des couches-culottes, ce petit con ! Si tu veux mon avis, la seule chose qu’il ait perdue jusqu’à présent, c’est sa virginité – et encore, pas sûr qu’il ait l’âge. Personne, absolument personne ne peut savoir ce que c’est de perdre quelqu’un qu’on aime tant qu’il l’a pas vécu. Le grand amour, celui qui s’accroche à tes os, s’enfonce sous tes ongles, aussi difficile à faire partir que la terre incrustée depuis des années. Quand il est plus là… c’est comme si on t’avait arraché un bout de toi. Tu te retrouves la peau à vif, sans défense, avec ton sang qui dégouline sur la moquette neuve. Moitié vivant, moitié mort, un pied dans la tombe.
Commenter  J’apprécie          262
C'est la présence de Tony vivant qui me manque .Je peux lui parler tant que je veux dans ma tête , rien ne remplace le fait de le voir , de le toucher , de l'entendre boire sa bière chez Hartigan . Je donnerais n'importe quoi pour passer une heure avec lui . Pas la peine qu'on se parle beaucoup . Les coudes sur le zinc . Chacun sa bouteille de stout . Nos verres à moitié vides . Regarder dans la rue , taper du pied en rythme avec la musique à la radio , rire de la dinguerie du monde . Etre avec quelqu'un en qui t'as confiance , voilà tout .Qui te comprend sans que t'aies besoin de t'expliquer , ou que tu te croies obligé de faire semblant que tout va bien . Avec qui tu peux te permettre d'être nul . Sentir sa tape dans mon dos quand il se lève pour aller aux gogues . Ce serait trop demander , une petite résurrection ? ( p 83 )
Commenter  J’apprécie          242
Je suppose qu'au début de notre mariage, elle se confiait à sa mère. J'en suis même pas certain. Je crois pas qu'elles étaient liées à ce point. Il y avait de l'amour entre elles, mais à la manière irlandaise : pudique et maladroit. Aujourd'hui, les gens adorent parler. Dire ce qu'ils ont sur le cœur. Comme si c'était facile. Les hommes, en particulier, se font beaucoup reprocher de ne pas faire leur part dans ce domaine.
Commenter  J’apprécie          170
It helped me realise we were no different from our American cousins–the same things matter the world over: saving face and money.
(Cela m’a aidé à me rendre compte que nous n’etions pas plus différents de nos cousins américains , c’est toujours les mêmes choses qui comptent partout dans le monde:sauver les apparences et l’argent.)
Commenter  J’apprécie          210

autres livres classés : irlandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Anne Griffin (2) Voir plus

Lecteurs (601) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}