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Guy Le Clech (Traducteur)
EAN : 9782070423729
352 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.18/5   137 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
" Pendi, pendu, pendant ! Vois ce qu'a fait celui qui pend. Pendu, pendi, pendant ! Vois le voleur se balançant ! C'était la chanson que chantaient les enfants : tous les enfants du débarcadère de Cresap sauf, bien entendu John et Pearl. " Car leur père qui s'était promis de ne plus voir des gamins mourant de faim a fini au bout d'une corde. Et parce qu'il a planqué un magot, ses orphelins vont croiser la route meurtrière de Prêcheu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Je dois etre un grand malade (ou alors c'est du vice?), autrement comment expliquer que j'enchaine, apres La foire aux serpents de Crews, avec ce livre, qui est encore plus horripilant, qui m'a angoisse, qui m'a carrement cause des douleurs thoraciques? Parce que dans ce livre la terreur regne, omnipresente a chaque page, des le debut. Et il m'a pourtant fascine. Je dois decidement etre un grand malade.


C'est le recit de la traque d'un precheur pervers, le mal personnifie, qui poursuit deux enfants, qui veut leur soutirer un secret qu'ils ont promis de garder envers tout le monde, y compris leur mere, et il est clair que s'il y arrive leurs vies ne tiennent meme pas a un fil. Comme la vie de leur mere. Comme la vie de nombreux autres qui ont ete victimes du precheur. Un precheur envoye par le diable repandre dans les campagnes la parole de Dieu. Et le sang. Entre deux preches, entre deux rassemblements religieux qu'il organise, entre deux meurtres, il soliloque: “Dieu lui avait parlé clairement et lui avait dicté ce qu'il devait faire. le couteau sous la couverture de laine, l'épée de Jéhovah sous ses doigts irrités. Dieu lui envoyait les gens. Dieu lui disait quoi faire. Et c'était toujours une veuve que Dieu lui amenait. Une veuve avec un petit magot enfermé dans le sucrier de la salle à manger et un petit peu plus sans doute à la banque du comté. le Seigneur y pourvoyait. Parfois ce n'étaient que quelques centaines de dollars, mais il remerciait tout de même le Seigneur quand c'était tout fini et que tout était nivelé et qu'il n'y avait plus même une seule gouttelette écarlate sur les feuilles des bois riants où cela s'était terminé et que l'épée de Dieu était de nouveau essuyée et nette — prête de nouveau. […] Toujours des veuves. Des veuves gloussantes, agréables, stupides, qui voulaient s'asseoir seules avec lui devant un petit bureau poussiéreux et renflé, dans un petit salon dont l'air n'était pas encore débarrassé de l'odeur douce et nauséeuse des fleurs qui avaient servi aux funérailles du mort. Veuves grasses, minaudières, excitées, qui flirtaient et faisaient fébrilement battre leurs cils et le frôlaient en cherchant sa main de leurs doigts grassouillets encore gluants des chocolats achetés chez le pharmacien ; douces mains promises à la mort qui amenaient chez lui des haut-le-coeur et l'obligeaient à se maîtriser pendant qu'il se tournait vers le visage poudré, souriant et parlant de la prévoyance de Dieu qui leur avait permis de se trouver ensemble. Et ensuite il y avait le petit rouleau d'argent ; de cet argent qui permettait de se mettre en route et de prêcher la parole de Dieu au sein d'un monde de prostituées et d'imbéciles. Dieu s'occupait de l'argent. Dieu lui amenait des veuves. […] il aimait à sentir s'éveiller en lui toute sa puissance spirituelle, mêlée de haine et de colère saintes envers les masses nauséeuses de prostituées et de débauchés qu'il voyait par les nuits d'avril dans les rues surpeuplées de cette fluviale et fourmillante Sodome. […] dans sa chambre d'hôtel à un dollar, il pouvait se tapir sous la vive lueur qui ruisselait au-dessus du lit de cuivre, compter ses ressources et penser en lui-même : L'heure est-elle venue de partir de nouveau pour prêcher dans le monde ? Ou est-ce l'heure d'une autre ? N'est-ce pas encore l'heure, Seigneur? L'heure pour une autre veuve ? Formule ta décision, Seigneur ! Formule seulement ta décision et je me mets en route ! […] Seigneur, ne me reposerai-je jamais ? Seigneur, ne diras-tu jamais le mot qui signifiera que ma tâche est terminée ? Une autre, Seigneur ? Très bien, Seigneur ! […] Il était l'ange noir porteur de l'épée du Dieu vengeur”.


Il a par hasard, pour un petit delit, partage la cellule de prison d‘un condamne a mort qui a cache 10.000 dollars. En sortant il s'empresse de rejoindre la veuve et comprend vite que ce sont ses deux enfants qui savent ou est cache le tresor. Une fillette de 4 ou 5 ans et un gosse de 9 ans, qui sent que lacher le secret est un danger. Et la traque commence… et la tension narrative t'attrape a la gorge…


C'est comme si j'etais retourne en enfance. Quand j'ecoutais, atterre, les aventures de gosses perdus dans une foret obscure, que j'avais peur que la sorciere n'arrive a manger Hansel et Gretel, quand les epouses assassinees de Barbe Bleue peuplaient mes cauchemars. Parce que c'est ce que j'ai vu dans ce livre, un remake de contes d'horreur, reunis en un seul scenario qui les comprend tous, avec l'intention cette fois-ci de stupefier de grandes personnes, de les epouvanter comme s'ils etaient des marmots.


Et tout cela dans le contexte des campagnes misereuses sudistes de la grande depression des annees 30. de l'Erskine Caldwell ou du John Steinbeck a la sauce noire. La sauce noire mexicaine d'epices brulees? Plutot la sauce noire d'ames brulees.


Mais il y a plus dans ce livre que son cote noir, gothique. Avec l'apparition d'une femme forte qui accueille les enfants en cavale, il devient une allegorie du combat du bien contre le mal, pour proteger l'innocence (ou de l'amour contre la haine, les mots que le precheur porte tatoues sur ses doigts).


Le vilain de l'histoire etant precheur, la Bible est tres presente, aussi et surtout dans l'interpretation perverse et en realite immorale qu'il fait de ses commandements, de ses enseignements, des directives de ses prophetes et ses apotres. Un des grands themes de ce livre serait donc pour moi la corruption de toute religion par des fanatiques qui denaturent le message d'amour qu'elle porte (que toutes portent) et essayent de “l'instaurer" par la force (l'Epee de Jehovah, le Glaive de l'Islam, la Sainte Croisade chretienne). Encore une fois, comme les doigts tatoues du precheur, toute religion peut etre religion d'amour ou religion de haine, et c'est a ses ouailles de choisir. Deja la Bible les en enjoignait: “J'en atteste sur vous, en ce jour, le ciel et la terre: j'ai place devant vous la vie et la mort, la benediction et la malediction; et vous choisirez la vie, pour que vous puissiez vivre, vous et votre posterite (Deuteronome, 30, 19).


Dans quel periple, psychique et intellectuel, m'a entraine ce livre! J'ai commence perturbe, avec de vieilles peurs oubliees qui se sont reveillees, angoisse, et je finis reflechissant autour de vieilles paroles de vie et d'espoir. Et tout ce periple, en un tournemain. Parce qu'il se lit rapidement. On est oblige de le lacher de temps en temps, pour se calmer un peu, pour reprendre sa respiration, mais on y revient tres vite. Il est fascinant. Envoutant justement par sa demesure outranciere, alors que tous ses dialogues sonnent juste, comme une realite qui s'introduit dans le conte.


Qu'est-ce que je disais? Que je dois etre un grand malade? Pas si sur, en fin de compte. J'enchaine les genres, des fois. Rien de bien grave… Surtout si j'apprecie…


P.S. Si vous n'avez pas encore vu le film qu'en a tire Charles Laughton, avec l'excellent Robert Mitchum, courez le chercher!
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Ben Harper s'est mis dans des sales draps pour un hold-up qui a mal tourné, deux meurtres qui lui valent une pendaison haut et court.
En attendant la sentence implacable, il partage la cellule avec un pasteur qui essaye de lui tirer les vers du nez sur les 10000 dollars subtilisés pendant le braquage
Libéré de la geôle, le prêcheur, prêt à tout pour récupérer le magot, va rendre visite à deux agneaux qu'il entend bien cuisiner....

La nuit du chasseur de Davis Grubb se laisse conter
sous la forme d'un duel hallucinant entre un loup affamé, deux petits agneaux traqués, une mère biquette qui se laisse embobiner et une vieille bique qui connaît la musique...
L'atmosphère pesante et oppressante a pour cadre la Californie des années trente sous fond de crise, de chômage, de misère, d'orphelins qui courent les routes
et d'âmes perdues aux yeux exorbités envoûtés par de longs prêches sans fin sur la Haine et l'Amour...gravés sur les phalanges d'un inquiétant prêcheur.
sans oublier une glaçante ritournelle haut perchée Pendit, pendu, pendant ! Vois ce qu'a fait celui qui pend !
Un grand roman noir flippant des années cinquante,
aussi brillant que sa célèbre adaptation cinématographique expressionniste du réalisateur Charles Laughton
L'interprétation de Robert Mitchum sous les traits du terrible prédicateur y est magistrale.
Qualité rare, un sans faute pour le thriller et le film.
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La puissance du cinéma fait exister dans nos esprits des images représentatives d'histoires bien avant que nous ne connaissions les histoires elles-mêmes. Et j'avais en tête le poing tatoué du pasteur incarné par Robert Mitchum sur cette barrière bien avant de connaitre le récit de cette nuit du chasseur. J'avais du mal à cerner le personnage, l'habit de pasteur était plutôt rassurant mais l'équivoque des mots "Love" et "Hate" me plongeait malgré tout dans le trouble.

A la lecture du livre, le trouble est vite remplacé par une certitude, ce pasteur-chasseur n'a pas de bonnes intentions. Et nous partageons cette certitude avec le petit John, bien seul à percevoir toute la malignité se cachant derrière les belles paroles. Comme souvent dans les grands romans, c'est l'empathie et l'identification que l'auteur parvient à faire ressentir à son lecteur pour le héros qui facilite la plongée dans le récit. Nous avons tous été enfants, nous avons tous eu peur du méchant ultime, grand méchant loup ou croque-mitaine. Et quand il s'incarne sous nos yeux et que personne ne semble le voir, comment atteindre à une plus grande horreur !

Le livre est classé comme roman policier alors que l'enquête n'est pas le coeur du récit. C'est peut-être l'absence d'élément concrètement fantastique (une sorte d'oxymore) qui empêche de le classer en roman d'horreur (comme Psychose, classé lui aussi comme roman policier). En tout cas, on est pas très étonné de savoir que Davis Grubb, l'auteur, a excellé dans le genre de la nouvelle fantastique. On admire aussi son talent pour retranscrire toutes les scènes de suspense, l'adaptation en film n'a pas dû être si compliquée que ça puisqu'on imagine très bien soi-même à la lecture les différents plans. Par exemple, les différentes confrontations entre les enfants et le chasseur dans la maison familiale, particulièrement celle dans la cave, sont totalement cinématographiques.

J'ai été plus surpris par les évocations poétiques de la nature, des phénomènes météorologiques, des phases de la lune, qui troublent un peu le rythme du récit. C'est assez original dans une récit de ce genre, pas forcément raté mais troublant. Je l'indiquerais plutôt comme un point négatif même si le style n'est pas non plus trop ampoulé.

Ce qui finit par sauver totalement le récit est la résolution finale où l'auteur glisse savamment entre les lignes des critiques de la société américaine, de son hypocrisie religieuse mais également de son refus de voir en face la misère qu'elle produit dans sa recherche du bonheur purement matériel, déconnecté de l'humain. C'est très subtil, il n'y a pas d'attaque directe, mais on sent l'auteur bien désabusé par ses compatriotes, mettant en avant au final la bonté simple du personnage de Rachel, qui agit pour sauvegarder l'enfance poursuivie par ce chasseur cupide se parant des atours de la morale religieuse.
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Il est des livres terrifiants, ceux qui vous font dresser les cheveux et qui vous malmènent le palpitant sans avoir besoin de vous sortir des monstres du placard, des vampires de tombes sinistres ou des cadavres sanguinolents et torturés.

Tout l'art de foutre la trouille se trouve dans l'atmosphère de ce roman : sombre, plombée, angoissante, étouffante, oppressante. Ce combat psychologique entre un homme (un magnifique salaud) et un enfant qui gardera les lèvres scellées…

Que lui veut-il ? Faisons un bref retour en arrière.

La crise de 1929 fut terrible. Tout le monde garde en mémoire ces banquiers se défenestrant ou ces gens jetés sur les routes, ces familles Joad partant en quête d'une hypothétique vie meilleure en Californie.

Les années qui suivirent furent dures pour tous et parce qu'il ne voulait pas voir ses enfants souffrir de la faim et parce qu'il voulait leur offrir une vie meilleure, Ben Harper a braqué la banque, dérobant 10.000$ et tuant les deux caissiers.

Les hommes en bleus (pas des membres de l'UMP) sont venus l'arrêter devant ses enfants mais avant cela, il avait eu le temps de cacher le magot, faisant jurer à John et à la petite Pearl de ne jamais rien dire et de garder le secret.

Ces incommensurables imbécilités qui furent de voler et de faire jurer le silence sur sa planque à deux enfants de 9 et 5 ans seront complétées par la pire autre connerie qu'il pouvait faire…

Attendant sa pendaison, Ben Harper se vantera devant un autre détenu que l'argent existe toujours, un homme qui se présente comme un homme de Dieu et nommé le Prêcheur, Robert Mitchum pour le cinéma.

Les anciens se souviennent que "Love-Love" était le surnom donné à Marlène Jobert par Charles Bronson dans "Le passager de la pluie".

Ici, nous avons "Love-Hate" : les mains du Prêcheur Harry Powell sont tatouées au niveau des phalanges. Sur la droite, le mot "LOVE" et sur la gauche, celle dont il dit que ce fut la main avec laquelle Caïn tua Abel : "HATE".

Cette dualité qui habite le Prêcheur a plus tendance à basculer du côté obscur de la Force, heu, de la haine.

Portant le masque de la gentillesse et de l'Amour Divin, Harry Powell est prêt à tout pour mettre la main sur le pactole. Il a du charme, c'est un beau parleur, un bon prêcheur et les femmes l'aiment bien.

Toutes les femmes ? Oui ! Ne reste pour lui résister que le petit John, neuf ans, qui a très bien compris que cet homme ne vise qu'une chose : la magot de son père.

Le petit John sait pourquoi Powell veut s'introduire dans la maison, il sait très bien pourquoi il séduit sa mère… Il sait qu'il doit garder le silence et protéger sa soeur au péril de sa vie, s'il le faut. le plus mature dans tous les adultes qui l'entourent, c'est John, neuf ans ! Sa mère, elle, est bête à manger du foin.

Les scènes entre le Prêcheur et John sont des moments fort pour le petit coeur fragile du lecteur. Cet homme est d'une cupidité qui fait froid dans le dos, le tout camouflé derrière sa foi intransigeante et ses belles paroles sur le péché, le tout enrobé de paroles doucereuses et mielleuses.

Un huis clos qui vous oppressera et un Méchant qui renverrait presque l'infirmière Annie Wilkes (Misery) au rayon des gentils.

Heureusement que dans tous ces crétins bêlant devant le Prêcheur, il y en aura d'autre pour se dresser devant lui.

Pas de temps mort, une ambiance à vous glacer les sangs, des personnages forts, un style qui frappe et une lecture qui vous laisse groggy, mais heureuse.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Il était une fois deux petits orphelins de père qui vivaient en Virginie Occidentale. le garçon s'appelait John, et sa petite soeur s'appelait Pearl. Tous les deux vivaient avec leur mère aimante dans une jolie petite maison entourée d'arbres.
Mais John et Pearl avaient un secret, un secret bien gardé. Ils étaient les seuls à savoir où se cachait le trésor de leur père défunt.
Un jour, ou plutôt une nuit, un ogre vint rôder aux abords de la maison, sa silhouette se détachant aux rayons de la lune. Au loin, la rivière grondait, les appelait de son onde inquiétante. Les deux pauvres enfants terrorisés, s'enfuirent pour échapper à l'ogre, traversant le pays, mendiant aux portes, entendant au loin le chant de l'ogre qui les cherchait.
..
La nuit du chasseur, tout comme le film qui en est tiré, est hypnotique, on se laisse entraîner par la poésie du paysage menaçant dans lequel évoluent les deux enfants, l'angoisse rôde, une angoisse d'enfant, profonde, inextinguible.
En le lisant, j'ai parfois pensé au film Dead Man où l'on se laisse entraîner par la rivière, avec cette musique lancinante.
le roman est profondément ancré dans cette Amérique des années 30-40, celle de la Grande Dépression, où parfois on n'a plus d'autre choix que de voler, voire tuer pour se nourrir, où des milliers d'enfants se retrouvent orphelins et courent les routes pour trouver à manger. Une réalité qui est ici transfigurée sous forme de conte pour adulte.
Un coup de coeur pour moi, pour ce premier roman de l'auteur.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Et précisément, tandis qu'il écoutait, la maison remua. Car les vieilles maisons bougent dans leur sommeil, semblables aux membres rêveurs, pleins de souvenirs, des très vieilles gens. Les armoires chuchotent, les marches pleurent doucement au souvenir murmuré des bruits de pas qui depuis longtemps ont quitté la terre. Les cheminées peinent doucement dans les ténèbres sous le poids de vieux bas de Noël fantomatiques. Les solives et les traverses et les chevrons s'arc-boutent légèrement comme les côtes fragiles des vieilles femmes dans leur sommeil, comme le ferait le bruit des chaussons usés dans les couloirs.
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Écoute Ben ! Tu vois cette main que je lève ? Tu vois les lettres qui y sont tatouées ? Amour, Ben, Amour ! C'est ce qu'elles disent ! Cette main - la droite, là -, cette main, c'est l'Amour. Mais attends, Ben ! Regarde ! Y a assez de lumières venant de la lune par la fenêtre pour que tu voies. Regarde, mon gars ! Cette main gauche ! Haine, Ben, Haine ! Maintenant v'là la morale de l'histoire, mon gars. Ces deux mains, c'est l'âme de l'homme mortel ! Amour et Haine, Ben - combattant l'un contre l'autre du berceau à la tombe.
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Il plongea sa main dans sa veste d’alpaga et en sortit le couteau qu’il fit rebondir deux fois dans ses paumes : la lame encore cachée dans le manche en corne attendait le contact précis sur le bouton.
- Tu vois ça ? Tu sais ce que c’est ?
- Oui. Je sais.
- Regarde là ! Qu’est-ce que tu vois maintenant ? Qu’est-ce que c’est, Pearl ?
- Je ne sais...
- Bon, alors, ne dis pas : « Je sais », si tu ne sais pas. C’est un mensonge. Voici un couteau ! Tu veux voir quelque chose d’épatant ? Regarde maintenant ! Il saisit le manche de corne dans sa paume, et, le serrant, toucha légèrement le bouton du doigt appelé H et alors la lame d’argent de six pouces, affilée comme un papier à cigarette, sortit avec un bruit sec telle l’aile brillante et habile d’un oiseau mécanique. Pearl sourit.
- Bon et maintenant ? s’écria-t-il, fier comme un enfant ; mais alors son visage se ferma soudain, prit l’aspect d’un cuir blanchi et ses lèvres s’ourlèrent de colère. C’est ça, dit Prêcheur, dont je me sers envers les méchants, mon agneau ! Tu saisis ? Envers les méchants !
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Il leur parlait à tous et il les adsorbait comme un chaton absorbe de la crème et John sentit que son cœur allait s'arrêter de battre complètement car l'étranger avait en ce moment la vieille poupée de Pearl entre les mains et il la faisait rebondir en l'air sur les genoux de la petite fille comme si ce n'était rien que la plus simple, la plus ordinaire des poupées du monde.
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Son nom est Harry Powell. Mais le nom de ses doigts est R et U et O et M et A et E et N et I et A et H et cette histoire qu'il raconte comme quoi l'une de ses mains est HAINE et l'autre AMOUR c'est un mensonge; car toutes les deux sont la HAINE et les voir bouger me terrorise pire que les ombres, pire que le vent...
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Bande annonce du film La nuit du chasseur. 1955, avec Robert Mitchum.
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