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EAN : 9782841330843
288 pages
Presses Universitaires de Caen (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
Ce second roman de Vigdís Grímsdóttir, l'un des écrivains islandais les plus en vue depuis une dizaine d'années, retrace l'histoire d'une jeune femme d'une vingtaine d'années qui, dans le huis clos d'une cellule de prison, se raconte à son avocat.

Par ses souvenirs, ses rêves et son imagination, elle s'évade et nous transporte loin du présent pour nous plonger dans son histoire à elle, son propre roman, celui de sa vie. On se laisse progressivement ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je m'appelle Isbjörg Je suis lion Elle s'appelle Isbjörg Elle est renarde
Isbjörg est en cage, avec pour seul horizon les murs verts de sa cellule, prostrée dans une attente qui va bientôt prendre fin. Après avoir été à l'isolement, après s'être enfermée dans un mutisme total, Isbjörg accepte de se livrer, se délivrer et se prépare à recevoir un ultime et unique interlocuteur, Pétur Péturson, l'avocat de la défense.

12 heures, c'est le temps alloué pour dénouer les fils d'une histoire au rythme de 12 chapitres, ouvrir les portes d'une mémoire défaillante, réinventée ou reconstruite entre souvenirs, rêves et fantasmes. Au fil des heures qui s'égrainent les secrets se dévoilent, les traumatismes ressurgissent. Au bord de l'asphyxie, des confessions s'échappent comme des bulles de savon explosant à la surface.

Vigdís Grímsdóttir à travers son héroïne Isbjörg, « celle qui est sauvée de la glace », orchestre le voyage intérieur d'une jeune femme de vingt ans à l'esprit vacillant. Pourtant Isbjörg a plus d'un tour dans son sac pour rester hors de l'eau, pour se protéger, se rendre inaccessible: elle crée ses propres mantras pour repousser les forces obscures, jongle avec les mots; des escapades poétiques porteuses de lumière pour retrouver ses ailes et sa liberté condamnée...

Isbjörg, une jeune femme borderline, en souffrance et à la personnalité complexe, est au final une insoumise, elle affronte son avocat comme un prédateur exécute sa proie, un envoûtement qui renverse les rôles de chacun.

Un chemin de croix libérateur et salvateur qui malgré l'enfermement lui permettra d'exorciser ses obsessions morbides, ses angoisses et ses peurs.
Isbjörg, jeune fille rebelle, se joue de son avocat comme Vigdís Grímsdóttir se joue de son lecteur. Avec une écriture travaillée Vigdís Grímsdóttir trouve les mots justes et joue sur des variations de forme, de style pour rendre ce voyage intérieur plus intense: réaliste lorsque Isbjörg se confie, poétique lorsqu'elle s'absente dans une réalité fantasmée.

Un huis clos explosif, lumineux, poétique, sombre et subversif sur fonds de critique sociale.
Je m'appelle Isbjörg Je suis lion a fait l'objet d'une adaptation théâtrale.
Une lecture bouleversante et parfois oppressante.
Un coup de marteau mais aussi un coup de coeur.

Je m'appelle Isbjörg Je suis lion (Ég heiti Ísbjörg, ég er ljón, 1989) a été traduit par François Emion à l'occasion de la cinquième édition des Boréales de Normandie en 1996.
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Une lecture exigeante que ce roman islandais ! Une jeune femme, incarcérée pour une raison qu'on ne connaitra qu'à la toute fin du roman, se livre à son avocat. Douze heures, douze chapitres, pendant lesquelles elle revient sur son parcours depuis son enfance jusqu'aux faits dont elle est accusée. Une écriture poétique, envoutante, qui mêle en un même flux vérité factuelle et souvenirs approximatifs, expériences oniriques voire mensonges assumés. Car Ísbjörg joue avec son avocat comme l'auteure joue avec son lecteur : l'une comme l'autre perde leur interlocuteur ou leur lecteur dans les méandres d'une vérité embellie par l'imagination poétique. Et ses aveux, s'ils la condamnent certes auprès de la justice, fonctionnent aussi comme une sorte de catharsis qui la sauve de l'inéluctable noyade commencée dans son enfance. le propos est sombre, pessimiste, mais l'écriture rend avec beaucoup de finesse la souffrance d'Ísbjörg.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans un premier temps, elle ne fait que pleurer. Elle ne peut rien faire d'autre. Finalement, elle ne va pas mieux qu'allait son père. Sauf qu'elle se sait incapable de passer des journées entières sans recevoir de l'aide. Elle n'est pas un héros. Elle reconnait son engourdissement. Son manque de réaction. Les médicaments. Elle pleure sans cesse, comme si, à l'intérieur de son corps, il y avait une immense quantité d'eau qui avait attendu longtemps avant de pouvoir s'échapper. Et elle croit avoir pleuré pendant pas mal de jours. Elle ne s'en souvient pas. Elle n'arrive pas à se rappeler tout ce qui s'est passé dans les premiers temps qui ont suivi son arrivée ici. Mais ça aussi, c'est normal. Maintenant, elle le sait. C'est comme ça que ça se passe pour les gens qui sont dans son état. Elle aurait dû faire en sorte que son père aille à l'hôpital. L'envoyer ici de gré ou de force. Mais elle ne disait jamais rien. Acceptait tout. Ça, elle le regrette.
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