Je lis peu de livres historiques, pourtant j'ai toujours adoré les périodes du XVIe au XVIIIe siècles, ce qui est un peu contradictoire. C'est pourquoi je n'ai pas trop hésité lorsque j'ai eu l'occasion d'acquérir
La modiste de la reine. Une porte dérobée vers
Marie-Antoinette, voilà qui ne se refuse pas !
Cette modiste en question, c'est
Rose Bertin, jeune couturière picarde, qui s'est hissée au plus haut à la force de son aiguille et de son sens inné de la mode. Car Rose est avant tout une visionnaire, un génie artistique, qui a donné naissance à certaines des tendances les plus extravagantes. Elle a trouvé en
Marie-Antoinette, jeune reine mal-aimée et désoeuvrée, une oreille plus que réceptive à ses folies. Or la révolte du peuple gronde, et aussi bien la reine que Rose cristallisent les rancoeurs avec ce qui est considéré comme des futilités en ces temps où beaucoup meurent de faim en dehors de Versailles…
L'autrice a visiblement déployé un travail de recherche titanesque pour retracer la vie de
Rose Bertin et le raconte façon autobiographie qui peut réellement laisser penser que la célèbre styliste nous parle directement. J'ai apprécié en apprendre plus sur la mode de l'époque, très détaillée, mais je n'aurais pas été contre quelques schémas pour comprendre la complexité des pièces réalisées par la couturière.
C'est d'ailleurs un défaut général du roman : parfois le récit entre beaucoup dans les détails (on sait que la reine aimait changer de style et de couleurs de prédilection régulièrement) et à d'autres moments, il faut avoir un navigateur internet à portée de main pour chercher soi-même les faits historiques. Au final,
Rose Bertin, pourtant au coeur de l'Histoire, nous en dit très peu sur la politique ou le contexte explosif de son époque. le roman reste assez superficiel, on y parle beaucoup de colifichets, mais peu de ce qui se passe en dehors de Versailles. Or je refuse de croire qu'une « marchande de mode », même très occupée par son commerce, ne s'intéresse pas plus à ce qui se passe autour d'elle.
Pour moi qui croyais en découvrir plus sur ces anciens souverains, c'est plutôt raté. J'en ai appris davantage en cherchant sur internet, en cours de lecture, les personnages historiques ou les tableaux mentionnés dans le récit.
C'est dommage car je sais qu'il est possible de mêler histoire et Histoire, comme l'a fait
Juliette Benzoni dans sa série Secret d'état, une de mes préférées, et c'est précisément ce que j'attendais ici.
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