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EAN : 9782874491870
288 pages
Les Impressions nouvelles (08/01/2014)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Jugés « éblouissants de verve et d esprit » par Goethe, les albums de Rodolphe Töpffer sont aujourd hui considérés comme les premières bandes dessinées. Publiées en pleine époque romantique, ces « histoires en estampes » jetaient les bases d une nouvelle forme de littérature, vouée à la fiction satirique et fondée sur la coopération entre le texte et l image.
Le succès de M. Jabot, M. Vieux Bois ou du Dr Festus fut immédiat : imités, contrefaits, traduits en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La bande dessinée fait largement partie du paysage littéraire actuel, au rang de 9ème art, en se réinventant continuellement autour notamment de romans graphiques innovants et d'adaptations incessantes. Pourtant, il a bien fallu l'inventer cette notion de « bande dessinée », qui associe texte et illustration dans une parfaite harmonie. Thierry Groensteen, spécialisé dans la théorisation de la bande dessinée, s'intéresse ici à Rodolphe Töpffer qui aurait, le premier, au XIXe siècle, élaboré des esquisses suivant cette association. Merci donc à Babelio et aux éditions des Impressions Nouvelles qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage.

La démarche de Thierry Groensteen suit un raisonnement très scientifique en faisant simplement progresser son plan de manière très logique : les antécédents qui ont influencé Rodolphe Töpffer, sa démarche créatrice, comment il a reçu à son époque, sa propre influence et ses écrits de théoricien de la bande dessinée. Nous n'avons pas d'inquiétude à avoir de ce pt de vue-là ; chaque aspect artistique et créatif de cet auteur du XIXe siècle. le raisonnement de Thierry Groensteen se veut relativement accessible au plus grand nombre, ne forçant pas sur des concepts trop abstraits ni dans des théories trop recherchées. Il s'agit surtout de décrire la rencontre entre un homme et un art naissant.
Il est plutôt conseillé de faire une première lecture en s'appesantissant sur les très nombreuses illustrations. Thierry Groensteen édite, par la même occasion (et à la suite de tous ses autres ouvrages sur le sujet), une quantité phénoménale d'affiches, gravures, enluminures et autres caricatures de Rodolphe Töpffer ou d'autres auteurs avec qui il établit de nombreuses comparaisons. Même s'il est difficile de lire toutes les inscriptions tant il y en a et tant leur taille est parfois petite, mais c'est surtout le plaisir de découvrir la création d'un art qui prévaut. Si vous vous attendez à suivre la biographie de cet homme, ce n'est pas tellement le but ici, mais bien d'apprendre pas à pas comment a germé l'idée d'associer images et textes en créant les codes que nous connaissons bien aujourd'hui (narration, bulles notamment). de ce point de vue-là, l'auteur mise sur des années de travail et la ré-exploration de plusieurs publications personnelles depuis les années 1990.

Somme toute, c'est donc un sacré volume que nous avons là porté par une érudition très travaillée, présentant d'innombrables parallèles avec les contemporains et continuateurs de Rodolphe Töpffer, dont on retient surtout quelques noms connus comme notre Gustave Doré national. Des relectures sont vraiment nécessaires pour en extraire tout l'intérêt historiographique.

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Habiles Cro-Magnons lascautois, facétieux enlumineurs tonsurés ou patientes brodeuses bajocasses, des traces de l'origine de la bande dessinée ont été décelées à maintes reprises à travers L Histoire. Faute d'une réelle définition, cette chasse au petit Mickey primordial est restée quelque peu vaine. Car la BD, médium liant dessin et texte, est un art difficile à cerner, tant elle accueille en son sein d'approches narratives variées (format, pagination, etc.). Néanmoins, un nom ressort des différentes études sur le sujet : Rodolphe Töpffer. Cet instituteur de la première moitié du XIXe siècle est l'auteur de plusieurs récits burlesques en images. Pas encore tout à fait de la bande dessinée au sens moderne, mais clairement déjà une narration séquentielle totalement inédite pour son époque.

Dans M. Töpffer invente la bande dessinée, Thierry Groensteen propose une réponse convaincante et détaillée sur la place centrale du Genevois dans la genèse du 9e Art. Des dessinateurs anglais comme William Hogarth ou Thomas Rowlandson avaient déjà publié des contes ressemblant fortement à de la proto-BD dans le courant du XVIIIe siècle. Ces oeuvres, composées de saynètes allégoriques autonomes, représentent certainement un jalon important, Töpffer les cite d'ailleurs comme une influence. Par contre, celles-ci sont encore trop proches de la peinture illustrative pour vraiment marquer le commencement d'un nouveau genre.

À l'inverse, comme le démontre Groensteen, M. Jabot, M. Vieux Bois ou le Dr Festus innovent réellement. Sur la forme d'abord, l'artiste découpe l'action en une succession de cases et fait preuve d'invention au niveau de la mise en scène et du découpage. Les personnages sont vivants, « bougent », au lieu d'être statiques dans de grandes compositions. Sur le fond ensuite, dès leur publication, les albums ont connu un succès retentissant et ont influencé de nombreux suiveurs et imitateurs. de plus, en bon pédagogue, Töpffer a intellectualisé son travail en rédigeant différents articles expliquant son approche. Ces textes, plus particulièrement L'essai de physiognomonie (reproduit en fac-similé en fin d'ouvrage), montrent à quel point le créateur de M. Pencil avait compris la force potentielle de ce qu'il appelait des histoires en estampes.

M. Töpffer invente la bande dessinée, par sa rigueur et sa richesse, est passionnant. Un livre indispensable pour tout bédéphile curieux des origines de sa passion.
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Réédition d'une première mouture de 1994, voici donc une étude approfondie de l'apport à la bande dessinée de Rodolphe Töpffer. Celui-ci était suisse et est souvent qualifié de pédagogue, écrivain, politicien et auteur. Mais le grand public ignore qu'il est souvent considéré comme étant le père de la bande dessiné, mais sans l'utilisation du phylactère (la bulle). Cette étude (qui flirte avec la thèse de doctorat) tente donc de combler ce vide.
Par conséquent, ce livre est très explicatif, démonstratif, parfois redondant, mais toujours passionnant (malgré un discours digne d'un linguiste averti, dans certains passages). le premier chapitre remet les pendules à l'heure : une histoire de la bande dessinée reste encore à écrire, tant les origines ne sont pas définitivement fixées (Lascaux pour l'un, Bayeux pour l'autre). Puis viennent les précurseurs, les caricaturistes anglais, les peintres de genre séquentiels (comme William Hogarth), ou les dessinateurs germaniques, avec leur humour ravageur.
Les bandes dessinées sont abordées par une sorte de catalogue raisonné. Pour ensuite être passées au filtre de la théorie du discours, en ayant toujours comme référence les propos de Töpffer lui-même, considéré comme un des premiers théoriciens du médium. Satiriste, il se veut également le reflet d'une certaine société bourgeoise. L'humour y est malgré tout bon enfant et peut sembler aujourd'hui bien léger. Mais déjà y sont présentes certaines formes d'humour.
Enfin, les héritiers sont évoqués, de Cham à Gustave Doré. le volume se termine par un fac-similé de l' »Essai de Physiognomonie » et tout un appareil critique. Sans oublier de conséquentes bibliographie et sitographie.
Un livre qui comble un vide, mais qui reste destiné aux passionnés de bande dessinée.
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A mon avis, "érudit" résume assez bien ce document.
Thierry Groensteen détaille l'avant, le pendant et l'après Töpffer (de Gustave Doré aux auteurs plus contemporains), pour ce qui concerne la bande dessinée.
Les passionnés seront ravis d'y trouver des références, des sources d'influence, et aussi (surtout) des innovations dues à Töpffer, dont la notoriété n'est pas à la hauteur de la qualité de son travail: on (re)découvre ici la naissance du récit en "bande dessinée".
Bref, ce livre est quasiment indispensable à tout amateur de BD.
On lui reprochera quand même une présentation un peu aride et des reproductions souvent trop petites (pour qui n'a plus une vue parfaite !).

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critiques presse (2)
BulledEncre
24 février 2014
En ce qui concerne la bande dessinée, l’exigeant Thierry Groensteen nous présente celui qui a posé les bases du genre et qui en a été un des premiers exégètes : Rodolphe Töpffer.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Sceneario
03 février 2014
Un livre de référence à dévorer sans plus attendre !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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Vidéo de Thierry Groensteen
Trois planches à la loupe (1/3) : David Mazzucchelli
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