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EAN : 9782750906290
240 pages
Presses de la Renaissance (01/09/2011)
3.5/5   2 notes
Résumé :

"Chacun contribue à changer le monde, ne serait-ce que par sa façon de se comporter à l'égard de l'Autre. Puis-je immodestement affirmer que j'ai exercé une influence sur mon temps un peu plus que la plupart des gens ? Grâce à un ensemble de chances, même si, au départ, les circonstances ont relevé plutôt de la tragédie". Né en 1925, professeur à Sciences Po pendant trente-six ans ainsi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Grosser Alfred - "La Joie et la mort : bilan d'une vie" - Presses de la Renaissance, 2011 (ISBN 978-2750906290)

Autant le préciser d'emblée : je suis très, très, très déçu, à commencer par ce ton d'autosatisfaction intense typique du "grand professeur de Science-Po", par cette morgue condescendante qui transpire à toutes les lignes tant elle est naturelle et devient une seconde nature chez ce type d'universitaire, par cette véritable obsession que développent ces gens à émettre constamment des jugements de valeur sur les autres. Bref, pour lire ce livre, il faut passer au-dessus de ces travers inhérents à l'écrasante majorité de nos universitaires dits "de haut niveau".
Autre défaut criant : une multitude de sujets complexes sont survolés en quelques lignes, voire en quelques mots, et se concluent par un avis péremptoire. de la part de cet auteur, et au vu du titre ronflant, le lecteur s'attend vraiment à autre chose qu'à cet étalage égocentrique hélas parfaitement prévisible de la part de ce type d'universitaire français.

En tant que germaniste, il va de soi que j'ai entendu parler d'Alfred Grosser dès le tout début de mes études, puisqu'il était de règle de lire (si ce n'est d'apprendre quasiment par coeur !) son volume publié aux PUF dans la collection "Que sais-je" intitulé "La République Fédérale d'Allemagne" (1ère édition, si je ne me trompe, en 1963, constamment réédité par la suite). C'était à peu près le seul livre de cet auteur autorisé par le reste des profs dits "de civilisation germanique", toutes et tous marqués "à gauche" ("engagé-e-s", comme il convenait de dire dans ces milieux-là) si ce n'est à l'extrême-gauche, vouant donc ipso facto cet auteur aux gémonies, relégué dans le trio des pestiférés comprenant en outre Joseph Rovan (Joseph Rosenthal, 1918-2004) et Henri Ménudier, ces gens qui de près ou de loin fondèrent ou animèrent l'Office Franco-Allemand de la Jeunesse (OFAJ) grâce auquel des milliers de collégiens purent bénéficier des échanges franco-allemands dès la classe de cinquième.
En ces temps-là, aucun prof "de gauche" n'aurait pour rien au monde incité des étudiants à lire Joseph Rovan ou Alfred Grosser ! Seul Ménudier trouvait quelque crédit à leurs yeux. Grosser aggravait d'ailleurs considérablement son cas, puisqu'il écrivait dans les colonnes du journal catholique "La Croix", crime inexpiable pour les gauchistes grand-teint. Si bien que je ne lus que de très rares ouvrages de cet auteur, et pratiquement aucun de ses articles jusqu'à ce que je découvre et lise régulièrement ce quotidien "La Croix" grâce à l'abonnement d'une voisine de palier (!!!). Tout prêt à réviser mon jugement, je procédai à l'acquisition de ce bouquin suite à sa recension élogieuse par Bruno Frappat, dont j'estime parfois les chroniques.

Quelle déception !
D'autant plus grande que – sur certains points – les positions et l'attitude de Grosser auraient pu m'intéresser, comme sa sévère condamnation des cuistres à la sauce Jacques Attali et Alain Minc, ou encore sa dénonciation de la vulgarité particulière à notre époque. Sa position par rapport à la religion aurait également mérité quelqu'intérêt de ma part, mais il n'aligne hélas que des lieux communs dépourvus de toute profondeur spirituelle. Quant à ses propos sur "sa" femme et "ses" enfants, ils sont tout simplement consternants.
Car si l'on y réfléchit quelque peu, ce bonhomme n'a jamais rien fait par lui-même, il n'a jamais agi. Toute sa vie, il s'est contenté (le terme est ô combien le plus approprié) de commenter les actions des autres, de gloser sans fin, du haut de son confort, sur les entreprises menées par d'autres acteurs, et –pire encore – d'émettre des jugements sur celles et ceux qui agissaient.
Je ne suis pas prêt de lire du Grosser avant bien longtemps !

Finalement, le seul intérêt de cet ouvrage réside dans la preuve sans fard qu'il administre du degré de fatuité, de contentement de soi, de nombrilisme béat auquel atteignent nos chers universitaires étincelants de la gloriole conférée par des institutions comme "Science-Po" ou l'ENA, bien franchouillardes et glauques...
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Quel bonheur que cet ouvrage d'Alfred GROSSER, qui nous livre sa recette du bonheur (ou plutôt de « la joie » dans son vocabulaire) : aimer son prochain, c'est-à-dire tout interlocuteur, chercher à le comprendre, même si d'autres le rejettent.

Certains y reconnaitront la joie du chrétien, mais Le Professeur est athée, n'ayant pu se résoudre à croire au Dieu unique de l'ancien et du nouveau Testaments. Il est vrai qu'il est entouré de prêtres, rabbins et pasteurs, qui trouvent en lui un frère laïc, et un pont entre les croyances et l'incroyance.

Joie et bienveillance n'excluent pas la colère, par exemple devant la pression accrue de la pauvreté et des inégalités, ou l'agacement devant les vanités parisiennes (« la foire sur la place », qui vaut aux « crâneurs » et aux tenants de la culture absconse quelques coups de griffe savoureux). Mais au total, Le Professeur cherche à comprendre, et finit toujours par créditer son interlocuteur d'une part de vérité. Dès lors, le dialogue s'engage, et la paix des esprits progresse.

Il a commencé tôt à pardonner et à aimer : fils d'un médecin juif de Francfort réfugié en France en 1933, et qui n'a pas supporté l'exil, il a dû avec sa mère se cacher dans le Var de 40 à 44. Jeune agrégé d'allemand, il a, en 1948, contribué à la création du Comité français d'échanges avec l'Allemagne nouvelle, c'est-à-dire organisé la réconciliation concrète des jeunes allemands et français, 3 ans seulement après la découverte de la Shoah.

Au carrefour de deux cultures, il a passé sa vie à faire comprendre l'Allemagne aux Français et la France aux Allemands. Professeur et chercheur à Sciences Po, de 1956 jusqu'à sa retraite en 1991 (et au-delà), ses cours et ses séminaires nous donnaient des explications simples et lumineuses. Les lecteurs du Monde, qu'au passage il égratigne pour sa mauvaise foi, de Ouest-France, De La Croix, les auditeurs de ses conférences en Allemagne, ont eu le même privilège de comprendre les réalités de ces deux partenaires européens.

Ce livre va très au-delà des souvenirs : c'est un guide humaniste, très utile dans ce moment de tempête morale et politique.

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